Le 30 décembre dernier, le premier vol spécial affrété par l’Etat de Côte d’Ivoire ramenait de Bangui, la capitale centrafricaine, 123 Ivoiriens qui fuyaient la guerre civile dans ce pays d’Afrique centrale. Le jeudi 2 janvier 2014, 135 autres Ivoiriens ont regagné les terres de leurs ancêtres, ce qui fait un total de 258 Ivoiriens qui ont aussitôt été pris en charge par le ministère de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant. Mme Anne Désirée Ouloto, la première responsable de ce département ministériel s’est rendue sur les deux sites qui accueillent ces Ivoiriens, l’un à Abobo-N’dotré et l’autre à Azaguié, le samedi 4 janvier 2014 pour s’assurer de l’effectivité de la prise en charge de ses frères et sœurs revenus de Centrafrique dans des conditions difficiles. Le Centre d’accueil et de transit de l’ONG Côte d’Ivoire prospérité sis à N’dotré, a accueilli 135 membre de la colonie des Ivoiriens de Centrafrique, dont 39 enfants, 76 femmes et 19 hommes. Ces pensionnaires de ce centre ouvert en 2009 ont eu des échanges francs avec la ministre Anne Ouloto en présence de toute la direction de l’ONG Côte d’Ivoire prospérité conduite par le pasteur Patrick Klossaye, président du conseil d’administration du centre d’accueil. Au cours de ces échanges, les Ivoiriens de Centrafrique ont exprimé leur principale préoccupation : la scolarisation de leurs enfants. «Je voudrais remercier le Président de la République qui a réagi promptement en tant que père, pour venir au secours de ses enfants. Quand les Centrafricains ont vu l’avion de la Côte d’Ivoire, ils n’en revenaient pas. Nous disons aussi merci au responsable du centre qui nous accueille. Il a vraiment agi comme un frère. Mais nous avons tout perdu en quittant la Centrafrique, pour sauver notre peau. Nous avons besoin de soutien pour scolariser les enfants avec qui nous sommes venus», a indiqué Lédou Kouassi Jean, entrepreneur de son état, président de la colonie ivoirienne de Centrafrique et porte-parole pour la circonstance. La ministre Anne Ouloto a trouvé les mots justes pour réconforter ses frères et les rassurer que le Gouvernement ne les abandonnera pas. «Je voudrais vous dire yako et vous dire que vous avez vu juste en disant merci au Président de la République. Quand il s’agit des familles et de l’intérêt des Ivoiriens, il ne regarde pas le budget. A plusieurs reprises, il a pris sur son salaire de Président de la République pour aider. Vous êtes venus dans des conditions difficiles, mais le plus important pour le Président de la République et le Gouvernement, c’était de sauver vos vies parce que la mort de deux Ivoiriens a choqué le Gouvernement. Vous êtes rentrés sains et saufs, disons merci à Dieu qui donne un tel cœur à notre Président (…) Vos préoccupations sont les mêmes auxquelles je suis confrontée, mais dans votre cas, il y a deux possibilités. Il y en a parmi vous qui s’inscrivent dans une approche transitoire, c’est-à-dire qui comptent retourner en Centrafrique après la guerre et il y a ceux qui veulent rester définitivement en Côte d’Ivoire. Dans tous les cas, c’est à vous de décider, mais on ne vous le demandera pas dans le feu de l’action. Il faut prendre le temps de réfléchir, mais dans l’intervalle vous avez posé le problème de la scolarisation de vos enfants. Effectivement, l’enfant a droit à l’éducation et nous allons trouver une solution rapidement pour que vos enfants aillent à l’école. La proposition que je voudrais vous faire, c’est de continuer de faire confiance au Gouvernement. Nous ne vous abandonnerons pas, parce que vous êtes des Ivoiriens et nous avons le droit de vous protéger (…) Le Gouvernement décide dans un cadre bien précis qui est le Conseil des ministres et nous allons faire des propositions au Conseil de gouvernement le mardi 7 janvier, puis au Conseil des ministres le mercredi 8 janvier. C’est après cela que nous prendrons une décision commune pour vous aider», a assuré Anne Ouloto.
Une difficile mais pas impossible équation
Au cours des échanges à l’Institut des nouvelles techniques agricoles d’Azaguié, la ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant a remarqué que nombreux sont les Ivoiriens venus de Centrafrique qui n’ont aucune nouvelle de leurs parents restés en Côte d’Ivoire. Les informations dont ils disposent datent de plusieurs années. C’est le cas par exemple de Didier Bandacouma dont la mère décédée s’appelait Kouamé Joséphine, de Moussa Diabagaté ou de Yao Zénaba. «Papa nous disait que nous avons des parents à Bouna. Mes frères et moi ne connaissons pas Bouna, mais nous avions un numéro qui ne répond plus», a fait savoir Moussa Diabagaté. «Je sais que mon père était Dida de Divo, mais malgré toutes nos explications à l’ambassade de Côte d’Ivoire en Centrafrique, on nous a dit qu’il n’y a pas de Yao à Divo», a ajouté Yao Zénaba rentrée de Bangui avec ses 16 frères et sœurs. Mme Anne Ouloto a encore trouvé des arguments réconfortants pour ces personnes. «Nous allons tout mettre en œuvre pour retrouver vos familles, pour que vous ayez un pied-à-terre ou une attache et voir ensemble comment nous allons vous aider», a-t-elle dit. Au terme de sa visite qui se voulait fraternelle, Mme Anne Ouloto s’est réjouie de la prise en charge humanitaire des Ivoiriens rapatriés de Bangui. «Au plan de la santé, toutes les petites pathologies sont prises en charge, quelques grands malades sont pris en charge et continuent de l’être. La prise en charge psycho-sociale est bonne, ils bénéficient de trois repas par jour et j’ai donné des instructions à mes services pour qu’ils mettent à leur disposition des fruits compte tenu de la présence de nombreux enfants. Il appartiendra au Gouvernement de se pencher sur les différentes préoccupations que nous avons pu recueillir auprès de ces populations qui n’ont plus de traces de leurs familles respectives, mais je pense qu’il sera facile de les retrouver. Le plus important c’est que ces sites soient libérés le plus rapidement possible pour qu’ils retrouvent leurs familles. Tant que les enfants seront dans une situation transitoire, il sera difficile d’assurer leurs prises en charge scolaire, c’est la raison pour laquelle la procédure doit être accélérée pour que les familles d’origine ou d’accueil soient identifiées et ces enfants puissent reprendre le chemin de l’école. Ces Ivoiriens ne seront pas des laissés pour compte», a précisé Mme Anne Ouloto.
50 Ivoiriens encore bloqués à Bangui
Il a été signifié à la ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant qu’une cinquantaine d’Ivoiriens sont encore bloqués à Bangui et attendent leur rapatriement en Côte d’Ivoire. A ce sujet, Anne Désirée Ouloto a préféré remonter cette information aux ministres concernés. «Le ministère d’Etat, ministère des Affaires étrangères qui a travaillé au retour de ces deux vagues y travaillent certainement. Il faut leur laisser le temps de trouver des solutions», a-t-elle conclu.
Olivier Dion
Une difficile mais pas impossible équation
Au cours des échanges à l’Institut des nouvelles techniques agricoles d’Azaguié, la ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant a remarqué que nombreux sont les Ivoiriens venus de Centrafrique qui n’ont aucune nouvelle de leurs parents restés en Côte d’Ivoire. Les informations dont ils disposent datent de plusieurs années. C’est le cas par exemple de Didier Bandacouma dont la mère décédée s’appelait Kouamé Joséphine, de Moussa Diabagaté ou de Yao Zénaba. «Papa nous disait que nous avons des parents à Bouna. Mes frères et moi ne connaissons pas Bouna, mais nous avions un numéro qui ne répond plus», a fait savoir Moussa Diabagaté. «Je sais que mon père était Dida de Divo, mais malgré toutes nos explications à l’ambassade de Côte d’Ivoire en Centrafrique, on nous a dit qu’il n’y a pas de Yao à Divo», a ajouté Yao Zénaba rentrée de Bangui avec ses 16 frères et sœurs. Mme Anne Ouloto a encore trouvé des arguments réconfortants pour ces personnes. «Nous allons tout mettre en œuvre pour retrouver vos familles, pour que vous ayez un pied-à-terre ou une attache et voir ensemble comment nous allons vous aider», a-t-elle dit. Au terme de sa visite qui se voulait fraternelle, Mme Anne Ouloto s’est réjouie de la prise en charge humanitaire des Ivoiriens rapatriés de Bangui. «Au plan de la santé, toutes les petites pathologies sont prises en charge, quelques grands malades sont pris en charge et continuent de l’être. La prise en charge psycho-sociale est bonne, ils bénéficient de trois repas par jour et j’ai donné des instructions à mes services pour qu’ils mettent à leur disposition des fruits compte tenu de la présence de nombreux enfants. Il appartiendra au Gouvernement de se pencher sur les différentes préoccupations que nous avons pu recueillir auprès de ces populations qui n’ont plus de traces de leurs familles respectives, mais je pense qu’il sera facile de les retrouver. Le plus important c’est que ces sites soient libérés le plus rapidement possible pour qu’ils retrouvent leurs familles. Tant que les enfants seront dans une situation transitoire, il sera difficile d’assurer leurs prises en charge scolaire, c’est la raison pour laquelle la procédure doit être accélérée pour que les familles d’origine ou d’accueil soient identifiées et ces enfants puissent reprendre le chemin de l’école. Ces Ivoiriens ne seront pas des laissés pour compte», a précisé Mme Anne Ouloto.
50 Ivoiriens encore bloqués à Bangui
Il a été signifié à la ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant qu’une cinquantaine d’Ivoiriens sont encore bloqués à Bangui et attendent leur rapatriement en Côte d’Ivoire. A ce sujet, Anne Désirée Ouloto a préféré remonter cette information aux ministres concernés. «Le ministère d’Etat, ministère des Affaires étrangères qui a travaillé au retour de ces deux vagues y travaillent certainement. Il faut leur laisser le temps de trouver des solutions», a-t-elle conclu.
Olivier Dion