Le rideau est tombé, dimanche, sur la 30e édition de la Coupe d’Afrique des nations de football qui a vu le sacre de la Côte d’Ivoire, en terre équato-guinéenne. Retour sur les moments forts de cette compétition.
Du 17 janvier au 8 février 2015, la Guinée Equatoriale a volé aux secours de la Caf, en acceptant au pied levé la tenue de la 30e édition de la Can sur ses installations. Et lorsque tout est fait dans la précipitation, ce qui préoccupe tous les observateurs, c’est l’organisation pratique. De Malabo à Bata en pensant par Ebebiyin et Mongomo, les villes hôtes de la compétition, tout le monde a été d’avis que la Guinée Equatoriale a fait assez d’efforts en un laps de temps pour réussir l’organisation. Les pelouses étaient en bon état, même si à partir des quarts de finale, du fait de la capacité d’accueil des stades de Mongomo et d’Ebebiyin, la Caf, à la demande du comité local d’organisation, a dû programmer les matches à Malabo et Bata jusqu’au terme du tournoi.
Un public présent à tous les matches, mais…
Si la Guinée Equatoriale a pu atteindre les demi-finales de la Can 2015, c’est en grande partie, grâce à l’apport inestimable de ses supporters. Ils ne manquaient aucun du match du Nzalang nacional à l’Estadio de Bata (35.000 places). Les Equato-guinéens qui ont reçu des tickets offerts par leur président, Teodoro Obiang N’Guema Mbasogo, assistaient aux rencontres des autres équipes hormis Bata. Les communautés maliennes, guinéennes, ivoiriennes, congolaises et surtout camerounaises étaient en nombre impressionnant également. Et la guerre des supporters était visible dans les stades à chaque rencontre. Mais toute cette bonne ambiance allait prendre un coup, le jeudi 5 février 2015, à l’Estadio de Malabo, lors du match Guinée Equatoriale-Ghana. Ce soir-là, des supporters équato-guinéens qui contestaient le choix d’un arbitre gabonais pour leur match et qui ont estimé que le penalty sifflé en faveur des Black Stars du Ghana n’était pas justifié, ont donné dans la violence. Plusieurs supporters ghanéens ont été violentés, lapidés et insultés, au nez et à la barbe des forces de l’ordre en nombre insuffisant. Des hélicoptères ont donné de la frayeur aux spectateurs, en survolant de près le stade. Du gaz lacrymogène a été lancé dans les tribunes hostiles, au grand dam des officiels. Le match qui s’acheminait vers la victoire du Ghana (3-0), a été interrompu dès la 82e minute. Il n’a repris que plus de 30 minutes. Les violences se sont poursuivies en dehors du stade. Des Equato-guinéens, dans leur colère, ont même saccagé le siège du parti démocratique de Guinée Equatoriale du président Toedoro Obiang N’Guema Mbasogo et cassé les vitres au siège de la fédération de football. C’est la fausse note de cette 30e édition, hormis l’arbitrage qui avait cristallisé tous les regards.
L’arbitrage, la nouvelle plaie du foot africain
L’exclusion et la suspension de six mois infligées à l’arbitre mauricien, Rajindraparsad Seechurn à la Can 2015 par la Caf après le match Guinée Equatoriale-Tunisie, en quarts de finale, résume à lui seul le mauvais comportement des maîtres du jeu, depuis le début du tournoi. Toutes les équipes ont décrié l’arbitrage. Et si les Tunisiens n’ont pas trop donné dans la violence après leur élimination en quarts de finale, suite à un penalty imaginaire accordé au pays hôte, les Equato-guinéens, eux ont lapidé l’arbitre gabonais, Eric Otogo Castane, outre la violence perpétrée sur les Ghanéens en demi-finales. Par moments, la Côte d’Ivoire a vu certains de ses dirigeants se plaindre de l’arbitrage de façon officieuse, évitant ainsi d’attirer la colère de la Caf et de ses arbitres sur les Eléphants. L’arbitre de la finale, le Gambien Bakary Papa Gassama, n’a pas été à la hauteur lors du derby ouest-africain entre le Ghana et la Côte d’Ivoire. C’est vrai que les fautes d’arbitrage sont légion au football, mais en Guinée Equatoriale à la Can 2015, c’était catastrophique. Cependant, cela n’enlève en rien, au bon niveau du tournoi et surtout au sacre des Eléphants.
La Côte d’Ivoire et Copa qui « Barry » enfin !
Il y avait du jeu à la Can et de beaux buts. En témoigne le match palpitant entre la RD Congo et le Congo en quarts de finale, à Bata. Menés 2-0, les Léopards de la RD Congo ont refait leur rétard en 25 minutes en inscrivant quatre buts. Claude Leroy, le sélectionneur des Diables Rouges, n’en revenait pas, mais c’était fabuleux, parait-il, du côté de Kinshasa où les populations scandaient le nom de Florent Ibenge, le sélectionneur de la RD Congo. Tombés en demies par les Eléphants, les Léopards s’empareront de la médaille de bronze, aux dépens du Nzalang nacional de la Guinée Equatoriale. Des surprises, il y en a eues dans ce tournoi. Le Burkina Faso, finaliste en 2013, est sorti dès le premier tour et a terminé à la dernière place (16e), sans la moindre victoire. Le Sénégal et le Gabon, qui ont gagné d’entrée, ont été sortis au premier tour, au grand étonnement de leurs supporters. Que dire du Cameroun, de l’Algérie et de l’Afrique du Sud ? La déception, tout simplement. Et un autre fait, le tirage au sort pour départager le Mali et la Guinée, dans le groupe D et auteur de la même performance (3 matches nuls avec le même score d’un but partout). Et le sort a souri au Syli national, battu par la suite en quarts de finale par le Ghana (3-0). Côte d’Ivoire-Ghana, le remake de la finale de la Can 92 au Sénégal. Et comme au Sénégal, les Eléphants viennent à bout des Black Stars, aux tirs au but, après 0-0 à la fin du temps réglementaire et des prolongations. Et comme Alain Gouamené en 92, Copa Barry le portier des Ivoiriens, offre le trophée. En plus d’arrêter deux penalties surtout le dernier, il a eu le sang-froid, pour réussir son tir qui couronna la Côte d’Ivoire. « Dieu a réhabilité Copa comme il a fait pour Drogba en 2012 en Ligue des champions. Personne n’est maudit », parole d’un sachant. Dans deux ans encore pour revivre des moments intenses à la Can.
Annoncia Sehoué, de retour de Malabo
Du 17 janvier au 8 février 2015, la Guinée Equatoriale a volé aux secours de la Caf, en acceptant au pied levé la tenue de la 30e édition de la Can sur ses installations. Et lorsque tout est fait dans la précipitation, ce qui préoccupe tous les observateurs, c’est l’organisation pratique. De Malabo à Bata en pensant par Ebebiyin et Mongomo, les villes hôtes de la compétition, tout le monde a été d’avis que la Guinée Equatoriale a fait assez d’efforts en un laps de temps pour réussir l’organisation. Les pelouses étaient en bon état, même si à partir des quarts de finale, du fait de la capacité d’accueil des stades de Mongomo et d’Ebebiyin, la Caf, à la demande du comité local d’organisation, a dû programmer les matches à Malabo et Bata jusqu’au terme du tournoi.
Un public présent à tous les matches, mais…
Si la Guinée Equatoriale a pu atteindre les demi-finales de la Can 2015, c’est en grande partie, grâce à l’apport inestimable de ses supporters. Ils ne manquaient aucun du match du Nzalang nacional à l’Estadio de Bata (35.000 places). Les Equato-guinéens qui ont reçu des tickets offerts par leur président, Teodoro Obiang N’Guema Mbasogo, assistaient aux rencontres des autres équipes hormis Bata. Les communautés maliennes, guinéennes, ivoiriennes, congolaises et surtout camerounaises étaient en nombre impressionnant également. Et la guerre des supporters était visible dans les stades à chaque rencontre. Mais toute cette bonne ambiance allait prendre un coup, le jeudi 5 février 2015, à l’Estadio de Malabo, lors du match Guinée Equatoriale-Ghana. Ce soir-là, des supporters équato-guinéens qui contestaient le choix d’un arbitre gabonais pour leur match et qui ont estimé que le penalty sifflé en faveur des Black Stars du Ghana n’était pas justifié, ont donné dans la violence. Plusieurs supporters ghanéens ont été violentés, lapidés et insultés, au nez et à la barbe des forces de l’ordre en nombre insuffisant. Des hélicoptères ont donné de la frayeur aux spectateurs, en survolant de près le stade. Du gaz lacrymogène a été lancé dans les tribunes hostiles, au grand dam des officiels. Le match qui s’acheminait vers la victoire du Ghana (3-0), a été interrompu dès la 82e minute. Il n’a repris que plus de 30 minutes. Les violences se sont poursuivies en dehors du stade. Des Equato-guinéens, dans leur colère, ont même saccagé le siège du parti démocratique de Guinée Equatoriale du président Toedoro Obiang N’Guema Mbasogo et cassé les vitres au siège de la fédération de football. C’est la fausse note de cette 30e édition, hormis l’arbitrage qui avait cristallisé tous les regards.
L’arbitrage, la nouvelle plaie du foot africain
L’exclusion et la suspension de six mois infligées à l’arbitre mauricien, Rajindraparsad Seechurn à la Can 2015 par la Caf après le match Guinée Equatoriale-Tunisie, en quarts de finale, résume à lui seul le mauvais comportement des maîtres du jeu, depuis le début du tournoi. Toutes les équipes ont décrié l’arbitrage. Et si les Tunisiens n’ont pas trop donné dans la violence après leur élimination en quarts de finale, suite à un penalty imaginaire accordé au pays hôte, les Equato-guinéens, eux ont lapidé l’arbitre gabonais, Eric Otogo Castane, outre la violence perpétrée sur les Ghanéens en demi-finales. Par moments, la Côte d’Ivoire a vu certains de ses dirigeants se plaindre de l’arbitrage de façon officieuse, évitant ainsi d’attirer la colère de la Caf et de ses arbitres sur les Eléphants. L’arbitre de la finale, le Gambien Bakary Papa Gassama, n’a pas été à la hauteur lors du derby ouest-africain entre le Ghana et la Côte d’Ivoire. C’est vrai que les fautes d’arbitrage sont légion au football, mais en Guinée Equatoriale à la Can 2015, c’était catastrophique. Cependant, cela n’enlève en rien, au bon niveau du tournoi et surtout au sacre des Eléphants.
La Côte d’Ivoire et Copa qui « Barry » enfin !
Il y avait du jeu à la Can et de beaux buts. En témoigne le match palpitant entre la RD Congo et le Congo en quarts de finale, à Bata. Menés 2-0, les Léopards de la RD Congo ont refait leur rétard en 25 minutes en inscrivant quatre buts. Claude Leroy, le sélectionneur des Diables Rouges, n’en revenait pas, mais c’était fabuleux, parait-il, du côté de Kinshasa où les populations scandaient le nom de Florent Ibenge, le sélectionneur de la RD Congo. Tombés en demies par les Eléphants, les Léopards s’empareront de la médaille de bronze, aux dépens du Nzalang nacional de la Guinée Equatoriale. Des surprises, il y en a eues dans ce tournoi. Le Burkina Faso, finaliste en 2013, est sorti dès le premier tour et a terminé à la dernière place (16e), sans la moindre victoire. Le Sénégal et le Gabon, qui ont gagné d’entrée, ont été sortis au premier tour, au grand étonnement de leurs supporters. Que dire du Cameroun, de l’Algérie et de l’Afrique du Sud ? La déception, tout simplement. Et un autre fait, le tirage au sort pour départager le Mali et la Guinée, dans le groupe D et auteur de la même performance (3 matches nuls avec le même score d’un but partout). Et le sort a souri au Syli national, battu par la suite en quarts de finale par le Ghana (3-0). Côte d’Ivoire-Ghana, le remake de la finale de la Can 92 au Sénégal. Et comme au Sénégal, les Eléphants viennent à bout des Black Stars, aux tirs au but, après 0-0 à la fin du temps réglementaire et des prolongations. Et comme Alain Gouamené en 92, Copa Barry le portier des Ivoiriens, offre le trophée. En plus d’arrêter deux penalties surtout le dernier, il a eu le sang-froid, pour réussir son tir qui couronna la Côte d’Ivoire. « Dieu a réhabilité Copa comme il a fait pour Drogba en 2012 en Ligue des champions. Personne n’est maudit », parole d’un sachant. Dans deux ans encore pour revivre des moments intenses à la Can.
Annoncia Sehoué, de retour de Malabo