ZEBRO DOROTHEE LYDIE AUBIERGE RAIMONDE est ivoirienne et vit régulièrement en France. Elle a entamé une carrière musicale 1984. Et pour les besoins artistiques, elle a choisi comme nom d’artiste Dothy Z. elle a à son actif 5 albums qui illuminent son tableau discographique. Un accident dont elle a été victime l’a rendue sensible aux cas sociaux, et elle a fini par créer une ONG dénommée Âme de Cœur. Dans cet entretien, elle nous dévoile quelque peu son univers.
Pourquoi le choix du nom artistique Dothy Z ?
C’est Paul Dokui qui m’a donnée le nom d’artiste Dothy Z en 1984. C’était au cours d’une interview avec lui qu’il m’a fait cette proposition.
Et quelle a été votre réaction ?
J’ai trouvé ce nom beau. D’ailleurs, ce nom me donne beaucoup de chance. Les gens sont toujours épatés lorsqu’ils sont en face de moi. Depuis 29 ans de carrière musicale, je me porte bien avec ce nom. Je suis tout doucement ma carrière.
La musique, juste un passe-temps ou un métier pour vous ?
Je suis rentrée dans la chanson par accident. L’émérite arrangeur Bamba Young a constaté que j’avais un splendide look. C’est lui qui a décidé de faire de moi une chanteuse. Je ne savais pas chanter au départ. Je riais quand Bamba me demandait si je savais chanter. J’étais encore étudiante à l’époque mais je savais danser. Je ne m’intéressais pas beaucoup à la musique. La rythmique et les morceaux de mon premier album m’avaient été concoctés par cet arrangeur. Je l’ai connu grâce à la chanteuse Rose bah. J’ai mis un jour pour sortir mon premier morceau. J’ai sorti mon disque 33 tours grâce à Bamba. C’est un album qui s’est très bien vendu. Il faut dire que mon look attirait beaucoup de personnes. Pour mieux chanter, j’ai suivi des cours de piano et de chants.
De quoi parlez-vous dans vos chansons ?
Je parle des tares de la société. Je parle des hommes et des relations charnelles. Je m’en sortais bien jusqu’à mon accident en 1990 qui m’a mis en quarantaine. En fait, j’ai eu un grave accident qui m’a fait perdre mes jambes.
Encore des souvenirs sur cet accident ?
C’était un accident conjugal (rire). Cette difficile période m’a permis de changer le coup de ma vie. 14 ans après cet accident, grâce aux consignes des professionnels, je suis revenue sur la scène avec coup sur coup cinq albums. Notamment « Oxygène ». C’est un album qui m’a fait renaître dans le cœur des Ivoiriens. C’est un album panafricain qui m’a remise en confiance. J’ai sorti après Carbonne 10, SMS, H2O, Chromosome. Chromosome m’a ouverte toutes les portes. Il est sorti en 2000. C’est devenu un titre éponyme qui me colle bien.
Vous mentionnez dans l’un de vos albums que vous êtes en réunion. De quelle réunion parlez-vous ?
Ce n’est pas moi qui suis en réunion. Dans mon album SMS, je parlais du mauvais usage des messages envoyés par les utilisateurs de téléphone portable. C’est un outil positif, mais malheureusement mal utilisé par les usagers. Surtout au niveau des relations charnelles. Admettez-vous que vous tombez amoureux d’une femme qui n’a pas d’époux. Et vous lui envoyez des SMS tous les jours. Vous finirez par la draguer assidument. Elle peut tomber follement amoureuse de vous. Je donne des conseils aux mélomanes. Surtout aux hommes qui courent beaucoup après les femmes, et une fois le fruit défendu obtenu, ils disparaissent.
Très souvent habillée dans tes tenues noires, d’où vient ce choix ?
Je suis une femme triste. J’ai vécu beaucoup de calvaires.
On vous trouve aussi très sexy …
Le sexy est ma seconde nature. On me reproche cela souvent. J’ai 55 ans bien comptés. Et je n’ai pas honte de le dire. Il faut mener sa vie jusqu’au bout. Je suis sexy et je me sens bien comme cela.
Vos jambes sont souvent en exergue dans plusieurs de vos séances photos, un autre atout ?
Mes belles jambes sont un atout important pour moi. Les gens aiment bien mes jambes. Et ce sont des hommes qui me le font remarquer. Je mets donc mes jambes en valeur. Alors que j’étais aux Etats-Unis dans un centre commercial, un homme m’approche. En me disant que j’ai de belles jambes. Il m’a demandée ensuite si je suis artiste tout en me faisant savoir que je suis « empoisonnante ». Cet homme m’a fait la proposition de mettre mes jambes en exergue, si je suis artiste. Cela m’a donnée une idée. J’ai sorti Chromosome par la suite.
Comptez-vous revenir au sein du Burida ?
J’ai démissionné du Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida) en 2013. Je suis l’une des artistes qui, depuis deux ou trois années, travaille sérieusement. Malheureusement, je n’ai pas le droit d’auteur que je mérite. Beaucoup de personnes ne savent pas qu’on peut se nourrir de la musique. Je commence à voir que les anciennes gloires artistiques sont rémunérées en Côte d’Ivoire.
Depuis lors, vous ne vivez plus de vos droits d’auteur ?
Je ne suis plus membre du Burida. Mais, je perçois mes droits à travers d’autres maisons de droit d’auteur en Europe. Sinon Mme Irène Vieira, DG du Burida, est une amie de longue date. Nous avons fait le lycée ensemble. Je lui ai fait part de ma démission. Nous avions échangé et je lui ai dit que je vais réfléchir. Pour moi, un artiste doit vivre avec un minimum de droit d’auteur. Tous les 6.000 sociétaires du Burida doivent avoir un minimum de droit à la fin du mois. C’est ce manque à gagner qui emmène les artistes à mendier. Les membres du Conseil d’administration du Burida devraient plancher sur ce cas là. Pour le bien-être des artistes, le Conseil d’administration doit faire profiter des artistes de leurs gains.
Âme de Cœur, à quoi répond la création de cette ONG ?
Je suis restée dans le noir pendant environ 5 ans. Je ne pouvais pas marcher. C’est un artiste français qui m’a conduit dans un centre social de son pays alors que j’étais en difficulté physique. Je n’avais personne pour m’aider. J’étais dans une chaise roulante quand je fréquentais le centre. J’ai vu des personnes bénévoles qui étaient à mes petits soins. Tout le monde m’approchait. Cela m’a aussi donnée une idée. Ici en Côte d’Ivoire, il y a certains endroits où quand j’arrive, les enfants m’appellent Maman Côte d’Ivoire. C’est comme cela qu’est venue l’idée de créer mon ONG pour nourrir les enfants démunis et déscolarisés. J’ai sollicité aussi le partenariat avec les mairies. Celles qui acceptent mon projet me reçoivent et me proposent un lieu où nous organisons un repas de cœur pour 500 enfants qu’elles choisissent dans leur commune respective. Je permets aux bénéficiaires de passer un agréable après-midi. Ce jour-là, les enfants mangent des plats qu’ils n’ont pas l’habitude de consommer. J’invite aussi des artistes pour les égayer. Je fais le show avec eux.
D’où proviennent les fonds pour cette action caritative ?
C’est moi qui finance le projet à 70 % et les autres 30% viennent des mécènes et des partenaires. Je peux citer Salamé Mohamed qui est le président d’honneur. Je remercie infiniment la Première Dame Dominique Ouattara que j’ai connue avant l’accession de son époux au pouvoir. Elle nous a vraiment aidés lors de l’une de nos éditions. Sans oublier Corine Hazoumé et sa structure Cer’Afrique qui nous offrent des « chouchous ». Pour nourrir les enfants, je dépense deux millions FCFA par commune. Cela me fait 24 millions pour les 12 communes du District d’Abidjan. Et retenez que je suis à ma 11è édition cette année.
En dehors de la musique, que faites-vous en Europe ?
Jusqu’à mon accident, j’ai fait un peu de tout en Europe. J’ai enseigné, j’ai été secrétaire administratif. Aujourd’hui j’ai ma propre entreprise en Europe. À coté de cela, je poursuis ma carrière artistique.
Réalisée par
Aimé Dinguy’s N
Pourquoi le choix du nom artistique Dothy Z ?
C’est Paul Dokui qui m’a donnée le nom d’artiste Dothy Z en 1984. C’était au cours d’une interview avec lui qu’il m’a fait cette proposition.
Et quelle a été votre réaction ?
J’ai trouvé ce nom beau. D’ailleurs, ce nom me donne beaucoup de chance. Les gens sont toujours épatés lorsqu’ils sont en face de moi. Depuis 29 ans de carrière musicale, je me porte bien avec ce nom. Je suis tout doucement ma carrière.
La musique, juste un passe-temps ou un métier pour vous ?
Je suis rentrée dans la chanson par accident. L’émérite arrangeur Bamba Young a constaté que j’avais un splendide look. C’est lui qui a décidé de faire de moi une chanteuse. Je ne savais pas chanter au départ. Je riais quand Bamba me demandait si je savais chanter. J’étais encore étudiante à l’époque mais je savais danser. Je ne m’intéressais pas beaucoup à la musique. La rythmique et les morceaux de mon premier album m’avaient été concoctés par cet arrangeur. Je l’ai connu grâce à la chanteuse Rose bah. J’ai mis un jour pour sortir mon premier morceau. J’ai sorti mon disque 33 tours grâce à Bamba. C’est un album qui s’est très bien vendu. Il faut dire que mon look attirait beaucoup de personnes. Pour mieux chanter, j’ai suivi des cours de piano et de chants.
De quoi parlez-vous dans vos chansons ?
Je parle des tares de la société. Je parle des hommes et des relations charnelles. Je m’en sortais bien jusqu’à mon accident en 1990 qui m’a mis en quarantaine. En fait, j’ai eu un grave accident qui m’a fait perdre mes jambes.
Encore des souvenirs sur cet accident ?
C’était un accident conjugal (rire). Cette difficile période m’a permis de changer le coup de ma vie. 14 ans après cet accident, grâce aux consignes des professionnels, je suis revenue sur la scène avec coup sur coup cinq albums. Notamment « Oxygène ». C’est un album qui m’a fait renaître dans le cœur des Ivoiriens. C’est un album panafricain qui m’a remise en confiance. J’ai sorti après Carbonne 10, SMS, H2O, Chromosome. Chromosome m’a ouverte toutes les portes. Il est sorti en 2000. C’est devenu un titre éponyme qui me colle bien.
Vous mentionnez dans l’un de vos albums que vous êtes en réunion. De quelle réunion parlez-vous ?
Ce n’est pas moi qui suis en réunion. Dans mon album SMS, je parlais du mauvais usage des messages envoyés par les utilisateurs de téléphone portable. C’est un outil positif, mais malheureusement mal utilisé par les usagers. Surtout au niveau des relations charnelles. Admettez-vous que vous tombez amoureux d’une femme qui n’a pas d’époux. Et vous lui envoyez des SMS tous les jours. Vous finirez par la draguer assidument. Elle peut tomber follement amoureuse de vous. Je donne des conseils aux mélomanes. Surtout aux hommes qui courent beaucoup après les femmes, et une fois le fruit défendu obtenu, ils disparaissent.
Très souvent habillée dans tes tenues noires, d’où vient ce choix ?
Je suis une femme triste. J’ai vécu beaucoup de calvaires.
On vous trouve aussi très sexy …
Le sexy est ma seconde nature. On me reproche cela souvent. J’ai 55 ans bien comptés. Et je n’ai pas honte de le dire. Il faut mener sa vie jusqu’au bout. Je suis sexy et je me sens bien comme cela.
Vos jambes sont souvent en exergue dans plusieurs de vos séances photos, un autre atout ?
Mes belles jambes sont un atout important pour moi. Les gens aiment bien mes jambes. Et ce sont des hommes qui me le font remarquer. Je mets donc mes jambes en valeur. Alors que j’étais aux Etats-Unis dans un centre commercial, un homme m’approche. En me disant que j’ai de belles jambes. Il m’a demandée ensuite si je suis artiste tout en me faisant savoir que je suis « empoisonnante ». Cet homme m’a fait la proposition de mettre mes jambes en exergue, si je suis artiste. Cela m’a donnée une idée. J’ai sorti Chromosome par la suite.
Comptez-vous revenir au sein du Burida ?
J’ai démissionné du Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida) en 2013. Je suis l’une des artistes qui, depuis deux ou trois années, travaille sérieusement. Malheureusement, je n’ai pas le droit d’auteur que je mérite. Beaucoup de personnes ne savent pas qu’on peut se nourrir de la musique. Je commence à voir que les anciennes gloires artistiques sont rémunérées en Côte d’Ivoire.
Depuis lors, vous ne vivez plus de vos droits d’auteur ?
Je ne suis plus membre du Burida. Mais, je perçois mes droits à travers d’autres maisons de droit d’auteur en Europe. Sinon Mme Irène Vieira, DG du Burida, est une amie de longue date. Nous avons fait le lycée ensemble. Je lui ai fait part de ma démission. Nous avions échangé et je lui ai dit que je vais réfléchir. Pour moi, un artiste doit vivre avec un minimum de droit d’auteur. Tous les 6.000 sociétaires du Burida doivent avoir un minimum de droit à la fin du mois. C’est ce manque à gagner qui emmène les artistes à mendier. Les membres du Conseil d’administration du Burida devraient plancher sur ce cas là. Pour le bien-être des artistes, le Conseil d’administration doit faire profiter des artistes de leurs gains.
Âme de Cœur, à quoi répond la création de cette ONG ?
Je suis restée dans le noir pendant environ 5 ans. Je ne pouvais pas marcher. C’est un artiste français qui m’a conduit dans un centre social de son pays alors que j’étais en difficulté physique. Je n’avais personne pour m’aider. J’étais dans une chaise roulante quand je fréquentais le centre. J’ai vu des personnes bénévoles qui étaient à mes petits soins. Tout le monde m’approchait. Cela m’a aussi donnée une idée. Ici en Côte d’Ivoire, il y a certains endroits où quand j’arrive, les enfants m’appellent Maman Côte d’Ivoire. C’est comme cela qu’est venue l’idée de créer mon ONG pour nourrir les enfants démunis et déscolarisés. J’ai sollicité aussi le partenariat avec les mairies. Celles qui acceptent mon projet me reçoivent et me proposent un lieu où nous organisons un repas de cœur pour 500 enfants qu’elles choisissent dans leur commune respective. Je permets aux bénéficiaires de passer un agréable après-midi. Ce jour-là, les enfants mangent des plats qu’ils n’ont pas l’habitude de consommer. J’invite aussi des artistes pour les égayer. Je fais le show avec eux.
D’où proviennent les fonds pour cette action caritative ?
C’est moi qui finance le projet à 70 % et les autres 30% viennent des mécènes et des partenaires. Je peux citer Salamé Mohamed qui est le président d’honneur. Je remercie infiniment la Première Dame Dominique Ouattara que j’ai connue avant l’accession de son époux au pouvoir. Elle nous a vraiment aidés lors de l’une de nos éditions. Sans oublier Corine Hazoumé et sa structure Cer’Afrique qui nous offrent des « chouchous ». Pour nourrir les enfants, je dépense deux millions FCFA par commune. Cela me fait 24 millions pour les 12 communes du District d’Abidjan. Et retenez que je suis à ma 11è édition cette année.
En dehors de la musique, que faites-vous en Europe ?
Jusqu’à mon accident, j’ai fait un peu de tout en Europe. J’ai enseigné, j’ai été secrétaire administratif. Aujourd’hui j’ai ma propre entreprise en Europe. À coté de cela, je poursuis ma carrière artistique.
Réalisée par
Aimé Dinguy’s N