Du 23 au 26 septembre 2013, s’est tenu au siège d’Interpol à Abidjan-Cocody, un séminaire de formation des formateurs des bureaux régionaux d’Interpol sur le thème : « L’intégrité dans le sport ». Cette formation qui a visé le cas spécifique du football, sport-roi, a réuni quatre formateurs et 16 participants venus des Bureaux régionaux d’Abidjan, de Yaoundé, d’Hararé, de Naïrobi, de Lobang (Taïlande), de Buénos Airès (Argentine), de San Salvador. Selon un expert approché, la Fédération internationale de football (Fifa) a, depuis 2011, signé un accord de coopération avec Interpol, après avoir fait l’amer constat de la prolifération de nombreuses maisons de paris sur les matchs de football. Ces maisons qui sont des entreprises privées peuvent imaginer autant d’aspects qu’elles le souhaitent pour ouvrir des paris, comme cela se fait au Pari mutuel urbain (Pmu). Quelle sera la couleur du maillot de telle équipe ? Quel sera le score du match ? Quel joueur marquera le premier ou le dernier but de la rencontre ? etc. sont autant de paris ouverts. Par exemple, pour 50 000Fcfa de mise, 5 millions sont promis au parieur. Ces offres alléchantes favorisent des milliers voire des millions de mises. Mais au regard de la tendance, les meneurs du pari, selon notre source, changent la donne qui est si évidente. Pour garder par devers eux le maximum d’argent, leur réseau se met en marche. Une partie des fonds recueillis sert à corrompre ministres, présidents de Fédérations, arbitres, joueurs, organisateurs etc. Ainsi le port du maillot jaune pour telle équipe, qui était même une certitude peut changer. A la surprise générale, les parieurs se voient présenter l’équipe en question en maillot blanc. Ce crime qui peut être qualifié de vol, selon notre expert, prend, depuis quelques années, des tournures mafieuses. En effet, précise-t-il, des paris faits sur internet occasionnent des virements d’argent d’un compte à un autre. Des sommes parfois colossales qui finissent quelquefois dans des comptes noirs servant à financer des forces révolutionnaires, des sectes, des groupes terroristes, sans oublier le trafic de drogue, de médicaments contrefaits, des documents de voyage falsifiés etc. Bref, indique notre interlocuteur, « c’est de l’argent sale qui est investi presque légalement pour être blanchi ». D’où la nécessité qu’Interpol y « voie clair ». Présent à la cérémonie de clôture, hier, le directeur général de la Police nationale, le Général Brindou M’bia, a déploré que le sport, "drogue" des peuples, facteur de rapprochement, de divertissement sain, soit utilisé à des fins aussi déplorables. Aussi, a-t-il émis le vœu que les participants fassent bon usage des connaissances acquises pour freiner ce fléau.
DIARRASSOUBA SORY
DIARRASSOUBA SORY
