Abidjan, Six mois après le déploiement de casques bleus au Mali, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, jeudi, une résolution française ouvrant la voie à une seizième opération de maintien de la paix, cette fois-ci en République centrafricaine (RCA).
Le vote unanime des 15 membres du Conseil a lieu alors que des violences meurtrières ont éclaté dans la capitale Bangui, placée sous couvre-feu et où 250 soldats français se sont déployés.
L’adoption de la résolution, placée sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies autorisant un recours à la force, donne mandat à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (Misca) de se déployer « pour une période de douze mois », avec une clause de révision à six mois.
Le texte autorise aussi les forces françaises en RCA « à prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca dans l’accomplissement de son mandat ».
La Misca doit compter jusqu’à 3 600 hommes, mais n’a pu en rassembler, pour l’instant, que 2 500, venus du Tchad, du Gabon ou du Cameroun. Le contingent français, lui, va passer de 450 à 1 200 hommes.
Le texte, qui devrait recueillir l’unanimité lors du vote, demande au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, de présenter dans trois mois, « au plus tard », ses recommandations quant à la « transformation éventuelle » de la Misca en opération de maintien de la paix de l’ONU. Dans les faits, les Nations unies n’ont pas attendu le feu vert de leur organe exécutif pour plancher sur un concept d’opération.
Cette résolution est le fruit d’efforts répétés de la France depuis juin pour tenter de mobiliser ses partenaires du Conseil de sécurité. « Nous sommes bien seuls sur le dossier centrafricain », avait déploré à plusieurs reprises durant l’été l’ambassadeur de France, Gérard Araud, alors que l’ancienne colonie française plongeait dans le chaos, entraînant ses 4,6 millions d’habitants dans une crise humanitaire sans précédent.
Six mois de cris d’alarme et d’intenses négociations plus tard, Paris a eu raison du peu d’appétence du Conseil en faveur d’une action en République centrafricaine. Non seulement la résolution dote la Misca d’un mandat de protection des civils et de stabilisation du pays, mais elle prévoit aussi la création d’un fonds fiduciaire pour financer ses activités et instaure une commission d’enquête sur les droits de l’homme.
Le document de 18 pages, qui envisage également un embargo sur les armes et des sanctions ciblées contre les responsables d’exactions, a été plusieurs fois amendé à la demande des Etats-Unis. En tant que premiers contributeurs au budget de l’ONU (22 %), les Américains refusaient tout engagement coûteux. D’où leur résistance à l’idée de déployer de 6 000 à 9 000 casques bleus sur le terrain, défendue par Ban Ki-moon dans son dernier rapport.
(AIP)
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Le vote unanime des 15 membres du Conseil a lieu alors que des violences meurtrières ont éclaté dans la capitale Bangui, placée sous couvre-feu et où 250 soldats français se sont déployés.
L’adoption de la résolution, placée sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies autorisant un recours à la force, donne mandat à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (Misca) de se déployer « pour une période de douze mois », avec une clause de révision à six mois.
Le texte autorise aussi les forces françaises en RCA « à prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca dans l’accomplissement de son mandat ».
La Misca doit compter jusqu’à 3 600 hommes, mais n’a pu en rassembler, pour l’instant, que 2 500, venus du Tchad, du Gabon ou du Cameroun. Le contingent français, lui, va passer de 450 à 1 200 hommes.
Le texte, qui devrait recueillir l’unanimité lors du vote, demande au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, de présenter dans trois mois, « au plus tard », ses recommandations quant à la « transformation éventuelle » de la Misca en opération de maintien de la paix de l’ONU. Dans les faits, les Nations unies n’ont pas attendu le feu vert de leur organe exécutif pour plancher sur un concept d’opération.
Cette résolution est le fruit d’efforts répétés de la France depuis juin pour tenter de mobiliser ses partenaires du Conseil de sécurité. « Nous sommes bien seuls sur le dossier centrafricain », avait déploré à plusieurs reprises durant l’été l’ambassadeur de France, Gérard Araud, alors que l’ancienne colonie française plongeait dans le chaos, entraînant ses 4,6 millions d’habitants dans une crise humanitaire sans précédent.
Six mois de cris d’alarme et d’intenses négociations plus tard, Paris a eu raison du peu d’appétence du Conseil en faveur d’une action en République centrafricaine. Non seulement la résolution dote la Misca d’un mandat de protection des civils et de stabilisation du pays, mais elle prévoit aussi la création d’un fonds fiduciaire pour financer ses activités et instaure une commission d’enquête sur les droits de l’homme.
Le document de 18 pages, qui envisage également un embargo sur les armes et des sanctions ciblées contre les responsables d’exactions, a été plusieurs fois amendé à la demande des Etats-Unis. En tant que premiers contributeurs au budget de l’ONU (22 %), les Américains refusaient tout engagement coûteux. D’où leur résistance à l’idée de déployer de 6 000 à 9 000 casques bleus sur le terrain, défendue par Ban Ki-moon dans son dernier rapport.
(AIP)
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