Un médicament antidouleur créé par l’homme et commercialisé depuis plus de trente ans dans le monde, le Tramadol, a été retrouvé à l’état naturel dans une plante africaine. La plante dont il est question est appellée communément le « pêcher africain », en latin Nauclea latifolia. Un arbuste répandu en Afrique subsaharienne, aux fleurs blanches odorantes, mais dont l’intérêt thérapeutique se retrouve dans l’écorce et les racines. Le Nauclea latifolia est un arbuste sarmenteux de 4 à 6m de haut. Ses nombreuses propriétés thérapeutiques en font une plante très employée dans la médecine traditionnelle africaine. Son écorce, riche en alcaloïdes, est préparée en décoction et possède une action fébrifuge puissante, utilisée principalement dans les crises de paludisme. Ses feuilles, bien qu'également fébrifuges, sont surtout employées pour leurs vertus laxatives, purgatives, antiparasitaires, ainsi qu'en usage externe comme désinfectant, dont les abcès, les furoncles, les plaies. Des recherches récentes sur les extraits alcooliques et hydroalcooliques obtenus à partir des feuilles de cette plante ont mis en évidence des propriétés antibactériennes sur des souches enteropathogènes. Les tradipraticiens utilisent les racines contre la constipation et dans les cas de gastro-entérite. Les feuilles et l'écorce servent aux préparations contre les états fébriles, et comme antimalariques et antiblennoragiques. Elles sont également employées en décoction pour lutter contre la filariose v1, v2. L'expression de la sève des tiges est utilisée pour soulager certains troubles oculaires (conjonctivite, taie, infections parasitaires), aussi bien pour la médecine humaine que vétérinaire. Les chercheurs passent alors au crible des extraits de cette plante, parviennent à isoler le composé qui agit sur la douleur, et là, on retrouve le Tramadol qui est un médicament dérivé de la morphine, qui elle-même était à l’origine extraite du pavot, une plante très éloignée du « pêcher africain ». Autre surprise pour les chercheurs : les fortes concentrations de la molécule active dans les racines de la plante médicinale africaine, qui doit inciter d’ailleurs à la prudence, la molécule pouvant entraîner une certaine accoutumance et avoir des effets indésirables. Les chercheurs vont désormais tenter d’identifier les autres composés « du pêcher africain » qui pourraient avoir des vertus en médecine. En Afrique subsaharienne, les tradipraticiens l’utilisent contre la fièvre, le paludisme ou encore l’épilepsie.
Source : africain.sante/rfi.fr
Source : africain.sante/rfi.fr