Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale, a reçu hier en audience plusieurs personnalités, au nombre desquels, le président d’honneur de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme, Patrick Baudouin. Ils ont parlé, entre autres, de la lutte contre l’impunité.
Banny n’a pas réussi sa mission. C’est le constat fait par Patrick Baudouin, président d’honneur de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (Fidh). Il a exprimé sa «déception» par rapport au travail de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) dirigée par l’ancien Premier ministre, Charles Konan Banny, dans le cadre d’une audience avec Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale, hier au siège de l’institution au Plateau. «La Cdvr n’a accompli que peu de travail jusqu’à présent, le bilan est extrêmement maigre», a relevé Me Patrick Baudouin.
Il a indiqué à M. Soro que «si le processus devrait se poursuivre, il (le gouvernement, ndlr) devrait le reprendre à zéro» et «qu’il faudrait donner à cette commission un mandat précis, fort, consistant à pouvoir entendre les victimes, pouvoir mener des enquêtes, donner une publicité au travail d’une telle commission de façon qu’elle puisse émettre des recommandations aux plus hautes autorités du pays pour qu’il y ait des réformes constitutionnelles, législatives, judiciaires qui peuvent s’imposer».
La Cdvr a été mise en place au lendemain de la crise postélectorale de 2010-2011 pour œuvrer à la réconciliation et au rétablissement d’une paix durable entre toutes les communautés vivant en Côte d’Ivoire. Outre cet aspect, les deux hommes ont fait le point de la lutte contre l’impunité. L’émissaire de la Fidh, également avocat des victimes de la crise postélectorale, a noté «une volonté affichée» de la Côte d’Ivoire dans ce sens au regard du travail achevé concernant «la partie atteinte à la sécurité».
Toutefois, Me Baudouin a insisté sur la nécessité pour l’Etat de travailler en collaboration avec les organisations de défense des droits de l’Homme ainsi que la poursuite des activités de la Cellule spéciale d’enquête sur les crimes postélectoraux dont le terme est fixé à décembre 2013. «Des bruits circulent selon lesquels le mandat ne serait pas renouvelé», s’est inquiété Me Baudouin.
Craignant que «si cette cellule disparaît qu’il y ait une sorte d’enlisement des poursuites, pour ne pas dire d’enterrement du processus». Il a, par ailleurs, regretté l’absence à l’hémicycle du Front populaire ivoirien (Fpi), principal parti d’opposition. A la suite de Patrick Baudouin, le président de l’Assemblée nationale a reçu Johny Mcclain, ambassadeur du Libéria en Côte d’Ivoire. Le diplomate a rassuré son hôte de sa volonté d’œuvrer à travers des projets au rapprochement des deux peuples. Ils ont aussi parlé de la sécurité à la frontière ivoiro-libérienne.
L’ambassadrice de l’Afrique du Sud Vasumuzi Lawrence qui a été reçue également en audience a confié avoir discuté essentiellement de la possibilité de partage d’expériences entre les parlementaires ivoiriens et sud-africains. Enfin, cette série d’entretiens a pris fin avec des experts internationaux du State University de New York (Suny) venus évaluer les besoins du Parlement ivoirien. La responsable de la délégation, Beth Long-Velasquez, a présenté l’équipe au président de l’Assemblée nationale avant le démarrage de la mission.
Danielle Tagro
Banny n’a pas réussi sa mission. C’est le constat fait par Patrick Baudouin, président d’honneur de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (Fidh). Il a exprimé sa «déception» par rapport au travail de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) dirigée par l’ancien Premier ministre, Charles Konan Banny, dans le cadre d’une audience avec Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale, hier au siège de l’institution au Plateau. «La Cdvr n’a accompli que peu de travail jusqu’à présent, le bilan est extrêmement maigre», a relevé Me Patrick Baudouin.
Il a indiqué à M. Soro que «si le processus devrait se poursuivre, il (le gouvernement, ndlr) devrait le reprendre à zéro» et «qu’il faudrait donner à cette commission un mandat précis, fort, consistant à pouvoir entendre les victimes, pouvoir mener des enquêtes, donner une publicité au travail d’une telle commission de façon qu’elle puisse émettre des recommandations aux plus hautes autorités du pays pour qu’il y ait des réformes constitutionnelles, législatives, judiciaires qui peuvent s’imposer».
La Cdvr a été mise en place au lendemain de la crise postélectorale de 2010-2011 pour œuvrer à la réconciliation et au rétablissement d’une paix durable entre toutes les communautés vivant en Côte d’Ivoire. Outre cet aspect, les deux hommes ont fait le point de la lutte contre l’impunité. L’émissaire de la Fidh, également avocat des victimes de la crise postélectorale, a noté «une volonté affichée» de la Côte d’Ivoire dans ce sens au regard du travail achevé concernant «la partie atteinte à la sécurité».
Toutefois, Me Baudouin a insisté sur la nécessité pour l’Etat de travailler en collaboration avec les organisations de défense des droits de l’Homme ainsi que la poursuite des activités de la Cellule spéciale d’enquête sur les crimes postélectoraux dont le terme est fixé à décembre 2013. «Des bruits circulent selon lesquels le mandat ne serait pas renouvelé», s’est inquiété Me Baudouin.
Craignant que «si cette cellule disparaît qu’il y ait une sorte d’enlisement des poursuites, pour ne pas dire d’enterrement du processus». Il a, par ailleurs, regretté l’absence à l’hémicycle du Front populaire ivoirien (Fpi), principal parti d’opposition. A la suite de Patrick Baudouin, le président de l’Assemblée nationale a reçu Johny Mcclain, ambassadeur du Libéria en Côte d’Ivoire. Le diplomate a rassuré son hôte de sa volonté d’œuvrer à travers des projets au rapprochement des deux peuples. Ils ont aussi parlé de la sécurité à la frontière ivoiro-libérienne.
L’ambassadrice de l’Afrique du Sud Vasumuzi Lawrence qui a été reçue également en audience a confié avoir discuté essentiellement de la possibilité de partage d’expériences entre les parlementaires ivoiriens et sud-africains. Enfin, cette série d’entretiens a pris fin avec des experts internationaux du State University de New York (Suny) venus évaluer les besoins du Parlement ivoirien. La responsable de la délégation, Beth Long-Velasquez, a présenté l’équipe au président de l’Assemblée nationale avant le démarrage de la mission.
Danielle Tagro