Personne n’en parle. Comme si c’était normal. Et pourtant, le Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida) est sans conseil d’administration depuis deux ans. Le 12 septembre 2011, le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman, sur la base de l’article 67 du décret N°2008-357 du 20 novembre 2008, mettait, à travers des « mesures conservatoires », en congé le Conseil d’administration du Burida, nommait Mme Assa Anny Irène, épouse Viera, Magistrate, titulaire d’un Master de droit privé en Propriété Intellectuelle de gestion des droits d’auteur, Directrice générale intérimaire du BURIDA. Elle retrouvait ainsi un fauteuil qu’elle avait déjà occupé, quelques années plus tôt, mais surtout succédait à M. Messou Assiélou Florent Michel, Directeur Général intérimaire du Burida, qui était remercié. Et en quelques mois plus tard, soit en février 2012, le ministre de la Culture et de la Francophonie installait en lieu et place du Conseil d’administration, un Comité provisoire de gestion et de restructuration présidé par le doyen Léonard Groguhet. La volonté du ministre Bandaman, on l’a compris, c’était de mettre fin aux dysfonctionnements, qui minent la structure et menaçaient sa survie. Mais, si Mme Viera a été confirmée à son poste, au vu des résultats probants qu’elle a obtenus (amélioration de l’assiette de perception des droits, répartition régulière des droits d’auteurs et maintenant une assurance pour les artistes), le Conseil d’administration, lui, reste encore inexistant, au mépris des textes qui régissent le Burida. Entre-temps, le Comité provisoire de gestion et de restructuration continue de jouer les prolongations. Installé pour six mois en février 2012, il est encore en place, soit depuis plus de…18 mois, après avoir vu son mandat, prorogé deux fois. Sans qu’on ne sache trop pourquoi. A moins que ce ne soit un intérim sans… fin !
Y. Sangaré
Y. Sangaré