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Économie Publié le mercredi 25 septembre 2013 | Le Democrate

Filières anacarde et coton : Tout sur la nouvelle réforme

© Le Democrate Par Conseil du Café-Cacao
Célébration des 20 ans de l’ANADER : le conseil du café-cacao aux côtés de son partenaire
Vendredi 13 septembre 2013. Abidjan. Lancement des activités marquant les 20 ans d’existence de l’Agence Nationale d’Appui au Développement Rural (ANADER) par Le Ministre de l’Agriculture, Mamadou Sangafowa Coulibaly
Faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent, tel que visé par le Président de la République semble une alerte envoyée à tous les secteurs d’activités du pays. C’est sans doute dans cette perspective que les filières anacarde et coton ont décidé de faire ‘’peau mue’’. A l’initiative du ministère en charge de l’agriculture, les acteurs de ces filières ont tenu les 5,6 et 7 septembre 2013 à Yamoussoukro, l’atelier de validation du document d’opérationnalité de la réforme des filières coton et anacarde.

Conformément aux engagements pris par le Président de la République, Alassane Ouattara dans son programme de gouvernement, la gestion des filières coton et anacarde doit être l’apanage d’une structure unique. L’objectif de cette mesure est d’optimiser les revenus des producteurs. Il s’agit pour l’Etat d’offrir au moins 60% du prix CAF (prix à l’international) aux producteurs. Une manière d’améliorer le cadre de vie en milieu rural et professionnaliser le secteur agricole. D’aucuns diront que les filières coton et anacarde constituent des leviers importants de développement des régions Nord, Est et Centre de la Côte d’Ivoire. Des réflexions seront donc engagées pour l’élaboration d’un projet de réforme des filières coton et anacarde, à l’instar de celle déjà engagée par le Gouvernement dans la filière café-cacao.

Pourquoi une réforme

Selon la structure en charge de l’organisation de ces assises de Yamoussoukro, les filières coton et anacarde constituent des leviers importants de développement des régions Nord, Est et Centre de la Côte d’Ivoire. Pour l’ARECA (Autorité de régulation du coton et de l’anacarde), le coton constitue le poumon de l’économie rurale des régions Nord et Centre. C’est un facteur déterminant de la lutte contre la pauvreté dans ces régions.

Et pour l’ARECA, le développement de ce secteur ne se conjugue qu’avec des problèmes. En effet, la libéralisation de la filière coton débutée en 1998 avec la privatisation partielle de la Compagnie ivoirienne pour le développement du textile (CIDT), a été marquée par l’apparition de dysfonctionnements importants qui ont perturbé gravement le développement de cette filière. Faisant l’étiologie de ces dysfonctionnements, l’équipe de Malamine SANOGO (Directeur exécutif de l’ARECA) a dans un document présenté les facteurs pesants. A en croire l’actuelle structure de régulation de ces filières, ces dysfonctionnements sont dus non seulement à des facteurs internes (faiblesse du cadre institutionnel et réglementaire mis en place suite à la libéralisation et la crise sociopolitique) mais aussi à des facteurs externes (crise financière mondiale, baisse drastique des cours de la fibre, évolution défavorable de la parité euro/dollar). Ils se sont traduits par la désorganisation du mouvement coopératif, le relâchement du dispositif d’encadrement et de recherche agronomique. La-dessus les statistiques parlent d’elles-mêmes. La production du coton est passée de plus de 400 000 tonnes en 1999-2000 à seulement 120 000 tonnes en 2007-2008. Sur la même période, les rendements sont passés de 1,4 tonne à l’hectare à moins de 1 tonne à l’hectare et le nombre de producteurs de coton est passé de 180 000 à 50 000. Avec les deux dernières campagnes qui affichent 260 000 tonnes en 2011-2012 et 340 000 tonnes attendues pour 2012-2013, l’on observe une relative reprise. Toutefois, la production reste nettement en deçà de la capacité nominale d’égrenage qui est de 600 000 tonnes. L’industrie de deuxième transformation ne peut constituer un facteur négligeable pour la triste situation que connaît le secteur. D’autant elle est affectée par l’afflux de produits de contrefaçon et de contrebande d’une part et par des problèmes de gouvernance de ces sociétés d’autre part.
Quant à la noix de cajou, sa production en Côte d’Ivoire a connu une évolution remarquable ces dernières années. De 19 000 tonnes en 1990, elle est passée à environ 450 000 tonnes en 2012. La quasi-totalité de cette production est exportée à l’état brut vers les pays d’Asie (l’Inde et le Vietnam). En outre, le faible niveau d’organisation de la filière anacarde et des acteurs ne permet pas aux producteurs de bénéficier d’un prix rémunérateur. Malgré l’engouement et l’espoir suscités par cette culture, la filière anacarde est affectée par plusieurs problèmes. Nous pouvons citer entre autres la petite taille des exploitations (1 à 3 hectares) et la faiblesse des rendements (300 à 500 kg/ha contre un potentiel de 2 à 6 tonnes à l’hectare. Aussi, note-t-on les insuffisances en matière de politique de recherche et l’absence de semences sélectionnées à forte productivité.

Commercialisation du coton et de la noix de cajou
• Pour le coton
La commercialisation intérieure du coton graine s’appuie sur deux principaux acteurs que sont les producteurs et les sociétés cotonnières. Les principales fonctions de la commercialisation sont organisées comme suit:
-La collecte primaire dans les villages. Il s’agit du groupage, de l’organisation des achats, du pesage et du chargement des camions. Cette collecte est effectuée par les producteurs et leurs organisations.
-Le transport du coton graine des centres de collecte (villages) vers les usines est assuré par les sociétés cotonnières.
Le contrôle de la qualité du coton graine est assuré par des comités de contrôle composés des représentants des producteurs et des égreneurs. En raison de la faiblesse de la production de coton graine et les difficultés de trésorerie, le système de commercialisation intérieure se heurte à un certain nombre de dysfonctionnements, à savoir au niveau du prix d’achat aux producteurs, au niveau du contrôle de la qualité et du poids du coton graine, au niveau de la traçabilité des
opérations et au niveau de l’accès aux crédits.

Qu’en est-il de la commercialisation extérieure ? Au niveau du classement de la fibre, la crise socio-politique qu’a connue la Côte d’Ivoire a perturbé le dispositif de classement et a contraint chacune des sociétés à se doter de sa propre salle de classement. Ce qui a eu pour conséquence, une hétérogénéité du classement du coton ivoirien et une décote systématique sur le marché mondial. Les stratégies commerciales de la vente de la fibre varient d’un égreneur à un autre. Pendant que certains procèdent par appels d’offres, d’autres font des ventes de gré à gré. Il s’en suit une variation des prix d’un égreneur à un autre. Au niveau de la vente de la graine, il est important de noter que la faillite de TRITURAF a orienté la production nationale de graines en grande partie vers les pays de la sous-région et en Europe. Elle a favorisé l’installation d’huileries artisanales qui échappent totalement à tout contrôle de l’Etat.

Pour la noix de cajou
La commercialisation intérieure de la noix de cajou est le processus par lequel les produits sont mis à marché, de la plantation du paysan vers les ports pour l’exportation ou vers les usines pour la transformation. Elle fait intervenir une multitude d’opérateurs et d’acteurs. Généralement, les transactions entre les producteurs, pisteurs et autres acteurs sont fonction de la qualité, de la quantité et du prix du produit. Dans le contexte actuel, cette commercialisation s’effectue sans le contrôle, ni des structures de la filière, ni de l’Etat. En outre, les exploitations étant de petite taille, les quantités moyennes par producteur sont faibles (300 à 1 500 kg). Pour obtenir des quantités permettant d’affréter une camionnette ou un camion, des regroupements sont effectués soit par des coopératives ou par des pisteurs qui sillonnent les zones de production toute l’année pour faire des prêts aux producteurs et prendre des options sur les récoltes à venir.
Globalement, la commercialisation des noix de cajou est caractérisée par un circuit peu structuré et peu maitrisé ainsi qu’une non-identification formelle de tous les acteurs. La Côte d’Ivoire est le deuxième pays producteur mondial de noix de cajou. Cependant, la qualité de sa production est très souvent moyenne. De manière récurrente, les éléments tels que la mauvaise pratique de récolte des produits, le séchage incomplet et dans de mauvaises conditions et les conditions de conservation inappropriées tant au niveau des locaux que des contenants, notamment les sacs en nylon (polypropylène) ou les sacs usagés de la filière café-cacao, affectent la qualité des noix produites.
La fixation du prix d’achat bord champs des noix de cajou en Côte d’Ivoire repose sur le principe d’un prix indicatif déterminé par un mécanisme de prix arrêté de commun accord entre les opérateurs. En effet, le prix d’achat de la noix de cajou est arrêté entre les différentes familles professionnelles sur la base d’une matrice de coûts qui part du prix de l’amande WW 320 en dollar américain pour arriver à un prix résiduel après déduction de tous les frais d’approche. A la pratique, les prix indicatifs issus de ce mécanisme sont très éloignés des prix offerts aux producteurs. Les écarts de prix observés varient fortement aussi bien pendant une même campagne que d’une campagne à une autre.

Vers un nouvel organe de régulation
Les filières coton et anacarde seront bientôt régularisées par un nouvel organe. Ce nouveau comité d’administration viendra remplacer l’actuel organe qui est l’Areca (Autorité de réulation du coton et de l’anacarde). L’information a été donnée par monsieur le Ministre de l’Agriculture, COULIBALY Mamadou Sangafowa, à l’occasion de l’ouverture de l’atelier de validation du document d’opérationnalité de la réforme des filières coton et anacarde.

Cette rencontre de reflexion qui a eu pour cadre l’Hôtel Président de Yamoussoukro a vu son image réhaussée par la présence de 300 participants, représentant les Institutions de la République, les Ministères techniques concernés, les Préfets et Conseils Régionaux des zones de production des deux spéculations, les Partenaires Techniques et Financiers, les producteurs, les organisations professionnelles agricoles, les acheteurs, les exportateurs, les industriels et les structures partenaires des deux filières. Ces travaux de Yamoussoukro ont abouti à l’adoption de certaines recommandations. Notamment sur des activités opérationnelles pour la mise en œuvre de chacun des axes stratégiques majeurs de la réforme des filières coton et anacarde. Ces activités concernent les mesures pour l’amélioration des conditions aussi bien de production, de commercialisation, de fixation des prix bord champs que de la transformation locale des produits de ces deux filières en vue d’une meilleure rémunération des acteurs, surtout les producteurs.

Les recommandations de l’atelier
Les travaux de Yamoussoukro qui se sont déroulés dans un esprit de responsabilité, d’engagement et de convivialité, selon la structure organisatrice. A l’issue de ces échanges, les recommandations suivantes ont été formulées:
I- FILIERE COTON
Pour améliorer durablement les revenus des producteurs, le Gouvernement a décidé d’engager la réforme autour des principaux axes suivants :
- Mutualisation de la production et de la distribution des semences afin de garantir un accès équitable de tous les producteurs à des semences de qualité, en quantité et à temps;
- Mise en place d’un dispositif qui assure également un accès équitable des producteurs aux autres intrants en quantité, en qualité, à moindre coût et à temps ;
- Réorganisation de l’intervention des sociétés cotonnières par le retour aux zones d’exclusivité;
- Mise en place d’un mécanisme garantissant un prix au producteur au moins égal à 60% du prix CAF, ce prix devra être adossé à un fonds de lissage et de soutien.
Au terme des échanges et apports des participants sur l’opérationnalité de ces axes stratégiques, l’atelier recommande, en ce qui concerne:
1.1 Accès des producteurs aux semences
- le maintien du dispositif actuel de production de la semence G0 à G3 impliquant le CNRA, l’Interprofession et le FIRCA en introduisant le contrôle externe exercé par l’Organe;
- la mutualisation de la production et la distribution des semences R1 à R3 par la contractualisation avec des Sociétés cotonnières qui en ont les capacités techniques (infrastructures et personnels). Elle implique l’Interprofession, les Sociétés cotonnières, le FIRCA, le CNRA et l’Organe pour le contrôle externe ;
- la réévaluation des coûts de production, de multiplication et de distribution de la semence (G0 à R3) par un Cabinet d’Etudes.
- le financement du dispositif par un prélèvement sur la filière.
- la signature et l’extension d’un accord interprofessionnel pour encadrer tout le dispositif. Cet accord devra préciser les rôles de chaque acteur conformément aux orientations de la réforme.
- la certification de la chaîne de production et de multiplication des semences par les services compétents du Ministère de l’Agriculture pour garantir la qualité et la traçabilité de ces semences.
1.2 Approvisionnement des producteurs en intrants agricoles
- la mutualisation des commandes de tous les intrants coton sous la responsabilité de l’Interprofession et le contrôle de l’Organe;
- la conduite par l’Interprofession d’une procédure d’appel d’offres groupées qui permet d’obtenir de meilleures conditions d’approvisionnement des producteurs (prix, qualité, quantité et période de livraison);
- la mise en place d’un dispositif de suivi qui rassure les fournisseurs d’intrants, les établissements financiers et autres structures impliqués; il s’agit notamment de contrats de vente de fibre et de garanties bancaires;
- la mise en place d’un dispositif de contrôle de la qualité des intrants dans les entrepôts des fournisseurs et des sociétés cotonnières ;
- la publication des résultats du dépouillement des appels d’offres dans un journal d’annonces légales pour marquer la transparence de l’opération;
- la sensibilisation des producteurs contre la vente des intrants, l’utilisation de produits de contrefaçon et de contrebande;
- l’adoption des textes relatifs à l’homologation des engrais;
- la mise en place d’un cadre de concertation pour préparer le transfert des activités aux Organisations professionnelles agricoles.
1.3 Encadrement des producteurs de coton
Concernant l’encadrement des producteurs de coton, l’atelier a défini et validé les critères de découpage du bassin cotonnier et d’attribution de zones d’exclusivité ainsi qu’un plan d’actions de mise en œuvre du zoning, assorti de mesures d’accompagnement.
Au titre des critères de découpage, l’atelier a retenu :
- la proximité de l’unité d’égrenage ;
- le potentiel de production de coton graine de la zone (terre cultivable et nombre de producteurs de coton) en prenant en compte les données de plusieurs campagnes agricoles;
- le taux de remplissage des usines sur plusieurs campagnes ;
- l’homogénéisation des zones pour tenir compte de la viabilité économique des entités et des économies d’échelles possibles ;
Au titre des critères d’attribution, l’atelier a retenu :
- avoir au moins une unité d’égrenage dont la capacité permet d’absorber toute la production potentielle de la zone définie ;
- disposer d’actifs agricoles et d’investissements socio-économiques significatifs dans la zone ou avoir un plan de développement dans ce sens ;
- avoir ou justifier d’un dispositif de conseil agricole répondant aux normes de la filière ;
- justifier de sa capacité à fournir des facteurs de production en quantité suffisante, en qualité et à temps à l’ensemble des producteurs de la zone concédée (sous réserve des dispositions qui seront arrêtées en ce qui concerne l’approvisionnement en intrants) ;
- justifier de sa capacité à enlever le coton graine à temps et à payer les producteurs dans les meilleurs délais;
- avoir un système de gestion permettant de fournir et d’échanger des données statistiques fiables.
Au titre des mesures d’accompagnement, l’atelier recommande :
- dans l’appréciation des critères pour la notation,
o la prise en compte d’une période couvrant plusieurs campagnes agricoles afin de tenir compte de l’évolution réelle de la situation de chaque opérateur dans le temps.
o la définition d’indicateurs mesurables permettant d’attribuer de façon objective les zones.
- la réalisation d’une étude du bassin cotonnier en vue de la caractérisation agro-écologique des zones de production;
- le règlement ou l’adoption d’une approche de règlement dans un délai raisonnable (période de transition) des dettes et créances en cours entre producteurs et égreneurs ;
- la prise en compte autant que possible de la répartition spatiale des OPA ;
- la sensibilisation des acteurs notamment les producteurs sur le bien-fondé du zoning et ses implications ;
- l’arbitrage entre égreneurs des transferts ou cessions d’actifs localisés dans les zones acquises ou cédées;
- la mise en œuvre sous la supervision de l’Organe, de conventions d’approvisionnement en coton graine des unités d’égrenage détenues par des opérateurs qui ne remplissent pas les critères d’attribution des zones exclusives. Cette convention devra permettre à la structure attributaire de la zone de faire l’encadrement des producteurs de cette zone et de faire égrener à façon la production de coton par le propriétaire de l’usine ;
- l’évaluation des actifs par les opérateurs devant se retirer d’une zone traditionnelle d’activités ;
- les arbitrages et les compensations financières entre les opérateurs ;
- la prise de mesures d’ordre réglementaire conformes aux orientations décidées par la réforme et qui tiennent compte des dispositions arrêtées dans le cadre de l’opérationnalité ;
- l’élaboration d’un plan de transfert de ces compétences aux OPA pour leur permettre de prendre en charge ces activités.
Au titre du Cahier de charges
Dans l’élaboration du cahier de charges, l’atelier recommande la prise en compte entre autres des éléments suivants:
- indiquer un délai précis d’enlèvement et de paiement du coton graine;
- prévoir un dispositif de cautionnement pour faire face à toute situation éventuelle de défaillance d’une société cotonnière attributaire par rapport au respect de ses engagements contenus dans le cahier de charges;
- exiger des sociétés cotonnières d’associer les OPA dans le cadre de la réalisation des actions socioéconomiques;
- tenir compte de la nécessité de la promotion d’une production durable.
Au titre du plan d’actions de la mise en œuvre du zoning
Dès l’adoption du document d’opérationnalité, l’atelier recommande la mise en place d’un «Comité de mise en œuvre et de suivi du zoning» placé sous la responsabilité de l’Organe. Ce comité aura pour activités:
- d’affiner et mettre en œuvre les critères de découpage et d’attribution des zones;
- d’établir un plan d’actions définitif de la mise en œuvre du zoning ;
- de coordonner toutes les activités relatives au zoning pendant la période transitoire ;
- d’élaborer les différentes conventions et proposer les arbitrages entre opérateurs ;
- de proposer un cahier de charge de mise en œuvre du zoning (rôles de chaque acteur intervenant dans une zone) ;
L’atelier recommande également:
- deux campagnes de transition (2013/2014 et 2014/2015) pour permettre aux acteurs de se conformer aux critères ;
- l’attribution des zones d’exclusivité pour une durée de 5 ans renouvelables avec des évaluations annuelles pendant la période de concession ;
- la mise en œuvre effective du zoning à partir de la campagne 2015/2016.
1.4 Mécanisme de fixation du prix du coton graine
L’atelier recommande:
- la réalisation d’une étude pour déterminer les coûts normatifs des différentes chaînes de valeur de la filière;
- la révision du mécanisme de fixation du prix de manière à garantir au moins 60% du prix CAF au producteur selon l’une des options suivantes:
o Option 1: Actualisation du mécanisme élaboré par le Cabinet COWI en vigueur;
o Option 2: Fixation du prix au producteur à 60% du prix CAF et répartition des 40% restants entre l’ensemble des intervenants pour les frais d’approche et rémunération (Formule 60/40).
- la mise en place d’un fonds de lissage et/ou de soutien
1.5 Contractualisation de la recherche dans la filière coton
Après avoir identifié les principaux axes de recherche pour l’amélioration de la productivité des exploitations cotonnières, à savoir:
- mettre au point de nouvelles variétés performantes de cotonniers adaptés aux différentes conditions agro-écologiques des zones de production;
- adapter les stratégies de fertilisation du cotonnier aux nouvelles contraintes ;
- améliorer les méthodes et stratégies de lutte contre les mauvaises herbes dans des systèmes de culture à base de coton;
- améliorer les méthodes et stratégies de lutte contre les ravageurs et les maladies du cotonnier ;
- évaluer les caractéristiques physico-chimiques de la fibre et de la graine de coton ;
- adapter les itinéraires techniques au changement climatique dans les zones de production;
- mettre en place un observatoire des pratiques agricoles (évaluer les impacts socio-économiques des innovations technologiques en culture cotonnière) ;
- pérenniser le schéma de production des semences ;
- étudier l’impact de l’utilisation des intrants sur l’environnement;
- renforcer les capacités des acteurs.
L’atelier recommande:
- pour la réalisation des programmes de recherche relatifs à ces axes, la signature:
• d’une convention cadre entre l’Organe, l’Interprofession, le CNRA, le FIRCA et les autres structures de recherche avec pour objet de définir le cadre général de collaboration entre les Parties;
• d’un contrat type de prestation de services de recherche entre l’Interprofession, le prestataire choisi et le FIRCA avec pour objet de définir les obligations des contractants, les conditions et les modalités d’exécution de projets spécifiques de recherche financés par la filière ou par un bailleur de fonds. Ce contrat type doit être visé par l’Organe.
- la réhabilitation des infrastructures de recherche de la station coton de Bouaké;
- le renforcement des capacités des structures nationales de recherche (ressources humaines, équipements et infrastructures);
- la réalisation d’une étude de faisabilité sur le coton génétiquement modifié (CGM).
1.6 Organisation des acteurs de la filière coton
L’atelier recommande:
- l’Information, la formation, la sensibilisation et le suivi dans la transformation des coopératives en sociétés coopératives;
- la mise en conformité diligente de l’INTERCOTON avec l’ordonnance relative aux OIA;
- le renforcement des capacités de la DOPA pour lui permettre d’assurer les missions de promotion et de développement du mouvement coopératif.

II- FILIERE ANACARDE
Pour améliorer durablement les revenus des producteurs, le Gouvernement a décidé d’engager la réforme autour des principaux axes suivants:
- Mise en place d’un dispositif d’encadrement dédié à la filière;
- Mise en place d’une sacherie brousse ;
- Mise en place d’un système de commercialisation mieux structuré ;
- Transformation locale de l’anacarde par la mise en place de Plateforme de Partenariat Public-Privé.
Au terme des échanges et apports des participants sur l’opérationnalité de ces axes stratégiques, l’atelier recommande, en ce qui concerne:
2-1 Encadrement et sacherie brousse
2-1.1 Encadrement
Après avoir identifié les principaux domaines de l’encadrement à mettre en œuvre dans la filière, à savoir:
- le diagnostic participatif des plantations ;
- la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles ;
- l’identification des producteurs et des plantations ;
- la vulgarisation de variétés améliorées ;
- l’appui à la multiplication des semences améliorées et la formation de pépiniéristes agréés ;
- l’appui à l’organisation et à la gestion des OPA ;
- l’appui à la pré-collecte, à la commercialisation de la noix de cajou et à l’approvisionnement en intrants ;
- la prévision de récolte et le suivi des statistiques ;
- l’élaboration d’un plan de campagne ;
- le Suivi-Evaluation ;
L’atelier recommande pour la mise en œuvre de l’encadrement dédié à la filière:
- la prise en compte de tous les producteurs par les principaux thèmes ;
- la mise en place d’un mécanisme qui permet de faciliter l’accès aux plants améliorés aux producteurs ;
- l’évaluation des coûts de l’encadrement;
- la contractualisation des services d’encadrement par l’Organe avec l’ANADER impliquant le FIRCA;
- l’appui à l’organisation des producteurs et l’accompagnement à la mise en place d’une Interprofession représentative pour prendre en charge le relais de l’Organe dans la contractualisation et le suivi de l’exécution de ces prestations.
2-1.2 Sacherie:
L’atelier recommande:
- la mise en place d’un dispositif de distribution qui s’appuie sur:
o les Comités villageois de producteurs d’anacarde ;
o les différents acteurs du circuit de commercialisation (producteurs, coopératives, acheteurs, industriels et exportateurs) ;
o des magasins dans les zones de production et un magasin tampon à Abidjan;
o deux (2) rotations afin de minimiser les coûts tout en préservant la qualité des noix;
o le marquage des sacs pour identifier la rotation;
o une dotation initiale des producteurs en sacherie neuve par l’intermédiaire des Comités villageois avant le démarrage de la récolte ;
o la satisfaction d’au moins 70% des besoins de la campagne avant son démarrage;
o un délai de trois semaines aux Exportateurs pour retourner la sacherie brousse dans le circuit de commercialisation.
- la mobilisation de ressources financières ou une lettre de confort de l’Etat à l’Organe pour négocier l’approvisionnement de la filière pour la campagne 2014 auprès des fournisseurs de sacs.
- l’exonération de la TVA et des Droits de Douanes sur la sacherie dans la filière anacarde.
2-2 Commercialisation et fixation du prix des noix de cajou
- La mise en place d’un modèle de commercialisation intérieure qui s’appuie sur:
o l’identification et l’agrément des principaux opérateurs (sociétés coopératives, acheteurs, exportateurs) et des magasins;
o la mise en place d’un système de contrôle des prix;
o la traçabilité des transactions basée sur des documents standardisés et sécurisés, gérés par un système informatique.
- La mise en place d’un schéma de commercialisation extérieure qui s’appuie sur:
o l’introduction de restriction sur la qualité et le conditionnement des noix destinées à l’exportation afin d’améliorer l’image et la valeur marchande des noix ivoiriennes;
o l’institution de conditions générales dans les contrats d’exportation de noix de cajou pour la sécurisation des transactions commerciales;
o la mise en place d’instruments financiers pour la mobilisation de financements auprès d’institutions bancaires.
- La garantie d’un prix au moins égal à 60% du prix CAF par la mise en place d’un mécanisme qui s’appuie sur:
o un principe d’équité dans la répartition des revenus de la filière;
o l’évaluation des coûts de chacune des catégories d’opérateurs de la filière;
o la détermination transparente d’une référence de prix CAF;
o la mise en place d’un fonds pour soutenir ce mécanisme.
2-3 Transformation locale de l’anacarde
Après avoir identifié les différents modèles de développement de la transformation locale, à savoir:
- les modèles basés sur les unités satellites;
- les consortiums d’unités de transformation et;
- les modèles basés sur des moyennes unités autonomes.
L’atelier recommande:
o la combinaison de ces modèles pour l’industrialisation de la filière anacarde ivoirienne;
o le développement de la transformation dans une approche diversifiée permettant d’obtenir des produits et des sous-produits dérivés de la pomme et de la noix;
o la mise en œuvre de mesures d’accompagnement pour soutenir les industries locales et parvenir à un taux élevé de transformation de l’anacarde, à savoir:
➢ Au niveau de l’installation des unités de transformation
- la création des conditions administratives, douanières et fiscales d’installation des fournisseurs d’équipement de transformation;
- le conseil et l’orientation des promoteurs dans le choix du matériel de transformation;
- l’allègement des charges d’acquisition du matériel et des intrants industriels (remise de TVA et de Droits de Douane sur les importations du matériel);
- la subvention des Etudes d’Impact Environnemental et Social (EIES) pour les investisseurs nationaux et la réduction de ces frais en faveur des investisseurs étrangers;
- la facilitation de l’implantation des usines dans les zones de production par l’aménagement des sites (fourniture d’eau, électricité, voies d’accès);
- la mise en place des mécanismes pour garantir l’approvisionnement des unités locales de transformation;
- l’encouragement à l’utilisation de sources d’énergie alternative moins chère;
- l’institution pour les transformateurs de l’anacarde, en plus des avantages déjà prévus dans le Code des investissements, d’exonérations spécifiques d’impôts et de Droits de Douane sur les équipements (unités de transformation, matériel de transport, pièces de rechange, matériaux de construction, etc.).
➢ Au niveau de l’accès au marché
- le conseil aux promoteurs sur le choix et le dimensionnement du modèle de transformation;
- la promotion de la consommation locale et sous/régionale des produits de la transformation;
- la mise en place d’un système de veille commerciale;
- l’établissement de partenariats diversifiés de transformation sur place avec des pays dans un cadre de coopération bilatérale;
- la priorité aux contrats de franchise et de partenariat (know-how);
- l’encouragement au transfert de compétences et de savoir faire;
- le développement de la valorisation des sous produits de la transformation (Coques, sous grades non exportables, la pellicule et CNSL);
- l’inscription de la marque de conformité aux normes ivoiriennes;
- le développement de l’accès aux marchés de niche (commerce équitable, biologique);
- la réalisation des études et le développement des stratégies de mise à marché et de positionnement sur les marchés, notamment dans le cadre de l’APE, l’AGOA et le PACIR.
➢ Au niveau de l’accès au financement
- l’accompagnement des promoteurs dans l’établissement des plans d’affaires;
- l’octroi d’avantages fiscaux (hors Code des investissements), notamment l’exemption de patentes à la création;
- la prise en compte dans l’assiette des cotisations professionnelles sur l’exportation de la noix brute, d’un prélèvement pour alimenter un fonds de développement de la transformation;
- l’établissement des fiches d’informations des guichets de financements (nationaux, sous régionaux et internationaux);
- la mise en place des mesures financières incitatives à l’exportation des produits transformés (octroi de primes, etc.).
➢ Au niveau de l’information et de la formation
- la production de fiches d’informations à destination de tous les acteurs, notamment sur la production, les équipements de transformation, les normes de produits, les marque de conformité aux normes ivoiriennes, les marchés, les structures d’appui, etc.;
- l’information des acteurs sur les procédures d’obtention des bénéfices inscrits au Code des Investissements sur l’acquisition du matériel de transformation et de matériaux de construction (agrément, exonération de TVA et de Droits de Douanes);
- le renforcement des capacités des artisans dans la conception, la reproduction et la maintenance d’un certain nombre de pièces ou d’équipements;
- le renforcement des capacités des petites unités de transformation (parrainage, assistance à la gestion, contrats de franchise);
- la définition de programmes de formation ciblés sur des profils (curricula) et la formation aux métiers de la transformation;
- la création de centres spécialisés aux métiers de l’anacarde prenant en compte la valorisation d’autres produits à travers la construction de nouvelles infrastructures ou l’agrément de centres techniques de formation professionnelle existants suivant un cahier de charges;
- l’établissement de conventions avec les industriels pour la formation des jeunes aux métiers de l’anacarde au sein de leurs usines (formation en alternance ou stage);
- la création d’un cadre de collaboration entre les petites et les grandes unités pour le renforcement des capacités de leur personnel (session de formation pratique au sein des grandes usines);
- la coordination de l’assistance technique des structures spécialisées (ONG, Cabinets Conseils, etc.) aux entreprises par.
2-4 Contractualisation de la recherche dans la filière anacarde
Après avoir identifié les principaux axes de recherche pour l’amélioration de la productivité des vergers d’anacardiers, à savoir:
- poursuivre le programme d’amélioration variétale;
- mettre au point des stratégies de lutte contre les maladies et les ravageurs de l’anacardier;
- mettre au point des itinéraires techniques adaptés aux différentes zones agro-pédo-climatiques de production de l’anacardier;
- améliorer les techniques de greffage et de sur-greffage;
- mettre au point des techniques de conservation et de transformation de la noix et de la pomme de cajou;
- mettre en place des variétés capables de s’adapter aux changements climatiques;
- évaluer les impacts socio-économiques de la culture de l’anacarde.
Pour la réalisation des programmes de recherche relatifs à ces axes, l’atelier recommande la signature:
- d’une convention cadre entre l’Organe, l’Interprofession, le CNRA et le FIRCA avec pour objet de définir le cadre général de collaboration entre les Parties;
- d’un contrat type de prestation de services de recherche entre l’Interprofession, le prestataire choisi et le FIRCA avec pour objet de définir les obligations des contractants, les conditions et les modalités d’exécution de projets spécifiques de recherche financés par la filière ou par un bailleur de fonds. Ce contrat type doit être visé par l’organe.
En outre, l’atelier recommande le renforcement des capacités des structures nationales de recherche (ressources humaines, équipements et infrastructures).
2-5 Organisation des acteurs de la filière anacarde
L’atelier recommande:
- l’information, la formation, la sensibilisation et le suivi dans la transformation des coopératives en sociétés coopératives;
- le renforcement des capacités de la Direction en charge des OPA au MINAGRI pour lui permettre d’assurer les missions de promotion et de développement du mouvement coopératif;
- la création de conditions de mise en place diligente de l’Interprofession anacarde.

Dossier réalisé par
Lazare Kouadio
Infos : Areca
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