Régionales Bouaké : Jean Kouassi Abonouan sur le ‘’toit’’ du Gbêkê

On peut le dire maintenant, c’est fait ! Jean Kouassi Abonouan, ex-Directeur général de l’Autorité nationale de l’aviation civile (Anac), vient de prendre en main et ce, de façon définitive, les destinées de la grande région du ‘’Gbèkè’’. La cérémonie de passation des charges lui confiant désormais le développement de la capitale du Grand Centre, a été faite la semaine dernière à Bouaké. Le tout nouveau président du Conseil régional de ‘’Gbèkè’’, élu de main de maître aux dernières élections couplées municipales et régionales du 21 avril dernier, jumelle les trois ex-Conseils généraux de Bouaké, Béoumi et Sakassou. «Notre priorité, au lendemain de cette passation, sera de mettre tous les vice-présidents en mission dans leurs localités respectives pour relever les besoins des populations », a indiqué M. Jean Kouassi Abonouan au sortir de cette cérémonie de passation des charges qui a eu lieu au siège de l’ex-Conseil général de Bouaké, en présence du préfet de région, M. Konin Aka. Cette cérémonie, qui s’est déroulée dans un esprit très convivial, a permis au président Jean Kouassi Abonouan de féliciter ses prédécesseurs pour le travail abattu avec peu de moyens et dans des conditions très difficiles pendant la crise. Il a indiqué que sa priorité d'actions consistera à mettre en mission tous les vice-présidents et conseillers de chaque département pour relever les besoins prioritaires des populations en vue de les satisfaire. Le nouveau président du Conseil régional du ‘’Gbèkè’’ a appelé tous les cadres et élus de la région à l'union et à la cohésion pour parvenir au développement du cœur du ‘’pays baoulé’’. Avec pour priorités majeures : la réduction de la pauvreté en zone rurale et la création d'emplois-jeunes. Le préfet Konin Aka a assuré le Conseil régional de la disponibilité du corps préfectoral pour l’accompagner dans cette mission de développement. Avec cette passation des charges, on peut désormais dire que le président Jean Kouassi Abonouan est sur le ‘’toit’’ du ‘’Gbêkê’’. Extraordinaire retournement du destin en effet pour un cadre très brillant que l’on disait fini il y a quelque temps. En effet, quand se termine la crise postélectorale du 11 avril 2011, celui qui était alors le charismatique directeur général de l’Anac est présenté, (c’était la mouvance du moment d’ailleurs) comme étant un ‘’pro-Gbagbo’’. On lui colle même un ‘’délit de sabotage’’ des installations aéroportuaires de l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouët pendant la crise. Sans être réellement entendu sur le fond de ces accusations, il est suspendu de ses fonctions par sa tutelle, le Ministère des Transports, et ses avoirs bancaires sont gelés. En bon militant du Pdci-Rda, dont il est membre du Bureau Politique et militant actif sur le terrain, et en bon croyant (chrétien catholique fervent), il se tait et accepte de porter sa croix, se sachant non coupable. Commence alors une longue enquête judiciaire le concernant. Au bout du compte, les enquêteurs concluent qu’il a été l’objet de ‘’dénonciation calomnieuse’’ à effet unique de lui nuire. Ses avoirs bancaires sont immédiatement dégelés. Il demande alors à être réintégré dans ses fonctions puisqu’il n’était que ‘’suspendu’’. Jamais, sa tutelle ne donnera une suite favorable à cette requête. Mieux, alors qu’il est vice-président de la Commission africaine de l’aviation civile (Cafac), poste électif, il est remplacé par une nomination de sa tutelle. Jean Kouassi Abonouan vivra cette ‘’suspension’’ jusqu’à ce que des militants et populations du Grand Centre viennent lui demander de venir prendre les rênes de la région dans le cadre des élections régionales. Il se lance aux primaires, à l’appel des populations, gagne la confiance des cœurs et des hommes, mais n’est pas retenu comme tête de liste par son parti. Là encore, en bon militant, alors qu’il avait l’un des meilleurs profils, il accepte le verdict de son parti et s’aligne comme 1er vice-président sur la liste Pdci-Rda conduite par M. Mangoua Jacques. Quand la candidature de celui-ci est rejetée par la Cei, par le jeu du positionnement, en tant que 1er vice-président, il devient la nouvelle tête de liste Pdci-Rda aux régionales dans le ‘’Gbêkê’’. 1er miracle. Mais en face, l’allié, le Rdr, aligne le ministre Gnamien Konan. On sait que la partie va être serrée. Là encore, Jean Kouassi Abonouan va épater tout le monde par son endurance sur le terrain, son tact, son contact facile avec les populations. Il traverse tout le ‘’pays baoulé’’ en campagne de proximité, visite les sous-préfectures et villages. Au final, c’est par plus de dix mille voix d’écart qu’il bat son adversaire de ministre. 2è miracle. Mais qu’y a-t-il d’étonnant à cela, ‘’Abonouan’’ ne veut-il pas dire en baoulé ‘’ce qui relève de l’extraordinaire, du miracle’’ ? Le ‘’Gbêkê’’ attend maintenant son ‘’miracle’’.

JMK AHOUSSOU