La maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) a connu hier matin des événements sanglants. Selon des sources pénitentiaires, une opération de fouille des cellules à la recherche d’armes à feu, de couteau, de la drogue et d’autres armes blanches a tourné au drame dans la plus grande prison du pays. Le bilan provisoire fait état d’un mort, Bocho Léon, un détenu et de 13 blessés graves dont un prisonnier politique, Guéï Cyrille, cinq gardes pénitentiaires et un policier. Retour sur la folle journée.
Tout a commencé aux environs de 5h du matin avec la mise en place du dispositif de sécurité composé d’un fort contingent des Frci, des éléments de la gendarmerie venus des camps d’Agban, de Koumassi, d’Abobo, des brigades de Yopougon, d’Attécoubé, de Cocody, de Bingerville et d’Anyama. Ainsi que des agents de la préfecture de police d’Abidjan et des compagnies républicaines de sécurité(Crs) et des gardes pénitentiaires. Autour de 6h, armés de kachnikovs, les forces de l’ordre investissent les bâtiments de la Maca pour une fouille inopinée des cellules. « Nous avons fouillé les cellules des bâtiments A, B et C. L’opération s’était bien déroulée jusqu’à 7h30 avec la saisie de nombreux cellulaires, de la drogue, des couteaux à cran d’arrêt et d’autres objets interdits d’accès dans une maison d’arrêt. Même au bâtiment C réservé aux grands criminels, Yacou le chinois, chef dudit bâtiment a été dépossédé de ses portables. Subitement, au moment où une équipe s’apprêtait à refermer les cellules au bâtiment B, des détenus armés de cailloux, de gourdin et d’armes blanches se sont déchaînés contre les forces de l’ordre. Ces détenus qui apparemment s’étaient préparés d’avance ont lancé des projectiles, s’en sont pris à des agents en les blessant grièvement. Face à cette situation confuse où le carnage pouvait survenir à tout moment, les forces de l’ordre se sont repliées au greffe de la prison » raconte un agent pénitentiaire qui a requis l’anonymat. Celui-ci a affirmé que des Frci ont tiré à balles réelles sur des détenus pour tenter de les contenir. Lorsque la tension a baissé en intensité, le directeur de l’administration pénitentiaire(Dap) et les commandants d’unités ont convoqué d’urgence les détenus chefs de bâtiments pour éteindre le feu. « Yacou le chinois qui règne sur la prison était le porte-parole desdits chefs de bâtiments. Yacou a dit que la situation a dégénéré parce qu’il n’était informé de la fouille des cellules ce jour. Mais si les agents de l’ordre veulent forcer et reprendre l’opération, c’est à leurs risques et périls. Face à cette menace claire et nette de ce dangereux bandit, les patrons ont mis fin précipitamment à l’opération de fouille et les unités ont été instruites de regagner leurs bases respectives aux environs de 8h30 » a révélé un garde pénitentiaire. Selon des sources carcérales, des détenus étaient informés depuis trois jours de l’opération de fouille écourtée par la force des choses. Outre le détenu Bocho Léon, décédé des suites de ses blessures après son évacuation à 11h au Chu de Yopougon, deux gardes pénitentiaires ont été blessés grièvement à la tête et au pied et un policier a été atteint au bras. En raison de la situation qui prévalait hier à la Maca, il n’y a pas eu de transport de détenus au Palais de justice du Plateau et au tribunal de Yopougon. D’où l’annulation des audiences et des procès prévus ce jour. Et la visite aux prisonniers à la Maca a débuté à 10h.
Didier Kéi
Tout a commencé aux environs de 5h du matin avec la mise en place du dispositif de sécurité composé d’un fort contingent des Frci, des éléments de la gendarmerie venus des camps d’Agban, de Koumassi, d’Abobo, des brigades de Yopougon, d’Attécoubé, de Cocody, de Bingerville et d’Anyama. Ainsi que des agents de la préfecture de police d’Abidjan et des compagnies républicaines de sécurité(Crs) et des gardes pénitentiaires. Autour de 6h, armés de kachnikovs, les forces de l’ordre investissent les bâtiments de la Maca pour une fouille inopinée des cellules. « Nous avons fouillé les cellules des bâtiments A, B et C. L’opération s’était bien déroulée jusqu’à 7h30 avec la saisie de nombreux cellulaires, de la drogue, des couteaux à cran d’arrêt et d’autres objets interdits d’accès dans une maison d’arrêt. Même au bâtiment C réservé aux grands criminels, Yacou le chinois, chef dudit bâtiment a été dépossédé de ses portables. Subitement, au moment où une équipe s’apprêtait à refermer les cellules au bâtiment B, des détenus armés de cailloux, de gourdin et d’armes blanches se sont déchaînés contre les forces de l’ordre. Ces détenus qui apparemment s’étaient préparés d’avance ont lancé des projectiles, s’en sont pris à des agents en les blessant grièvement. Face à cette situation confuse où le carnage pouvait survenir à tout moment, les forces de l’ordre se sont repliées au greffe de la prison » raconte un agent pénitentiaire qui a requis l’anonymat. Celui-ci a affirmé que des Frci ont tiré à balles réelles sur des détenus pour tenter de les contenir. Lorsque la tension a baissé en intensité, le directeur de l’administration pénitentiaire(Dap) et les commandants d’unités ont convoqué d’urgence les détenus chefs de bâtiments pour éteindre le feu. « Yacou le chinois qui règne sur la prison était le porte-parole desdits chefs de bâtiments. Yacou a dit que la situation a dégénéré parce qu’il n’était informé de la fouille des cellules ce jour. Mais si les agents de l’ordre veulent forcer et reprendre l’opération, c’est à leurs risques et périls. Face à cette menace claire et nette de ce dangereux bandit, les patrons ont mis fin précipitamment à l’opération de fouille et les unités ont été instruites de regagner leurs bases respectives aux environs de 8h30 » a révélé un garde pénitentiaire. Selon des sources carcérales, des détenus étaient informés depuis trois jours de l’opération de fouille écourtée par la force des choses. Outre le détenu Bocho Léon, décédé des suites de ses blessures après son évacuation à 11h au Chu de Yopougon, deux gardes pénitentiaires ont été blessés grièvement à la tête et au pied et un policier a été atteint au bras. En raison de la situation qui prévalait hier à la Maca, il n’y a pas eu de transport de détenus au Palais de justice du Plateau et au tribunal de Yopougon. D’où l’annulation des audiences et des procès prévus ce jour. Et la visite aux prisonniers à la Maca a débuté à 10h.
Didier Kéi