x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le lundi 17 février 2014 | Le Democrate

Côte d’Ivoire/ Santé de Ouattara : Le candidat Martial Ahipeaud fustige l’attidude des opposants

© Le Democrate Par DR
Docteur Joseph Martial AHIPEAUD, président de l`UDL
Le Dimanche 9 février 2014, les Ivoiriens apprenaient officiellement, par un communiqué du gouvernement, ce qui faisait quelques heures auparavant, le« buzz » sur les réseaux sociaux : que leur Président, SEM Alassane Dramane Ouattara, était en salle d’opération chirurgicale. Cette information s’étant emparée de la toile, il était inévitable que le gouvernement tue ce qui deviendrait très vite une toxique rumeur, s’il ne reprenait pas la main.
Cette embarrassante situation pour un régime qui a refusé de diffuser ma candidature à la présidentielle de 2015, atteste clairement deux choses : d’une part, que nous sommes dans une nouvelle ère et les méthodes staliniennes sont plus au détriment de ceux qui les utilisent que contre ceux qu’ils veulent censurer, opprimer, étouffer; d’autre part, il importe pour la classe dirigeante ivoirienne de tirer la grande leçon de la frayeur du 9 février 2014, pour enfin apparaître comme une vraie élite dirigeante, et non, un conglomérat de mafieux kleptocrates égoïstes et méchants.

1-De la question de la santé du Président et de l’enjeu de la succession constitutionnelle
Au-delà des apparences, la Côte d’Ivoire politique et les milieux d’affaires ont tremblé tant l’intervention chirurgicale sur la personne de notre président a directement remis au goût du jour la problématique de la succession et de l’éligibilité. Si l’article 40 impose le président de l’assemblée nationale comme successeur du président en cas d’indisponibilité permanente, il lui est recommandé l’organisation, dans les 45 ou 90 jours, d’une élection présidentielle.
Or justement, à la date du 9 février 2014, la Côte d’Ivoire ne peut pas organiser des élections présidentielles acceptables par toute la classe politique.
En effet, le journal L’Eléphant Déchaîné, il ya quelques jours, barrait à sa une, dans une enquête à haut risque digne des plus grands journaux occidentaux, l’extrême fragilité du système d’identification du pays, par la fraude massive qui s’organisait, au vu et au su, désormais, des autorités ivoiriennes.

Comment pouvait-on ainsi s’exposer à une contestation de la part de l’opposition en ne levant même pas le petit doigt contre ces faussaires organisés en véritable industrie du trafic sur l’identité ivoirienne et penser que l’opposition accepterait une liste électorale certainement truffée de ces personnes ? Si nous considérons alors le grand risque de fraude massive sur l’identité par des faussaires certainement en mission politique puisque non inquiétés par les forces de répression étatiques,comment ne pas prendre la décision de refuser une nouvelle liste, au grand dam des nombreux nouveaux majeurs et des personnes n’ayant pas pu s’inscrire en 2008 ? La population électorale concernée tournerait, selon les chiffres du recensement de 1998, autour de 4 à 5 millions, soit, presque le nombre des électeurs de 2010.

L’importance numérique mais surtout la qualité de cette population ne peuvent pas militer en faveur de leur exclusion parce que l’Etat aura laissé des faussaires semé le trouble sur la qualité des citoyens. Car cette population jeune sera l’enjeu de ces présidentielles puisqu’elle n’a pas la même façon de voir le monde aujourd’hui que celle de leurs aînés.

Qui plus est, elle est celle qui a été sacrifiée sur l’autel du crime économique et de l’irresponsabilité des dirigeants ces 20 dernières années. L’exclure est donc une volonté criminelle de ceux qui ont pillé l’état et détruit toutes ses capacités, pour maintenir un système de pillage de caste qui fonctionne avec une incroyable complicité des acteurs principaux qui en profitent.
C’est, en dernière analyse, empêcher l’élan révolutionnaire pacifique et démocratique, par une élite défaite intellectuellement et socialement hors de portée de la réalité au quotidien du peuple dans toutes ses composantes.
Si la désormais crise du 9 février 2014 a donc officiellement posé le problème de l’incapacité du pays à faire face à une telle perspective par l’incapacité à organiser des élections dans les 45 ou 90 jours, pourquoi la classe politique tourne-t-elle les yeux ailleurs, pour justement ne pas poser ce problème ?
Pourquoi, alors que si effectivement le Président de la république, quelque soit la personne, est incapable de gérer le pays pour mille raisons, il importe de faire en sorte que les conditions d’une élection transparente, soit réunies, les candidats aux présidentielles ne se préoccupent-ils pas pour dénoncer les lenteurs du gouvernement, sinon, sa tactique du jeu de la montre dans les négociations au sein du Cadre Permanent de Dialogue ?

2- Jeu morbide des sorciers de la politique ivoirienne et perspectives de la paix
A la vérité, la classe politique ivoirienne est loin d’être une des plus stupides au monde. Non seulement elle est consciente de ses intérêts, mais elle est d’une culture politique digne de l’époque de Machiavel. Machiavel lui-même serait en extase devant l’art de la manœuvre des dirigeants des principales formations, dans leur but ultime de conquérir le fauteuil présidentiel, seul enjeu de la politique nationale.
Car, si les élections parlementaires permettent au président de bénéficier d’une majorité qui lui donne de gouverner, un président, avec la puissance de roi, n’a pas peur de l’assemblée nationale. Il peut toujours acheter les voix et faire basculer le vote en sa faveur. Qui plus est, il a les moyens de faire plier les populations lorsqu’il est élu avant tout le monde puisqu’il peut, là encore, puiser dans la source intarissable de trésor public pour financer les campagnes des députés.
Au total, la vraie et unique élection dans le système présidentialiste monarchique que nous avons, reste celle du président de la république.
Aussi, nombre des leaders des partis ne veulent que prendre le pouvoir, rien que le pouvoir présidentiel. C’est la porte magique dont la clef est unique et entre les mains d’une seule personne : Le Président !
Alors que la constitution, loi qu’ils se sont donnés pour réguler la compétition entre eux, est là pour tous, personne n’en a cure. Quoi ! Qui est fou pour se prendre la tête quand une échelle plus courte est là pour permettre à celui dont l’ambition reste d’être appelée «Prési » de l’assouvir ? Tous les calculs ne regardent pas, en réalité, vers la compétition électorale mais le fait de la fragilité du Président Ouattara.
En effet, toute lecture de la démarche des partis et de leurs leaders, en dehors de cette perspective, me semble certainement juste académiquement, mais politiquement inappropriée. La position de dauphin constitutionnel permet à ce dernier d’attendre son heure. C’est pour cela que le PDCI, pensant certainement que le Président ne finirait pas son mandat, entend le soutenir pour pouvoir récupérer le fauteuil lorsque son incapacité sera totale.
Sur cette route, la proposition de la vice-présidence heurte les intérêts immédiats du dauphin constitutionnel actuel puisque c’est le président de l’assemblée nationale qui perdra le jeu en cas de modification de la constitution et de la mise en place de la vice-présidence. La proposition de la vice-présidence est donc une tactique habile pour contourner l’écueil de l’affrontement avec les forces pro-SORO/ADO tout en occasionnant une guerre en leur sein.
A ce jeu, cette proposition semble ignorer l’intérêt des héritiers d’ADO qui seraient suffisamment stupides pour accepter que le PDCI leur ravisse le pouvoir par procuration ? Il est vrai qu’ils devront d’abord convaincre le président Ouattara que c’est un piège alors que ce dernier n’a pas envie de voir le PDCI ruer dans les brancards et lui faire prendre le risque de perdre une majorité politique, justifiant un passage en force au 1er tour des élections prochaines.
Cela est déjà une tâche impossible mais si et seulement si Ouattara est encore physiquement dans le jeu. S’il ne l’est pas, les calculs changent. D’une part, ils devront se mettre d’accord pour choisir un successeur au Président Ouattara car une confrontation interne ferait imploser leur force politique et militaire actuelle.
Et, à mon avis, c’est là encore une autre tâche plus ardue dans ce contexte d’égocentrisme poussé dans la classe politique ivoirienne où tout le monde, depuis la prise du pouvoir de Gbagbo, fils de pauvre, se rase chaque matin et se dit, justement, pourquoi pas mon tour ! Si on a réussit à piller le trésor de l’Etat ou les entreprises en leur soutirant jusqu’à 50% de leur revenus comme l’a démontré une enquête justement de l’intrépide ED, pourquoi ne pas encore, de plus en plus, croire être présidentiable, sinon s’en donner la posture?
Mais d’autre part, vu l’enjeu de perdre le pouvoir définitivement au profit d’une coalition hétéroclite pas forcément favorable au maintien de leurs privilèges acquis ces dernières années, les héritiers politiques du Président Ouattara peuvent faire une union sacrée autour de Soro, dauphin constitutionnel. Ce scénario n’est pas celui que nombre des adversaires de Soro souhaitent.
Cependant, il n’est pas à exclure d’autant plus que le chef de l’ex-rébellion est aussi celui dont le leadership n’est pas remis en cause par ses ex-troupes, entre temps devenus, les forces régulières de la république. Or, en pareille circonstances, les vœux ne font pas le pouvoir, la force, certainement !
L’opposition est-elle en reste ? Certainement pas puisque le jeu consiste à faire comme si on ne voyait pas la tactique de l’autre camp et distraire les masses qui soutiennent le président Gbagbo par une fausse analyse des conditions de sa libération. En effet, alors que tout le monde sait que la procédure engagée contre le Président Gbagbo est entre les mains d’une institution mise en place par les Etats, certains veulent faire croire aux populations qui supportent Gbagbo que sa libération, même provisoire, peut se faire en dehors de la procédure électorale.
Le rejet des observations de son conseil par la CPI prouve clairement que la procédure juridique est infernalement contre l’ancien président de la république ivoirienne. En d’autres termes, il nous importe de dire que c’est le parallélisme des formes qui s’impose en tout court. C’est l’Etat de Côte d’Ivoire qui a porté plainte contre Gbagbo pour l’extrader vers une terre étrangère à l’Afrique dans le souci d’une consolidation du pouvoir au plan interne.
Toutes les formes de mobilisations populaires usitées ainsi servent d’argument au régime pour dire que le danger reste le retour en sa terre natale du président Gbagbo, soit pour une détention préventive, soit pour une libération conditionnelle. La menace de la paix interne est donc l’argument principal que le régime des républicains brandit dans les chancelleries pour justifier le maintien dans les liens de la détention le Président Laurent Gbagbo. Et alors que dire du discours guerrier !!!
Mon analyse est toute autre. Si la démocratie ne peut pas être alors que celui qu’on dit être la cause de sa mort est loin de la terre ivoirienne, comment alors justifie-t-on sa détention ? Si les élections que le régime ivoirien entend truquer par tous les moyens restent identiques à celles qui ont été organisées sous Laurent Gbagbo, comment peut-on ne pas accuser un système néo-patrimonial corrompu et décadent, même si la responsabilité individuelle ne pas être exclue ?
Si ADO perd parce que les partis de l’opposition, y compris l’aile démocrate du PDCI, refusent l’imposture de la candidature unique et s’unifie pour parler au peuple de Côte d’Ivoire et à nos amis, comment réagiraient ses sécurocrates et autres Dozos ? Accepteraient-ils leur défaite et céderaient-ils alors facilement le pouvoir en sachant qu’ils se mettraient à découvert de potentielles poursuites pénales pour abus de biens sociaux et autres violations des droits de l’homme ?
Si tel n’est pas le cas, alors, que dirait la CPI devant les violences postélectorales ? ADO subirait-il le même sort ou non sans prouver au monde entier que la CPI serait un instrument entre les mains des puissances occidentales pour punir les chefs d’Etat africains récalcitrants?
En somme, les présidentielles prochaines seront le moment de donner raison ou tord au Président Gbagbo : que Ouattara ne peut pas avoir gagné ou qu’il a gagné les présidentielles de 2010 en faisant en sorte que l’expression populaire ne soit entachée d’aucune dispute. Voilà l’enjeu des candidatures plurielles
Ces interrogations prouvent au moins une chose : nos dos de nageurs sont nus et il importe de ne pas jouer les plus fins dans l’analyse ou l’art de ma manœuvre.
3- Négocier la paix et la réconciliation dans le CPD : la meilleure des solutions
Toutes ces manœuvres ont juste un intérêt : celui de démontrer que la classe politique ivoirienne est suffisamment intelligente pour comprendre les vrais enjeux de la crise de santé du Président Ouattara et il devrait être plus facile de comprendre que les options des uns et des autres s’annuleraient dans un chaos fatal à la nation.
C’est d’abord notre prière à Dieu de permettre au Président Ouattara de revenir en bonne santé pour que, de ce qui fut cette frayeur, il tire une leçon cruciale pour son pays : il importe d’organiser ici et maintenant son retrait de la vie politique en prenant soin de faire en sorte que la guerre n’en soit pas la finalité.
Si le Président Houphouët-Boigny est parti se faire soigner et n’est pas revenu pour remettre de l’ordre dans l’appareil qu’il a laissé avant de rejoindre le Père Céleste, Ouattara a ici une occasion pour mettre les choses en ordre. Dans cette perspective, nos propositions sont les suivantes.
En effet, depuis la mise en place du Cadre Permanent de Dialogue, c’est la tactique du temps que le gouvernement joue avec l’opposition. Sur les grands dossiers de la république, aucune avancée notable n’a été constatée. Il y a en a au moins sept : le recensement général de la population, la liste électorale, la CEI, la sécurisation des prochains scrutins, le statut des partis de l’opposition et leur financement sur fonds de l’Etat, l’accès de tous aux médias d’Etat et enfin, la reforme de la constitution.
Si le recensement de la population doit nous dire exactement qui habite où et combien sommes-nous dans ce pays, il est aussi et surtout un instrument de planification stratégique du développement ou d’identification géographique des populations. Cet outil de travail, dans tous les pays modernes, permet aux opérateurs économiques et aux autorités étatiques de pouvoir dessiner des perspectives sur des bases objectives.
Justement, c’est de cette opération que nous saurons exactement combien de personnes devrait-on avoir sur la liste électorale qui doit pouvoir identifier les personnes à partir de leur lieu de résidence. Depuis le dernier enrôlement controversé de Sagem, sept années se seront écoulées, soit sept vagues de nouveaux majeurs.
Si nous nous en tenons aux données de 1998, la liste électorale concerne la population née avant 1998, soit à partir de 1997. L’hypothèse de près de 5 millions de personnes n’est pas irréaliste, soit presque le nombre total de la dernière liste électorale de 2010. Ce chiffre devrait être vérifié par le recensement et l’enrôlement.
Si la liste est faite, la CEI devrait aussi nous aider à avancer vers un scrutin légitime. Cette CEI de Pretoria est plus qu’illégale puisque sa mission est terminée avec les élections générales de 2012. Elle est même illégitime puisque les démembrements de l’ex-rébellion ont disparu.
Alors pourquoi tant de bavardage autour d’une chose qui est normale, celle de la dissoudre et de la remplacer en tenant compte des limites de la CEI politique qui a été une des causes majeures des trois élections ensanglantées que nous avons eu. Il est de notre avis que son bilan atteste clairement qu’il importe de faire une autre mouture qui pourrait intégrer un mélange de personnalités neutres ainsi que d’experts de la société civile, professionnelles de l’administration et de l’organisation des élections, avec une représentation des partis.
En tout état de cause, la CEI ne peut plus être dirigée par une personnalité, responsable d’un parti politique. Cela est malsain et inapproprié. Dans tous les cas de figure, il importe que nous discutions, arguments contre arguments, pour avoir une issue et permettre à notre nation de se doter d’une institution crédible et légitime, capable de nous organiser un scrutin, à tout moment et en toute circonstance.
Les circonstances et le contexte sont aussi des éléments à prendre en compte. Dans un contexte où ma déclaration de candidature fut censurée par les médias d’Etat, comment faire confiance à un tel personnel stalinien, pour permettre une proclamation des résultats qui ne seraient pas favorable au régime actuel ?
Comment même prétendre débattre à arme égale devant les Ivoiriens quand 90% des reportages politiques sont uniquement consacrés à un seul camp, sinon à un seul parti et ses militants ? D’ailleurs, les dérives des forces paramilitaires accroissent la tension et surtout, inquiètent largement les populations qui ne sont pas réputées favorables au régime. Comment alors parler d’une élection dans ces conditions ?
On comprend que les caciques du régime entendent faire main basse sur le pouvoir d’Etat. Cependant, l’expérience de ces vingt et une dernières années, nous a prouvé qu’aucune personne ne peut maîtriser l’histoire de ce pays ou l’interpréter en sa faveur. La main invisible de Dieu intervient toujours à des moments pour rappeler à chacun que nous sommes avant tout des humains et personne ne détient le souffle de sa vie, encore moins celui d’un autre.
C’est pour cela que les modifications intéressées de la constitution pour la vice-présidence ne passeront pas comme nous le faisions remarquer plus haut. Ce qui importe de faire, c’est justement, dans le Cadre permanent de Dialogue élargi aux trois plateformes, que nous mettions à l’ordre du jour les questions en suspens, y compris, celle de la vacance du pouvoir dans le cas où les institutions de la république ne pourraient pas être capable d’organiser une élection dans les 45 ou 90 jours.
Voilà en notre sens, ce qui serait de la responsabilité politique, de la vision d’homme d’Etat. Toute autre option, pour ma part, est simplement de l’aventurisme. Et cela, la Côte d’Ivoire et le peuple Ivoirien n’en ont surtout pas besoin. Reste à savoir si les gens ont des yeux pour voir, ou alors des oreilles pour entendre ?

Pour 5minutesinfos.net
Dr Martial Joseph AHIPEAUD, Président de l’UDL,
Candidat déclaré à la Présidentielle de 2015
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ