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Société Publié le jeudi 15 janvier 2015 | Le Sursaut

Transport/Sécurité aérienne: les aiguilleurs africains menacent

© Le Sursaut Par DR
55e réunion du comité des ministres de l`ASECNA en présence du premier ministre Kablan Duncan
Vendredi 5 juillet 2013.Yamoussoukro. Les travaux de la 55e réunion du comité des ministres de l`ASECNA se tient à Yamoussoukro en présence du Premier ministre ivoirien Kablan Duncan. Ph:Ph: Jean François Thibault, PCA de l`ASECNA.
Le ciel africain pourrait être perturbé ces jours-ci, en raison d’un mécontentement général des travailleurs de l’Asecna (Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar), représentée dans 18 pays africains. A moins que les instances dirigeantes de l’agence acceptent de reprendre le dialogue pour calmer les esprits.

La tension monte d’un cran à l’Asecna (Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar). Les travailleurs des 18 pays de l’agence, regroupés au sein du Bcrt (Bureau du collectif des représentants des travailleurs), en appellent à la responsabilité des chefs d’Etat et de gouvernement des 18 pays africains y compris la France, en tant que membre de l’agence. Dans un courrier adressé au président du conseil d’administration de l’Asecna dont nous avons copie, ces travailleurs n’ont pas porté de gangs pour dénoncer le mépris dont ils se disent victimes de la part de la direction, sous le regard complice des ministres africains. «Nous faisons donc le devoir, par la présente, de vous alerter sur la virulence de la grogne sociale qui ne cesse de monter depuis la diffusion des conclusions de la 182ème réunion de votre conseil. Aussi, le personnel s’offusque du faible niveau de considération dont les instances statutaires et le contrôleur financier font preuve à l’égard du dialogue social en vigueur au sein de l’agence, comme l’attestent les résultats de votre session susvisée», dénoncent-ils. Cette colère fait suite, selon les travailleurs, à un manque de considération et de mépris de la part de la direction.
Les faits
Tout est parti de la 182ème réunion de Sommone (Sénégal) tenue les 16 et 17 décembre 2014. La veille de cette rencontre, les administrateurs ont a émis des doléances. En effet, devant l’ampleur des défis à relever pour la survie de l’agence, ces travailleurs ont espéré voir un certain nombre de préoccupations appliquées. Il s’agit entre autres, en ce qui concerne le volet social, de l’amélioration du système de rémunération, l’harmonisation du pouvoir d’achat dans tous les Etats membres par l’octroi des 50% restant des VPI, la mise en place de la deuxième branche de la police d’assurance, l’amélioration de la gestion de la retraite complémentaire... Outre les questions relatives au volet social, les travailleurs ont fait des propositions visant à améliorer la qualité des services. Ils ont suggéré, par exemple la poursuite de la mise en œuvre du progiciel de gestion intégrée (Pgi) dont le non fonctionnement efficient n’a pu permettre de clôturer à temps les comptes au titre de l’année 2012 et 2013. Une situation qui n’a pas été sans conséquence pour l’agence. En ce sens qu’elle n’a pu honorer certains de ses engagements en ce moment précis. En clair, les travailleurs de l’Asecna se disent consciencieux. Raison pour laquelle ils ont cru et espéré en la réunion de Sommone tenue en décembre dernier. Malheureusement, grande fut leur déception de savoir que toutes leurs doléances principalement sociales (alors que commanditées par les instances statutaires suivant les Résolutions N.2011CM 53- 15 du 9 juillet 201) n’ont pas été prises en compte, créant ainsi un sentiment de dédain.

Ce qui fâche réellement les travailleurs et qui les amène à interpeller les chefs d’Etat
Les décisions majeures arrêtées à l’issue de la 182ème réunion de Sommone ont porté sur des indemnités des membres du conseil d’administration, l’approbation des comptes de 2013, l’adoption du budget de fonctionnement de l’agence au titre de 2015. Concernant les primes, ce qui fâche, c’est que le conseil d’administration a décidé «de porter l’indemnité annuelle de la commission de vérification de l’Asecna de 7.500.000 à 10.000.000 Fcfa ». Toujours aux mêmes membres, il a été décidé d’accorder une indemnité spécifique d’un montant de 2.500.000 Fcfa pour les travaux supplémentaires. Quant aux agents, des primes exceptionnelles des « activités communautaires », primes exceptionnelles correspondant à 100% du salaire mensuel ont été arrêtées. Lesdites primes sont soumises à condition. Ne peuvent en bénéficier que des agents en activité pendant une partie au moins de la période du 1er janvier au 31 décembre 2014. Alors que le budget d’exercice 2015, lui, s’élève à 201.662.373.000 Fcfa. Au vu de tout cela, pour les travailleurs, rien ne peut les empêcher de crier leur ras-le-bol. D’ailleurs, ils l’ont fait, en adressant un courrier officiel au président du conseil d’administration de l’Asecna à qui ils ont exprimé leur colère et fait part de ce qui pourrait advenir. A Abidjan, tout comme dans les autres pays d’Afrique où l’agence est représentée, la tension est montée d’un cran. Pour ces travailleurs, si rien n’est fait, c’est une évidence que le trafic aérien soit perturbé. Une menace que devront prendre au sérieux les ministres africains en charge des questions des transports, surtout en cette période où l’aviation est quelque peu perturbée par les crashs récurrents. Les doléances des travailleurs portent sur l’harmonisation de la part patronale de la cotisation de la retraite complémentaire, la gestion des licences des contrôleurs de la circulation aérienne, la prise en charge sociale des évacués sanitaires pendant leur séjour à l’étranger, la question de la relève du personnel, la gestion des conditions de mutation à l’intérieur d’un même pays.

Honoré Kouassi
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