Samy Merhy est un maire qui a su franchir les barrières identitaires. Cet Ivoirien né d’un père libanais, rêve grand pour sa cité natale.
“Campement à gauche”. Telle est l’appellation attribuée ironiquement à la ville de Lakota, pour qualifier le retard socio économique accusé par cette localité. A la faveur des récentes élections locales, la population de Lakota (une altération de Lôkota, qui signifie la Cité des éléphants) a élu son nouveau maire, Samy Merhy, d’origine libanaise. « Je suis Ivoirien. Mon père est Libanais certes, mais ma mère est issue de Kragbadagolilié, dans la sous-préfecture de Lakota. Cyril Domoraud est mon petit frère. Il vient tout juste après moi. Nous sommes de la même mère », précise l’aîné du footballeur international ivoirien. Samy est un homme qui s’impose non seulement par son physique, mais également par le travail qu’il abat au quotidien. « Une journée de travail commence à 7h 30 minutes en non stop. Pas de pause à midi, pas de sieste, pas de déjeuner. On finit à 20 h au plus tôt, sinon c’est à 22 h que le travail s’arrête. Quand je donne des instructions le matin, le soir je passe sur les différents chantiers pour voir si les travaux ont été exécutés. C’est en ce moment-là que je rentre, en prenant soin d’avoir avec moi le rapport de toutes les tâches accomplies », détaille le maire. Un rythme de travail auquel ont fini par s’habituer tous ses collaborateurs. « C’est un homme qui aime le travail, surtout quand c’est bien fait. Avec lui, les paresseux ne sont pas les bienvenus », témoigne l’un des agents de la mairie qui s’étonne du volume de travail abattu en si peu de temps. C’est que le bâtiment de la mairie est en train d’être transformé en un hôtel de ville. Cette ouverture est une marque imprimée en si peu de temps par le premier magistrat de la ville. « Je suis un opérateur économique. J’exerce dans le domaine du transport et de l’immobilier. Je suis à la fois manager et administrateur. Aucune de ces deux fonctions ne prime l’une sur l’autre », précise-t-il. C’est à juste titre qu’il met à la disposition des habitants de la ville qui lui sont reconnaissants un car de ramassage d’élèves. Mieux, avant d’être élu à la tête de la commune, Samy Merhy a électrifié un quartier de la ville qui baignait dans l’obscurité depuis de longues années. « Pour nous, Samy est un sauveur. Grâce à lui, nous connaissons le développement dans notre quartier », confie un habitant du quartier Zéga. Au plan immobilier, les travaux de réhabilitation qui se déroulent dans les locaux de la mairie sont de lourds investissements. « Depuis le 15 juillet, la mairie est en chantier. Tous les corps de métiers sont concernés. La plomberie, la menuiserie, la maçonnerie, l’électricité, le jardinage… Nous avons mis l’accent sur le cabinet du maire qui est déjà fonctionnel », renseigne Jacob Danho, qui dirige les travaux. A sa prise de fonction, le maire a trouvé des locaux dégradés. Sans eau courante ni électricité. Il s’est engagé à effectuer ces travaux sur fonds propres, en attendant la subvention de l’Etat. Cela a certainement un coût. « Je n’ai pas encore chiffré le coût. Je pense que le plus important, ce n’est pas la facture, mais le développement qui frappe à la porte de la commune », soutient le premier magistrat de la ville de Lakota. Ce dernier qui s’est présenté à l’élection municipale sous la bannière d’indépendant, explique cette option. « C’est un choix personnel. J’ai ciblé un volet qui est purement le développement. Je ne veux pas associer la politique au développement. C’est cela mon idéal », justifie-t-il. C’est de façon divine, notera Samy Merhy, que lui est venue l’idée de briguer le poste de maire. « J’ai été inspiré et je me suis confié à Dieu. Lakota étant ma ville natale, j’ai pris la décision de m’engager dans son développement », dira ce travailleur impénitent qui a toujours sur les lèvres le vocable ‘’développement’’. Sa source d’inspiration, l’inusable Samy la tire certainement de sa foi en Dieu. Généralement, ses cérémonies sont précédées de prières dites par des hommes de Dieu aussi bien musulmans que chrétiens. Par ailleurs, cet acteur politique établit un attachement viscéral à sa terre natale pour laquelle il fourmille d’ambitions. « Je veux donner à Lakota une peau neuve. Changer la configuration de la ville et lui apporter du sang nouveau, un esprit nouveau. Embellir notre ville pour en faire l’une des plus belles cités du pays ; c’est cela le défi», s’engage le magistrat. Ce rêve prend petitement forme dans la ville, si bien que l’appellation ‘’campement à gauche’’ attribuée naguère à Lakota, pourrait devenir un vieux souvenir. Samy compte réaliser les projets de la commune avec toute l’équipe municipale et ses administrés. Ces derniers ne demandent pas mieux, puisqu’ils lui rendent la tâche facile en acceptant de libérer certains sites ciblés par la municipalité pour y réaliser des projets de développement. Il s’agit notamment de la construction d’une salle de mariage et des bureaux pour accueillir les services de l’état civil. En quelques mois, l’administration dirigée par Samy Merhy a vu sa recette augmenter. Ce résultat s’explique par la stratégie mise en place par le maire manager. Des moyens matériels ont été mis à la disposition de collecteurs ; tout comme l’effectif de la police municipale a augmenté. Depuis lors, les recettes ont été quadruplées, selon les chiffres fournis par le maire. C’est donc un maire occupé dont le téléphone portable ne cesse de sonner à longueur de journée. Ce bâtisseur est tellement affairé que d’aucuns pourraient croire qu’il n’a pas de vie privée, mais il n’en est rien. Samy Merhy est marié légalement et est père de trois enfants. Comme tout être humain, il s’offre quelquefois du bon temps, après une semaine bien remplie. « A part le travail, je m’occupe de ma famille. Je pratique la natation et j’aime la lecture. Je parcours les journaux pour m’imprégner de l’actualité. Je lis aussi les bouquins qui traitent du management et de la formation », confie Samy Merhy. Lorsque vous posez la question au premier magistrat de la Cité des éléphants de savoir s’il est certain de réaliser tous les chantiers qu’il a ouverts dans cette ville, c’est un homme convaincu qui vous donne rendez-vous dans quatre années.
Par Alain Kpapo à Gagnoa
“Campement à gauche”. Telle est l’appellation attribuée ironiquement à la ville de Lakota, pour qualifier le retard socio économique accusé par cette localité. A la faveur des récentes élections locales, la population de Lakota (une altération de Lôkota, qui signifie la Cité des éléphants) a élu son nouveau maire, Samy Merhy, d’origine libanaise. « Je suis Ivoirien. Mon père est Libanais certes, mais ma mère est issue de Kragbadagolilié, dans la sous-préfecture de Lakota. Cyril Domoraud est mon petit frère. Il vient tout juste après moi. Nous sommes de la même mère », précise l’aîné du footballeur international ivoirien. Samy est un homme qui s’impose non seulement par son physique, mais également par le travail qu’il abat au quotidien. « Une journée de travail commence à 7h 30 minutes en non stop. Pas de pause à midi, pas de sieste, pas de déjeuner. On finit à 20 h au plus tôt, sinon c’est à 22 h que le travail s’arrête. Quand je donne des instructions le matin, le soir je passe sur les différents chantiers pour voir si les travaux ont été exécutés. C’est en ce moment-là que je rentre, en prenant soin d’avoir avec moi le rapport de toutes les tâches accomplies », détaille le maire. Un rythme de travail auquel ont fini par s’habituer tous ses collaborateurs. « C’est un homme qui aime le travail, surtout quand c’est bien fait. Avec lui, les paresseux ne sont pas les bienvenus », témoigne l’un des agents de la mairie qui s’étonne du volume de travail abattu en si peu de temps. C’est que le bâtiment de la mairie est en train d’être transformé en un hôtel de ville. Cette ouverture est une marque imprimée en si peu de temps par le premier magistrat de la ville. « Je suis un opérateur économique. J’exerce dans le domaine du transport et de l’immobilier. Je suis à la fois manager et administrateur. Aucune de ces deux fonctions ne prime l’une sur l’autre », précise-t-il. C’est à juste titre qu’il met à la disposition des habitants de la ville qui lui sont reconnaissants un car de ramassage d’élèves. Mieux, avant d’être élu à la tête de la commune, Samy Merhy a électrifié un quartier de la ville qui baignait dans l’obscurité depuis de longues années. « Pour nous, Samy est un sauveur. Grâce à lui, nous connaissons le développement dans notre quartier », confie un habitant du quartier Zéga. Au plan immobilier, les travaux de réhabilitation qui se déroulent dans les locaux de la mairie sont de lourds investissements. « Depuis le 15 juillet, la mairie est en chantier. Tous les corps de métiers sont concernés. La plomberie, la menuiserie, la maçonnerie, l’électricité, le jardinage… Nous avons mis l’accent sur le cabinet du maire qui est déjà fonctionnel », renseigne Jacob Danho, qui dirige les travaux. A sa prise de fonction, le maire a trouvé des locaux dégradés. Sans eau courante ni électricité. Il s’est engagé à effectuer ces travaux sur fonds propres, en attendant la subvention de l’Etat. Cela a certainement un coût. « Je n’ai pas encore chiffré le coût. Je pense que le plus important, ce n’est pas la facture, mais le développement qui frappe à la porte de la commune », soutient le premier magistrat de la ville de Lakota. Ce dernier qui s’est présenté à l’élection municipale sous la bannière d’indépendant, explique cette option. « C’est un choix personnel. J’ai ciblé un volet qui est purement le développement. Je ne veux pas associer la politique au développement. C’est cela mon idéal », justifie-t-il. C’est de façon divine, notera Samy Merhy, que lui est venue l’idée de briguer le poste de maire. « J’ai été inspiré et je me suis confié à Dieu. Lakota étant ma ville natale, j’ai pris la décision de m’engager dans son développement », dira ce travailleur impénitent qui a toujours sur les lèvres le vocable ‘’développement’’. Sa source d’inspiration, l’inusable Samy la tire certainement de sa foi en Dieu. Généralement, ses cérémonies sont précédées de prières dites par des hommes de Dieu aussi bien musulmans que chrétiens. Par ailleurs, cet acteur politique établit un attachement viscéral à sa terre natale pour laquelle il fourmille d’ambitions. « Je veux donner à Lakota une peau neuve. Changer la configuration de la ville et lui apporter du sang nouveau, un esprit nouveau. Embellir notre ville pour en faire l’une des plus belles cités du pays ; c’est cela le défi», s’engage le magistrat. Ce rêve prend petitement forme dans la ville, si bien que l’appellation ‘’campement à gauche’’ attribuée naguère à Lakota, pourrait devenir un vieux souvenir. Samy compte réaliser les projets de la commune avec toute l’équipe municipale et ses administrés. Ces derniers ne demandent pas mieux, puisqu’ils lui rendent la tâche facile en acceptant de libérer certains sites ciblés par la municipalité pour y réaliser des projets de développement. Il s’agit notamment de la construction d’une salle de mariage et des bureaux pour accueillir les services de l’état civil. En quelques mois, l’administration dirigée par Samy Merhy a vu sa recette augmenter. Ce résultat s’explique par la stratégie mise en place par le maire manager. Des moyens matériels ont été mis à la disposition de collecteurs ; tout comme l’effectif de la police municipale a augmenté. Depuis lors, les recettes ont été quadruplées, selon les chiffres fournis par le maire. C’est donc un maire occupé dont le téléphone portable ne cesse de sonner à longueur de journée. Ce bâtisseur est tellement affairé que d’aucuns pourraient croire qu’il n’a pas de vie privée, mais il n’en est rien. Samy Merhy est marié légalement et est père de trois enfants. Comme tout être humain, il s’offre quelquefois du bon temps, après une semaine bien remplie. « A part le travail, je m’occupe de ma famille. Je pratique la natation et j’aime la lecture. Je parcours les journaux pour m’imprégner de l’actualité. Je lis aussi les bouquins qui traitent du management et de la formation », confie Samy Merhy. Lorsque vous posez la question au premier magistrat de la Cité des éléphants de savoir s’il est certain de réaliser tous les chantiers qu’il a ouverts dans cette ville, c’est un homme convaincu qui vous donne rendez-vous dans quatre années.
Par Alain Kpapo à Gagnoa