Son prénom Goodluck, signifie pourtant bonne chance en français. Mais tout laisse penser que le président nigérian a la guigne. Depuis qu'il a accédé au pouvoir en 2010 à la mort d'Umaru Yar'Adua dont il était le vice-président, Goodluck Jonathan ne fait qu'affronter des difficultés. La plus grosse, c'est bien entendu la secte Boko Haram dont le nom signifie ''l'éducation occidentale est un péché''. En cinq ans, ces islamistes radicaux ont tué 10. 000 personnes dont plus de 4000 depuis début 2014. Le 14 avril dernier, ce sont plus de 200 jeunes lycéennes que le groupe a kidnappé et qui sont toujours introuvables. Comme si tout cela ne suffisait pas, voilà que le virus Ebola qui sévissait jusque-là en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, s'est retrouvé on ne sait comment au Nigeria qui n'a pourtant aucune frontière avec ces trois pays touchés par la terrible maladie. Depuis son apparition en juillet, l'épidémie a fait 5 morts sur les 15 cas confirmés. Est-ce un acharnement du sort contre l'homme qui dirige la première puissance économique de l'Afrique? Pendant que les autorités politiques s'arrachent les cheveux pour éviter que le mal se propage dans le pays le plus peuplé du continent avec ses 170 millions d'âmes, le personnel des hôpitaux public était en grève depuis deux mois. Ce lundi, le syndicat a décidé de surseoir au mouvement ''dans l'intérêt de l'urgence nationale''. Mais ces rabat- joie de Boko Haram n'ont pas laissé beaucoup de temps au président de se réjouir de cette sage décision. Depuis jeudi 21 août, ils se sont rendus maîtres d'une troisième ville, Buni Yadi dans l’État de Yobe au Nord-Est, après la prise de Damboa et Gwoza dans l’État voisin du Borno. A quelques mois de la présidentielle de 2015, cette avalanche de malheurs ne peut que donner de Goodluck Jonathan, l'impression d'un looser, un perdant.
Charles d'Almeida
Charles d'Almeida