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Économie Publié le mardi 3 décembre 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Entretien / Sid Ahmed, président de la CAOPA précise : ‘‘La pêche artisanale s’impose aujourd’hui, par son poids, par sa production, et par le nombre d’emploi qu’elle génère’’

Sid Ahmed Abeid, président de la Confédération africaine des organisations de la pêche artisanale (CAOPA), président de la fédération nationale de pêche artisanale en Mauritanie (FNP) et représentant de l’Afrique au forum mondial des populations des pêcheurs (WAAFP) dévoile les ambitions de la CAOPA, et invite tous les africains à adopter les objectifs de ladite confédération afin d’assurer la sécurité alimentaire continuellement.

De la création de la CAOPA en mars 2010 à aujourd’hui, vous êtes le premier responsable de la confédération. Quel bilan, pouvons-nous retenir ?
Nous étions trois pays : le Sénégal, la Mauritanie et la Guinée, à créer cette confédération. Aujourd’hui, elle compte treize pays. Il y a cinq pays qui sont en attente d’admission. Au cours de la première année, nous avons procédé à la mise en place juridique de la confédération. Elle a été agrée au Sénégal. Son siège s’y trouve. Nous avons participé au niveau de la FAO, à plusieurs activités. Nous avons, avec la société civile, posé le problème de la pêche artisanale, problème, est entrain d’être examiné par la FAO. Il y a eu un sommet en Thaïlande. Il y a eu des réunions régionales portant sur les directives pour la pêche artisanale qui, vont être terminées en 2014. Nous avons participé à plusieurs réunions. Nous avons adopté les accords de pêche. Nous avons procédé à la formation de quelques membres. Nous avons participé à des foires, des séminaires. Et, depuis la création, nous organisons en rotation, chaque année la journée mondiale de la pêche dans un des pays membres. Elle a été organisée au Sénégal, en Côte d’Ivoire et aujourd’hui c’est le Cap-Vert. Autour de la célébration de cette journée, nous organisons des journées de réflexion se rapportant à la pêche en générale.

Alors, êtes-vous satisfaire des activités qui se sont déroulées au Cap-Vert ?
Isl faut remercier le gouvernement de la république du Cap-Vert de nous avoir soutenus. Parce que la journée mondiale a été présidée par le Secrétaire d’Etat aux Ressources maritimes et par une représentante du président de la République du Cap Vert. Le gouvernant du Cap-Vert, a soutenu notre organisation et les pêcheurs locaux. Ensuite, il y a eu des ateliers qui ont porté sur un minimum d’accès, l’aquaculture, les directives de pêche, et sur le changement climatique, des ateliers de formation et de sensibilisation. Nous avons renouvelé le bureau qui a un mandat de trois ans. Ce qui marque dans ce bureau, c’est que nous nous accordons à donner plus d’importance aux femmes. Nous avons élu une femme au poste de Vice-présidente. Nous avons eu des rencontres avec nos bailleurs de fonds qui, s’engagent à nous soutenir dans les trois années à venir.

Quelles stratégies comptez-vous appliquer pour parvenir à une pêche responsable et durable et qui, assure la sécurité alimentaire ?

La pêche artisanale dans nos pays respectifs, couvre 70% et 95% au niveau de la production, des efforts de pêche et en être humain. Aujourd’hui, la pêche artisanale occupe dans la sous région 95% des emplois. Selon les pays, 70% et 90% de la production. Elle fait également entre 70% et 90% de la valeur. Donc, la pêche artisanale s’impose aujourd’hui, par son poids, par sa production, et par le nombre d’emplois qu’elle génère. Elle s’impose aussi, car elle assure la distribution équitable aux populations, et participe à la préservation de la ressource. C’est une exploitation durable. Nous sommes confiants que, dans les trois années à venir, on parlera de la pêche artisanale dans nos pays. Le cas de la Mauritanie est un exemple. Parce que pour la première fois, dans un accord de pêche, le poulpe a été retiré au profit des pêcheurs nationaux mauritaniens.

Il y a une avancée en Mauritanie, mais, il y a des difficultés encore dans les autres pays …

Le but de notre rencontre aujourd’hui, est d’amener les pêcheurs artisanaux de différents pays à se réunir en commission. Par exemple, la Côte d’Ivoire, le Burkina-Faso, y compris le Mali ont pris l’exemple de la commission mixte Mauritano-Sénégalaise. Ils ont crée hier, une commission qui va s’occuper à faciliter la coopération entre les pêcheurs, à sélectionner les problèmes des pêcheurs, en aidant les gouvernements à les solutionner. Il y a eu des pays qui ont connu des guerres. Pour nous, il faut les aider. C’est pourquoi, le prochain 21 novembre 2014, la journée mondiale de la pêche sera célébrée au Liberia.

Comment expliquez-vous, la présence des partenaires européens, gouvernementaux africains et les organisations internationales non gouvernementales lors de vos activités au Cap-Vert ?

C’est très clair. Aujourd’hui, les vrais professionnels de la pêche artisanale se sont organisés. Et la CAOPA est lancé. Donc, ils ont plus d’intérêt à travailler avec la CAOPA qu’avec les organisations qui regroupent des non professionnels. Nous nous, travaillons en toute transparence. Et c’est ce que recherchent les organisations internationales.

Après, la vice-présidente, Gambienne, il y a, une Ivoirienne qui a été élue Coordinatrice des femmes au sein de la CAOPA…
Micheline Dion était déjà été choisie lors de la journée mondiale de la pêche en Côte d’Ivoire en 2012. Elle est la coordinatrice des femmes de la CAOPA. Aujourd’hui, elle est rentrée dans le bureau par une élection. C’est un réconfort de plus pour les femmes. Elle proposera et défendra les problèmes des femmes au niveau du bureau.

Quel message à l’endroit de tout le peuple africain pour toutes ses actions que vous menez afin d’apporter une solution au niveau de la sécurité alimentaire ?
Ce que je conseil aux gouvernants africains particulièrement, c’est de s’adonner à la pêche artisanale. Elle représente l’avenir. C’est la pêche qui ne gaspille pas. C’est une pêche durable. C’est une pêche qui favorise une distribution équitable des ressources. Un pêcheur qui va en mer, c’est un investissement très conséquent de lui-même. Il fait un partage équitable. Il paye les salaires des marins. C’est le commerçant qui profite de la ration qu’il achète. C’est le vendeur de carburant qui en profite. Ce sont des taxes, des droits d’accès qu’ils paient à l’Etat. Il n’exporte pas les devises. Il participe à l’alimentation des populations. La pêche artisanale est un secteur maîtrisable. Je recommande que nos gouvernements donnent plus de priorité et d’avantage à cette pêche artisanale africaine.

Alors que pensez-vous de ceux qui pensent que, favoriser la pêche industrielle est plus rentable ?

Non, la pêche industrielle n’est pas rentable parce qu’après avoir investi un dollar le propriétaire du bateau gagne 5 dollars. Il ne perd rien. Après avoir acheté sa licence qui lui ne coûte rien par rapport à ce qui cette pêche massive lui rapporte, il ne participe pas au développement du pays et ne fait pas travailler les populations locales. Il ne paie pas les impôts. Il ne participe pas à l’alimentation des populations. Il détruit la faune et la flore. A contrario, un pêcheur artisanal apporte tout à son pays. Nous savons que les pays ont besoin de la pêche, mais il faut les éloigner des côtes au maximum. Il faut interdire cette pêche chalutage dans les profondeurs de 50 mètres et laisser la pêche artisanale se développer.

Ogou Dama
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