L’organisation de la 21e Conférence des Gouverneurs des Banques Centrales des pays francophones (ndr: qui se déroulera les14, 15 et 16 mai) s’articulera autour de trois sessions au cours desquelles les thèmes ci-après seront abordés :
− Stabilité du marché de la dette souveraine et sortie des politiques non conventionnelles après la crise : actions des banques centrales ;
− Leçons à tirer des politiques monétaires non conventionnelles et nouveaux mécanismes de financement du développement : quels stratégies et instruments pour les Banques Centrales ? ;
− Promotion de l’inclusion financière : rôle des Banques Centrales.
La première session permettra de débattre des stratégies envisageables par les Banques Centrales pour mettre fin aux mesures dites « non-conventionnelles ». Ces mesures avaient été mises en œuvre pour faire face à la crise financière internationale. Elles consistent notamment à augmenter massivement la quantité de monnaie en circulation, à assouplir significativement les conditions de crédit aux guichets des Banques Centrales et à prendre des engagements explicites de maintien des taux d’intérêt des Banques Centrales à des niveaux très bas, voire nuls.
Ces mesures n’ont pas vocation à être pérennisées, au risque de créer des perturbations sur les marchés financiers ou de contribuer à accentuer les déficits publics. Toutefois, leur abandon précipité pourrait se traduire par des conséquences négatives sur les économies, à même de faire perdre les acquis en matière de stabilisation des marchés financiers et de réduction des risques de baisse prolongée des prix. Il convient de noter à cet égard qu’un repli relativement long des prix peut, entre autres, décourager l’investissement et impacter négativement la production.
Les échanges entre les Gouverneurs viseront donc à dégager les meilleures approches pour assurer une bonne sortie de ces mesures « non-conventionnelles », sans préjudice de la stabilité financière en général et celle du marché de la dette publique en particulier. Pour les économies de l’UEMOA qui ont été essentiellement affectées par les effets indirects de la crise financière internationale, à travers principalement le repli des cours des produits exportés, la contraction des transferts des migrants et la réduction des flux financiers en direction de l’Union, cette session devrait constituer une source d’enseignements en matière de prévention des risques macro-financiers et de conduite de la politique monétaire.
La seconde session sera l’occasion de débattre de l’opportunité pour les Banques Centrales de revisiter les outils dits « non-conventionnels » qu’elles ont utilisé pendant la crise financière internationale et au-delà, afin d’explorer les possibilités d’en faire des instruments courants, capables de favoriser le financement des économies. Ces outils consistent notamment en l’achat de titres publics ou privés. Ils prennent également la forme d’annonces par les Autorités monétaires de leurs actions à venir, en vue d’influencer les anticipations des marchés.
Les mesures « non-conventionnelles » prises par les Banques Centrales des pays industrialisés ont, dans une certaine mesure, montré leur efficacité dans la reconstitution de la liquidité des marchés et la relance de l’activité économique. Sur cette base, les échanges entre les Gouverneurs devraient porter sur les expériences menées par les Banques Centrales des pays industrialisés après la crise dite des "subprimes", qui a éclaté aux États-Unis en 2007, et les implications de leurs actions.
Pour les pays de l’UEMOA, tout en veillant à préserver la stabilité des prix, les réflexions menées devraient permettre d’examiner dans quelle mesure la politique monétaire pourrait accompagner les efforts déployés par les États membres en vue d’assurer une croissance économique plus forte, notamment en prenant appui sur l’édification d’infrastructures régionales structurantes.
La troisième session constituera une opportunité de partage d’expériences sur les actions que pourraient conduire les Banques Centrales vers un développement sain de l’inclusion financière, qui vise à offrir un accès aux services financiers à une frange importante de la population . Les échanges devraient s’articuler autour des moyens développés dans les juridictions concernées pour promouvoir aussi l’accès aux services bancaires, assurer la protection des consommateurs, renforcer l’éducation financière et développer les paiements électroniques, singulièrement par la téléphonie mobile. Pour l’UEMOA, ces discussions devraient être utiles pour l’élaboration de la stratégie régionale d’inclusion financière, en synergie avec les stratégies nationales en cours de mise en œuvre au sein des États membres de l’Union.
Il convient de rappeler que le taux de bancarisation dans l’UEMOA demeure faible. Selon les statistiques disponibles, au sens strict (en ne prenant en compte que les banques), il s’établit, pour les populations âgées de plus de 15 ans, à 10,9% à fin décembre 2012. Élargi aux autres acteurs financiers (Institutions de microfinance, Postes, Trésor, Caisses d’Épargne...), ce taux ressortirait à 29%. Le taux d’accès aux services financiers se situerait à 39,9% en y intégrant les établissements émettant de la monnaie électronique.
Au total, à l’instar des réunions précédentes des Gouverneurs des Banques Centrales des pays francophones, cette 21e édition qui se tient à Dakar sera l’occasion d’examiner des questions d’actualité et d’intérêt commun pour les institutions monétaires de la famille francophone.
HISTORIQUE DE LA CONFERENCE DES GOUVERNEURS DES BANQUES CENTRALES DES PAYS FRANCOPHONES
La Conférence des Gouverneurs des Banques Centrales des pays francophones est une initiative de la Banque de France, à l’époque où M Jean Claude Trichet en était le Gouverneur. La première rencontre a eu lieu les 4 et 5 novembre 1994 à Paris en France et depuis, un membre de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) en est chaque année le pays hôte. Les trois dernières conférences se sont tenues respectivement à Siem Reap (Cambodge, 2011), à Port-Louis (Île Maurice, 2012) et à Versailles (France, 2013).
La Conférence regroupe 39 Banques Centrales représentant 54 pays souverains, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest et la Banque des Etats de l’Afrique Centrale étant des institutions monétaires communes à 14 pays d’Afrique subsaharienne.
La Conférence des Gouverneurs des Banques Centrales des pays francophones est une plate-forme où sont examinées les questions d’intérêt commun qui se posent aux institutions concernées. Elle permet des échanges de vues entre les Gouverneurs sur lesdites questions et met en relation leurs fonds documentaires. Une coopération particulière dans le domaine du contrôle des banques, avec la constitution d’un groupe «régional» spécifique du Comité de Bâle et sur les questions d’audit interne a également été développée.
Des thèmes comme la revue des missions des Banques Centrales dans un monde en pleine mutation, la gestion des effets de la crise financière internationale et le rôle des Banques Centrales en tant que prêteur en dernier ressort du système financier ont été abordés au cours des rencontres des dernières années. Pour la 21e Conférence, prévue à Dakar du 14 au 16 mai 2014, les Gouverneurs échangeront sur le thème « Stabilité du marché de la dette souveraine, financement des économies et inclusion financière ».
− Stabilité du marché de la dette souveraine et sortie des politiques non conventionnelles après la crise : actions des banques centrales ;
− Leçons à tirer des politiques monétaires non conventionnelles et nouveaux mécanismes de financement du développement : quels stratégies et instruments pour les Banques Centrales ? ;
− Promotion de l’inclusion financière : rôle des Banques Centrales.
La première session permettra de débattre des stratégies envisageables par les Banques Centrales pour mettre fin aux mesures dites « non-conventionnelles ». Ces mesures avaient été mises en œuvre pour faire face à la crise financière internationale. Elles consistent notamment à augmenter massivement la quantité de monnaie en circulation, à assouplir significativement les conditions de crédit aux guichets des Banques Centrales et à prendre des engagements explicites de maintien des taux d’intérêt des Banques Centrales à des niveaux très bas, voire nuls.
Ces mesures n’ont pas vocation à être pérennisées, au risque de créer des perturbations sur les marchés financiers ou de contribuer à accentuer les déficits publics. Toutefois, leur abandon précipité pourrait se traduire par des conséquences négatives sur les économies, à même de faire perdre les acquis en matière de stabilisation des marchés financiers et de réduction des risques de baisse prolongée des prix. Il convient de noter à cet égard qu’un repli relativement long des prix peut, entre autres, décourager l’investissement et impacter négativement la production.
Les échanges entre les Gouverneurs viseront donc à dégager les meilleures approches pour assurer une bonne sortie de ces mesures « non-conventionnelles », sans préjudice de la stabilité financière en général et celle du marché de la dette publique en particulier. Pour les économies de l’UEMOA qui ont été essentiellement affectées par les effets indirects de la crise financière internationale, à travers principalement le repli des cours des produits exportés, la contraction des transferts des migrants et la réduction des flux financiers en direction de l’Union, cette session devrait constituer une source d’enseignements en matière de prévention des risques macro-financiers et de conduite de la politique monétaire.
La seconde session sera l’occasion de débattre de l’opportunité pour les Banques Centrales de revisiter les outils dits « non-conventionnels » qu’elles ont utilisé pendant la crise financière internationale et au-delà, afin d’explorer les possibilités d’en faire des instruments courants, capables de favoriser le financement des économies. Ces outils consistent notamment en l’achat de titres publics ou privés. Ils prennent également la forme d’annonces par les Autorités monétaires de leurs actions à venir, en vue d’influencer les anticipations des marchés.
Les mesures « non-conventionnelles » prises par les Banques Centrales des pays industrialisés ont, dans une certaine mesure, montré leur efficacité dans la reconstitution de la liquidité des marchés et la relance de l’activité économique. Sur cette base, les échanges entre les Gouverneurs devraient porter sur les expériences menées par les Banques Centrales des pays industrialisés après la crise dite des "subprimes", qui a éclaté aux États-Unis en 2007, et les implications de leurs actions.
Pour les pays de l’UEMOA, tout en veillant à préserver la stabilité des prix, les réflexions menées devraient permettre d’examiner dans quelle mesure la politique monétaire pourrait accompagner les efforts déployés par les États membres en vue d’assurer une croissance économique plus forte, notamment en prenant appui sur l’édification d’infrastructures régionales structurantes.
La troisième session constituera une opportunité de partage d’expériences sur les actions que pourraient conduire les Banques Centrales vers un développement sain de l’inclusion financière, qui vise à offrir un accès aux services financiers à une frange importante de la population . Les échanges devraient s’articuler autour des moyens développés dans les juridictions concernées pour promouvoir aussi l’accès aux services bancaires, assurer la protection des consommateurs, renforcer l’éducation financière et développer les paiements électroniques, singulièrement par la téléphonie mobile. Pour l’UEMOA, ces discussions devraient être utiles pour l’élaboration de la stratégie régionale d’inclusion financière, en synergie avec les stratégies nationales en cours de mise en œuvre au sein des États membres de l’Union.
Il convient de rappeler que le taux de bancarisation dans l’UEMOA demeure faible. Selon les statistiques disponibles, au sens strict (en ne prenant en compte que les banques), il s’établit, pour les populations âgées de plus de 15 ans, à 10,9% à fin décembre 2012. Élargi aux autres acteurs financiers (Institutions de microfinance, Postes, Trésor, Caisses d’Épargne...), ce taux ressortirait à 29%. Le taux d’accès aux services financiers se situerait à 39,9% en y intégrant les établissements émettant de la monnaie électronique.
Au total, à l’instar des réunions précédentes des Gouverneurs des Banques Centrales des pays francophones, cette 21e édition qui se tient à Dakar sera l’occasion d’examiner des questions d’actualité et d’intérêt commun pour les institutions monétaires de la famille francophone.
HISTORIQUE DE LA CONFERENCE DES GOUVERNEURS DES BANQUES CENTRALES DES PAYS FRANCOPHONES
La Conférence des Gouverneurs des Banques Centrales des pays francophones est une initiative de la Banque de France, à l’époque où M Jean Claude Trichet en était le Gouverneur. La première rencontre a eu lieu les 4 et 5 novembre 1994 à Paris en France et depuis, un membre de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) en est chaque année le pays hôte. Les trois dernières conférences se sont tenues respectivement à Siem Reap (Cambodge, 2011), à Port-Louis (Île Maurice, 2012) et à Versailles (France, 2013).
La Conférence regroupe 39 Banques Centrales représentant 54 pays souverains, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest et la Banque des Etats de l’Afrique Centrale étant des institutions monétaires communes à 14 pays d’Afrique subsaharienne.
La Conférence des Gouverneurs des Banques Centrales des pays francophones est une plate-forme où sont examinées les questions d’intérêt commun qui se posent aux institutions concernées. Elle permet des échanges de vues entre les Gouverneurs sur lesdites questions et met en relation leurs fonds documentaires. Une coopération particulière dans le domaine du contrôle des banques, avec la constitution d’un groupe «régional» spécifique du Comité de Bâle et sur les questions d’audit interne a également été développée.
Des thèmes comme la revue des missions des Banques Centrales dans un monde en pleine mutation, la gestion des effets de la crise financière internationale et le rôle des Banques Centrales en tant que prêteur en dernier ressort du système financier ont été abordés au cours des rencontres des dernières années. Pour la 21e Conférence, prévue à Dakar du 14 au 16 mai 2014, les Gouverneurs échangeront sur le thème « Stabilité du marché de la dette souveraine, financement des économies et inclusion financière ».