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International Publié le vendredi 13 février 2015 | AIP

Le gouvernement de RCA doit continuer ses efforts pour déployer son autorité sur tout le territoire (ONU)

Abidjan – Au terme d’une visite de 13 jours dans le pays, l’experte indépendante des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine (RCA), Marie-Thérèse Keita Bocoum, a encouragé le gouvernement de transition à poursuivre ses efforts pour déployer son administration, la police et la gendarmerie, sur l’ensemble du territoire avec l’assistance de la communauté internationale, rapporte un communiqué de l’ONU publié vendredi.

« Je suis satisfaite que plusieurs initiatives positives aient été prises depuis ma dernière visite, y compris la tenue des consultations de base qui donnent l’opportunité au peuple centrafricain de se prononcer sur les contours de leur société de demain », a déclaré Mme Keita Bocoum, qui est chargée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU d’évaluer et vérifier la situation des droits de l’homme en RCA et de formuler des recommandations concernant l’assistance technique et le renforcement des capacités dans les domaines des droits de l’homme.

Mme Keita Bocoum a néanmoins fait part de son inquiétude face à la situation sécuritaire. « Je déplore que les groupes armés continuent à opérer sur une grande partie du territoire et à terroriser les populations civiles », a-t-elle déclaré.

Lors de sa visite dans le pays, l’experte s’est penchée sur cinq questions centrales à l’avènement d’une société centrafricaine basée sur le respect des droits de l’homme, l’égalité devant la loi et le respect de l’autorité de l’Etat à savoir les droits des minorités, les droits des personnes déplacées, les violations graves des droits de l’homme, la lutte contre l’impunité et la réconciliation.

« Je suis très préoccupée par le fait que la minorité musulmane ne peut toujours pas prendre pleinement part à la vie politique, économique et sociale de son pays, en raison de son assimilation avec le mouvement armé ex-Séléka mais aussi des effets d’une discrimination historique », a-t-elle déclaré. Elle a aussi insisté sur le fait qu’un nombre non-négligeable de Chrétiens était aussi menacés dans des régions à majorité musulmane ou occupées par les ex- Séléka.

L’experte de l’ONU a encouragé le Gouvernement centrafricain à poursuivre et même à redoubler d’efforts pour protéger les droits des minorités et promouvoir la cohésion sociale et la réconciliation, avec le soutien de la communauté internationale.

Concernant les personnes déplacées, l’experte a rappelé aux autorités les principes de droit international que sont la liberté de mouvement, le libre choix de la résidence et le droit de retour. « Ces principes doivent s’appliquer en toutes circonstances, y compris pour les déplacés de Yaloké, qui doivent pouvoir partir s’ils le souhaitent », a-t-elle indiqué.

L’experte s’est déclarée très préoccupée par les rapports accablants portant sur des cas de personnes accusées de sorcellerie qui ont conduit à des actes de tortures et à des meurtres, particulièrement sur des vieillards et des enfants.

Elle a salué les nombreuses initiatives centrafricaines et internationales en faveur de la réconciliation et a invité toutes les parties prenantes à continuer à se mobiliser pour appeler au calme et à la réconciliation.

Mme Keita Bocoum a conclu sa visite par un appel à la communauté internationale afin qu’elle redouble ses efforts pour renforcer la coopération technique et soutenir le déploiement et le fonctionnement de l’administration publique dans le territoire. Elle fera une mise à jour orale de son rapport devant le Conseil des droits de l’homme le 24 mars prochain.

(AIP)
cmas
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