Organisé du 29 janvier au 02 février dernier, le forum « Investir en Côte d’Ivoire » a connu un franc-succès au dire des organisateurs. Il y a eu du monde et l’organisation a tenu toutes ses promesses. Le Sofitel Hôtel Ivoire qui a servi de cadre à l’évènement a également répondu aux attentes aussi bien des initiateurs que des participants. Mais quelques jours après, nous sommes retournés sur les lieux de la manifestation. A première vue, aucune anomalie n’est visible. Cependant, suite à des propos recueillis auprès de certains travailleurs de l’hôtel, nous découvrons une triste réalité. Dans cette boite de pandore, il ressort que les travailleurs de l’hôtel sont sur-exploités, ils travaillent de jour comme de nuit sans la moindre prime. Le salaire quant à lui est insignifiant. « Nous avons applaudi des deux mains lorsque l’Etat a ouvert l’hôtel Ivoire pour sa réhabilitation. Parce que nous voyons là nos emplois sauvés. Depuis, les travaux de réhabilitation se poursuivent et nous sommes fiers de l’allure que prend l’édifice. Cependant, il faut dire les choses telles qu’elles sont. Ici, ce n’est pas une vie que nous menons, c’est une véritable corvée. Nous travaillons comme des titans, sans repos, pour des salaires de misère. Nous sommes stressés à longueur de journée parce que personne n’a droit à l’erreur. Pour la moindre erreur, tu es renvoyé sans préavis. Pour preuve, récemment, deux de nos collègues ont été renvoyés et aussitôt remplacés pour des fautes mineures. Une autre vient d’être appelée au téléphone pour mettre un terme à son contrat pour la simple raison qu’elle aurait autorisé des mineurs à payer une nuitée ici à l’hôtel. Au moment où je vous parle, l’un des nôtres est sur le point d’être renvoyé pour avoir exprimé son mécontentement après avoir constaté que sur son virement ; il ne lui reste que 11260 comme salaire. Pour enclencher le processus de son renvoi, sur ordre de la hiérarchie, le médecin lui a fait un alcootest. En tout cas, pour ce dernier le personnel reste sur le qui-vive. S’il est renvoyé pour ce menu fretin, nous alors nous faire entendre sinon cela risque d’être une habitude ici. Dans cette entreprise on ne voit que les erreurs et non jamais les efforts. Figurez-vous, à l’occasion de Investir en Côte d’Ivoire (ICI 2014), le personnel est resté sur pied aussi bien durant les préparatifs que durant le déroulement de la manifestation au point que deux d’entre nous dont une femme enceinte sont tombés dans les pommes et évacués d’urgence par les sapeurs pompiers. Cependant, nous n’avons reçu aucune prime d’encouragement. Cette fois-ci, nous avons accepté de faire le sacrifice par esprit citoyen. Mais cela ne saurait continuer indéfiniment. Bientôt, il sera organisé ici la journée de l’eau, nous espérons que notre traitement sera revu. Sinon… Au moment où nous avons chargé les délégués de négocier un minimum de 50.000 F d’augmentation de nos salaires, il se raconte que la direction propose 10.000F. Cela est le comble du mépris. Nous attendons de voir pour aviser», nous ont confié les quelques employés interrogés. Quant à la direction nos tentatives sont restées vaines. Cependant, nous comptons insister dans l’espoir qu’une porte nous sera ouverte d’ici peu. Dans son cri du cœur, le personnel de la SPDC qui dit ne plus savoir à quel saint se vouer, entend se confier à l’autorité compétente afin que son sort soit entendu. Selon les travailleurs, le chef de l’Etat et son épouse sont également interpellés.
Économie Publié le mardi 11 février 2014 | Le Democrate
Après le Forum ICI 2014 : Ça grogne à l’Hôtel Ivoire
© Le Democrate Par Didier ASSOUMOUForum Investir en Côte d`Ivoire: Visite des stands par de nombreux participants
Vendredi 31 janvier 2014. Abidjan. Hôtel Ivoire. Des milliers de visiteurs dans les différents stands.