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Société Publié le jeudi 27 mars 2014 | Nord-Sud

Mort du mannequin Awa Fadiga: Le Chu de Cocody s’explique

© Nord-Sud Par DR
Le manequin Awa Fadiga
L’histoire a suscité l’émoi sur les réseaux sociaux hier. Une jeune dame serait morte des suites de blessures liées à une agression, par manque de soins au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Cocody. L’hôpital donne sa version.


Le service des urgences du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Cocody est sérieusement ébranlé par cette affaire. Des agents interrogés sur place, hier, aux environs de 16 heures, parlent même de « mauvaise foi » de la part des auteurs de la divulgation de l’information sur Facebook. En effet, toute la journée d’hier, les réseaux sociaux ont été envahis par cette information qui n’a laissé personne indifférent. « C’est peut-être un fait divers, mais un danger, une menace pour nous tous. Il faut le dénoncer. Je vous explique : la jeune fille emprunte un taxi dans la nuit de dimanche, le chauffeur de taxi tente d’agresser la cliente. Elle résiste et le malfrat de chauffeur la projette du véhicule. Transportée aux urgences du Chu de Cocody, aux alentours de 22 heures, elle restera sans soins jusque dans l’après-midi de lundi où elle tombe dans un coma. C’est en ce moment que nos médecins «consciencieux» tentent une réanimation. Awa Fadiga est décédée le mardi 25 mars au petit matin. Elle sera enterrée jeudi après-midi au cimetière de Williamsville. Repose en paix Awa Fadiga», dit le post qui a été partagé par des dizaines de centaines d’internautes.
Cette version est vivement rejetée par le personnel de santé qui dit ne pas être responsable de la mort du jeune mannequin de 25 ans. « La jeune dame est arrivée ici dans un état pitoyable. Les habits en lambeaux et trempés de sang. Les infirmières qui l’ont lavée et lui ont donné de nouveaux vêtements sont encore là. Tout le service s’est mobilisé pour elle. Même celui qui s’est présenté comme son proche ne cessait de nous dire merci », confie une infirmière, sous couvert de l’anonymat. Un autre agent rapporte qu’Awa a été retrouvée par les gendarmes du camp d’Agban, sous un pont. Ceux-ci ont alerté les sapeurs-pompiers qui ont transporté la victime au Chu. Nos services se sont mobilisés, affirme-t-il, parce que la patiente n’était pas accompagnée de parents. Le scanner de l’hôpital étant en panne depuis un mois, elle a dû être conduite dans une clinique, à quelques encablures, pour faire l’examen. « Selon ce que je sais, elle a eu une double fracture crânienne. Elle ne pouvait pas vivre plus deux heures de plus, dans la mesure où son état évoluait négativement. Elle a succombé à ses blessures parce qu’elle avait été projetée violemment du véhicule, si on s’en tient aux résultats du scanner », explique notre interlocuteur. La défunte a rendu l’âme mardi matin en salle de réanimation. « Même ses proches qui l’ont retrouvée ici nous ont remercié d’avoir pris soin d’elle », conclut-il. Les premiers soins ont été administrés par le chef de service des urgences, Pr Tétchi Yavo. Celui-ci a adressé un rapport à l’administration du Chu. Dans le bureau du directeur du centre hospitalier, le Pr Jean Claude Kouassi, c’était l’état d’alerte à notre arrivée. La responsable du service social, le chef du service des urgences, le service de communication s’activaient pour produire un rapport complet sur injonction de Raymonde Goudou Coffie, la ministre de la Santé et de la lutte contre le Sida. La question a été même évoquée en Conseil des ministres, selon des sources dignes de foi. « Nous ne pouvons pas quitter nos maisons pour venir tuer des gens ici. Nous faisons chaque jour l’impossible pour sauver des vies », déclare totalement désolé, le directeur du Chu, en nous tendant le reçu des médicaments administrés à Awa Fadiga aux urgences.


Danielle Tagro
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