Le professeur Amoa Urbain soutient que la résolution des conflits en Afrique peut s’inspirer de la théorie de la diplomatie coutumière qui consiste à prendre appui sur les méthodes, les stratégies et les spiritualités en vigueur dans les cours de la chefferie et dans les juridictions africaines pour conduire le processus de prévention, de résolution et de transformation positive des conflits.
Lors d’une conférence prononcée sur le thème "du principe de la gouvernance de la cité par la diplomatie coutumière ou discours sur la diplomatie coutumière", à l’occasion des Universités d’été 2013 de l’université de l’Atlantique, le Pr Amoa Urbain a montré que nos coutumes ont des "valeurs" au nombre desquelles se trouve la diplomatie dont le socle est l’oralité.
"La parole, pour être utilisé efficacement, doit faire l’objet d’une maîtrise parfaite du praticien (les médiateurs) choisis en fonction de leur âge, de leur image, de leurs fonctions sociales, de leurs aptitudes à l’écoute et de leur puissance de négociateur/réconciliateur. Il en va ainsi du choix du moment et des endroits destinés à la libération de la parole" a-t-il soutenu.
Pour M. Amoa, les étapes de la résolution des conflits en Afrique se résument en 13 mots clés qui peuvent être structurées en quatre principales séquences notamment l’observation, l’appréciation, la décision et le suivi, à l’intérieur desquels la facilitation, la négociation, l’arbitrage, la réconciliation et la médiation alternent et gouvernent.
Il s’agit, selon l’enseignant-chercheur, de l’accueil (les salutations), de l’écoute, de l’investigation, de la palabre (africaine), de l’analyse, de la décision, du pardon, de la sanction, de la réparation, des remerciements, de la réhabilitation, de l’observation et de l’oubli.
Le conférencier a précisé, par ailleurs, que l’oubli est l’étape ultime du pardon accordé, or, a-t-il poursuivi, "cette étape lente est le fruit de la répétition volontaire d’actes positifs visibles et de bonnes actions en faveur de l’offensé pluriel que sont le protagoniste direct et la communauté villageoise".
Au terme son analyse, le conférencier a indiqué que la réussite de la diplomatie coutumière est rattachée à sept exigences.
D’abord, un environnement physique, moral et spirituel sain (climat social apaisé), un effacement progressif des stéréotypes ethnicistes, un savant dosage des compétences dans la gestion des biens publics de l’Etat.
Ensuite, faire un état des lieux actualisé des richesses culturelles, des potentialités économiques, des peuples et des peuplements, promouvoir les programmes de chantiers des jeunes volontaires et un service civique pour la reconstruction nationale en faveur des élèves, des étudiants et des chômeurs voire des ex-combattants et ce, sans l’autorité des professionnels des armés instruits et éduqués dans cet esprit.
En outre, procéder à la relecture des programmes d’enseignement en suscitant le goût du travail bien fait (heures de travaux pratiques manuels) et en enseignant l’Afrique à l’Afrique et au monde.
Enfin, inscrire à l’école normale d’administration, à l’école de la magistrature, à l’école de la gendarmerie et à l école nationale de police et des douanes, des eaux et forêts, des cours de diplomatie coutumière africaine.
kkf/kam
Lors d’une conférence prononcée sur le thème "du principe de la gouvernance de la cité par la diplomatie coutumière ou discours sur la diplomatie coutumière", à l’occasion des Universités d’été 2013 de l’université de l’Atlantique, le Pr Amoa Urbain a montré que nos coutumes ont des "valeurs" au nombre desquelles se trouve la diplomatie dont le socle est l’oralité.
"La parole, pour être utilisé efficacement, doit faire l’objet d’une maîtrise parfaite du praticien (les médiateurs) choisis en fonction de leur âge, de leur image, de leurs fonctions sociales, de leurs aptitudes à l’écoute et de leur puissance de négociateur/réconciliateur. Il en va ainsi du choix du moment et des endroits destinés à la libération de la parole" a-t-il soutenu.
Pour M. Amoa, les étapes de la résolution des conflits en Afrique se résument en 13 mots clés qui peuvent être structurées en quatre principales séquences notamment l’observation, l’appréciation, la décision et le suivi, à l’intérieur desquels la facilitation, la négociation, l’arbitrage, la réconciliation et la médiation alternent et gouvernent.
Il s’agit, selon l’enseignant-chercheur, de l’accueil (les salutations), de l’écoute, de l’investigation, de la palabre (africaine), de l’analyse, de la décision, du pardon, de la sanction, de la réparation, des remerciements, de la réhabilitation, de l’observation et de l’oubli.
Le conférencier a précisé, par ailleurs, que l’oubli est l’étape ultime du pardon accordé, or, a-t-il poursuivi, "cette étape lente est le fruit de la répétition volontaire d’actes positifs visibles et de bonnes actions en faveur de l’offensé pluriel que sont le protagoniste direct et la communauté villageoise".
Au terme son analyse, le conférencier a indiqué que la réussite de la diplomatie coutumière est rattachée à sept exigences.
D’abord, un environnement physique, moral et spirituel sain (climat social apaisé), un effacement progressif des stéréotypes ethnicistes, un savant dosage des compétences dans la gestion des biens publics de l’Etat.
Ensuite, faire un état des lieux actualisé des richesses culturelles, des potentialités économiques, des peuples et des peuplements, promouvoir les programmes de chantiers des jeunes volontaires et un service civique pour la reconstruction nationale en faveur des élèves, des étudiants et des chômeurs voire des ex-combattants et ce, sans l’autorité des professionnels des armés instruits et éduqués dans cet esprit.
En outre, procéder à la relecture des programmes d’enseignement en suscitant le goût du travail bien fait (heures de travaux pratiques manuels) et en enseignant l’Afrique à l’Afrique et au monde.
Enfin, inscrire à l’école normale d’administration, à l’école de la magistrature, à l’école de la gendarmerie et à l école nationale de police et des douanes, des eaux et forêts, des cours de diplomatie coutumière africaine.
kkf/kam