Tout, ou presque, a été dit sur la montée en puissance de l’économie ivoirienne en 2014 mais le gouvernement est à la recherche de 572,150 milliards de francs CFA sur le marché international pour financer le développement. Sans précision aucune. Cela montre des obligations de financements !
Février 2015, c’est l’heure du grand « roadshow ». Il s’agit de convaincre les acteurs des places financières mondiales de prêter à la Côte d’Ivoire des fonds nécessaire pour son développement. Objectif, réussir à lever au moins 1 milliard de dollars, soit 572,150 milliards de francs CFA, d’ici la fin du mois de février 2015, essentiellement auprès de grands investisseurs nord-américains. Ni les conditions techniques de taux et d’échéances, ni la destination des fonds n’ont été rendues publiques. Ce qui prouve que le pays a de gros besoins de financement. Après trois ans d’absence sur les marchés internationaux, réitérer cette réussite signerait sa sortie de crise, son grand retour sur les marchés internationaux, avec les moyens d’accélérer son développement.
« Le sentiment d’une reprise n’est pas encore assez net », souligne l’expert Bakary Traoré du bureau Afrique de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
M. Traoré, souligne que « l’ambition du gouvernement Ouattara est de faire de la Côte d’Ivoire une économie émergente. Pour cela, il faut remettre à niveau les réseaux électriques, l’adduction d’eau et les routes - 6 000 km bitumées - dont 90 % n’ont pas été convenablement entretenues depuis 15 ans ». Les défis sont énormes. Le pays s’est engagé sur plusieurs chantiers, dont le plan national d’électrification rurale (Pner), qui coûtera 220 milliards de francs CFA, la réfection des routes et des ponts (1 000 milliards de francs CFA) et le prolongement de ses lignes de chemin de fer. Le gouvernement vient juste de mettre en œuvre en janvier 2015 un système de couverture maladie universelle. Tout cela doit être financé, pour redresser l’économie et consolider la stabilité politique. Bakary Traoré avertit : « L’élection présidentielle d’octobre 2015 aura valeur de test. La première phase du plan de relance gouvernemental a beaucoup fait pour l’assainissement des finances et le redémarrage de l’activité, mais a très peu créé d’emplois. Au niveau de la population, le sentiment d’une reprise n’est pas encore assez net. Pour ce faire, il faudrait réactiver les PME, notamment dans l’artisanat, le textile, le mobilier, le secteur de la construction et surtout réussir à diversifier l‘économie ivoirienne au delà des grandes activités exportatrices ».
Confiance des agences de notation
Ce travail de titan passe par un bon accès aux marchés financiers. Dès juin 2012, la Côte d’Ivoire avait recommencé à honorer les coupons de sa dette. En juin 2014, le gouvernement Duncan a sollicité Fitch Ratings et Moody’s pour noter la solvabilité du pays. Les deux agences s’accordent à penser que la politique menée par le gouvernement dirigé par Alassane Ouattara va dans la bonne direction. « En juillet 2014 nous avions accordé une note B, avec une perspective positive. Note que nous avons confirmée en janvier 2015 », indique Arnaud Louis, directeur du pôle analyse souveraine Afrique chez Fitch. Qui explique : « Le déficit budgétaire reste proche de 3 % du produit intérieur brut (PIB), la dette publique de 15 milliards de dollars, soit 8 582,25 milliards de francs CFA, représente 43 % du PIB, le pays connaît le plus fort taux de croissance de la région (entre 9 et 10 % par an) et une inflation très faible. La Côte d’Ivoire a maintenant vocation à retrouver son leadership en Afrique de l’Ouest ».
Pour Moody’s : « Nous avons rencontré une équipe gouvernementale en ordre de marche, prête à transformer le pays et très concernée par la notation », confirme Aurélien Mali, analyste senior pour l’Afrique. « Nous avons accordé une note B1 avec une perspective positive car les fondamentaux du pays sont solides. Depuis 2011, les investissements publics sont passés de 2,5 % à presque 8 % du PIB. Enfin l’appartenance de la Côte d’Ivoire à la zone CFA assure la stabilité et la convertibilité de sa monnaie. » Pour l’analyste de Moody’s, le niveau d’endettement de la Côte d’Ivoire ne présente pas de risque à court terme. D’autant que celle-ci a bénéficié d’un allégement de 3,7 milliards d’euros de sa dette par le Club de Paris en 2012. Il ne porte pas le même jugement sur la situation politique : Il s’agit de « la seule vraie inconnue à moyen terme », souligne-t-il. L’élection présidentielle d’octobre prochain interviendra alors que la masse des Ivoiriens ne perçoit pas encore les bienfaits de la relance économique. Le jeu sera serré. Arnaud Louis chez Fitch conclut en ces termes : « La stabilité politique est indispensable à la confiance. Pour que les gouvernements puissent honorer leurs engagements à l’égard de leurs créanciers. Nous espérons un déroulement du suffrage sans heurts».
A noter que Le premier emprunt obligataire lancé en juillet 2014 sur le marché international avait été un succès : Le pays souhaitait lever 500 millions de dollars, soit 286 075 millions de francs CFA, il en a obtenu 750 millions de dollars, soit 429 113 millions de francs CFA.
F. Bilé
Février 2015, c’est l’heure du grand « roadshow ». Il s’agit de convaincre les acteurs des places financières mondiales de prêter à la Côte d’Ivoire des fonds nécessaire pour son développement. Objectif, réussir à lever au moins 1 milliard de dollars, soit 572,150 milliards de francs CFA, d’ici la fin du mois de février 2015, essentiellement auprès de grands investisseurs nord-américains. Ni les conditions techniques de taux et d’échéances, ni la destination des fonds n’ont été rendues publiques. Ce qui prouve que le pays a de gros besoins de financement. Après trois ans d’absence sur les marchés internationaux, réitérer cette réussite signerait sa sortie de crise, son grand retour sur les marchés internationaux, avec les moyens d’accélérer son développement.
« Le sentiment d’une reprise n’est pas encore assez net », souligne l’expert Bakary Traoré du bureau Afrique de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
M. Traoré, souligne que « l’ambition du gouvernement Ouattara est de faire de la Côte d’Ivoire une économie émergente. Pour cela, il faut remettre à niveau les réseaux électriques, l’adduction d’eau et les routes - 6 000 km bitumées - dont 90 % n’ont pas été convenablement entretenues depuis 15 ans ». Les défis sont énormes. Le pays s’est engagé sur plusieurs chantiers, dont le plan national d’électrification rurale (Pner), qui coûtera 220 milliards de francs CFA, la réfection des routes et des ponts (1 000 milliards de francs CFA) et le prolongement de ses lignes de chemin de fer. Le gouvernement vient juste de mettre en œuvre en janvier 2015 un système de couverture maladie universelle. Tout cela doit être financé, pour redresser l’économie et consolider la stabilité politique. Bakary Traoré avertit : « L’élection présidentielle d’octobre 2015 aura valeur de test. La première phase du plan de relance gouvernemental a beaucoup fait pour l’assainissement des finances et le redémarrage de l’activité, mais a très peu créé d’emplois. Au niveau de la population, le sentiment d’une reprise n’est pas encore assez net. Pour ce faire, il faudrait réactiver les PME, notamment dans l’artisanat, le textile, le mobilier, le secteur de la construction et surtout réussir à diversifier l‘économie ivoirienne au delà des grandes activités exportatrices ».
Confiance des agences de notation
Ce travail de titan passe par un bon accès aux marchés financiers. Dès juin 2012, la Côte d’Ivoire avait recommencé à honorer les coupons de sa dette. En juin 2014, le gouvernement Duncan a sollicité Fitch Ratings et Moody’s pour noter la solvabilité du pays. Les deux agences s’accordent à penser que la politique menée par le gouvernement dirigé par Alassane Ouattara va dans la bonne direction. « En juillet 2014 nous avions accordé une note B, avec une perspective positive. Note que nous avons confirmée en janvier 2015 », indique Arnaud Louis, directeur du pôle analyse souveraine Afrique chez Fitch. Qui explique : « Le déficit budgétaire reste proche de 3 % du produit intérieur brut (PIB), la dette publique de 15 milliards de dollars, soit 8 582,25 milliards de francs CFA, représente 43 % du PIB, le pays connaît le plus fort taux de croissance de la région (entre 9 et 10 % par an) et une inflation très faible. La Côte d’Ivoire a maintenant vocation à retrouver son leadership en Afrique de l’Ouest ».
Pour Moody’s : « Nous avons rencontré une équipe gouvernementale en ordre de marche, prête à transformer le pays et très concernée par la notation », confirme Aurélien Mali, analyste senior pour l’Afrique. « Nous avons accordé une note B1 avec une perspective positive car les fondamentaux du pays sont solides. Depuis 2011, les investissements publics sont passés de 2,5 % à presque 8 % du PIB. Enfin l’appartenance de la Côte d’Ivoire à la zone CFA assure la stabilité et la convertibilité de sa monnaie. » Pour l’analyste de Moody’s, le niveau d’endettement de la Côte d’Ivoire ne présente pas de risque à court terme. D’autant que celle-ci a bénéficié d’un allégement de 3,7 milliards d’euros de sa dette par le Club de Paris en 2012. Il ne porte pas le même jugement sur la situation politique : Il s’agit de « la seule vraie inconnue à moyen terme », souligne-t-il. L’élection présidentielle d’octobre prochain interviendra alors que la masse des Ivoiriens ne perçoit pas encore les bienfaits de la relance économique. Le jeu sera serré. Arnaud Louis chez Fitch conclut en ces termes : « La stabilité politique est indispensable à la confiance. Pour que les gouvernements puissent honorer leurs engagements à l’égard de leurs créanciers. Nous espérons un déroulement du suffrage sans heurts».
A noter que Le premier emprunt obligataire lancé en juillet 2014 sur le marché international avait été un succès : Le pays souhaitait lever 500 millions de dollars, soit 286 075 millions de francs CFA, il en a obtenu 750 millions de dollars, soit 429 113 millions de francs CFA.
F. Bilé