Jean Blé Guirao est Secrétaire Général Adjoint II de l'UDPCI chargé de l'Organisation et de la Mobilisation, Ancien Président des Jeunes de ce parti fondé par le Général ROBERT GUEI, Ex leader de la FESCI, membre fondateur et Ex-président du RJDP. il a bien voulu répondre aux différentes préoccupations du moment au cours d'une rencontre avec lebanco.net Interview vérité du « DOUGLOUDOU » National
L'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (UDPCI) dont vous êtes l'un des Secrétaires Généraux Adjoints se retrouve en pré-congrès le mois prochain à Bassam et en Congrès en décembre prochain à Yamoussoukro. Quels seront les grands axes de ces retrouvailles ?
Jean Blé Guirao : Dans la vie d'un parti politique dont le fonctionnement est normal, le congrès représente un moment important de retrouvailles entre les animateurs, les militants des instances pour marquer un temps d'arrêt, faire le bilan et recadrer les choses par rapport au contrat de confiance avec le peuple dont est amené à demander le suffrage. Car n'oubliez pas qu'un parti politique se crée pour acquérir le pouvoir d'État et le gérer selon sa vision contenue dans ce que l'on appelle projet de société dont on tire les éléments saillants et indispensables à appliquer lors d'un mandat, et qu'on appelle programme de gouvernement. Le congrès a donc pour objectif premier de renouveler les responsables de certains organes, de revoir les textes et d'actualiser, par rapport à la pratique et au vécu quotidien, le contrat de confiance avec le peuple pour épouser les aspirations de ce dernier en y étant le plus proche possible. Le Congrès de notre parti qui aura lieu en décembre prochain et dont le pré-congrès aura lieu dans la 2e semaine du mois d'octobre à Bassam n'échappera pas à cette règle. La Présidence du Parti, celles des Structures Spécialisées des Jeunes et des Femmes, seront soumises au congrès pour renouvellement car étant tous caduques depuis belle lurette. Plusieurs commissions et groupes de travail ont été mis en place et qui travaillent d'arrache-pied et sans bruit. Pour le reste, je suis étonné que la demande d'un congrès ordinaire, ses préparatifs fassent l'objet de beaucoup de bruits et de gesticulations ailleurs. Les gens parlent de démocratie, mais sa pratique est encore un leurre sous nos cieux.
On vous voit souvent très critique vis-à-vis de votre alliance dont votre président, le Dr Albert Mabri Toikeusse assure l'un des postes clés au sein du gouvernement. Qu'est-ce qui ne va pas au sein du RHDP selon votre analyse ?
Je vous réponds le plus simplement du monde par un adage et un proverbe. L'adage nous apprend que « qui aime bien châtie bien ». C'est parce que nous autres aimons et vivons trop le RHDP que nous sommes très critiques par rapport aux déviations constatées çà et là et ressemblent nettement à une grosse trahison ou arnaque vis-à-vis des Ivoiriens qui nous ont fait confiance, certains, au prix de leurs vies. Peut-on m'expliquer pourquoi subitement, dès que notre candidat au second tour a gagné les présidentielles qu'il n'y a plus de réunion de la Conférence des Présidents du RHDP, plus de réunions du directoire, plus de réunions des coordinations RHDP pourtant mises en place avec beaucoup de bruit, plus de réunions des jeunes et des femmes du RHDP ? On a l'impression, et c'est ce qui m'irrite, que notre alliance n'avait pour seul but de faire partir les refondateurs du pouvoir.
Sinon comment peut-on expliquer l'absence de réunions des instances du RHDP, l'absence de concertation au niveau de la conférence des Présidents, l'arrogance, la trop grande suffisance et le manque d'humilité des cadres du RDR envers les alliés.
Pour le proverbe, ma mère me disait souvent que, lorsque vous rentrez dans une maison et vous voyez une jarre remplie d'eau et qu'il n'y ait pas de gobelet mis à côté, c'est que cette eau n'est pas bonne à boire, elle est juste bonne pour se laver les mains. En d'autres termes, quand en interne, les conditions ne sont pas créées pour étancher la soif de savoir des militants ou des responsables, ne soyez pas surpris après qu'ils se désaltèrent sur la place publique avec des sachets d'eaux. Non ! Ce n'est pas pour ce RHDP que les Ivoiriens nous ont donné leur suffrage, ce n'est pour ce RHDP que plusieurs de nos militants sont tombés ou ont tout perdu la vie. Le bilan du RHDP est catastrophique. Plus de réunions des instances, chacun se cherche dans son parti, les nominations se font dans un seul sens. L'allié MFA n'est plus dans le gouvernement commun et est tenu loin malgré les appels de son leader, l'arrogance et le manque d'humilité ont pris le dessus, les gens sont devenus trop suffisants, méprisants et inaccessibles. Tout le monde est taxé d'être contre le Président ADO. Le climat n'est pas rassurant et certains actes nous séparent, chaque jour davantage. Rien n'est fait pour renforcer la cohésion au sein des alliés. Le décor est planté pour un divorce consommé. Il faut tirer la sonnette d'alarme pendant qu'il est encore temps.
De la présidence de la jeunesse de votre parti, vous êtes dans les instances dirigeantes de décision de l'UDPCI. Pensez-vous que les jeunes sont aujourd'hui bien utilisés dans les partis politiques ivoiriens et surtout dans votre parti ?
Ecoutez, c'est relatif. Tout est question du travail fait lors de votre mandat mais aussi des facteurs confiance et chance. Confiance de votre Président qui nomme les membres des instances et chance de bénéficier de plusieurs circonstances convergentes. Depuis le retour de notre Pays au multipartisme, mon cas est unique. Je suis le seul ancien Président National de la Jeunesse de son Parti, pour le moment qui avant même de finir son mandat, est nommé par son Président de Parti, Secrétaire Général Adjoint. Plusieurs de mes camarades, avant ou après moi, sont réduits à des rôles de conseillers ou de porte-parole adjoints obscurs. Cela dépend des personnes elles-mêmes. Moi j'ai eu la chance d'avoir un Président de Parti jeune, dans un parti jeune et d'avoir bénéficié de la confiance du Docteur Albert Mabri Toikeusse pour ce poste important de SGA en charge de l'Organisation et de la Mobilisation, juste après le congrès extraordinaire d'avril 2005 alors que j'étais encore sous mandat au niveau des jeunes. La chance, mais aussi le travail. Je suis parti de la tête de la JUDPCI mais hier lundi 23 septembre 2013, un diplomate me voit et m'appelle encore Président des Jeunes de l'UDPCI. Quand je lui réponds que depuis avril 2007, je ne suis plus Président des Jeunes car ayant fini mon mandat, il est étonné. C'est dommage que beaucoup de nos cadets au lieu de travailler et de marquer leur époque passent leur temps dans le dénigrement systématique, dans les coups bas, dans les calomnies et autres médisances. Choses qui ne peuvent être retenues par ceux qui vous observent. De manière générale, il faut que les jeunes eux-mêmes se prennent au sérieux et travaillent d'arrache-pied pour mériter de leur parti politique. Sinon on les assimilera toujours à des poseurs de bâches et chaises, à du bétail de mobilisation juste bon pour le remplissage. Or, plus nombreux, ce sont eux qui vont au charbon.
Un de vos alliés du RHDP, le PDCI-RDA se retrouve le 3 octobre prochain en congrès dans une atmosphère de tension qui voit un de vos amis jeunes, Kouadio Konan Bertin aller à l'assaut du Graal présidentiel interne à ce parti avec deux autres ténors contre le président sortant Henri Konan Bédié. Comment voyez-vous la candidature de KKB ? Signe d'un refus de mal utilisation de la jeunesse ou d'une exaspération face à une classe politique, vieille qui refuse la passation des charges à temps ?
Au PDCI RDA, j'y ai beaucoup de frères et soeurs, beaucoup d'amis, beaucoup de camarades que je ne voudrais pas gêner aux entournures. Parmi ceux-ci, mon ami et frère KKB dont je loue le courage politique. Le congrès d'un parti politique comme je l'ai rappelé tantôt est avant tout interne et ne concerne que les membres statutaires de ce parti. Ce congrès fait couler beaucoup d'encre et de salive, mais c'est normal. Cela veut dire que le PDCI RDA, après les moments de doute, est en train de revenir au premier plan. Moi, je suis légaliste et donc jaloux des textes et de leurs applications. Chez moi, à l'UDPCI, je n'accepterai jamais que sans consultation et concertation, sans accord, on torde le coup aux textes. Donc ce que je ne peux accepter chez moi, je ne peux le souhaiter chez mon voisin. Sinon, pour le reste, je constate que mon ami et frère KKB a demandé le congrès au moment où personne n'en voulait et, à force de ténacité, lui et ses amis ont obtenu ce congrès. Je constate qu'à un moment donné personne ne parlait de la candidature du PDCI RDA en 2015, à force d'abnégation lui et ses amis viennent d'obtenir de la base que le PDCI RDA ait un candidat en 2015. Un homme politique est avant tout un éveilleur de conscience qui voit et dit tôt ce que d'autres mettront des années à voir et à comprendre. Qu'on le veuille ou no, le congrès du PDCI RDA marquera à coup sûr ce début d'octobre, mais KKB en aura été un des grands animateurs. Ce qui a fouetté l'orgueil de tous les militants. À ce jour le PDCI RDA est debout dans tous ses compartiments.
Après au moins deux ans de gestion effective du pouvoir d'État, quel regard sur la gestion du Président Alassane Ouattara, l'usage des ressources humaines au sein de votre alliance et la recherche de paix ?
Nous sommes en pleine préparation du congrès du parti et je suis, au niveau des groupes de travail du comité scientifique, dans la commission qui traite justement de l'alliance. Le pré-congrès d'abord et ensuite le congrès auront à statuer sur cet élément important de l'alliance. Pour le reste, le pouvoir actuel fait peut-être des efforts pour la paix et la cohésion dans le pays, de nombreux chantiers sont visibles, mais la gestion des ressources humaines laisse à désirer. Après l'euphorie du golf-hôtel où les cadres du Rhdp étaient réfugiées au cours de la crise postélectorale, Ndlr], chacun s'est recroquevillé sur son parti, sa région ou son ethnie. Moi-même je suis un exemple vivant de ceux qui sont sur le carreau et qui se sont accrochés en définitive à un poste électif au conseil régional après tous ces efforts faits et toutes ces nombreuses pertes en matériels et en vie humaines pour la victoire de notre candidat du RHDP.
Hier, sous Gbagbo justement, ce sont les cadres qui étaient réfractaires à la vérité et aux réalités du vécu des Ivoiriens préférant les théories et slogans Ivoiritaires du genre «, «il n'y a rien en face ». Tout ce qui venant de l'autre était contre Gbagbo. Le résultat est connu. Gbagbo est à ce jour, malheureusement, seul à la HAYE, loin de ses nombreux conseillers ou journalistes va-t-en-guerre qui tiraient sur tout, rejetant tout sans analyse objective. Nous sommes en alliance au sein du RHDP, tous, nous avions pris des coups, à quelques niveaux que ce soit, pour la victoire du candidat du RHDP. Mais avant le 18 octobre 2010 à Yamoussoukro, nous avons pris l'engagement de gouverner ensemble. Deux ans après est-ce- que nous sommes dans cette dynamique ? Est-ce que nous sommes d'accord avec ce qu'on a appelé « la gestion commune du pouvoir par le RHDP ? ». Est-ce que la grande motivation et l'euphorie de départ des militants et cadres qui faisaient qu'on dormait pratiquement au siège du PDCI RDA existent toujours ? Quand on est allié, il y a des choses qu'on ne fait, il y a des actes qu'on ne pose, il y a des paroles qu'on ne sort pas par éthique et par respect de l'allié. On sort d'élections couplées où il y a eu, dans plusieurs endroits, la violence partout alors que ce sont des alliés qui s'affrontent. Ce sont de ces choses qui mettent en mal notre alliance.
Où est-ce que l'on en est avec le procès de l'assassinat du Général Robert GUEI, le premier président et fondateur de l'UDPCI ?
Nous venons de célébrer le 11e anniversaire de ce tragique assassinat le jeudi dernier au siège du parti. 11 ans après, il n'est pas normal que la lumière tarde à être faite sur cette terrible histoire que bloque la mémoire collective de notre pays. Je me rappelle que le Docteur Alassane Ouattara lors de sa campagne au second tour de la présidentielle nous avait promis de faire toute la lumière, une fois au pouvoir. Deux ans après que les refondateurs eurent quitté le pouvoir, les choses tardent à s'éclaircir. Or c'est dans notre intérêt à tous que la vérité éclate sur cette affaire. C'est une promesse de campagne du Chef de l'État et tous nous prions q'avant le 12eme anniversaire, les coupables soient connus et sanctionnés, que les familles biologiques et politiques soient remises dans leurs droits.
Quel appel à l'endroit de vos militants et sympathisants pour une réussite de votre congrès?
Je voudrais dire à nos militants que le parti vit, est en marche et a des ambitions légitimes avec son Président le Docteur Albert Toikeusse Mabri. Malgré les préparatifs du congrès, les activités et la vie du Parti continuent. Sous la houlette du Secrétaire Général par Intérim, Docteur Albert Flindé, pendant un mois, des délégations ont sillonné les 35 coordinations d'Abidjan et banlieues pour la remobilisation. Les rapports et les échos sont somme toute, satisfaisants et démontrent que notre parti et ses militants sont en place, continuent de travailler et espèrent.
Nos ambitions sont grandes et légitimes pour ce pays avec l'UDPCI et les Ivoiriens sont nombreux à espérer et à compter sur notre parti et son Président. Nous n'avons pas le droit de nous y dérober, nous n'avons pas le droit de trahir la confiance placée en ce parti par de nombreux Ivoiriens qui voit l'UDPCI comme une alternative crédible. Le prochain congrès de notre parti devra clairement clarifier notre position dans notre volonté de bâtir ce pays.
Sous l'ex-Président Laurent Gbagbo, les militants ont décidé que notre parti ait son candidat à la présidentielle. C'était une candidature pour exister. Au prochain congrès, je pense, qu'en plus d'exister nous devons réaffirmer nos ambitions légitimes pour ce pays. L'UDPCI aura donc son candidat comme le stipule la plate forme du RHDP mais l'UDPCI aura son candidat pour rester en conformité avec la volonté de l'écrasante majorité de nos militants.
Réalisée par Adam's Régis Souaga
L'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (UDPCI) dont vous êtes l'un des Secrétaires Généraux Adjoints se retrouve en pré-congrès le mois prochain à Bassam et en Congrès en décembre prochain à Yamoussoukro. Quels seront les grands axes de ces retrouvailles ?
Jean Blé Guirao : Dans la vie d'un parti politique dont le fonctionnement est normal, le congrès représente un moment important de retrouvailles entre les animateurs, les militants des instances pour marquer un temps d'arrêt, faire le bilan et recadrer les choses par rapport au contrat de confiance avec le peuple dont est amené à demander le suffrage. Car n'oubliez pas qu'un parti politique se crée pour acquérir le pouvoir d'État et le gérer selon sa vision contenue dans ce que l'on appelle projet de société dont on tire les éléments saillants et indispensables à appliquer lors d'un mandat, et qu'on appelle programme de gouvernement. Le congrès a donc pour objectif premier de renouveler les responsables de certains organes, de revoir les textes et d'actualiser, par rapport à la pratique et au vécu quotidien, le contrat de confiance avec le peuple pour épouser les aspirations de ce dernier en y étant le plus proche possible. Le Congrès de notre parti qui aura lieu en décembre prochain et dont le pré-congrès aura lieu dans la 2e semaine du mois d'octobre à Bassam n'échappera pas à cette règle. La Présidence du Parti, celles des Structures Spécialisées des Jeunes et des Femmes, seront soumises au congrès pour renouvellement car étant tous caduques depuis belle lurette. Plusieurs commissions et groupes de travail ont été mis en place et qui travaillent d'arrache-pied et sans bruit. Pour le reste, je suis étonné que la demande d'un congrès ordinaire, ses préparatifs fassent l'objet de beaucoup de bruits et de gesticulations ailleurs. Les gens parlent de démocratie, mais sa pratique est encore un leurre sous nos cieux.
On vous voit souvent très critique vis-à-vis de votre alliance dont votre président, le Dr Albert Mabri Toikeusse assure l'un des postes clés au sein du gouvernement. Qu'est-ce qui ne va pas au sein du RHDP selon votre analyse ?
Je vous réponds le plus simplement du monde par un adage et un proverbe. L'adage nous apprend que « qui aime bien châtie bien ». C'est parce que nous autres aimons et vivons trop le RHDP que nous sommes très critiques par rapport aux déviations constatées çà et là et ressemblent nettement à une grosse trahison ou arnaque vis-à-vis des Ivoiriens qui nous ont fait confiance, certains, au prix de leurs vies. Peut-on m'expliquer pourquoi subitement, dès que notre candidat au second tour a gagné les présidentielles qu'il n'y a plus de réunion de la Conférence des Présidents du RHDP, plus de réunions du directoire, plus de réunions des coordinations RHDP pourtant mises en place avec beaucoup de bruit, plus de réunions des jeunes et des femmes du RHDP ? On a l'impression, et c'est ce qui m'irrite, que notre alliance n'avait pour seul but de faire partir les refondateurs du pouvoir.
Sinon comment peut-on expliquer l'absence de réunions des instances du RHDP, l'absence de concertation au niveau de la conférence des Présidents, l'arrogance, la trop grande suffisance et le manque d'humilité des cadres du RDR envers les alliés.
Pour le proverbe, ma mère me disait souvent que, lorsque vous rentrez dans une maison et vous voyez une jarre remplie d'eau et qu'il n'y ait pas de gobelet mis à côté, c'est que cette eau n'est pas bonne à boire, elle est juste bonne pour se laver les mains. En d'autres termes, quand en interne, les conditions ne sont pas créées pour étancher la soif de savoir des militants ou des responsables, ne soyez pas surpris après qu'ils se désaltèrent sur la place publique avec des sachets d'eaux. Non ! Ce n'est pas pour ce RHDP que les Ivoiriens nous ont donné leur suffrage, ce n'est pour ce RHDP que plusieurs de nos militants sont tombés ou ont tout perdu la vie. Le bilan du RHDP est catastrophique. Plus de réunions des instances, chacun se cherche dans son parti, les nominations se font dans un seul sens. L'allié MFA n'est plus dans le gouvernement commun et est tenu loin malgré les appels de son leader, l'arrogance et le manque d'humilité ont pris le dessus, les gens sont devenus trop suffisants, méprisants et inaccessibles. Tout le monde est taxé d'être contre le Président ADO. Le climat n'est pas rassurant et certains actes nous séparent, chaque jour davantage. Rien n'est fait pour renforcer la cohésion au sein des alliés. Le décor est planté pour un divorce consommé. Il faut tirer la sonnette d'alarme pendant qu'il est encore temps.
De la présidence de la jeunesse de votre parti, vous êtes dans les instances dirigeantes de décision de l'UDPCI. Pensez-vous que les jeunes sont aujourd'hui bien utilisés dans les partis politiques ivoiriens et surtout dans votre parti ?
Ecoutez, c'est relatif. Tout est question du travail fait lors de votre mandat mais aussi des facteurs confiance et chance. Confiance de votre Président qui nomme les membres des instances et chance de bénéficier de plusieurs circonstances convergentes. Depuis le retour de notre Pays au multipartisme, mon cas est unique. Je suis le seul ancien Président National de la Jeunesse de son Parti, pour le moment qui avant même de finir son mandat, est nommé par son Président de Parti, Secrétaire Général Adjoint. Plusieurs de mes camarades, avant ou après moi, sont réduits à des rôles de conseillers ou de porte-parole adjoints obscurs. Cela dépend des personnes elles-mêmes. Moi j'ai eu la chance d'avoir un Président de Parti jeune, dans un parti jeune et d'avoir bénéficié de la confiance du Docteur Albert Mabri Toikeusse pour ce poste important de SGA en charge de l'Organisation et de la Mobilisation, juste après le congrès extraordinaire d'avril 2005 alors que j'étais encore sous mandat au niveau des jeunes. La chance, mais aussi le travail. Je suis parti de la tête de la JUDPCI mais hier lundi 23 septembre 2013, un diplomate me voit et m'appelle encore Président des Jeunes de l'UDPCI. Quand je lui réponds que depuis avril 2007, je ne suis plus Président des Jeunes car ayant fini mon mandat, il est étonné. C'est dommage que beaucoup de nos cadets au lieu de travailler et de marquer leur époque passent leur temps dans le dénigrement systématique, dans les coups bas, dans les calomnies et autres médisances. Choses qui ne peuvent être retenues par ceux qui vous observent. De manière générale, il faut que les jeunes eux-mêmes se prennent au sérieux et travaillent d'arrache-pied pour mériter de leur parti politique. Sinon on les assimilera toujours à des poseurs de bâches et chaises, à du bétail de mobilisation juste bon pour le remplissage. Or, plus nombreux, ce sont eux qui vont au charbon.
Un de vos alliés du RHDP, le PDCI-RDA se retrouve le 3 octobre prochain en congrès dans une atmosphère de tension qui voit un de vos amis jeunes, Kouadio Konan Bertin aller à l'assaut du Graal présidentiel interne à ce parti avec deux autres ténors contre le président sortant Henri Konan Bédié. Comment voyez-vous la candidature de KKB ? Signe d'un refus de mal utilisation de la jeunesse ou d'une exaspération face à une classe politique, vieille qui refuse la passation des charges à temps ?
Au PDCI RDA, j'y ai beaucoup de frères et soeurs, beaucoup d'amis, beaucoup de camarades que je ne voudrais pas gêner aux entournures. Parmi ceux-ci, mon ami et frère KKB dont je loue le courage politique. Le congrès d'un parti politique comme je l'ai rappelé tantôt est avant tout interne et ne concerne que les membres statutaires de ce parti. Ce congrès fait couler beaucoup d'encre et de salive, mais c'est normal. Cela veut dire que le PDCI RDA, après les moments de doute, est en train de revenir au premier plan. Moi, je suis légaliste et donc jaloux des textes et de leurs applications. Chez moi, à l'UDPCI, je n'accepterai jamais que sans consultation et concertation, sans accord, on torde le coup aux textes. Donc ce que je ne peux accepter chez moi, je ne peux le souhaiter chez mon voisin. Sinon, pour le reste, je constate que mon ami et frère KKB a demandé le congrès au moment où personne n'en voulait et, à force de ténacité, lui et ses amis ont obtenu ce congrès. Je constate qu'à un moment donné personne ne parlait de la candidature du PDCI RDA en 2015, à force d'abnégation lui et ses amis viennent d'obtenir de la base que le PDCI RDA ait un candidat en 2015. Un homme politique est avant tout un éveilleur de conscience qui voit et dit tôt ce que d'autres mettront des années à voir et à comprendre. Qu'on le veuille ou no, le congrès du PDCI RDA marquera à coup sûr ce début d'octobre, mais KKB en aura été un des grands animateurs. Ce qui a fouetté l'orgueil de tous les militants. À ce jour le PDCI RDA est debout dans tous ses compartiments.
Après au moins deux ans de gestion effective du pouvoir d'État, quel regard sur la gestion du Président Alassane Ouattara, l'usage des ressources humaines au sein de votre alliance et la recherche de paix ?
Nous sommes en pleine préparation du congrès du parti et je suis, au niveau des groupes de travail du comité scientifique, dans la commission qui traite justement de l'alliance. Le pré-congrès d'abord et ensuite le congrès auront à statuer sur cet élément important de l'alliance. Pour le reste, le pouvoir actuel fait peut-être des efforts pour la paix et la cohésion dans le pays, de nombreux chantiers sont visibles, mais la gestion des ressources humaines laisse à désirer. Après l'euphorie du golf-hôtel où les cadres du Rhdp étaient réfugiées au cours de la crise postélectorale, Ndlr], chacun s'est recroquevillé sur son parti, sa région ou son ethnie. Moi-même je suis un exemple vivant de ceux qui sont sur le carreau et qui se sont accrochés en définitive à un poste électif au conseil régional après tous ces efforts faits et toutes ces nombreuses pertes en matériels et en vie humaines pour la victoire de notre candidat du RHDP.
Hier, sous Gbagbo justement, ce sont les cadres qui étaient réfractaires à la vérité et aux réalités du vécu des Ivoiriens préférant les théories et slogans Ivoiritaires du genre «, «il n'y a rien en face ». Tout ce qui venant de l'autre était contre Gbagbo. Le résultat est connu. Gbagbo est à ce jour, malheureusement, seul à la HAYE, loin de ses nombreux conseillers ou journalistes va-t-en-guerre qui tiraient sur tout, rejetant tout sans analyse objective. Nous sommes en alliance au sein du RHDP, tous, nous avions pris des coups, à quelques niveaux que ce soit, pour la victoire du candidat du RHDP. Mais avant le 18 octobre 2010 à Yamoussoukro, nous avons pris l'engagement de gouverner ensemble. Deux ans après est-ce- que nous sommes dans cette dynamique ? Est-ce que nous sommes d'accord avec ce qu'on a appelé « la gestion commune du pouvoir par le RHDP ? ». Est-ce que la grande motivation et l'euphorie de départ des militants et cadres qui faisaient qu'on dormait pratiquement au siège du PDCI RDA existent toujours ? Quand on est allié, il y a des choses qu'on ne fait, il y a des actes qu'on ne pose, il y a des paroles qu'on ne sort pas par éthique et par respect de l'allié. On sort d'élections couplées où il y a eu, dans plusieurs endroits, la violence partout alors que ce sont des alliés qui s'affrontent. Ce sont de ces choses qui mettent en mal notre alliance.
Où est-ce que l'on en est avec le procès de l'assassinat du Général Robert GUEI, le premier président et fondateur de l'UDPCI ?
Nous venons de célébrer le 11e anniversaire de ce tragique assassinat le jeudi dernier au siège du parti. 11 ans après, il n'est pas normal que la lumière tarde à être faite sur cette terrible histoire que bloque la mémoire collective de notre pays. Je me rappelle que le Docteur Alassane Ouattara lors de sa campagne au second tour de la présidentielle nous avait promis de faire toute la lumière, une fois au pouvoir. Deux ans après que les refondateurs eurent quitté le pouvoir, les choses tardent à s'éclaircir. Or c'est dans notre intérêt à tous que la vérité éclate sur cette affaire. C'est une promesse de campagne du Chef de l'État et tous nous prions q'avant le 12eme anniversaire, les coupables soient connus et sanctionnés, que les familles biologiques et politiques soient remises dans leurs droits.
Quel appel à l'endroit de vos militants et sympathisants pour une réussite de votre congrès?
Je voudrais dire à nos militants que le parti vit, est en marche et a des ambitions légitimes avec son Président le Docteur Albert Toikeusse Mabri. Malgré les préparatifs du congrès, les activités et la vie du Parti continuent. Sous la houlette du Secrétaire Général par Intérim, Docteur Albert Flindé, pendant un mois, des délégations ont sillonné les 35 coordinations d'Abidjan et banlieues pour la remobilisation. Les rapports et les échos sont somme toute, satisfaisants et démontrent que notre parti et ses militants sont en place, continuent de travailler et espèrent.
Nos ambitions sont grandes et légitimes pour ce pays avec l'UDPCI et les Ivoiriens sont nombreux à espérer et à compter sur notre parti et son Président. Nous n'avons pas le droit de nous y dérober, nous n'avons pas le droit de trahir la confiance placée en ce parti par de nombreux Ivoiriens qui voit l'UDPCI comme une alternative crédible. Le prochain congrès de notre parti devra clairement clarifier notre position dans notre volonté de bâtir ce pays.
Sous l'ex-Président Laurent Gbagbo, les militants ont décidé que notre parti ait son candidat à la présidentielle. C'était une candidature pour exister. Au prochain congrès, je pense, qu'en plus d'exister nous devons réaffirmer nos ambitions légitimes pour ce pays. L'UDPCI aura donc son candidat comme le stipule la plate forme du RHDP mais l'UDPCI aura son candidat pour rester en conformité avec la volonté de l'écrasante majorité de nos militants.
Réalisée par Adam's Régis Souaga