Diplômée en Droit civil et titulaire d’une maîtrise en Commerce international, Madiara Koné est une juriste malienne très active dans le milieu associatif. Elle s’intéresse beaucoup aux questions de droits humains et de gouvernance dans la droite ligne de son père qui fut diplomate de 1980 à 1991 au Ghana. Madiara est la fondatrice de la plateforme d’analyses politiques dénommée « Regard Citoyen : www.regardcitoyen.net ). A l’élection présidentielle du 28 juillet 2013, elle a soutenu Ibrahim Boubacar Keita (IBK). Sur la crise au Mali, l’élection présidentielle du 28 juillet, l’avenir du pays…, elle s’exprime sans détour.
Sur les réseaux sociaux, vous suivez de près l’actualité politique malienne. Pourquoi un tel intérêt ?
En tant que leader d’opinion, je suis administrateur d’un groupe Facebook dénommé « Présidentielles 2013 au Mali, les candidats et leurs projets ». Ce groupe est très engagé sur les questions de liberté d’expression, consolidation des acquis démocratiques, engagement patriotique et communication entre les élus et la société civile. Dans ce cadre, nous avons approché les présidents des partis et candidats à la dernière élection présidentielle, M. Cheick Boucadry Traore (CARE) M. Moussa Mara (Yelema), M. Madani Amadou Tall (ADM), M. Niankoro Yeah Samake (PACP) et d’autres acteurs du développement pour des débats sur l’actualité politique au Mali. Les thèmes phares portaient sur le putsch du 22 Mars 2012, la crise au Nord, la tenue des élections présidentielles, les accords de Ouagadougou et la réconciliation nationale. Ces débats ont permis à des milliers d’internautes d’apprendre, d’analyser afin de participer efficacement aux décisions politiques du pays. Notre démarche nous permet d’avoir facilement accès aux élus, de les connaitre et de comprendre leurs motivations et leurs projets de développement. J’ai personnellement rencontré M. Tiebilé Drame, M. Zoumana Sacko, Me Mountaga Tall, M. Moussa Mara, sur des questions sur le Mali.
Parlez-nous de votre plateforme Regard Citoyen
Regard citoyen (www.regardcitoyen.net ) est un site conçu pour la diffusion d’informations, l’analyse politique et le droit à la parole des citoyens. Cette plateforme servira de visionneuse pour suivre nos élus et leurs projets de société. C’est un baromètre qui suivra de très près les promesses tenues lors des élections présidentielles, communales, législatives et autres. C’est un tout nouveau site et je profite de cette interview pour demander à toutes les bonnes volontés d’y contribuer.
Avec le recul, quelle analyse faites-vous sur la crise qui a éclaté au Mali en 2012 ?
« Il est condamnable de bafouer la fierté et la dignité d’un grand peuple comme le Mali »
En tant que démocrate, j’ai condamné le putsch du 22 Mars 2012, comme des milliers de Maliens. Le Mali à l’instar de beaucoup de pays était connu comme un pays émergeant avec une démocratie exemplaire. Le Mali était reconnu pour sa stabilité. J’ai un ami américain qui vit Mali qui me dit ceci : « J’aime le Mali, parce que je peux circuler librement avec mon sac à dos, je n’oserai pas le faire dans certains pays frontières du Mali ». Il ajoute : « vous avez un beau pays, avec une chaleur humaine dont l’hospitalité n’a d’égal nulle part ». Pour finir il déclare : «j’espère que vos élections seront transparentes et que le peuple élira son président dans les urnes ». Ca fait du bien d’entendre de tels propos d’un étranger. Comprenez donc la hantise et la peur que nous avons ressenties en 2012. En ce 21e siècle, il est condamnable de bafouer la fierté et la dignité d’un grand peuple comme le nôtre. Je demande à tous les Maliens et Maliennes de se porter mutuellement dans le cœur et de s’adonner au travail, rien qu’au travail afin que nous puissions retrouver notre fierté et pouvoir dire un jour à nos enfants : « nous avons failli chavirer, mais nous avons pu nous relever d’un fond ». C’est le travail, l’innovation, la rénovation, qui feront notre fierté.
Le 28 juillet 2013, les Maliens se sont rendus aux urnes pour l’élection de leur nouveau Président. D’aucuns estiment qu’il fallait reporter le scrutin pour mieux l’organiser. Votre commentaire.
« Un report de l’élection n’aurait pas fait évoluer grand-chose »
Cette question me fait penser à un malade qui veut quitter son lit d’hôpital... La période transitoire commençait à agacer plus d’un et nous nous trouvions dans une situation d’illégitimité pour un pays souverain. Je pense que la tenue de ces élections en valait la peine. A mon avis, un report n’aurait pas pu faire évoluer grand-chose. Le gouvernent aurait-il pu corriger toutes les cartes biométriques qui contenaient des erreurs? Avait-il la possibilité de recenser tous ceux qui n’avaient pas atteint la majorité en 2012, mais qui l’on atteinte en 2013 ? Ceux qui n’ont pas pu être recensés pouvaient-ils l’être s’il y’ avait eu un report ? Dans affirmative, le scrutin aurait pu être reporté afin de prendre en considération ces aspects. Au cas contraire, je pense que le 28 juillet était la bonne date.
Quelle appréciation globale faites-vous du déroulement de ces élections quand on sait que certains électeurs ont eu du mal à retrouver leur bureau de vote le jour de l’élection ?
Je pense qu’il fallait s’attendre aux petites imperfections. Au delà de cela, je suis bien contente de la tenue de ce scrutin. Comme l’a si bien dit, le Président par intérim M. Dioncounda Traoré, cette élection semble être l’une des meilleures depuis l’indépendance (1960) d’abord par le taux de participation, l’instauration des fichiers biométriques, mais aussi par la présence des instituions de contrôle. Contrairement à ce que beaucoup pouvaient penser, il n’ya pas eu d’incidents. Tout s’est bien passé dans l’ensemble. Je remercie l’administration territoriale malienne qui a travaillé nuits et jours pour le maintien de la date butoir. La création du site web www.dge2013.com a permis d’orienter les électeurs quant à l’emplacement de leurs bureaux de vote. Les réseaux téléphoniques ont également mis un numéro d’appel en service pour permettre aux électeurs de trouver plus aisément leurs bureaux de vote. En somme, la bonne volonté y était. Le fait que les gens ne retrouvaient pas leurs bureaux de vote est peut être dû à leurs lieux de recensement, puisque le lieu de recensement était aussi le lieu où il fallait voter.
A votre avis, quelles devraient être les priorités du futur président ?
Le président devrait avoir pour priorités immédiates, la restauration de l’intégrité territoriale, la restauration de l’état de droit, le parachèvement des accords de Ouagadogou, la paix et la réconciliation, la refondation de l’armée
Parmi les différents candidats, lequel, est à votre avis, à même de relever ces défis ?
« J’ai soutenu IBK »
Je ne suis pas membre du Rassemblement pour le Peuple du Mali (RPM), mais j’ai soutenu le candidat Ibrahim Boubacar Keita (IBK).
Comment envisagez-vous l’avenir du Mali après ce scrutin ?
« L’Avenir du Mali appartient aux Maliens »
Comme tout bon patriote, je souhaite que le Mali demeure un pays de paix avec toute sa diversité culturelle. Je rêve d’un Mali avec un Président intègre, soucieux du bien être de ses concitoyens. L’avenir appartient au peuple malien. C’est à lui de le dessiner. Apres cette crise du Nord, le putsch, nous devons tous prendre conscience des responsabilités qui nous incombent.
Interview réalisée par Arsène Flavien BATIONO
bationoflavien@yahoo.fr
Sur les réseaux sociaux, vous suivez de près l’actualité politique malienne. Pourquoi un tel intérêt ?
En tant que leader d’opinion, je suis administrateur d’un groupe Facebook dénommé « Présidentielles 2013 au Mali, les candidats et leurs projets ». Ce groupe est très engagé sur les questions de liberté d’expression, consolidation des acquis démocratiques, engagement patriotique et communication entre les élus et la société civile. Dans ce cadre, nous avons approché les présidents des partis et candidats à la dernière élection présidentielle, M. Cheick Boucadry Traore (CARE) M. Moussa Mara (Yelema), M. Madani Amadou Tall (ADM), M. Niankoro Yeah Samake (PACP) et d’autres acteurs du développement pour des débats sur l’actualité politique au Mali. Les thèmes phares portaient sur le putsch du 22 Mars 2012, la crise au Nord, la tenue des élections présidentielles, les accords de Ouagadougou et la réconciliation nationale. Ces débats ont permis à des milliers d’internautes d’apprendre, d’analyser afin de participer efficacement aux décisions politiques du pays. Notre démarche nous permet d’avoir facilement accès aux élus, de les connaitre et de comprendre leurs motivations et leurs projets de développement. J’ai personnellement rencontré M. Tiebilé Drame, M. Zoumana Sacko, Me Mountaga Tall, M. Moussa Mara, sur des questions sur le Mali.
Parlez-nous de votre plateforme Regard Citoyen
Regard citoyen (www.regardcitoyen.net ) est un site conçu pour la diffusion d’informations, l’analyse politique et le droit à la parole des citoyens. Cette plateforme servira de visionneuse pour suivre nos élus et leurs projets de société. C’est un baromètre qui suivra de très près les promesses tenues lors des élections présidentielles, communales, législatives et autres. C’est un tout nouveau site et je profite de cette interview pour demander à toutes les bonnes volontés d’y contribuer.
Avec le recul, quelle analyse faites-vous sur la crise qui a éclaté au Mali en 2012 ?
« Il est condamnable de bafouer la fierté et la dignité d’un grand peuple comme le Mali »
En tant que démocrate, j’ai condamné le putsch du 22 Mars 2012, comme des milliers de Maliens. Le Mali à l’instar de beaucoup de pays était connu comme un pays émergeant avec une démocratie exemplaire. Le Mali était reconnu pour sa stabilité. J’ai un ami américain qui vit Mali qui me dit ceci : « J’aime le Mali, parce que je peux circuler librement avec mon sac à dos, je n’oserai pas le faire dans certains pays frontières du Mali ». Il ajoute : « vous avez un beau pays, avec une chaleur humaine dont l’hospitalité n’a d’égal nulle part ». Pour finir il déclare : «j’espère que vos élections seront transparentes et que le peuple élira son président dans les urnes ». Ca fait du bien d’entendre de tels propos d’un étranger. Comprenez donc la hantise et la peur que nous avons ressenties en 2012. En ce 21e siècle, il est condamnable de bafouer la fierté et la dignité d’un grand peuple comme le nôtre. Je demande à tous les Maliens et Maliennes de se porter mutuellement dans le cœur et de s’adonner au travail, rien qu’au travail afin que nous puissions retrouver notre fierté et pouvoir dire un jour à nos enfants : « nous avons failli chavirer, mais nous avons pu nous relever d’un fond ». C’est le travail, l’innovation, la rénovation, qui feront notre fierté.
Le 28 juillet 2013, les Maliens se sont rendus aux urnes pour l’élection de leur nouveau Président. D’aucuns estiment qu’il fallait reporter le scrutin pour mieux l’organiser. Votre commentaire.
« Un report de l’élection n’aurait pas fait évoluer grand-chose »
Cette question me fait penser à un malade qui veut quitter son lit d’hôpital... La période transitoire commençait à agacer plus d’un et nous nous trouvions dans une situation d’illégitimité pour un pays souverain. Je pense que la tenue de ces élections en valait la peine. A mon avis, un report n’aurait pas pu faire évoluer grand-chose. Le gouvernent aurait-il pu corriger toutes les cartes biométriques qui contenaient des erreurs? Avait-il la possibilité de recenser tous ceux qui n’avaient pas atteint la majorité en 2012, mais qui l’on atteinte en 2013 ? Ceux qui n’ont pas pu être recensés pouvaient-ils l’être s’il y’ avait eu un report ? Dans affirmative, le scrutin aurait pu être reporté afin de prendre en considération ces aspects. Au cas contraire, je pense que le 28 juillet était la bonne date.
Quelle appréciation globale faites-vous du déroulement de ces élections quand on sait que certains électeurs ont eu du mal à retrouver leur bureau de vote le jour de l’élection ?
Je pense qu’il fallait s’attendre aux petites imperfections. Au delà de cela, je suis bien contente de la tenue de ce scrutin. Comme l’a si bien dit, le Président par intérim M. Dioncounda Traoré, cette élection semble être l’une des meilleures depuis l’indépendance (1960) d’abord par le taux de participation, l’instauration des fichiers biométriques, mais aussi par la présence des instituions de contrôle. Contrairement à ce que beaucoup pouvaient penser, il n’ya pas eu d’incidents. Tout s’est bien passé dans l’ensemble. Je remercie l’administration territoriale malienne qui a travaillé nuits et jours pour le maintien de la date butoir. La création du site web www.dge2013.com a permis d’orienter les électeurs quant à l’emplacement de leurs bureaux de vote. Les réseaux téléphoniques ont également mis un numéro d’appel en service pour permettre aux électeurs de trouver plus aisément leurs bureaux de vote. En somme, la bonne volonté y était. Le fait que les gens ne retrouvaient pas leurs bureaux de vote est peut être dû à leurs lieux de recensement, puisque le lieu de recensement était aussi le lieu où il fallait voter.
A votre avis, quelles devraient être les priorités du futur président ?
Le président devrait avoir pour priorités immédiates, la restauration de l’intégrité territoriale, la restauration de l’état de droit, le parachèvement des accords de Ouagadogou, la paix et la réconciliation, la refondation de l’armée
Parmi les différents candidats, lequel, est à votre avis, à même de relever ces défis ?
« J’ai soutenu IBK »
Je ne suis pas membre du Rassemblement pour le Peuple du Mali (RPM), mais j’ai soutenu le candidat Ibrahim Boubacar Keita (IBK).
Comment envisagez-vous l’avenir du Mali après ce scrutin ?
« L’Avenir du Mali appartient aux Maliens »
Comme tout bon patriote, je souhaite que le Mali demeure un pays de paix avec toute sa diversité culturelle. Je rêve d’un Mali avec un Président intègre, soucieux du bien être de ses concitoyens. L’avenir appartient au peuple malien. C’est à lui de le dessiner. Apres cette crise du Nord, le putsch, nous devons tous prendre conscience des responsabilités qui nous incombent.
Interview réalisée par Arsène Flavien BATIONO
bationoflavien@yahoo.fr