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Politique Publié le mercredi 5 mars 2014 | Nord-Sud

Après le retour de Ouattara au pays : Les larmes des charognards

© Nord-Sud Par DR
Arrivée du Chef de l`Etat, Alassane Ouattara à Abidjan
Dimanche 02 mars 2014. Abidjan. Après un séjour médical d `un mois en France, le Chef de l`Etat, Alassane Ouattara est de retour à Abidjan
L’arrivée du chef de l’Etat en « pleine forme » à Abidjan, dimanche dernier, a brisé le rêve de tous ceux qui priaient pour sa mort.


Le deuil a changé de camp. Depuis dimanche, c’est la joie chez les Ivoiriens qui souhaitaient un bon retour du président de la République. Il ne peut en être de même pour ceux qui ont rêvé de voir Alassane Ouattara regagner la Côte d’Ivoire sur un brancard, ou dans un cercueil. Ils avaient vu dans l’hospitalisation du chef de l’Etat la réalisation des nombreuses prophéties qui annoncent la catastrophe pour le fils de Nabintou Cissé. Durant ces trois semaines d’absence du numéro Un ivoirien, les réseaux d’informations pro-Gbagbo ont constamment annoncé des jours sombres pour le patron de la nation. Des songes ont même été attribués à des personnes âgées qui auraient vu la fin de la vie de l’ancien Dga du Fmi. Ces rêves auraient montré Alassane Ouattara dans des habits tachés de sang, portant un bébé en pleurs dont il ne savait comment se débarrasser. L’image du nourrisson ramenait à une Côte d’Ivoire sainte tombée dans la malédiction depuis la chute de Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011. La maladie de son tombeur était donc, selon les auteurs des fameuses prophéties, le début du malheur qui doit décimer les nouveaux dirigeants. D’après les mêmes prédictions, le couronnement de ce processus devait être la libération de l’ex-Président incarcéré à La Haye, et son retour triomphal au pays. Au plan clinique, le tableau présenté n’était pas plus reluisant. Les thèses les plus optimistes relayées par la presse proche de l’opposition juraient d’une paralysie du président de la République. Les plus cruels n’admettaient même pas la thèse de la sciatique révélée le 9 février par un communiqué de la présidence de la République. Selon ces derniers, l’ancien Premier ministre souffrait d’un cancer assez avancé. Son pronostic vital était donc engagé. De là à ouvrir le débat de sa succession, il ne restait plus qu’un petit pas que les vautours vont vite franchir. Le scénariste en chef a été le président de Liberté et démocratie pour la République (Lider), qui a publié le 16 février une fiction juridico-politique sur le sujet. Dans ce texte teinté d’ironie, Koulibaly Mamadou a imaginé une série d’hypothèses dignes d’une vraie vacance du pouvoir en Côte d’Ivoire. L’incident qui va se produire le lendemain à l’ouverture de la présente session extraordinaire du Parlement va conforter les ‘’tueurs’’ de Ouattara dans leur fantasme. Ce lundi 17 février, visiblement sans aucune arrière-pensée, des députés ont relevé l’absence de la signature du chef de l’Etat au bas de certains projets de loi soumis à leur examen. Les croque-morts vont en déduire que le pouvoir législatif exige la délégation des prérogatives présidentielles au Premier ministre. Les officiels ont multiplié les déclarations rassurantes sur l’état de santé du chef de l’Etat, mais en l’absence d’une apparition physique du malade, les supputations funèbres ont continué. Jusqu’à ce que le jeudi 27 février, à la surprise générale, Alassane Ouattara se présente tout rayonnant à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Paris pour confirmer son retour à Abidjan, le dimanche 2 mars. Ses ennemis n’avaient plus que leurs yeux pour pleurer.


Cissé Sindou
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