Fortement affecté pendant la crise sociopolitique, le secteur industriel ivoirien montre un visage bien plus reluisant, deux ans après ce sombre passage. A preuve, les investissements sont passés du simple au double en 2013. En effet, pour les huit (8) premiers mois de l’année, le niveau des investissements annoncés dans le secteur est de 426,87 milliards de FCFA contre 224,15 milliards de FCFA enregistrés au code des investissements en 2012. Selon la vision du Président de la République de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020, l’objectif de la politique industrielle est d’accroître la part du secteur de l’industrie dans le Produit Intérieur Brut (PIB) d’environ 30% actuellement à 40% en 2020. Cette ambition a poussé le Gouvernement à prendre d’importantes reformes en matière d’amélioration de l’environnement des affaires et à mettre en place un nouveau code des investissements qui portent leurs fruits aujourd’hui. Ce code offre ainsi plusieurs avantages spécifiques aux Petites et Moyennes Entreprises (PME) dont l’exonération de l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux ou sur les bénéfices non commerciaux, l’exonération de la patente, la réduction de 40% à 50% des droits de douanes sur les équipements, les matériels et le premier lot de pièces de rechange, l’exonération de la contribution foncière sur les propriétés bâties, etc. Toutes ces facilités ont permis d’enregistrer, à ce jour, 23 milliards de FCFA d’investissements au titre des PME. S’agissant de l’amélioration du climat des affaires, plusieurs reformes ont été prises. Notamment, le Guichet Unique des formalités d’entreprises pour faciliter la création d’entreprise, les Tribunaux du Commerce, les permis de construire, le transfert de propriété, pour ne citer que celles-là. Au mois de novembre dernier, toutes ces reformes ont valu à la Côte d’Ivoire d’être classée, dans le rapport Doing Business 2014, parmi les dix meilleurs reformateurs au monde. « Ce sont là, des signaux forts qui nous invitent à renforcer notre compétitivité dans une zone économique en plein essor », avait indiqué le Premier Ministre, ministre de l’Economie et des finances, Daniel Kablan Duncan, lors de la cérémonie d’identification des projets de reformes pour l’amélioration de l’environnement des affaires en 2014. En outre, d’autres reformes concernant les zones industrielles, la mise à niveau des entreprises, l’appui aux exportations, le soutien ciblé à la transformation des produits agricoles sont en cours pour contribuer à l’entreprenariat privé et à la création d’emploi. A ce sujet, les chiffres annoncent, jusqu’au mois d’août de l’année en cours, 4 297 emplois contre 3 293 emplois enregistrés en 2012. L’apport du secteur industriel dans ce domaine n’est pas négligeable. Il contribue pour 40% à l’emploi formel. Un taux que le Gouvernement entend booster à travers les reformes et par la mise en place de mécanismes visant à encourager l’entreprenariat privé.
Sogona Sidibé
Sogona Sidibé