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Région Publié le samedi 23 novembre 2013 | AIP

Monographie du département de Bouaké

PRESENTATION GENERALE

Situé à environ 400 kilomètres d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne, le département de Bouaké est le chef-lieu de la région de Gbèkè et la capitale du district de la Vallée du Bandama.

Selon le dernier Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) réalisé par l’Institut national de la statistique en 1998, le département comptait 612 791 habitants dont 299 820 hommes et 312 971 femmes. La même source indique que le département est composé de 247 villages.

Il est limité à l’Est par le département de M’Bahiakro, au Sud par les départements de Tiébissou et Didiévi, à l’Ouest par les départements de Sakassou et de Béoumi et au Nord par celui de Katiola.

CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DU DEPARTEMENT

L’aspect physique du département de Bouaké présente un relief peu accidenté avec des plaines parsemées de filons granitiques.

Le département est caractérisé par un climat de type ‘baouléen’ marqué par quatre saisons : une grande saison sèche (de novembre à février), une petite saison sèche (de juillet à août), une grande saison des pluies (de mars à juillet) et une petite saison des pluies (de septembre à octobre).

La température oscille entre 25° et 38 degré, avec une pluviométrie qui varie de 1000 mm à 1700 mm et est caractérisée par une grande irrégularité dans le temps et l’espace au cours de la dernière décennie.

Les données sociologiques

L’on note un brassage ethnique et de nationalités dans la cité de Gbèkè, marqué par une forte prédominance de Baoulé, de Malinkés et de ressortissants de la CEDEAO.

En plus de la langue française, les principales ethnies parlées sont le Baoulé et le Malinké.
Dans la région, le chef traditionnel est désigné selon la coutume des autochtones Baoulé.

L’ADMINISTRATION

Les sous-préfectures

Trois sous-préfectures composent le département de Bouaké. Il s’agit des sous-préfectures de Bouaké, de Brobo et de Djébonoua.

Les communes

Les trois sous-préfectures abritent des chefs-lieux de communes toutes fonctionnelles : la commune de Bouaké, la commune de Brobo et la commune de Djébonoua.
Les services administratifs

De nombreuses administrations et directions régionales des départements ministériels sont installées au chef-lieu de département qu'est Bouaké. Ce sont:

La préfecture de Région et préfecture de Bouaké;
La sous-préfecture de Bouaké;
La mairie de Bouaké;
La cour d’appel et le tribunal de première instance de Bouaké
La trésorerie générale de Bouaké;
Le contrôle financier de Bouaké;
La troisième région militaire;
La troisième légion de gendarmerie;
La préfecture de police;
La Direction Régionale des Douanes;
La Direction Régionale des Eaux et Forêts.

Et la quasi-totalité des directions régionales des autres départements ministériels;

Au niveau de la sécurité et la défense, la commune de Bouaké abrite un district et cinq (5) commissariats de police. Le département compte aussi cinq brigades et un escadron de gendarmerie. L’escadron et trois brigades se trouvent au chef-lieu de département et les deux autres brigades dans les sous-préfectures de Djébonoua et de Brobo.

LES INFRASTRUCTURES

Le département regorge de diverses infrastructures.

Les infrastructures scolaires

On dénombre 862 établissements préscolaires et primaires dont 433 publics, 91 privés, 336 mixtes et deux islamiques.

Les collèges et lycées d’enseignement général sont au nombre de 27 avec 14 publics et 13 privés.

Onze (11) écoles techniques et professionnelles sont ouvertes dans le département. Six appartiennent à l’Etat et cinq sont les propriétés d'opérateurs économiques.
S’y ajoutent 37 centres d’alphabétisation.

Les infrastructures sanitaires

Quelques infrastructures sanitaires permettent la prise en charge des populations. Il y a un Centre hospitalier universitaire (CHU), depuis l’ouverture d’une UFR des sciences médicales à l’Université de Bouaké devenue Université Alassane Ouattara. A cela s’ajoutent 14 centres de santé urbains, trois services de santé scolaire et universitaire, 18 centres de santé ruraux, un centre antituberculeux, un centre de la Protection maternelle et infantile (PMI), un centre de transfusion sanguine, un institut national d’hygiène publique (INHP) et des cliniques médicales privées.

Les infrastructures culturelles

Bouaké compte 330 lieux de culte constitués de mosquées et d’églises. Au niveau des confessions chrétiennes, l’église catholique est bien représentée avec une cathédrale construite au centre-ville du chef lieu de département, des paroisses dans les quartiers de la ville et dans les villages, des écoles et d’autres infrastructures.

Les autres confessions notamment, méthodistes, CMA, Baptistes, Assemblées de Dieu et les lieux de culte des pasteurs indépendants sont aussi établis dans la capitale de la cité de Gbèkè et dans les villages du département avec des temples et lieu de cultes.

La religion islamique est bien implantée avec plusieurs grandes et petites mosquées dans la capitale, à Bouaké, et dans les autres localités du département.

La ville de Bouaké dispose aussi d’un centre culturel, baptisé ‘’Jacques Aka’’, doté d’une salle de spectacle et d’une bibliothèque qui se trouvent dans un état de délabrement avancé et qui nécessitent une réhabilitation. En plus, il y a le foyer municipal et l’auberge des jeunes qui ont également besoin d'être rénovés.

Les jeunes s’intéressent aussi à la vie associative. L’on dénombre 50 associations de jeunesse, 28 associations de femmes et 10 associations départementales.

Des infrastructures et activités sportives considérables

La commune de Bouaké dispose de deux stades, à savoir, le ‘’stade de la Paix’’ et le stade municipal ainsi que de 13 aires de jeux constituées notamment de terrains de football, de courts de tennis, de terrains de handball, de volleyball, de salles de gymnastique et de piscines.

Construit à l’occasion de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) organisée par la Côte d’Ivoire en 1984, le ‘’stade de la Paix’’, disposant d’une capacité d’accueil de 25.000 places, est fonctionnel. Il vient de bénéficier encore de travaux de réhabilitation pour pouvoir accueillir le meeting de clôture de la visite du chef de l’Etat.

A part cette infrastructure, les autres, c’est-à-dire, le stade municipal, un complexe sportif doté d’un stade d’une capacité de 5.000 places, la célèbre piscine municipale et les aires de jeux des quartiers, requièrent une réhabilitation entière ou de lourds travaux d'amenagement.

La pratique des activités sportives est développée dans la commune et dans le département de Bouaké. De ce fait, la quasi-totalité des ligues sportives y est représentée, même si du fait de la crise militaro-politique de 2002, certaines d’entre-elles telles que le rallye club, le cyclisme, ont été délocalisées à Abidjan.

Dans le département, l’on dénombre 300 licenciés pratiquant le football, sans les 446 élèves des centres de formation, les 685 basketteurs toutes catégories confondues, les 672 handballeurs, les 457 pratiquants des arts martiaux et les 62 athlètes.

Bouaké compte deux équipes de football à savoir, L’Espérance et Bouaké football Club qui évoluent en deuxième division, ainsi que 16 centres de formation de football.

LES CARACTERISTIQUES ECONOMIQUES
Les principales activités économiques développées dans le département sont l’agriculture, le commerce, la poterie, la sculpture, l’élevage et les activités industrielles.

L’agriculture

Les principales cultures industrielles sont l’anacarde et le coton. La culture du coton s'est rarefiée dans le département de Bouaké. Les producteurs l'ont abandonnée à cause de la chute de ses prix. Pour la compagne cotonnière écoulée, l’on estime la production du département à huit tonnes.

Les quelques producteurs de la région de Gbèkè se trouvent à Bodokro et Marabadiassa, dans le département de Béoumi. Les productions annuelles de ces deux localités s’élèvent respectivement à 809 tonnes et 216 tonnes.

Les deux usines d’égrenage basées à Bouaké reçoivent des productions en provenance notamment de Yamoussoukro, Katiola, Niakaramandougou, Tiéningboué (Mankono) et Bouandougou (Mankono).

L’on rencontre, par ailleurs, quelques petites plantations de café dans la zone du département de Béoumi et un peu de cacao dans le département de Sakassou. A Bouaké, la culture de ces deux produits n’est pas pratiquée.

En plus des cultures industrielles, les populations du département pratiquent aussi les cultures vivrières notamment l’igname, le manioc, le riz, l’arachide, le gombo, l’aubergine et d’autres produits maraîchers.

Il existe des forêts classées dans le département dont la superficie globale est estimée à plus de 38.000 hectares. La plupart de ces forêts ont été agressées par des exploitants clandestins.

L’élevage

Les principales activités d’élevage concernent les bovins, les ovins, les caprins, la volaille, les porcins et l’aulacaudiculture (élevage d’agoutis).

Le commerce

L’activité commerciale est particulièrement développée dans le chef-lieu de département. L’on y trouve des magasins de vente de produits vestimentaires, alimentaires et divers autres articles. La commercialisation des engins à deux et trois roues s’est particulièrement développée à la faveur de la décennie de crise qu’a connue le pays. L’une des préoccupations majeures actuelles des commerçants et de la mairie de Bouaké, est la construction du grand marché sinistré depuis février 1998.

L’industrie

L’on dénombre 13 entreprises industrielles installées dans la commune de Bouaké qui ont pour activités principales notamment la fabrication de cigarettes, la trituration de graines, le décorticage d’anacarde, la filature et le tissage en plus de la teinture, l’égrenage du coton, la distillation de l’alcool et la manufacture du bois.

Sinistrées du fait de la décennie de crise, certaines d’entre elles ont mis leurs personnels en chômage technique. Il y en a qui fonctionnent à moins de 30% de leurs capacités. Deux ont un niveau d’activité qui tourne autours de 50%. Une seule tourne à 60% de ses capacités et deux fonctionnent à plein régime.

A plein régime, ces entreprises sont en mesure d’offrir un peu plus de 6.000 emplois, mais compte tenu de leurs situations économique et financière actuelles, elles n’offrent que quelque 3.000 emplois dont la moitié est non permanente.

Le chiffre d’affaire global est estimé à plus de 147 milliards de FCFA avec une valeur ajoutée de près de 40 milliards de FCFA.

Les préoccupations actuelles des entreprises sont notamment la recherche de financement pour le renouvellement de leurs outils de production, des mesures fiscales d’accompagnement, la lutte contre la fraude, les difficultés d’approvisionnement en pièces de rechange, le manque de grumes de bois et les coupures intempestives d’électricité et d’eau.

Le tourisme

Le tourisme n’est pas encore développé dans le département, mais la région dispose de potentialités et d’atouts à valoriser.

Au titre des atouts, l’on relève les infrastructures de façon générale, notamment l’aéroport, les établissements sanitaires et hôteliers. En effet, Bouaké dispose d’un aéroport doté d’un minimum d’équipements pour accueillir des aéronefs d’une certaine catégorie.

L’on dénombre dans le département, 535 chambres d’hôtel ventilées et 776 chambres climatisées. A cela, s’ajoutent 28 restaurants qui offrent 3815 couverts, 94 maquis (forme tradi-moderne de restaurant) pour plus de 8000 couverts, des fastfoods de 744 couverts et huit night clubs de 1030 places.

Concernant les potentialités, elles recouvrent les domaines culturels, naturels et artistiques. L’on cite le célèbre Carnaval de Bouaké et ses produits dérivés, le masque Goly de Bindèkouassikro, la fanfare traditionnelle de Djébonoua, les potières de Tanossakassou, les tisserands de N’Gattakro et de Djébonoua.

Au-delà du département, les sites susceptibles d’attirer des touristes sont, entre autres, le parc animalier N’ziruverlodje situé à 45 km de Bouaké, sur la route de Satamassokoura, les pierres superposées en forme ‘’d’awalé’’ de Naguibonou, l’ ‘’Anangaman Djahossou’’ (ou les pas de Dieu, selon la tradition en langue locale) dans le département de Sakassou.

nbf/kkp/cmas
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