La question de l’insécurité dans la ville d’Abidjan est toujours préoccupante. Surtout avec l’avènement, depuis un certain temps, du gang appelé ’’les microbes’’. Ce phénomène a commencé à Abobo, commune qui a vécu des moments de violence inouïe pendant la crise post-électorale. Elle est aujourd’hui le berceau de ce gang violent qui se fait appeler ’’les microbes’’, sous l’œil coupable des autorités sécuritaires. Le phénomène des microbes prend de l’ampleur et atteint aujourd’hui presque toutes les communes de la capitale économique ivoirienne. Désormais, les communes de Yopougon et d’Adjamé sont infestées de ces bandits qui n’hésitent pas à blesser et à tuer de pauvres innocents simplement pour un téléphone portable, pour de l’argent ou bien même pour le plaisir. Qui sait ? Le week-end dernier, c’est le quartier de Sagbé, appelé aussi ’’derrière rail’’, dans la commune d’Abobo, qui a subi une descente musclée de ces microbes, dont l’âge varie entre 8 et 16 ans. Plusieurs blessés ont été enregistrés. Le drame dans cette situation, c’est que les forces de l’ordre, dont le Centre de commandement des décisions opérationnelles (Ccdo), unité spéciale lutte contre le grand banditisme, n’interviennent toujours qu’après la survenue du désastre. Comme un médecin qui arrive après la mort d’un malade. Or, les grands discours sur la sécurité et la défense fusent de partout pour tenter de rassurer les Ivoiriens. Le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, et le ministre chargé de la Défense, Paul Koffi Koffi, devraient se pencher sérieusement sur le phénomène des ’’microbes’’. Parce qu’à la vérité, ’’les microbes’’ sont de grands bandits qui ôtent la vie aux citoyens ivoiriens et autres habitants d’Abidjan. Leur âge ne saurait être une excuse pour qu’ils ne soient inquiétés par les forces de l’ordre. Des actions d’envergure sont attendues pour mettre fin aux activités ’’morbides’’ de ces enfants d’une autre dimension, parce que justement le phénomène gagne du terrain. Après les ’’microbes’’, quelles autres appellations pourraient-ils se donner pour ouvrir des succursales dans les autres communes d’Abidjan et de l’intérieur du pays ? Il faut éviter que l’impuissance des pouvoirs publics pousse le peuple à se défendre lui-même dans les différents quartiers. Comme ce fut le cas à Attécoubé, récemment, où un chef de gang a été décapité par les habitants qui exprimaient ainsi leur ras-le-bol face aux agissements des ’’’’ et autres gangs à la machette.
Hervé KPODION
Hervé KPODION