Le projet de budget présenté par la Fédération ivoirienne de football (Fif) au ministère en charge du sport a été rejeté par Alain Lobognon, lundi dernier. La tutelle juge que les Eléphants reviennent trop cher à l’Etat ivoirien.
La Fédération ivoirienne de football (Fif) pilotée par Sidy Diallo et le ministère en charge du sport dirigé par Alain Lobognon sont à couteaux tirés sur la question du financement des compétitions internationales au titre de l’année 2015. A l’issue d’une rencontre entre les deux parties, lundi dernier, au cabinet du ministre Alain Lobognon, au Plateau, les responsables de la Fif ont été sommés de revoir leur budget à la baisse. Car la tutelle le juge trop exorbitant. « Le budget global du ministère de la Jeunesse, des Sports et Loisirs s’élève à 4 milliards Fcfa au titre de l’année 2015. La Fif nous a présenté un budget de 6 milliards Fcfa pour ses compétitions internationales de 2015, y compris la Coupe d’Afrique des Nations (Can) en Guinée Equatoriale qui reviendra à l’Etat ivoirien à 3,5 milliards Fcfa. Où trouver cet argent pour lui donner, surtout qu’il y a plusieurs fédérations sportives qui seront financées par l’Etat », explique un conseiller du ministre approché hier. Il indiquera qu’Alain Lobognon ne comprend pas pourquoi la Fif opte pour une préparation de la Can 2015 à Abou Dhabi aux frais de l’Etat. « Le ministre souhaite que les Eléphants se préparent à domicile, ou au pire des cas, dans un pays africain. Si la Fif décide d’aller aux Emirats Arabes Unis, c’est elle-même qui prendra en charge les frais de préparation. L’Etat ivoirien ne peut plus payer les billets d’avion et autres frais pour une préparation à Abou Dhabi. Et puis, que la Fif laisse le sélectionneur choisir où il veut se préparer et non lui imposer Abou Dhabi », fait-il savoir. Le ministre, au dire de ses proches, n’entend pas fléchir dans la mesure où il a la caution de plusieurs membres du gouvernement ivoirien qui estiment que les Eléphants gaspillent l’argent de l’Etat sans véritables résultats. « Nous savons que la Caf et la Fifa prennent en compte certaines charges des équipes. Elles assurent presque tout. Les Etats font souvent face aux primes pour motiver les athlètes. Le ministre le sait et il est serein », clame-t-on à la tour B 8e étage au Plateau, au cabinet d’Alain Lobognon. Le budget présenté par la fédération englobe les déplacements des cadets, juniors et des seniors aux Can en 2015 et des Eléphants dames au Mondial 2015 au Canada. Que fera Sidy Diallo ? Pour des sources à la maison de verre, la tutelle ne peut mettre à la disposition des Eléphants que 310 millions de Fcfa sur les 3,5 milliards de Fcfa. Et la destination Abou Dhabi pour la préparation de la Can 2015 semble compromise. « Si l’Etat ne peut pas financer les compétitions des Eléphants et des autres sélections nationales de la Fif, nous sommes prêts à rester à la maison en 2015. Nous allons alors prendre un ou deux ans pour repenser le financement de notre football afin de repartir du bon pied. Pour d’éventuelles sanctions de la Caf et de la Fifa en cas de forfaits, l’Etat y fera face. Ce qui est sûr, on attend la décision finale de la tutelle pour nos compétitions de 2015. Mais que le ministre sache que la Côte d’Ivoire n’est pas le seul pays qui veut aller se préparer à Abou Dhabi. Le Mali, le Ghana et la Guinée Equatoriale ont choisi les Emirats Arabes Unis pour leur préparation. Parce que leurs installations sont impeccables et nos joueurs l’apprécient pour y avoir déjà séjourné », précise un membre du comité exécutif de la fédé. Dans un tel décor où les positions sont tranchées, quelle alternative pour les Eléphants ?
Sidy Diallo doit-il négocier avec l’Etat ?
La situation que vit l’instance fédérale est en partie due aux résultats des Eléphants à la Can et à la Coupe du monde. Aujourd’hui, leur cote a baissé. Personne ne croit en leur capacité d’aller remporter le trophée continental en Guinée Equatoriale. Et le premier qui en paie le prix, c’est Sidy Diallo. Il doit trouver les moyens auprès de l’Etat ivoirien pour leur déplacement. Pour le rendez-vous de Guinée Equatoriale, il a réduit le budget. De 3,8 milliards de Fcfa en 2013 pour la Can en Afrique du Sud, il l’a ramené à 3,5 milliards de Fcfa. Il a aussi réduit les primes des Eléphants qui s’élèvent désormais à 5 millions de Fcfa. Mais ses efforts ne sont pas suffisants aux yeux de la tutelle soutenue par la présidence de la République et le gouvernement. En clair, la Fif et ses Eléphants doivent faire profil bas. « S’ils arrivent à gagner, là ils pourront jouer les bébés gâtés. Ils ont trop été choyés durant des années. Pour une reconstruction de l’équipe nationale, l’on n’a pas besoin de leur affréter un avion spécial pour aller à Abou Dhabi. Le président Sidy Diallo doit avoir le courage de dire la vérité aux joueurs. Qu’il leur dise que les choses ont changé. Aussi, il doit négocier avec l’Etat, s’expliquer pour qu’on le comprenne. Il y a trop de choses qui se disent sur sa gestion », affirme un cadre à la présidence de la République. En tout cas à la Maison de verre à Treichville, siège de la Fif, l’on estime que l’équipe nationale est l’affaire de l’Etat : « Si l’Etat n’a que 310 millions Fcfa pour la Can, ce qui sera une première en Côte d’Ivoire, nous attendons qu’on nous le signifie clairement. Pour la gouverne des Ivoiriens, la FIif a financé elle-même la préparation des cadets, des juniors, des Eléphants dames. Elle a aussi pris en charge les frais de leurs éliminatoires et c’est la Fif qui a financé aussi la participation des Eléphants dames à la Can en Namibie. On fait des efforts. Maintenant, si l’Etat nous dit qu’il n’y a pas d’argent, on sera obligé de s’asseoir ». Comme on le voit, la paix entre la tutelle et la Fif n’est pas pour demain.
Annoncia Sehoué
La Fédération ivoirienne de football (Fif) pilotée par Sidy Diallo et le ministère en charge du sport dirigé par Alain Lobognon sont à couteaux tirés sur la question du financement des compétitions internationales au titre de l’année 2015. A l’issue d’une rencontre entre les deux parties, lundi dernier, au cabinet du ministre Alain Lobognon, au Plateau, les responsables de la Fif ont été sommés de revoir leur budget à la baisse. Car la tutelle le juge trop exorbitant. « Le budget global du ministère de la Jeunesse, des Sports et Loisirs s’élève à 4 milliards Fcfa au titre de l’année 2015. La Fif nous a présenté un budget de 6 milliards Fcfa pour ses compétitions internationales de 2015, y compris la Coupe d’Afrique des Nations (Can) en Guinée Equatoriale qui reviendra à l’Etat ivoirien à 3,5 milliards Fcfa. Où trouver cet argent pour lui donner, surtout qu’il y a plusieurs fédérations sportives qui seront financées par l’Etat », explique un conseiller du ministre approché hier. Il indiquera qu’Alain Lobognon ne comprend pas pourquoi la Fif opte pour une préparation de la Can 2015 à Abou Dhabi aux frais de l’Etat. « Le ministre souhaite que les Eléphants se préparent à domicile, ou au pire des cas, dans un pays africain. Si la Fif décide d’aller aux Emirats Arabes Unis, c’est elle-même qui prendra en charge les frais de préparation. L’Etat ivoirien ne peut plus payer les billets d’avion et autres frais pour une préparation à Abou Dhabi. Et puis, que la Fif laisse le sélectionneur choisir où il veut se préparer et non lui imposer Abou Dhabi », fait-il savoir. Le ministre, au dire de ses proches, n’entend pas fléchir dans la mesure où il a la caution de plusieurs membres du gouvernement ivoirien qui estiment que les Eléphants gaspillent l’argent de l’Etat sans véritables résultats. « Nous savons que la Caf et la Fifa prennent en compte certaines charges des équipes. Elles assurent presque tout. Les Etats font souvent face aux primes pour motiver les athlètes. Le ministre le sait et il est serein », clame-t-on à la tour B 8e étage au Plateau, au cabinet d’Alain Lobognon. Le budget présenté par la fédération englobe les déplacements des cadets, juniors et des seniors aux Can en 2015 et des Eléphants dames au Mondial 2015 au Canada. Que fera Sidy Diallo ? Pour des sources à la maison de verre, la tutelle ne peut mettre à la disposition des Eléphants que 310 millions de Fcfa sur les 3,5 milliards de Fcfa. Et la destination Abou Dhabi pour la préparation de la Can 2015 semble compromise. « Si l’Etat ne peut pas financer les compétitions des Eléphants et des autres sélections nationales de la Fif, nous sommes prêts à rester à la maison en 2015. Nous allons alors prendre un ou deux ans pour repenser le financement de notre football afin de repartir du bon pied. Pour d’éventuelles sanctions de la Caf et de la Fifa en cas de forfaits, l’Etat y fera face. Ce qui est sûr, on attend la décision finale de la tutelle pour nos compétitions de 2015. Mais que le ministre sache que la Côte d’Ivoire n’est pas le seul pays qui veut aller se préparer à Abou Dhabi. Le Mali, le Ghana et la Guinée Equatoriale ont choisi les Emirats Arabes Unis pour leur préparation. Parce que leurs installations sont impeccables et nos joueurs l’apprécient pour y avoir déjà séjourné », précise un membre du comité exécutif de la fédé. Dans un tel décor où les positions sont tranchées, quelle alternative pour les Eléphants ?
Sidy Diallo doit-il négocier avec l’Etat ?
La situation que vit l’instance fédérale est en partie due aux résultats des Eléphants à la Can et à la Coupe du monde. Aujourd’hui, leur cote a baissé. Personne ne croit en leur capacité d’aller remporter le trophée continental en Guinée Equatoriale. Et le premier qui en paie le prix, c’est Sidy Diallo. Il doit trouver les moyens auprès de l’Etat ivoirien pour leur déplacement. Pour le rendez-vous de Guinée Equatoriale, il a réduit le budget. De 3,8 milliards de Fcfa en 2013 pour la Can en Afrique du Sud, il l’a ramené à 3,5 milliards de Fcfa. Il a aussi réduit les primes des Eléphants qui s’élèvent désormais à 5 millions de Fcfa. Mais ses efforts ne sont pas suffisants aux yeux de la tutelle soutenue par la présidence de la République et le gouvernement. En clair, la Fif et ses Eléphants doivent faire profil bas. « S’ils arrivent à gagner, là ils pourront jouer les bébés gâtés. Ils ont trop été choyés durant des années. Pour une reconstruction de l’équipe nationale, l’on n’a pas besoin de leur affréter un avion spécial pour aller à Abou Dhabi. Le président Sidy Diallo doit avoir le courage de dire la vérité aux joueurs. Qu’il leur dise que les choses ont changé. Aussi, il doit négocier avec l’Etat, s’expliquer pour qu’on le comprenne. Il y a trop de choses qui se disent sur sa gestion », affirme un cadre à la présidence de la République. En tout cas à la Maison de verre à Treichville, siège de la Fif, l’on estime que l’équipe nationale est l’affaire de l’Etat : « Si l’Etat n’a que 310 millions Fcfa pour la Can, ce qui sera une première en Côte d’Ivoire, nous attendons qu’on nous le signifie clairement. Pour la gouverne des Ivoiriens, la FIif a financé elle-même la préparation des cadets, des juniors, des Eléphants dames. Elle a aussi pris en charge les frais de leurs éliminatoires et c’est la Fif qui a financé aussi la participation des Eléphants dames à la Can en Namibie. On fait des efforts. Maintenant, si l’Etat nous dit qu’il n’y a pas d’argent, on sera obligé de s’asseoir ». Comme on le voit, la paix entre la tutelle et la Fif n’est pas pour demain.
Annoncia Sehoué
