La filière diamantifère en Côte d'Ivoire est sinistrée. L'embargo onusien qui frappe le diamant ivoirien depuis 2005, n'est pas étranger à cette situation. Mais l'Etat de Côte d'Ivoire qui veut reprendre sa place dans le système de certification du Processus de Kimberley multiplie les actions afin de lever cette interdiction qui prive le pays d'importantes retombées économiques et financières. En décembre 2005, estimant que l'argent issu de l'exploitation des mines par les chefs de guerre dans le nord de la Côte d'Ivoire servait à financer des groupes armés, le Conseil de Sécurité des Nations Unies décide d'imposer un embargo sur l'exportation du diamant brut ivoirien. Malgré la fin de la crise et le retour à l'ordre politique, la Côte d'Ivoire continue d'être sous embargo. Ce qui l'empêche de commercialiser et d'industrialiser sa production de diamants. Les mines restent encore exploitées de façon artisanale et clandestinement et, malheureusement, l'économie nationale en profite peu, ou pas du tout. Dès lors, la levée de l'embargo onusien est devenue une priorité pour l'Etat de Côte d'Ivoire. Mais avant, la Côte d'Ivoire doit réintégrer le Processus de Kimberley (membre depuis 2003, le pays a perdu son statut avec l'embargo), système international de certification des diamants dont le but est d'empêcher l'accès des diamants des conflits armés au marché international et d'en assurer la traçabilité.
Actions gouvernementales et…
Le ministère des Mines, du pétrole et de l'énergie d'alors, a mis un point d'honneur à restaurer la légalité. L'administration minière est redéployée sur l'ensemble des sites de production et deux arrêtés portant respectivement sur la création du Secrétariat permanent de la Représentation en Côte d'Ivoire du Processus de Kimberley et de la nomination du Secrétaire permanent sont signés. Idem pour l'Arrêté portant nomination des membres du Secrétariat permanent. Composé de 12 membres et dirigé par Mme Thès Olémou Fatimata, Point Focal, ce Secrétariat permanent a pour mission de poursuivre la procédure de levée d'embargo sur la commercialisation des diamants bruts produits en Côte d'Ivoire. « Il lui faudra prouver, avec les arguments les plus clairs et précis, que ni la guerre, ni le sang, ni la sueur d'enfants mineurs ou d'enfants-soldats ne participent à la production minière nationale », avait indiqué le ministre Adama Toungara, lors de l'investiture de cette entité. Une fois installé, le secrétariat permanent du Processus de Kimberley en Côte d'Ivoire a pris sur lui d'organiser la filière diamantifère. Au mois de mai dernier, il a procédé au lancement de l'opération du système de traçabilité des diamants en Côte d'Ivoire. Cela a été marqué par l'identification des exploitants, ouvriers et collecteurs de diamants qui possèdent désormais des carnets d'enregistrement. Par cette action, il s'agissait de donner l'assurance aux organismes nationaux et internationaux d'une bonne gestion de l'exploitation du diamant en Côte d'Ivoire. Toujours dans le cadre de la mise en place du système de certification conformément aux exigences du Processus de Kimberley, le gouvernement veut associer l'exploitation à petite échelle et l'exploitation industrielle. Un atelier organisé récemment par le ministère des Mines, du pétrole et de l'énergie, en accord avec l'Association des Pays Africains Producteurs de Diamants (ADPA) a planché sur l'exploitation artisanale et à petite échelle des diamants.
… celles de la société civile
Le but, harmoniser l'exploitation artisanale et à petite échelle des diamants dans les pays africains producteurs de diamants, et en particulier dans les pays membres de ADPA, en vue d'améliorer l'attractivité du secteur aux investisseurs et définir le rôle du gouvernement dans le développement de l'exploitation artisanale et à petite échelle des diamants. A ce sujet, le ministère a choisi de relancer le modèle d'encadrement des artisans miniers, mis en place par la Société de Développement Minier (SODEMI) « Ce modèle a réussi à mettre fin, sur une longue période, à l'exploitation artisanale anarchique tout en préservant les intérêts de la société », avait expliqué Guetat Noël, directeur de cabinet. Le Processus de Kimberley étant un processus tripartite (Etat-secteur privé- société civile), la société civile a été appelée à jouer sa partition dans la levée de l'embargo en s'impliquant de façon « totale et active ». Une déclaration commune a été adoptée dans ce sens, il y a deux semaines, entre le Secrétariat Permanent et la société civile, à l'issue de l'atelier de sensibilisation et d'implication de la société civile dans la mise en œuvre du schéma de certification du Processus de Kimberley en Côte d'Ivoire. « Il est indispensable que l'opinion de la société civile, quant à l'organisation de la filière diamant, soit prise en compte, pour que le Processus soit ainsi un outil vivant et accepté de tous, au bénéfice de tous », avait déclaré, Bruno Pozzi, représentant l'Union européenne et parlant au nom du groupe des « Amis de la Côte d'Ivoire ». Reconnaissant les « énormes progrès accomplis » par le gouvernement ivoirien pour la levée de l'embargo sur le diamant ivoirien, Bruno Pozzi a noté cependant que beaucoup reste à faire. La levée de l'embargo permettra ainsi la traçabilité du diamant telle que réclamée par le Processus de Kimberley et aidera surtout l'Etat à bénéficier des retombées économiques et financières de cette pierre précieuse. L'interdiction onusienne portant sur l'exportation et non sur l'exploitation, l'extraction du diamant se fait à souhait. Malheureusement, l'Etat n'a aucun pouvoir de contrôler et évaluer la production nationale. Du côté de l'administration minière, on souligne que le meilleur moyen d'en finir avec la contrebande et les exploitations clandestines, serait de lever l'embargo.
Sogona Sidibé
Actions gouvernementales et…
Le ministère des Mines, du pétrole et de l'énergie d'alors, a mis un point d'honneur à restaurer la légalité. L'administration minière est redéployée sur l'ensemble des sites de production et deux arrêtés portant respectivement sur la création du Secrétariat permanent de la Représentation en Côte d'Ivoire du Processus de Kimberley et de la nomination du Secrétaire permanent sont signés. Idem pour l'Arrêté portant nomination des membres du Secrétariat permanent. Composé de 12 membres et dirigé par Mme Thès Olémou Fatimata, Point Focal, ce Secrétariat permanent a pour mission de poursuivre la procédure de levée d'embargo sur la commercialisation des diamants bruts produits en Côte d'Ivoire. « Il lui faudra prouver, avec les arguments les plus clairs et précis, que ni la guerre, ni le sang, ni la sueur d'enfants mineurs ou d'enfants-soldats ne participent à la production minière nationale », avait indiqué le ministre Adama Toungara, lors de l'investiture de cette entité. Une fois installé, le secrétariat permanent du Processus de Kimberley en Côte d'Ivoire a pris sur lui d'organiser la filière diamantifère. Au mois de mai dernier, il a procédé au lancement de l'opération du système de traçabilité des diamants en Côte d'Ivoire. Cela a été marqué par l'identification des exploitants, ouvriers et collecteurs de diamants qui possèdent désormais des carnets d'enregistrement. Par cette action, il s'agissait de donner l'assurance aux organismes nationaux et internationaux d'une bonne gestion de l'exploitation du diamant en Côte d'Ivoire. Toujours dans le cadre de la mise en place du système de certification conformément aux exigences du Processus de Kimberley, le gouvernement veut associer l'exploitation à petite échelle et l'exploitation industrielle. Un atelier organisé récemment par le ministère des Mines, du pétrole et de l'énergie, en accord avec l'Association des Pays Africains Producteurs de Diamants (ADPA) a planché sur l'exploitation artisanale et à petite échelle des diamants.
… celles de la société civile
Le but, harmoniser l'exploitation artisanale et à petite échelle des diamants dans les pays africains producteurs de diamants, et en particulier dans les pays membres de ADPA, en vue d'améliorer l'attractivité du secteur aux investisseurs et définir le rôle du gouvernement dans le développement de l'exploitation artisanale et à petite échelle des diamants. A ce sujet, le ministère a choisi de relancer le modèle d'encadrement des artisans miniers, mis en place par la Société de Développement Minier (SODEMI) « Ce modèle a réussi à mettre fin, sur une longue période, à l'exploitation artisanale anarchique tout en préservant les intérêts de la société », avait expliqué Guetat Noël, directeur de cabinet. Le Processus de Kimberley étant un processus tripartite (Etat-secteur privé- société civile), la société civile a été appelée à jouer sa partition dans la levée de l'embargo en s'impliquant de façon « totale et active ». Une déclaration commune a été adoptée dans ce sens, il y a deux semaines, entre le Secrétariat Permanent et la société civile, à l'issue de l'atelier de sensibilisation et d'implication de la société civile dans la mise en œuvre du schéma de certification du Processus de Kimberley en Côte d'Ivoire. « Il est indispensable que l'opinion de la société civile, quant à l'organisation de la filière diamant, soit prise en compte, pour que le Processus soit ainsi un outil vivant et accepté de tous, au bénéfice de tous », avait déclaré, Bruno Pozzi, représentant l'Union européenne et parlant au nom du groupe des « Amis de la Côte d'Ivoire ». Reconnaissant les « énormes progrès accomplis » par le gouvernement ivoirien pour la levée de l'embargo sur le diamant ivoirien, Bruno Pozzi a noté cependant que beaucoup reste à faire. La levée de l'embargo permettra ainsi la traçabilité du diamant telle que réclamée par le Processus de Kimberley et aidera surtout l'Etat à bénéficier des retombées économiques et financières de cette pierre précieuse. L'interdiction onusienne portant sur l'exportation et non sur l'exploitation, l'extraction du diamant se fait à souhait. Malheureusement, l'Etat n'a aucun pouvoir de contrôler et évaluer la production nationale. Du côté de l'administration minière, on souligne que le meilleur moyen d'en finir avec la contrebande et les exploitations clandestines, serait de lever l'embargo.
Sogona Sidibé