De quoi est mort le jeune Gnonssian Saint Joël ? Plusieurs versions s’entrechoquent. Pour les Frci de Duékoué, il s’agirait d’une mort accidentelle d’un braqueur qu’ils auraient arrêté et qui les a semés. Ils lui auraient prodigué les premiers soins avant de le conduire à l’hôpital de la ville où il est mort. Cette version est battue en brèche par la famille de la victime. Qui estime que la mort du jeune Gnonssian Saint Joël, rescapé et témoin du massacre de Nahibly, est un assassinat perpétré par les Frci. S’agissant des circonstances de cette mort à l’hôpital de Duékoué, des sources hospitalières sont formelles. « Gnonssian est arrivé à l’hôpital de Duékoué, agonisant, avec un sérum placé par l’infirmier du camp des Frci. C’est ce seul sérum qui est resté sur lui jusqu’à ce qu’il meurt. Ce sont les Frci qui l’ont déposé, l’ont surveillé jusqu’à ce qu’il rende l’âme », explique, sous le couvert de l’anonymat, un agent de santé, ayant vécu les faits. Cette source corrobore la thèse selon laquelle une substance mortelle aurait été injectée au jeune Gnonssian Saint Joël avant qu’il ne soit déposé agonisant à l’hôpital de Duékoué. Comme la famille de la victime, des habitants de Duékoué soutiennent que les Frci ont éliminé physiquement un témoin gênant du massacre de Nahibly survenu le 20 juillet 2012. Un massacre dans lequel la responsabilité des Frci, des dozos et autres milices pro-Ouattara serait fortement engagée. L’affaire Gnonssian Saint Joël connait également un autre rebondissement avec une plainte en constitution de partie civile devant le juge d’instruction du tribunal de Guiglo, lundi dernier. « Le juge d’instruction de Guiglo a effectivement reçu ma plainte », a affirmé par téléphone, hier, Sian Germain, père de la victime. M. Sian a ainsi mis à exécution sa ferme volonté de traduire devant la justice, les assassins de son fils. « Je vais porter plainte contre les Frci, ce crime de trop à Duékoué ne va pas rester impuni », nous avait-il confié, il y a quelques jours.
Par ailleurs, Sian Germain trouve scandaleux l’image de braqueur que les Frci et leurs relais tentent de coller à son enfant dont le corps est toujours à la morgue de Duékoué, attendant visiblement une autopsie. « Quand on prend un braqueur, comme on veut le faire croire, on le conduit devant les tribunaux pour qu’il soit jugé. Surtout que mon enfant a été enlevé devant la population dans un maquis. On ne peut pas finir de le torturer dans un camp militaire, avec une balle dans les pieds, le déposer à l’hôpital, mort, pour venir déclarer que c’est un braqueur. Est-ce que c’est cela la justice ? C’est un montage grotesque», tranche-t-il, amer. Le jeune Gnonssian Saint Joël a été enlevé par les Frci, le 30 décembre 2013, dans un bar de Duékoué, alors qu’il était en compagnie de ses amis. Il a été retrouvé plus tard mort à l’hôpital de la ville. Cette disparition suspecte suscite actuellement la mobilisation des organisations de défense des droits de l’Homme autour de ce crime crapuleux.
Félix Teha Dessrait
dessrait@yahoo.fr
Par ailleurs, Sian Germain trouve scandaleux l’image de braqueur que les Frci et leurs relais tentent de coller à son enfant dont le corps est toujours à la morgue de Duékoué, attendant visiblement une autopsie. « Quand on prend un braqueur, comme on veut le faire croire, on le conduit devant les tribunaux pour qu’il soit jugé. Surtout que mon enfant a été enlevé devant la population dans un maquis. On ne peut pas finir de le torturer dans un camp militaire, avec une balle dans les pieds, le déposer à l’hôpital, mort, pour venir déclarer que c’est un braqueur. Est-ce que c’est cela la justice ? C’est un montage grotesque», tranche-t-il, amer. Le jeune Gnonssian Saint Joël a été enlevé par les Frci, le 30 décembre 2013, dans un bar de Duékoué, alors qu’il était en compagnie de ses amis. Il a été retrouvé plus tard mort à l’hôpital de la ville. Cette disparition suspecte suscite actuellement la mobilisation des organisations de défense des droits de l’Homme autour de ce crime crapuleux.
Félix Teha Dessrait
dessrait@yahoo.fr