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Société Publié le jeudi 10 juillet 2014 | AIP

Sahel : Un programme d’autonomisation des femmes en gestation

Des experts et responsables d’organismes et d’institutions se sont penchés, mercredi à Dakar, sur la formulation d’un projet d’autonomisation des femmes du Sahel et de démographie, qui va être financé par la Banque mondiale, pour un montant de près de 100 milliards de francs CFA.

L’objectif vise à ‘’contribuer à la réduction de la vulnérabilité, à l’amélioration des possibilités économiques et à la réduction de la fécondité dans six pays’’.

‘’Ce n’est pas n’importe quelle réunion, ce n’est pas non plus un atelier de formation mais une rencontre de formulation d’un projet sur quatre ans, qui va avoir un volume d’investissements de 200 millions de dollars pour 6 pays de l’Afrique de l’Ouest et du centre’’, a expliqué le directeur régional Afrique de l’Ouest et du Centre de l’UNFPA, Benoît Kalasa.

Cette rencontre à laquelle il fait allusion est la Conférence régionale sur le dividende démographique et l'autonomisation des femmes dans le Sahel, qui s’est ouverte mercredi à Dakar.

Il a expliqué l’option de la formulation de ce programme qui va démarrer en janvier 2015, par le fait que le Sahel est caractérisé par l'extrême pauvreté, l'insécurité alimentaire et une vulnérabilité interne due notamment aux conflits, aux sécheresses et aux inondations. Les bénéficiaires sont principalement les adolescentes et les femmes en âge de procréer.

Le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) et la Banque mondiale vont ensemble appuyer les gouvernements à créer la fenêtre d’opportunité et tirer profit du dividende démographique, selon Benoît Kalasa.

Le dividende démographique, a-t-il expliqué, est la croissance économique accélérée qui peut être générée par une baisse des taux de mortalité et de fécondité d'un pays, suivie d’une modification progressive de la structure par âge de la population. Alors, ‘’la population jeune dépendante devient de plus en plus petite par rapport à la population en âge de travailler’’.

En novembre 2013, a-t-il rappelé, le président de la Banque mondiale et le secrétaire général des Nations unies avaient effectué une visite conjointe dans les pays du Sahel. Selon lui, à l’étape Niamey, le chef de l’Etat du Niger avait évoqué les défis démographiques dans une région où la fécondité est très élevée.

‘’On se retrouve avec une population trop jeune sur laquelle il faut beaucoup investir en termes de santé, d’éducation, de nutrition, entre autres’’, a dit le directeur régional de l’UNFPA.

C’est pourquoi si on investit maintenant dans une baisse rapide de la fécondité dans le respect des normes des familles, des valeurs religieuses, on commencera à dégager des ressources qui seront davantage investies dans la santé, et la survie de l’enfant et de la mère.

‘’Près d’un habitant sur deux vit avec moins de 1,25 dollar par jour; plus de 11 millions de personnes sont sous la menace de la faim et 5 millions d'enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë’’, a-t-il relevé.

Pour le directeur régional de l’UNFPA, ‘’la croissance économique a généralement été bonne, mais le PIB par habitant est reste bas, et les inégalités se sont accrues en partie, à cause du profil démographique des pays’’.

Toutefois, a souligné Benoît Kalasa, ‘’le Sahel pourrait capitaliser sur sa démographie et récolter les avantages du dividende démographique’’.
‘’Avec moins de personnes dépendantes à soutenir, un pays a une fenêtre d'opportunité pour une croissance économique rapide, si elle est accompagnée par des politiques appropriées pour promouvoir le capital humain, l'emploi et les investissements en matière de santé, d’éducation et de gouvernance’’, a souligné Trina Haque, gestionnaire Afrique de l’Ouest et du Centre de la Banque mondiale.

Elle a précisé que l’objectif est d’agir sur la transition démographique, en investissant dans la santé, dans l’éducation, mais plus particulièrement dans l’autonomisation des jeunes filles et des femmes.

La réunion de haut niveau de ministres des pays concernés, de représentants de l’UNFPA, de la Banque mondiale et de parties prenantes clés internationales et régionales vise à créer une mobilisation pour la mise en œuvre rapide du projet.

(APS/AIP)
cmas
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