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Politique Publié le dimanche 2 novembre 2014 |

Un lieutenant-colonel aux commandes - Compaoré en Côte d’Ivoire

© Par DR
Le général Honoré Traoré (d) et le lieutenant-colonel Isaac Zida (g)
Vingt-quatre heures après la chute du président du Burkina Faso Blaise Compaoré, un lieutenant-colonel a été désigné samedi par l'armée. Isaac Zida va diriger un régime de transition dans ce pays de l'Afrique de l'Ouest. L'opposition et la société civile ont appelé à un grand meeting, dimanche matin à 08h00, sur la place de la Nation à Ouagadougou.


Les hauts gradés burkinabés, réunis à l'état-major, ont rapidement tranché en faveur du lieutenant-colonel Zida, numéro 2 de la garde présidentielle. Il se disputait le pouvoir avec le chef d'état-major, le général Nabéré Honoré Traoré, qui a ensuite reconnu sa défaite.


Flou sur la période de transition
Depuis la démission et la fuite du président Blaise Compaoré, 63 ans, chassé par une insurrection populaire après 27 ans au pouvoir et réfugié en Côte d'Ivoire, les deux militaires s'étaient livrés à une guerre de communiqués. Ils avaient tous deux affirmé vendredi assumer les responsabilités de "chef de l'Etat".


Le communiqué des militaires est resté flou sur la suite des événements: "La forme et la durée" de "cette période de transition (...) seront déterminées ultérieurement", ont-ils indiqué. Mais elle se fera "de concert avec les composantes de la vie nationale", c'est-à-dire l'opposition politique et la société civile, comme l'avait déjà assuré M. Zida dans ses précédentes déclarations.


Opposition et société civile réagissent
Bien que cette prise de pouvoir militaire aille à l'encontre de la Constitution, selon laquelle c'est le président de l'Assemblée qui doit assurer l'intérim, l'opposition politique n'a pas paru choquée.


"Nous n'avons pas à choisir tel ou tel ou à être contre tel ou tel", a estimé samedi son chef de file, Zéphirin Diabré. Il a appelé à une "transition consensuelle" pour "restaurer l'image du pays et organiser le retour à une vie constitutionnelle" normale.


Les partis de l'opposition et les organisations de la société civile se sont réunis samedi à Ouagadougou. Ils ont exigé une transition "démocratique et civile", refusant la confiscation du pouvoir par l'armée.


L'Union africaine (UA) a aussi réclamé une "transition civile et consensuelle", soit confiée à la société civile. L'UA a appelé l'armée à se mettre à la disposition des autorités civiles. Les partenaires du Burkina Faso - France, Etats-Unis, Union européenne - ont exprimé leur attachement à une transition conforme à la légalité constitutionnelle.


Retour au calme
Dans les rues de Ouagadougou, la situation était revenue au calme samedi, après des pillages les jours passés. M. Zida a annoncé la réouverture des frontières aériennes du pays. Celles-ci avaient été fermées la veille.


Les frontières terrestres restent en revanche fermées et le couvre-feu perdure, mais son entrée en vigueur a été repoussée de 19h00 à 22h00. Il prend fin à 06h00 du matin.


ats
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