Abidjan.net a reçu, le ministre en charge des Sports Alain Michel Lobognon dans le cadre de son émission Le Direct du Jeudi, le 19 février dernier. Quatre points essentiels ont été abordés : premièrement, le bilan de la CAN 2015 remportée par les Éléphants de Côte d’ivoire, deuxièmement, les rapports du ministère et la FIF ainsi que les autres fédérations sportives de façon générale, troisièmement, l’organisation de la prochaine coupe d’Afrique en Côte d’ivoire en 2021. Et enfin, les perspectives du sport ivoirien. Ci-dessous l’intégralité de l’entretien.
23 ans après, les Éléphants remportent à nouveau la CAN. Comment avez-vous vécu cela à Bata, Monsieur le Ministre?
Merci beaucoup. Je voudrais d’entrée saluer tous les internautes présents sur Abidjan.net. Je voudrais également saluer ici l’ensemble des journalistes sportifs de Côte d’Ivoire qui donnent l’information qu’il faut à tous les Ivoiriens. Et terminer en saluant les supporters ivoiriens, ceux-là même qui ont permis à la Côte d’Ivoire de croire en ses chances, saluer les religieux. Je parle des religieux parce que cette victoire 23 ans après est l’œuvre de Dieu. Nous sommes allés pour la première fois à une coupe d’Afrique des nations avec des religieux dans nos rangs. Nous avons eu la chance d’avoir eu deux imams désignes par le Cosim, deux prêtres catholiques désignés par la conférence épiscopale de Côte d’ivoire et deux pasteurs de l’église évangélique de Côte d’ivoire. Je ne voudrais pas oublier tous les autres croyants ou non croyants qui ont été de l’expédition de Bata mais dire ici que les hommes de Dieu ont eu une part importante dans cette Coupe d’Afrique des nations de football. C’était possible. Si pendant 23 ans nous avons attendu c’est parce que nous estimons que nous n’avions pas encore tous les éléments nécessaires pour remporter la CAN. Pour cette année 2015, nous avons eu une équipe nationale sur le terrain, nous avons eu des joueurs confiants de leur travail mais nous avons vu une Côte d’ivoire mobilisée derrière son équipe nationale. L’équipe qui a cru en ses chances, c’est cette équipe qui est parvenue en finale et qui se disait: « J’allais gagner». Le sort hier a eu sa place cette fois-ci dans cette coupe d’Afrique. Je dirai que depuis toujours que la Côte d’Ivoire livre les finales de coupe d’Afrique, c’est toujours au sort que le vainqueur est désigné. Nous avons déjà remporté en 1992 aux tirs au but. Nous avons perdu 2006 et 2012 aux tirs au but. Cette année était la bonne. Je pense que les ingrédients étaient réunis surtout que cette fois-ci nous avions des joueurs qui voulaient gagner pour leur pays.
Avant de passer la parole aux confrères, on a des réactions des internautes : Traoré Ismaël voudrait savoir quelles sont les retombées de la CAN d’autant plus que sans même parler de la récompense faite par le président, les frais de participation sont supérieurs au gain du vainqueur de la compétition. Êtes-vous d’accord avec l’idée d’augmentation du gain? Sinon bravo d’avoir cru en l’équipe nationale. Que pouvez-vous répondre à M. Traoré Ismaël ?
Je veux dire à Traoré Ismaël qu’il a tort de croire que la valeur marchande de la coupe est l’élément essentiel. Vous savez les guerres ont pris fin depuis plusieurs années. Quand je dis guerre, c’est les affrontements entre pays avec des armes, des canons. Aujourd’hui les premières guerres qui existent, c’est le sport. C’est sur les terrains de football qu’on voit se mesurer les nations. La Côte d’ivoire remporte un trophée, je ne dirai pas que c’est le montant à l’intérieur de ce trophée qui est le plus important mais c’est la symbolique du trophée.
Quel est le montant à l’intérieur du trophée?
J’ai lu ce matin que c’était 850 millions de F Cfa. C’est peu pour un continent comme l’Afrique comparée à la Champions League, plus de 26 milliards de F Cfa au vainqueur, nous pensons que c’est les moyens de bord pour l’instant.
Monsieur le ministre, vous parlez de symbolique quant au gain de cette coupe d’Afrique. C’est quoi pour vous la symbolique; la mobilisation, le retour au pays avec toute cette population ivoirienne, c’est plus important que le précieux sésame?
Justement, le plus important pour nous c’est la Côte d’Ivoire rassemblée autour de ce trophée. Les Ivoiriens n’attendaient que ça. Je sais qu’on a pas reconnu ce soir du 08 février qui était directeur général, qui était infirmier, qui était planteur…. C’est toute la Côte d’Ivoire rassemblée. C’est ce que nous attendions. Nous avons senti la Côte d’ivoire satisfaite après le dernier tir au but marqué par Copa Barry. La symbolique pour nous est plus forte ici, la joie retrouvée, la Côte d’Ivoire rassemblée autour d’un trophée. Peu importent les ressources financières mises dans ce trophée.
Monsieur le ministre vous parlez d’une nation rassemblée autour de ce trophée, portant des voix continuent de nous rappeler que le ministre en engageant le fameux bras de fer, la passe d’arme entre la tutelle et la fédération, n’y croyait pas. C’était même à la limite qu’ils vous reprochent de vouloir vous attribuer la paternité de cette coupe…
Non. Écoutez la défaite à plusieurs papas. J’aurai voulu être le père de la défaite. Mais ici la coupe d’Afrique est vraiment la victoire de toute la Côte d’Ivoire. Je l’ai dit le 10 février dernier lorsque l’équipe perd, on dit c’est l’équipe qui a perdu. Lorsque l’équipe gagne, on dit c’est la Côte d’ivoire qui a gagné. Il n’y a jamais eu de bras de fer entre la Fédération et le ministère. Il y a que, il y a une tutelle qui est le ministère et il y a une Fédération qui est sous la tutelle du ministère. Nous estimons en tant que ministre des sports que la Fédération n’est pas au-dessus du ministère des Sports. Jusqu’à preuve du contraire les rôles sont partagés. Ce que nous avons dit, si c’était à refaire nous allions le redire. Nous disons il faut utiliser de façon intelligente les ressources de l’Etat. Souvenez-vous, le débat c’est sur les ressources financières dégagées pour la coupe d’Afrique. J’ai lu avant la coupe d’Afrique que pour une fois le budget était moins élevé. Effectivement pour une fois la Côte d’ivoire remporte le trophée. Les précédentes fois les budgets étaient très élevés la Côte d’ivoire a perdu le trophée. Pour une fois je lis qu’il y a eu un reliquat. C’est la preuve que nous avons eu raison sur toute la ligne.
Monsieur le ministre, êtes-vous satisfait aujourd’hui d’avoir fouetté l’orgueil de la Fédération…
Ah oui…
Parce que vous avez stigmatisé les fédérations qui ne gagnent pas et aujourd’hui avec le trophée, est-ce que c’est votre message qui a porté?
Moi j’estime qu’on a gagné. J’ai été clair. J’ai dit désormais il faut gagner pour mériter de la confiance de l’Etat, des Ivoiriens. Vous avez vu, les Ivoiriens étaient heureux de savoir que leurs joueurs avaient gagné. Les ivoiriens ont gagné, l’équipe a gagné, mais c’est les mêmes joueurs que vous avez vus sur les différents terrains depuis plusieurs années. On a fouetté l’orgueil, et je peux vous dire que l’un des premiers messages que l’un des joueurs m’a délivré sur le terrain après la victoire finale : « Monsieur ministre merci, vous nous avez encouragés, vous nous avez chauffés, nous avons gagné». On peut dire tout ce qu’on veut mais l’argent ne gagne pas une coupe. Sinon la Chine et les États-Unis seraient les riches champions du monde au niveau du football.
Combien l’Etat de Côte d’Ivoire a déboursé pour toute la campagne des Éléphants, partant de la préparation jusqu’à la finale?
Si je m’en tiens à ce qui a été écrit par l’un de vos confères ce matin (ndr : jeudi), c’est 3,2 milliards F Cfa qui sont allés directement dans les poches de l’équipe, du staff technique et du staff managérial de la Fédération. Il restera donc 300 et quelques millions qui ont servi à faire partir les journalistes, les supporters, à prendre en charge les locations des deux avions qui ont permis de transporter toute la délégation. Cet argent a servi à faire voyager les anciens entraîneurs de l’équipe nationale de football. Parce que nous estimons que quand on dit équipe nationale de football c’est un tout mais un tout cohérent qui doit accompagner son équipe. Je peux vous dire qu’effectivement, il y a eu un reliquat. Je rendrai compte au gouvernement. Toujours est-il que ce reliquat nous permet de faire partir au moment où nous parlons une délégation au Niger pour soutenir l’équipe nationale cadette qui joue cet après-midi (ndr : Jeudi) face au Cameroun. Comme quoi la coupe d’Afrique senior est terminée. Nous avons encore d’autres priorités devant nous. Rassurez-vous, la coupe d’Afrique 2015 a coûté au contribuable ivoirien plus que ce que vous pouvez imaginer puisque pour se qualifier, il a fallu encore débourser des ressources. Pour aller il a fallu mobiliser dans les caisses du ministère 3,5 milliards de F et pour le retour on a mobilisé encore plus de 2 milliards pour permettre donc de récompenser les athlètes. Ce n’est pas le montant qui est le plus important mais rassurez-vous l’argent a été très bien géré et compte-rendu sera fait au gouvernement.
Vous refusez de reconnaître qu’il y a eu passe d’arme entre membres de la tutelle et la fédération. Est-ce qu’on peut dire aujourd’hui que la coupe est là on inaugure une nouvelle ère dans les relations entre la tutelle et l’instance fédérale parce que beaucoup continuent de dire que vous avez presque déserté la CAN, vous avez volé en quelque sorte au secours de la victoire en vous rendant à la finale. Vous venez de le dire, une autre délégation, beaucoup d’argent sorti pour la campagne des Eléphants. Beaucoup de personnes, c’est vrai vous été très généreux, les journalistes, les supporters, beaucoup ont été voir cette finale à Bata. Vous venez d’annoncer que d’autres personnes seront au Niger. Est-ce que Alain Lobognon est en train de devenir ce fameux ministre du football alors qu’à ses débuts, il avait dit qu’il allait être le ministre des Sports…
J’ai manqué de préciser qu’une partie de cet argent a permis à l’équipe nationale de basket d’aller se qualifier au Benin pour l’Afro-basket. Il n’y a pas d’argent pour le football, il y a de l’argent pour le Sport en Côte d’Ivoire. Voilà le résumé. Et comprenez en tant que journalistes qu’il n’y a pas de Fédération de football au-dessus d’un ministère des Sports. Ce n’est pas possible. Maintenant si vous demandez au ministre des Sports de devenir agent de football, je suis désolé, après ma nomination, j’ai été clair, je ne suis pas le ministre du football, je reste le ministre des Sports. Il faut que le débat soit clair, il faut que les journalistes notent, la Fédération ivoirienne de football, n’est pas au-dessus du ministère chargé des Sports en Côte d’Ivoire.
Je voudrais savoir si définitivement la passe d’arme dont certains parle est derrière vous, c’est-à-dire vous et la Fédération ivoirienne de football, et puis concrètement le tournoi des cadets au Niger, comment se fait la gestion de l’équipe nationale....
Le système est simple, le contribuable ivoirien cotise dans les caisses du Trésor et lorsqu’il y a des activités à financer, l’Etat débourse des ressources. Donc je dis il n’y a pas de l’argent qui est destiné à la fédération ivoirienne de football, et de l’argent destiné à la Fédération ivoirienne de maracana. Il y a de l’argent destiné au financement du Sport. Pour cette année, le budget 2015 octroie au ministère des Sports 4 milliards pour l’ensemble des disciplines sportives. Le débat que vous qualifiez de passe d’arme est simple. Le ministre dispose de 4 milliards. La Fédération ivoirienne de football a demandé 3,5 milliards dans les 4 milliards. Ce n’est pas possible. Le chef de l’Etat a tranché en mettant à notre disposition 3,5 milliards, épargnant donc les 4 milliards qui sont inscrits au budget de l’Etat de Côte d’ivoire pour l’année 2015. Il nous a demandé de gérer ces 3,5 milliards et c’est ce que nous avons fait. Je veux dire qu’il n’y a pas de passe d’arme. Il y a simplement il y a une question de logique, une question de discipline budgétaire. Nous avons 4 milliards, en janvier une fédération nous demande 3,5 milliards, la fédération les utilise mais toute l’année, vous n’avez plus d’argent dans vos caisses pour financer les autres disciplines sportives. Pour la petite histoire la Côte d’ivoire en compte plus de 52 en termes de fédérations sportives.
Autrement dit, est-ce que la victoire des Éléphants a réconcilié le ministère et la FIF?
La FIF et le ministère ne sont pas en palabre.
On a vu clairement qu’il y avait un bras de fer…
Mais écoutez, c’est parce qu’il y a victoire que vous vous rappelez qu’il y a des débats entre le ministère et la fédération. Depuis toujours, rappelez-vous, souvenez-vous, tous les ministres des Sports ont toujours eu maille à partir avec les présidents de la Fédération ivoirienne de football. ça, rappelez-vous, fouillez dans vos archives vous allez vous en rendre compte. Nous disons que les rôles sont partagés. Nous ne sommes pas charges de recruter un entraîneur, nous ne sommes pas charges de faire un classement. Nous avons la responsabilité de faire gagner l’équipe nationale de Côte d’Ivoire. C’est ce que nous avons fait passer comme message. Nous avons pendant longtemps dit aux joueurs arrêtez de jouer pour vos fans club, jouez pour votre pays. Nous avons dit à la Fédération, arrêtez de faire voyager des personnes à ne pas faire voyager. Arrêtez, arrêtez, arrêtez. Rendez-vous disponibles, mettons la transparence partout. Écoutez si nous avions gagné la coupe du monde, vous auriez dit les mêmes choses. C’est parce que nous avons perdu que tout le monde a oublié le débat autour de la coupe du monde. Pourtant c’était les mêmes choses. Le football aujourd’hui est une industrie, la Côte d’Ivoire ne peut pas y échapper, notre fédération n’est pas au-dessus de toutes les fédérations mondiales. Discipline budgétaire, c’est ce que nous avons fait passer comme message.
Monsieur le ministre, parlons d’avenir au niveau de l’équipe nationale, on parle du départ du sélectionneur Hervé Renard. Est-ce que vous avez eu vent de cette question. Que pouvez-vous dire à ce sujet ? Et puis au niveau du don du chef de l’Etat aux différents athlètes, il y a une opération immobilière qui est prévue pour eux ou bien ils ont reçu 60 millions comme on le dit dans les couloirs de la Fédération ivoirienne de football?
Le chef de l’Etat a décidé de récompenser les athlètes au nom de la nation ivoirienne, c’est ce qui a été fait. 30 millions en espèce, une villa. Pas plus tard que hier (ndr : Mercredi) des instructions ont été données à la Fédération ivoirienne de football pour nous amener les relevés d’identités bancaires actualisés des joueurs pour leur virer les 30 millions cash promis par l’Etat de Côte d’Ivoire. Quant aux résidences, elles seront construites, les clés seront remises aux athlètes. Pour venir à la question de l’entraîneur, oui, c’est une information qui a été donnée. Je pourrai même dire que l’information a circulé avant même la coupe d’Afrique. Nous avions rencontré l’entraîneur. Nous lui avons demandé de rester à son poste, il l’a fait. Maintenant c’est un autre débat, restera, restera pas? Nous pensons que Hervé Renard est un compétiteur. Hervé Renard n’est pas un philanthrope. Maintenant il s’agit de trouver les arguments nécessaires pour permettre à Hervé Renard de travailler dans de meilleures conditions. Parce que ce sont ces conditions qui ont fait défaut jusque-là. Tout à l’heure un de vos amis posait la question quant aux retombées de la coupe d’Afrique, si j’étais à la tête de la Fédération ivoirienne de football j’aurais éditée à ce jour 5 millions de maillots nouveaux qui auraient été vendus pour trouver des ressources en dehors donc des ressources de l’Etat pour faire face à tous les besoins. Parce que tout est lié aux questions d’argent. Si Hervé Renard réussi aujourd’hui à gagner la CAN, c’est parce qu’il est un gagneur. Si aujourd’hui il se pose le problème de son maintien, c’est parce qu’il a d’autres projets. Mais nous pensons, le chef de l’Etat l’a dit, Hervé Renard doit rester. Nous allons lui donner les ressources. Roger Ouégnin l’avait fait par le passé en maintenant Philippe Troussier à la tête de l’Asec. En tant que supporter, chaque supporter avait contribué. On achetait des tee-shirts, on achetait des gadgets. Je pense que les meilleures retombées de la coupe l’Afrique devraient permettre de donner des idées a ceux qui dirigent notre football.
Monsieur le ministre, cela fait presque 10 jours que le président de la République a demandé expressément à Hervé Renard de rester. Alors que qui dit le président de la République dit le ministre des sports. Est-ce que depuis ce temps vous avez rencontré Hervé Renard pour voir dans quelles conditions il resterait?
Il a gagné il est allé se reposer. Nous sommes en contact rassurez-vous. D’autres voix mieux autorisées en parleront dans un futur très court.
Abordons le deuxième thème de cette rencontre, les rapports ministère et fédération de façon générale…
Sur la question, je l’ai dit mais peut-être que mon message n’est pas bien passé. La Côte d’Ivoire est restée 54 ans sans loi sur le Sport. Et le seul texte avant le 22 décembre 2014 qui a régi le Sport, place les fédérations sous la tutelle technique, financière, administrative du ministère des sports. Ce texte nous avons estimée qu’il était dépassé mais surtout que la Cote d’ivoire qui se veut grande nation sportive devait se doter d’une loi sur le sport, c’est ce qui a été fait. Le 22 décembre 2014 la loi est promulguée. Dans cette loi, la tutelle, c’est le ministère des sports. Les fédérations ont une certaine autonomie mais en respectant les textes en vigueur en Côte d’Ivoire. Si vous êtes une fédération sportive en Côte d’Ivoire, c’est parce que vous respectez les textes de la Côte d’Ivoire. Or nous savons que nos fédérations sont jalouses de prérogatives dont elles ne disposent pas. Parce que depuis 1960 on n’a jamais signé une convention entre ministère des sports et une fédération à qui l’Etat devait donc déléguer une partie du service public qui est le sport. Il est donc temps que ceux qui parlent d’autonomie, d’indépendance de se mettre à jour par rapport à la loi qui régît le sport en Côte d’Ivoire. C’est ce que nous sommes en train de faire. Désormais les règles seront déterminées. La loi a été votée, nous sommes en train de prendre les décrets d’application qui vont faire l’objet de débat au sein du Conseil des ministres, signature et puis promulgation. Qu’est-ce qu’on appelle une fédération sportive en Côte d’ivoire? Aujourd’hui où je vous parle vous avez 52 fédérations sportives. J’ai refusé de signer, et je n’ai pas signé depuis que je suis arrivée le moindre agrément autorisant une fédération à se faire passer pour fédération autonome. Entre 2006 et 2014, vous avez eu 26 nouvelles fédérations qui ont vu le jour. On n’a pas balisé le terrain parce qu’en 2006, le gouvernement avait décidé d’élargir les bénéficiaires de la parafiscalité à l’ensemble des fédérations sportives. Donc des gens ont eu des idées, ils ont créé plein de fédérations sportives. Pour de l’argent on crée des fédérations sportives et on a laissé l’essentiel. L’essentiel c’était les infrastructures. L’essentiel c’était la formation des athlètes et la formation même des encadreurs. Désormais, ça je peux vous le dire, la liste sera très courte. Les fédérations sportives, on en aura pas plus de 30 en Côte d’ivoire. Parce qu’il y a des règles. Il y a un décret qui va déterminer la liste des fédérations sportives. Donc des fédérations de haut niveau. C’est quoi le haut niveau en Côte d’ivoire? Nous avons notre petite idée. Mais déjà je peux vous dire que pour être une fédération il faut que la discipline soit pratiquée dans au moins 60 pays dans le monde. En Afrique, il faut que cette discipline soit pratiquée dans au moins 30 pays. Et en Côte d’Ivoire il faut que cette discipline ait des associations sportives dans au moins chacun des départements que compte notre pays. Si vous faites ça, vous sortirez une carte bien lisible, vous sortirez un sport compétitif, parce que certaines fédérations sont localisées seulement qu’à Abidjan. Et ce sont ces fédérations qui passent tout leur temps dans les journaux, sur les antennes de l’Etat à dire l’Etat refuse de nous financer. Vous êtes autonomes, financez-vous. Si vous voulez respecter la loi, vous aurez les ressources qu’il faut. Aujourd’hui si nous faisons le décompte, moins de 5 fédérations peuvent se targuer d’être des fédérations sportives de haut niveau. Malheureusement c’est ce qui est. Et la presse devait nous aider à faire comprendre à certaines fédérations vous n’êtes pas compétitives en Côte d’Ivoire, vous ne pouvez pas chercher à voyager. Le principe aujourd’hui c’est de dire: on veut voyager. On voyage pour quoi? Souvenez-vous en 2013, une fédération je ne la citerai pas a organisé ici un championnat d’Afrique avec deux pays. Donc la Cote d’ivoire plus le pays. Ça ne fait pas sérieux pour un pays comme la Côte d’Ivoire. Désormais nous allons baliser le terrain. Une fédération doit avoir un minimum d’athlètes parce que c’est l’argent du contribuable que nous prenons pour financer l’ensemble des fédérations. En France vous n’allez pas demander à la fédération française de de football, d’aller demander au ministre Macron de lui donner de l’argent pour son fonctionnement.
Une autre internaute a une préoccupation, Patricia Niadaki Lorougnon. Elle dit d’abord bravo monsieur le ministre. Mais au niveau du basket qu’en est-il de la ligue ivoirienne semi-pro avec l’assurance que les salaires des joueurs seront assurés mensuellement. On peut y croire, espérer ou pas du tout?
Ecoutez, ça fait plusieurs semaines que j’attends le projet sportif de la fédération ivoirienne de basket. Ce matin (Ndr : Jeudi) j’ai eu une bonne séance de travail avec la fédération pour lui faire comprendre que lorsque le ministère vous donne des idées, il ne revient pas au ministère de rédiger le projet sportif qui doit faire l’objet de financement. C’est la même chose pour la fédération ivoirienne de football. Le 18 février 2013, dans les locaux de la fédération, nous avons eu une séance de travail qui a été sanctionné d’un communiqué publié par le président de la fédération. Dans ce communiqué il est clairement dit que le ministère attend un projet de relance du football. Aujourd’hui je lis qu’on attend un livre blanc à la présidence. Mais ça fait deux ans qu’on attend un projet de relance du football. C’est la même chose pour le basket. Nous avons clairement dit à la fédération ivoirienne de basket que le basket doit sortir des rues. Le basket doit retourner dans les écoles, dans les lycées et collèges, dans les universités. Nous avons proposé à cette fédération de créer une ligue majeure de basket avec des clubs capables d’avoir en leur sein des joueurs capables de jouer du basket de haut niveau. Nous avons donné des pistes. Un tiers d’athlètes issus des lycées et collèges que l’Etat allait prendre en charge en leur octroyant une bourse sportive. Un tiers d’athlètes émanant des universités et grandes écoles que l’Etat allait prendre en charge en leur octroyant des indemnités et puis un tiers d’athlètes émanant des autres secteurs d’activités de l’Etat, Nous attendons que la fédération ivoirienne de basket se mette au travail et sorte un projet sportif lisible. Parce qu’il faut sortir de l’a peu près. L’à peu près, c’est de voir une fédération sans aucune programmation, je ne parle pas de la fédération ivoirienne de basket, je parle de toutes les fédérations. On doit désormais avoir en Côte d’ivoire une rentrée sportive et une fin de saison sportive.
Il y a un internaute David Israël, lui se préoccupe de la fédération automobile avec le rallye où on a vu la Côte d’ivoire championne d’Afrique en 2014. Quelle est la situation au niveau de cette fédération?
Ecoutez, la fédération ivoirienne de sports automobile est l’une des fédérations que moi je classe dans les disciplines à fort impact touristique et donc économique. Lorsque Alain Ambrosino a pris les rênes de cette fédération il s’est fixé pour objectif de ramener le rallye de Côte d’Ivoire au championnat d’Afrique des rallyes, ça été le cas. Il s’est inscrit à ramener le championnat de Côte d’Ivoire au calendrier du championnat du monde. Il a essayé l’année dernière à un point près, c’est l’Afrique du Sud qui s’est classée avant la Côte d’Ivoire. Cette fédération est à saluer, Alain Ambrosino fait du beau travail. La dernière fois que la Côte d’Ivoire a été championne du rallye, c’était en1987 avec Alain Ambrosino. Et l’année dernière un athlète né en 1987 Larry Chain est devenu champion d’Afrique. Cette fédération mérite un soutien financier de l’Etat. Hier (ndr : mercredi) nous avons eu une bonne séance de travail avec le président de la fédération. Le budget pour le 41ème rallye qui aura lieu du 4 au 8 mars prochains à Yamoussoukro a été validé. La fédération fait son travail. La Côte d’Ivoire sera présente cette année au championnat africain des rallyes. Parce que nous disons qu’un véhicule qui remporte un championnat d’Afrique, c’est les véhicules de Côte d’Ivoire qui doivent copier l’exemple pour que notre atmosphère au niveau de la circulation soit des plus nets.
En parlant de soutien financier aux fédérations sportives, on vous voit très engagé pour un principe c’est-à-dire gagner ; est-ce que ce sera une obligation désormais pour ces fédérations de gagner avant d’avoir un soutien ?
Effectivement. Mais non, disons que l’argent vient il y a toujours un soutien qui se fait. Je disais à la fédération de basket que vous avez l’argent de la parafiscalité mais on ne vous sent pas défendre vos droits sur cet argent. Il y a de l’argent pour financer le sport en Côte d’Ivoire. Sans avoir recours à une communication, il y a de l’argent. Une bonne partie de l’argent du tabac parce qu’il ne fallait pas abandonner de cette manne financière qui est dédiée au financement du sport en Côte d’Ivoire. Qu’est-ce qu’on fait de cet argent ? Une partie sert au ministère pour construire des infrastructures, là à ce niveau nous avons utilisé une très bonne partie pour achever l’ensemble des études, la construction d’infrastructures. Maintenant pour les fédérations, et j’insiste la dessus, allez-y gagner au retour vous aurez des récompenses. Quand je dis allez-y gagner c’est simple. Avec la loi sur le sport, un décret sera pris en Conseil des ministres fixant les droits et avantages des athlètes. Vous portez le maillot national vous aurez les mêmes droits. Il y aura une prime de sélection pour l’ensemble des athlètes sélectionnés pour représenter la Côte d’Ivoire et puis laisser l’opportunité au gouvernement de fixer des primes exceptionnelles en cas de victoire. Dans tous les cas de figure, après la CAN notre prochaine priorité ici c’est les jeux olympiques. Nous disons pour aller gagner aux jeux olympiques, il faut fixer à l’athlète un montant. La médaille d’or a un coût, l’argent a un coût et la médaille de bronze à un coût. Tout cela sera règlementé par un décret. Et je vous le dis, les prochain athlètes qui iront aux jeux olympiques reviendront avec des médailles.
Monsieur le ministre, est-ce que les footballeurs seront alignés sur ce fameux décret qui précise les récompenses qui doivent revenir en cas de victoire ?
Mais il n’y a pas texte. C’est de façon discriminatoire qu’on fixe…Il n’y a aucun texte depuis 1960.
Maintenant qu’il y a la loi sur le sport, est-ce que les victoires auront des récompenses bien précises. Est-ce dans l’organisation de ce que vous appelez les lois organiques, des décrets seront pris, des arrêtés seront pris pour qu’on sache désormais que celui qui a une médaille d’or aura telle somme ? Est-ce que cette somme sera identique pour toutes les disciplines ? Parce que justement des disciplines pourraient être frustrées notamment au niveau de l’athlétisme Murielle Ahouré qui donne fort. Au niveau du taekwondo, championne du monde…et donc au niveau mondial il y a des disciplines qui se positionnent la Côte d’Ivoire.
Est-ce que les fédérations ont été suffisamment sensibilisées sur les décrets d’application ?
Les décrets d’application sont en train d’être rédigés. A la faveur de la coupe d’Afrique des nations, nous avons travaillé. Certains auraient voulu voir le ministre Alain Lobognon faire 4 semaines à Malabo, laisser sa famille, laisser son ministère, je suis ministre des Sports, de la promotion de la jeunesse et des loisirs. J’ai profité de cette coupe d’Afrique pour travailler sur mes textes et aujourd’hui les textes sont sur la table du Conseil national des Sports qui a en son sein des représentants du mouvement sportif. Ensemble ils vont se prononcer mais toujours est-il que le principe est simple, le maillot national est un maillot que portent tous les athlètes. Le football a ses particularités. En France le vainqueur de l’Euro sociétaire de l’équipe nationale n’a pas les mêmes avantages que celui qui remporte l’Euro au niveau du basket. Je veux dire qu’il y a des primes exceptionnelles qu’on paye. Mais dès lors où vous rentrez en équipe nationale avec une prime de sélection, elle doit être la même pour tous les athlètes. Vous allez à une compétition, vous remportez une médaille d’or, le montant, il est identique pour tout le monde. Vous avez aujourd’hui les taekwondoines qui aujourd’hui au nombre des médailles mondiales en comptent 4, l’athlétisme en compte 3 ; voilà les seules médailles mondiales que la Côte d’Ivoire a. Mais ils ne sont pas célébrés au même titre que les footballeurs. Parce que je dis le football, il a un côté spécial qui n’est pas celui du basket, de l’athlétisme et autres mais les athlètes qui gagnent doivent être récompensés. Ils n’auront pas des récompenses taillées à la tête du client mais ce sera précisé. Vous revenez en Côte d’Ivoire avec une médaille mondiale d’argent, voilà ce que ça vous rapporte. Une médaille des jeux olympiques, voilà ce que ça vous rapporte. Maintenant si votre exploit est extraordinaire, je peux vous assurer qu’on sortira du décret pour vous accorder des primes exceptionnelles. C’est ce que dira le décret. Parce que quand Gabriel Tiacoh vient avec la première médaille mondiale de la Côte d’Ivoire en 1984, vous voyez ce qui s’est passé dans les rues d’Abidjan. C’est la même chose que ce qui s’est passé avec les Eléphants en 1992, à la CAN. Maintenant imaginez les Eléphants revenir de la coupe du monde de football, je sais que c’est toute l’Afrique qui va se retrouver au stade Félix Houphouët-Boigny pour dire que les Eléphants vraiment ils méritent mieux que ce qu’on leur a donné. Voilà, le football, il a quelque chose d’exceptionnel. Un footballeur est mieux payer qu’un chef d’Etat. Ça c’est connu, mais le footballeur il a sa durée de vie. Or le chef de l’Etat, il peut durer, il peut s’arranger. Mais le football il a quelque chose de magique.
Revenons aux relations étroites entre les fédérations et le ministère. On parlait tout à l’heure de la fédération ivoirienne de sport automobile, son président qui fait partie du Conseil National des Sports, présence contestée par les présidents de fédérations. Quel est votre mot sur la question ?
Il faut demander à tous les présidents de fédération de lire les textes. Dans sa configuration on dit que les membres sont désignés par les autorités dont ils dépendent. Toutes les fédérations sont sous la tutelle du ministère des Sports. Alain Ambrosino qui est l’un des meilleurs dirigeants de Côte d’Ivoire, il est revenu deuxième au prix d’excellence. Nous l’avons choisi de façon arbitraire. Nous aurons pu choisir M. Bamba Cheik Daniel. Mais compte tenu de ses activités nous avons choisi Alain Ambrosino. En tant que ministre nous visons autre chose. Alain Ambrosino n’est pas un philanthrope, mais il organise le rallye de Côte d’Ivoire sans les moyens de l’Eta. Alors que souvent l’Eta s’engage à l’aider. Un rallye ce n’est pas moins de 2 millions de dollars quand on l’organise. Il inspire confiance aux annonceurs Alain Ambrosino. Celui qui dit qu’il ne connait pas Alain Ambrosino qui l’a élu ? Qu’il organise d’abord sa fédération avant de venir se prononcer sur le choix d’un ministre. C’est aussi simple. La fédération qu’il dirige est allée à quelle coupe du monde, est allée à quelle coupe d’Afrique ? Lorsque nous allons nous impliquer vous allez parler d’ingérence. Pourquoi veulent-ils faire de l’ingérence dans le choix d’un ministre. Alain Embrosino est membre du Conseil national du Sport. Nous l’avons désigné, il y a un décret pris en Conseil des ministres qui dit qu’Alain Ambrosino est membre du Conseil national des Sports. Le décret il est signé des mains du président de la République. Maintenant si ce président veut contester le choix du président de la République, nous lui souhaitons bonne chance.
Il y a des crises à répétions au niveau des différentes fédérations, que ce soit au volleyball, au judo, ou même à la boxe. Comment le ministre des Sports gère ces différentes crises, puisqu’il n’y a pas de texte ?
Vous savez très bien l’origine des crises. Les gens veulent contrôler l’argent des sports qui n’existe pas d’ailleurs. Lorsque les fédérations se mettent en mouvement, il faut les laisser. Elles vont se battre, elles vont revenir. Moi-même en tant que ministre des Sports les fédérations ont fait une grève qu’ils ont qualifiée d’historique sur les antennes de la télévision. On dit c’est une grande première en Côte d’Ivoire. Je me rappelle que ça ouvert ce jour le journal télévisé de la chaine nationale. Mais j’attends ce jour là où on va annoncer la fin de cette grève, ce n’est pas encore arrivé. Donc laissez les problèmes seront réglés. Le CNS a un rôle à jouer. Les fédérations elles-mêmes vont saisir le CNS, on réglera tous les problèmes.
Pensez-vous avoir la même compréhension de la pratique du sport que plusieurs fédérations, surtout qu’il y a des fédérations par principe d’une manière générale, ont un volet touristique ?
Non. Malheureusement c’est ce que je suis en train de m’employer à leur explique. J’explique au rallye, au sport automobile, au sport auto, au golf, au tennis de cour vous êtes des disciplines à part. Vous êtes des disciplines à aspect touristique. Des disciplines à fort impact économique donc sachez utiliser votre discipline, sachez produire une politique capable de mobiliser d’avantage de visiteurs en Côte d’Ivoire. Souvenez-vous dans les années 1970-80, il y avait l’Open du Bélier doté du prix Félix Houphouët-Boigny au niveau du golf. Les meilleurs golfeurs du monde sont venus en Côte d’Ivoire. Et le chef de l’Etat ne fait que le répéter, nous allons nous battre pour organiser de grands évènements sportifs en Côte d’Ivoire. C’est le message que nous avons fait passer et aux fédérations à fort impact touristique et économique mais surtout à l’ensemble des fédérations sportive en Côte d’Ivoire qui sont plus enclin à voyager, à aller ailleurs participer à des compétitions. Mais nous leur disons organisez des compétions en Côte d’Ivoire nous allons vous aider pour que les autres aussi prennent des billets pour venir en Côte d’Ivoire. Cette année on dit que la Côte d’Ivoire a franchi le cap du million et demi de visiteurs à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny. Imaginez que chaque fédération organise chaque année deux, trois, quatre évènements sportifs, vous aurez des visiteurs. C’est ça le rôle que nous voulons donner au sport. Ne pas voir seulement les Ivoiriens sortir de l’aéroport et puis revenir sans médailles. Laissez aussi que les autres aussi viennent ici on va se débrouiller pour prendre les médailles devant eux.
Lors d’une émission de Vox Africa, vous avez promis que pour l’année 2014 vous ferez l’effort pour que les nuages se dissipent entre vous et les fédérations. Qu’en est-il exactement ? Vous avez souvent parlé de ces disciplines à fort impact touristique donc c’est quelque chose qui ne s’arrête pas au seul domaine sportif, donc qui concerne l’économie nationale. Est-ce que l’Etat ne pourrait pas en prendre les devants, mettre de l’argent à la disposition de ses disciplines pour qu’effectivement les compétitions soient organisées ? À vous entendre répéter on l’impression que vous demandez à ces fédérations qui se sont toujours dit pauvres d’organiser quelque chose parce qu’il y a un fort impact touristique. Je pense que comme l’Angola l’a fait dans certaines disciplines, pour les disciplines à fort impact touristique est-ce que l’Etat ne pourrait pas prendre les devants en ressuscitant par exemple, le fameux tournoi de golf le Bélier pour permettre à ces fédérations de décoller.
En tout cas merci pour la préoccupation. Si vous me donnez le feu vert, l’Etat va le faire mais ne dites pas après que c’est de l’ingérence. C’est ça aussi le problème.
Forcément, si l’Etat le fait, les fédérations qui en seront les premières bénéficiaires ne pourront que suivre…
L’Etat les accompagne toujours, l’Etat les a toujours accompagnés. Et l’Etat va le faire. C’est pourquoi au niveau de l’Office national des Sports vous avez un département chargés de grands évènements sportifs qui est en train de travailler afin de monter les grandes compétions mais en tenant compte de la taille d’une bonne compétition, des fonds à injecter dans ces compétitions en prenant en compte des dispositif fiscal qui donne des avantages aux annonceurs pour financer le sport en Côte d’Ivoire. Disons que nous devons nous mettre ensemble pour avancer. Les palabres, je dis qu’elles ne datent pas de maintenant(…) L’ingérence financière est acceptée en Côte d’Ivoire, c’est l’ingérence technique qui est dénoncée. La loi va nous permettre de discipliner tout le monde, le ministère, les agents du ministère, les acteurs du sport.
Quel est la relation du ministère avec le comité national olympique aujourd’hui ?
Je me félicite que ce comité ce soit mis à jour après plusieurs années sans élections. Nos rapports ont au beau fixe. Je peux dire que le général Palenfo nous a adressé un courrier de félicitation le 10 février, le jour de la réception des Eléphants. C’est à saluer et je voudrais le souligner ici. Maintenant le comité national olympique doit jouer son rôle, amener les fédérations à comprendre qu’elles ne doivent pas se contenter du peu. Il faut qu’elles se développent, il faut qu’elles sortent d’Abidjan, il faut qu’elles aillent partout en Côte d’Ivoire. Tant que nous le faisons je pense qu’il n’y a pas de nuages brumes.
Troisième thème, l’organisation de la prochaine CAN en Côte d’Ivoire. Monsieur le ministre, qu’est-ce qui est fait en ce moment?
Je me rappelle que le 8 février 2015 s’était la finale de la CAN. Les voyageurs qui sont partis de Charles de Gaulle avec une compagnie aérienne, je ne voudrais pas faire de publicité ici ont pu voir dans Jeune Afrique que la Cote d’Ivoire venait de publier des appels à manifestation d’intérêt pour la construction d’infrastructures sportives. Une coupe d’Afrique, vous ne pouvez l’organiser que lorsque vous êtes prêts. Vous avez vu la Guinée Équatoriale s’ouvrir à l’Afrique en organisant à la dernière minute, en moins de 45 jours la coupe d’Afrique. C’est parce que la Guinée Équatoriale avait des infrastructures sportives. Parce que la Guinée équatoriale s’est mise au travail pour améliorer la pelouse, nettoyer tout ce qui n’était pas utilisé. Le top départ a été donné, les infrastructures seront construites, les villes qui vont abriter les nouveaux stades sont connues. C’est Korhogo qui aura un nouveau stade de 20 mille places, San-Pedro aura un stade de 20 mille places. C’est le stade de la paix de Bouaké qui sera entièrement rénovée, modernisé pour passer de 25 mille à 40 mille place. C’est le stade olympique à construire entre Anyama, Yopougon et Abobo, de 60 mille places. C’est plusieurs cités sportives qui vont accueillir les équipes à l’intérieur du pays. Une cité sportive prévue à Ferké qui va abriter une équipe, une autre cité à Sinématiali, des cités à Korhogo avec des hôtels . C’est le cas autour de San-Pedro. La Côte d’Ivoire est déjà lancée, nous seront dans le temps. Nous estimons en fonction de nos calendriers qu’ici 2018, la Côte d’Ivoire doit avoir réceptionné l’ensemble de toutes ces infrastructures.
Monsieur le ministre, vous avec sans doute fait une étude de faisabilité de cette organisation, au-delà de l’aspect purement sportif, quelles peuvent être les retombées sur le plan socio-économique?
Déjà sur la localisation des infrastructures, nous avons estimée qu’il ne faut pas attendre il faut tirer le développement la ou il faut le tirer. En permettant a des villes aux alentours des villes principales comme au Nord, vous avez korhogo qui va accueillir les compétitions permettant à Sinématiali et à Ferkeé qui sont a moins de 55 kilomètres de la ville centre, nous permettons à ces populations de profiter de la coupe d’Afrique. A Bouake, c’est la même chose, vous avec katiola, Brobo, Botro, Sakassou, Beoumi qui vont également tirer profit de cette coupe d’Afrique. San-Pedro ce sera la même chose avec Grand Bereby, avec Sassandra qui se trouve de l’autre côté avec de nouveaux hôtels. surtout il y a une économie qui va se créer autour de cette coupe d’Afrique. C’est maintenant qu’il faut avoir des idées d’entreprises et là je voudrais m’adresser aux jeunes. C’est maintenant il faut commencer a préparer les gadgets. Pensez Côte d’Ivoire 2021. C’est maintenant qu’il faut innover en la matière. Pensez, aux hommes de médias, c’est maintenant qu’il faut se positionner pour obtenir qui un contrat pour commenter un match, qui pour rédiger un document. Voila que la coupe d’Afrique c’est un tout. Ne voyons pas que les ressources publiques pour l’organisation de cette coupe d’Afrique, voyons ce que chaque ivoirien peut a la Cote d’Ivoire. 2021 c’est dans 10 ans. Les centres de formation de football, les joueurs professionnels qui sont de l’autre côté doivent avoir une petite idée, que ceux qui seront sur le terrain en 2025.
La CAF est en train d’étudier la possibilité que les pays organisateurs aient des stades modestes, à partir de l’expérience de la Guinée équatoriale avec des stades de 5 mille, 8 mille places. Est-ce qu’avec ces possibilités, avec cette vision de la CAF, est-ce qu’on peut s’attendre à ses stades d’ici 2018?
Oui, déjà ces stades vous les aurez cette année en Côte d’Ivoire, Abidjan principalement, ces petits stades de proximité. Lorsque nous avons êtes nommé nous avons tout de suite fait le diagnostic. Pourquoi nos stades sont vides? Nos stades sont vides parce que ceux qui venaient avant au stade venaient de Yopougon, Abobo, Anyama. Ils payaient moins de 300 F aller-retour pour venir au stade Félix Houphouet-Boigny. Mais le spectacle a foutu le camp. Donc vous n’avez plus un championnat de qualité. Il y a toujours des amoureux. Mais vous n’allez pas dire aux amoureux qui viennent de Yopougon de remplir un stade, c’est impensable. pourtant à Yopougon vous avez un complexe sportif qui peut abriter 3 mille, voir 5 mille places assises.
Les appels d’offres ont été lancés, celui de Yopougon est revenu infructueux, il est relancée. Abobo a été attribue, le complexe sportif d’Angré a été attribue. Celui de Bingerville a été attribué. Vous avez d’autres stades à l’intérieur du pays comme Issia qui sont relancés. Donc nous aurons de petits stades pour permettre aux Ivoiriens d’aller au stade dans des conditions les plus meilleures.
Monsieur le ministre vous venez de révéler que les appels d’offres ont été lancés pour la construction des stades. Ce qui veut dire que 2021 a déjà commencé. Alors que si le travail a déjà commencé comme ça se fait un peu partout en Afrique, il y a forcément le fameux comité d’organisation ou de pilotage qui s’affaire vraiment à mettre tout en place. Nous savons que vous avez convoqué manu militari le président du comité de candidature…
Nous avons obtenu la candidature. Ne nous demandez pas de payer des primes, des indemnités à des chauffeurs alors que la priorité c’est les infrastructures.
Nous ne le savions pas vous venez de nous l’apprendre. On se disait qu’en mettant officiellement fin à leur mission, on s’attendait à la mise en place d’un comité d’organisation de la coupe d’Afrique…
Je ne suis pas partisan de la mise en place d’un comité d’organisation pour la coupe d’Afrique maintenant en tant que ministre des sports. Si le chef de l’Etat le fait, il peut avoir des raisons. Mais en tant que ministre technique j’expliquerai au chef de l’Etat: « Monsieur le président la priorité doit être consacrée aux infrastructures. Construisons d’abord et puis à 3 ans, 2 ans de la coupe l’Afrique, on peut mettre en place un comité d’organisation ». Mais ce que nous avons expliqué à la fédération, à ceux des membres du comité de candidature qui sont membres de la fédération : « messieurs, la compétition n’appartient pas à l’Etat de Côte d’Ivoire ». La compétition appartient à la CAF et vous êtes membres de la CAF. L’aspect sportif doit vous intéresser maintenant, l’aspect marketing autour de cette compétition doit vous intéresser. Mettez –vous au travail et commencez à réfléchir. Mais ne nous demandez pas de mettre en place un comité d’organisation, le premier réflexe sera nous n’avons pas reçu les moyens de l’Etat de Côte d’Ivoire. Or nous avons besoin de moyens pour construire les infrastructures. le message a été clair et nous ne revenons pas la dessus. Il appartient maintenant à d’autres voix plus autorisées que les nôtres de prendre en charge la décision de mettre en place un comité d’organisation en 2015, je vous dis que vous aurez 6 ans pour payer des indemnités, des salaires et autres. Chacun appréciera.
Le délai de 3 ans pour la construction des stades, des infrastructures...
Mais un stade il se construit en 24 mois.
Vous avez parlé à l’assemblée nationale de construction ou de reconstruction, ou de réhabilitation du stade Felix-Houphouet Boigny. Aujourd’hui, est-ce qu’on pense à le raser pour construire un nouveau stade ou il sera délocalisé comme vous l’avez suggérez à l’assemblée nationale?
Ceux qui ont l’habitude de venir au stade, s’ils se rappellent dans les années 1990, quand vous venez au stade après être descendu du pont de Gaulle, il y a un ralentissement qui se fait au niveau du stade parce qu’il faut permettre au spectateurs de traverser, Quand vous sortez du stade il y a d’autres également qui en sortent. Il n’y a pas de sécurité pour le spectateur au stade Felix Houphouet Boigny, vous êtes mieux placés pour le savoir. il n’y a pas de parking aux alentours du stade pour permettre au spectateur de venir en toute sécurité. C’est connu de tout le monde, il n’y a pas de sujet tabou. En tant que ministre des Sports nous avons vu ce qui se fait ailleurs, nous avons proposé de reconstruire le stade Félix-Houphouet Boigny, de prévoir des places de parking. On peut faire par exemple des parkings souterrains. Aujourd’hui je vous ai annoncé que nous sommes lancés sur la construction de stade olympique qui sera construit entre Anyama, Abobo et Yopougon, 60 mille places. Imaginez qu’on inaugure ce stade en 2018 avec un grand match des Éléphants qui s’apprêtent à aller en coupe du monde, un grand match de soutien entre les éléphants et l’équipe d’Allemagne par exemple. Au même moment on programme un match au stade Felix-houphouet Boigny. On ne sait pas qui ira. Toute la Côte d’Ivoire va se retrouver au nouveau stade. C’est un grand match. Le stade Felix-houphouet Boigny servira à quoi concrètement? Un nid de bandit? Il faut se poser des questions. Je pense futur. Dans toutes les villes au monde, on a modernisé les infrastructures sportives. Pendant longtemps dans le discours des journalistes on disait que le plus grand stade au monde c’est le maracana avec 200 mille places. Maracana aujourd’hui fait 80 mille place parce que la tendance est à la réduction des places dans les stades. Ma préférence aujourd’hui c’est de voir des stades humains dans plusieurs villes de la Côte d’Ivoire et de reconstruire en cet endroit une autre infrastructure socio-économique voir sportive parce qu’aujourd’hui nous sommes lancés. Il nous faut l’Arena basket club de Côte d’ivoire qui pourra faire entre 15 mille et 20 mille places. je ne dis pas qu’il sera construit la. Mais les architectes réfléchissent pour permettre à la Côte d’Ivoire de se doter en infrastructures modernes. Nous aussi on doit pouvoir organiser des tournois de basket en Côte d’ivoire. On doit pouvoir organiser de grandes compétitions dans le pays
On va aborder le dernier point pour permettre à Monsieur le ministre de conclure. Les perspectives du sport ivoirien de façon globale, qu’est-ce qui est prévu au niveau du ministère des Sports ?
Merci. Je l’ai dit devant le chef de l’Etat, après la coupe d’Afrique, notre priorité doit être la professionnalisation du sport en Côte d’Ivoire. Je peux vous dire que j’ai terminé l’année 2014 en lançant le projet d’étude avec le BNEDT qui va nous accompagner dans la réalisation de cette étude complète. Il nous faut aujourd’hui une bonne réflexion, sortons de l’à peu près. Un championnat professionnel de football donnera quoi ? On nous dira, vous faites de l’ingérence. Nous ne faisons pas de l’ingérence. Nous sommes ministre des Sports, donc nous planifions. L’étude sera conduite avec un cabinet international, pour voir le nombre de disciplines sportives à professionnaliser aujourd’hui en Côte d’Ivoire. Les coûts annuels, les infrastructures à prévoir pour la promotion et le développement de ces infrastructures. Donc ma priorité aujourd’hui sur le plan politique c’est ça. L’Etat doit se doter de toutes sortes de moyens parce que quand on fait l’étude, on met à côté les moyens qui vont avec. Annuellement, voilà ce que ça va couter au budget de l’Etat. Mais annuellement voilà ce que les sponsors peuvent apporter. Je l’ai dit, la coupe d’Afrique a pris fin le 8 février dernier, la CAN en Côte d’Ivoire ; je veux voir quel indicateur me permet de dire aujourd’hui que ce que la CAN nous rapporte. On doit le prévoir. C’est ce que nous sommes en train de faire. C’est ça notre principale priorité. Maintenant autre priorité, c’est les jeux olympiques de 2016. Aujourd’hui je suis en train de parler avec des présidents de fédérations devant pourvoir aligner des athlètes. Pour la première fois je peux vous dire que la Côte d’Ivoire sera présente en natation avec des athlètes de très haut niveau. Ceux-là, ils sont sur les 5 continents. Il va falloir simplement aller les chercher ; nous les avons eus. Et la fédération aura les moyens dans les prochaines semaines pour préparer ces athlètes. Ils doivent participer au grands rendez-vous en natation pour se frotter aux grands qui seront présents à Rio. Pour la première fois la Côte d’ Ivoire ne sera pas obligée d’aller faire des compétitions pour se qualifier. Nous avons anticipé parce que nous disons avec l’ambition de la Côte d’Ivoire, les moyens sont là, il y a pas de raisons qu’un athlètes qui sais qu’en revenant avec une médaille d’or, il aura 50 millions de F Cfa ou bien il aura 25 millions s’il revient avec une médaille d’argent ou 15 millions avec une médaille de bronze, il n’y a pas de raisons que la Côte d’Ivoire n’ait pas de médaillés. A chaque jeux olympique c’est pour dire lui c’est un Ivoirien mais il est dans un autre pays. C’est fini. Enfin on aura une liste des athlètes de haut niveau en Côte d’Ivoire. Ils seront connus, ils seront sur une liste bouclée. On peut sortir, on peut rentrer de cette liste. Que les sportifs profitent des ressources du sport sinon il faut dire adieu aux performances sportives en Côte d’Ivoire. Sinon il faut dire adieu aux ambitions d’un pays comme la Côte d’Ivoire qui s’est engagée avec son président de la République d’organiser de grands événements sportifs, de se doter d’infrastructures sportives performantes, de réaliser donc son rêve. Je voulais vraiment m’arrêter là et souhaiter bonne année sportive aux Ivoiriens. Et une mobilisation toujours derrière nos équipes nationales. La prochaine c’est l’équipe nationale cadette qui joue ce soir face au Cameroun et dire à mes amis camerounais qu’ils seront battus ce soir. Parce que Eléphants il n’y a pas son petit, il n’y a pas son grand.
Merci beaucoup Monsieur le ministre et certainement à très bientôt pour un autre entretien.
Entretien réalisé par Robert Kra
Avec la participation
Adam Kalil (Frat-Mat)
Litié Boagnon (L’Inter)
Patrice Beket (Le Nouveau Courrier)
Patrick Djiké (Sport-Ivoire)
Danielle Tagro (Abidjan.net)
23 ans après, les Éléphants remportent à nouveau la CAN. Comment avez-vous vécu cela à Bata, Monsieur le Ministre?
Merci beaucoup. Je voudrais d’entrée saluer tous les internautes présents sur Abidjan.net. Je voudrais également saluer ici l’ensemble des journalistes sportifs de Côte d’Ivoire qui donnent l’information qu’il faut à tous les Ivoiriens. Et terminer en saluant les supporters ivoiriens, ceux-là même qui ont permis à la Côte d’Ivoire de croire en ses chances, saluer les religieux. Je parle des religieux parce que cette victoire 23 ans après est l’œuvre de Dieu. Nous sommes allés pour la première fois à une coupe d’Afrique des nations avec des religieux dans nos rangs. Nous avons eu la chance d’avoir eu deux imams désignes par le Cosim, deux prêtres catholiques désignés par la conférence épiscopale de Côte d’ivoire et deux pasteurs de l’église évangélique de Côte d’ivoire. Je ne voudrais pas oublier tous les autres croyants ou non croyants qui ont été de l’expédition de Bata mais dire ici que les hommes de Dieu ont eu une part importante dans cette Coupe d’Afrique des nations de football. C’était possible. Si pendant 23 ans nous avons attendu c’est parce que nous estimons que nous n’avions pas encore tous les éléments nécessaires pour remporter la CAN. Pour cette année 2015, nous avons eu une équipe nationale sur le terrain, nous avons eu des joueurs confiants de leur travail mais nous avons vu une Côte d’ivoire mobilisée derrière son équipe nationale. L’équipe qui a cru en ses chances, c’est cette équipe qui est parvenue en finale et qui se disait: « J’allais gagner». Le sort hier a eu sa place cette fois-ci dans cette coupe d’Afrique. Je dirai que depuis toujours que la Côte d’Ivoire livre les finales de coupe d’Afrique, c’est toujours au sort que le vainqueur est désigné. Nous avons déjà remporté en 1992 aux tirs au but. Nous avons perdu 2006 et 2012 aux tirs au but. Cette année était la bonne. Je pense que les ingrédients étaient réunis surtout que cette fois-ci nous avions des joueurs qui voulaient gagner pour leur pays.
Avant de passer la parole aux confrères, on a des réactions des internautes : Traoré Ismaël voudrait savoir quelles sont les retombées de la CAN d’autant plus que sans même parler de la récompense faite par le président, les frais de participation sont supérieurs au gain du vainqueur de la compétition. Êtes-vous d’accord avec l’idée d’augmentation du gain? Sinon bravo d’avoir cru en l’équipe nationale. Que pouvez-vous répondre à M. Traoré Ismaël ?
Je veux dire à Traoré Ismaël qu’il a tort de croire que la valeur marchande de la coupe est l’élément essentiel. Vous savez les guerres ont pris fin depuis plusieurs années. Quand je dis guerre, c’est les affrontements entre pays avec des armes, des canons. Aujourd’hui les premières guerres qui existent, c’est le sport. C’est sur les terrains de football qu’on voit se mesurer les nations. La Côte d’ivoire remporte un trophée, je ne dirai pas que c’est le montant à l’intérieur de ce trophée qui est le plus important mais c’est la symbolique du trophée.
Quel est le montant à l’intérieur du trophée?
J’ai lu ce matin que c’était 850 millions de F Cfa. C’est peu pour un continent comme l’Afrique comparée à la Champions League, plus de 26 milliards de F Cfa au vainqueur, nous pensons que c’est les moyens de bord pour l’instant.
Monsieur le ministre, vous parlez de symbolique quant au gain de cette coupe d’Afrique. C’est quoi pour vous la symbolique; la mobilisation, le retour au pays avec toute cette population ivoirienne, c’est plus important que le précieux sésame?
Justement, le plus important pour nous c’est la Côte d’Ivoire rassemblée autour de ce trophée. Les Ivoiriens n’attendaient que ça. Je sais qu’on a pas reconnu ce soir du 08 février qui était directeur général, qui était infirmier, qui était planteur…. C’est toute la Côte d’Ivoire rassemblée. C’est ce que nous attendions. Nous avons senti la Côte d’ivoire satisfaite après le dernier tir au but marqué par Copa Barry. La symbolique pour nous est plus forte ici, la joie retrouvée, la Côte d’Ivoire rassemblée autour d’un trophée. Peu importent les ressources financières mises dans ce trophée.
Monsieur le ministre vous parlez d’une nation rassemblée autour de ce trophée, portant des voix continuent de nous rappeler que le ministre en engageant le fameux bras de fer, la passe d’arme entre la tutelle et la fédération, n’y croyait pas. C’était même à la limite qu’ils vous reprochent de vouloir vous attribuer la paternité de cette coupe…
Non. Écoutez la défaite à plusieurs papas. J’aurai voulu être le père de la défaite. Mais ici la coupe d’Afrique est vraiment la victoire de toute la Côte d’Ivoire. Je l’ai dit le 10 février dernier lorsque l’équipe perd, on dit c’est l’équipe qui a perdu. Lorsque l’équipe gagne, on dit c’est la Côte d’ivoire qui a gagné. Il n’y a jamais eu de bras de fer entre la Fédération et le ministère. Il y a que, il y a une tutelle qui est le ministère et il y a une Fédération qui est sous la tutelle du ministère. Nous estimons en tant que ministre des sports que la Fédération n’est pas au-dessus du ministère des Sports. Jusqu’à preuve du contraire les rôles sont partagés. Ce que nous avons dit, si c’était à refaire nous allions le redire. Nous disons il faut utiliser de façon intelligente les ressources de l’Etat. Souvenez-vous, le débat c’est sur les ressources financières dégagées pour la coupe d’Afrique. J’ai lu avant la coupe d’Afrique que pour une fois le budget était moins élevé. Effectivement pour une fois la Côte d’ivoire remporte le trophée. Les précédentes fois les budgets étaient très élevés la Côte d’ivoire a perdu le trophée. Pour une fois je lis qu’il y a eu un reliquat. C’est la preuve que nous avons eu raison sur toute la ligne.
Monsieur le ministre, êtes-vous satisfait aujourd’hui d’avoir fouetté l’orgueil de la Fédération…
Ah oui…
Parce que vous avez stigmatisé les fédérations qui ne gagnent pas et aujourd’hui avec le trophée, est-ce que c’est votre message qui a porté?
Moi j’estime qu’on a gagné. J’ai été clair. J’ai dit désormais il faut gagner pour mériter de la confiance de l’Etat, des Ivoiriens. Vous avez vu, les Ivoiriens étaient heureux de savoir que leurs joueurs avaient gagné. Les ivoiriens ont gagné, l’équipe a gagné, mais c’est les mêmes joueurs que vous avez vus sur les différents terrains depuis plusieurs années. On a fouetté l’orgueil, et je peux vous dire que l’un des premiers messages que l’un des joueurs m’a délivré sur le terrain après la victoire finale : « Monsieur ministre merci, vous nous avez encouragés, vous nous avez chauffés, nous avons gagné». On peut dire tout ce qu’on veut mais l’argent ne gagne pas une coupe. Sinon la Chine et les États-Unis seraient les riches champions du monde au niveau du football.
Combien l’Etat de Côte d’Ivoire a déboursé pour toute la campagne des Éléphants, partant de la préparation jusqu’à la finale?
Si je m’en tiens à ce qui a été écrit par l’un de vos confères ce matin (ndr : jeudi), c’est 3,2 milliards F Cfa qui sont allés directement dans les poches de l’équipe, du staff technique et du staff managérial de la Fédération. Il restera donc 300 et quelques millions qui ont servi à faire partir les journalistes, les supporters, à prendre en charge les locations des deux avions qui ont permis de transporter toute la délégation. Cet argent a servi à faire voyager les anciens entraîneurs de l’équipe nationale de football. Parce que nous estimons que quand on dit équipe nationale de football c’est un tout mais un tout cohérent qui doit accompagner son équipe. Je peux vous dire qu’effectivement, il y a eu un reliquat. Je rendrai compte au gouvernement. Toujours est-il que ce reliquat nous permet de faire partir au moment où nous parlons une délégation au Niger pour soutenir l’équipe nationale cadette qui joue cet après-midi (ndr : Jeudi) face au Cameroun. Comme quoi la coupe d’Afrique senior est terminée. Nous avons encore d’autres priorités devant nous. Rassurez-vous, la coupe d’Afrique 2015 a coûté au contribuable ivoirien plus que ce que vous pouvez imaginer puisque pour se qualifier, il a fallu encore débourser des ressources. Pour aller il a fallu mobiliser dans les caisses du ministère 3,5 milliards de F et pour le retour on a mobilisé encore plus de 2 milliards pour permettre donc de récompenser les athlètes. Ce n’est pas le montant qui est le plus important mais rassurez-vous l’argent a été très bien géré et compte-rendu sera fait au gouvernement.
Vous refusez de reconnaître qu’il y a eu passe d’arme entre membres de la tutelle et la fédération. Est-ce qu’on peut dire aujourd’hui que la coupe est là on inaugure une nouvelle ère dans les relations entre la tutelle et l’instance fédérale parce que beaucoup continuent de dire que vous avez presque déserté la CAN, vous avez volé en quelque sorte au secours de la victoire en vous rendant à la finale. Vous venez de le dire, une autre délégation, beaucoup d’argent sorti pour la campagne des Eléphants. Beaucoup de personnes, c’est vrai vous été très généreux, les journalistes, les supporters, beaucoup ont été voir cette finale à Bata. Vous venez d’annoncer que d’autres personnes seront au Niger. Est-ce que Alain Lobognon est en train de devenir ce fameux ministre du football alors qu’à ses débuts, il avait dit qu’il allait être le ministre des Sports…
J’ai manqué de préciser qu’une partie de cet argent a permis à l’équipe nationale de basket d’aller se qualifier au Benin pour l’Afro-basket. Il n’y a pas d’argent pour le football, il y a de l’argent pour le Sport en Côte d’Ivoire. Voilà le résumé. Et comprenez en tant que journalistes qu’il n’y a pas de Fédération de football au-dessus d’un ministère des Sports. Ce n’est pas possible. Maintenant si vous demandez au ministre des Sports de devenir agent de football, je suis désolé, après ma nomination, j’ai été clair, je ne suis pas le ministre du football, je reste le ministre des Sports. Il faut que le débat soit clair, il faut que les journalistes notent, la Fédération ivoirienne de football, n’est pas au-dessus du ministère chargé des Sports en Côte d’Ivoire.
Je voudrais savoir si définitivement la passe d’arme dont certains parle est derrière vous, c’est-à-dire vous et la Fédération ivoirienne de football, et puis concrètement le tournoi des cadets au Niger, comment se fait la gestion de l’équipe nationale....
Le système est simple, le contribuable ivoirien cotise dans les caisses du Trésor et lorsqu’il y a des activités à financer, l’Etat débourse des ressources. Donc je dis il n’y a pas de l’argent qui est destiné à la fédération ivoirienne de football, et de l’argent destiné à la Fédération ivoirienne de maracana. Il y a de l’argent destiné au financement du Sport. Pour cette année, le budget 2015 octroie au ministère des Sports 4 milliards pour l’ensemble des disciplines sportives. Le débat que vous qualifiez de passe d’arme est simple. Le ministre dispose de 4 milliards. La Fédération ivoirienne de football a demandé 3,5 milliards dans les 4 milliards. Ce n’est pas possible. Le chef de l’Etat a tranché en mettant à notre disposition 3,5 milliards, épargnant donc les 4 milliards qui sont inscrits au budget de l’Etat de Côte d’ivoire pour l’année 2015. Il nous a demandé de gérer ces 3,5 milliards et c’est ce que nous avons fait. Je veux dire qu’il n’y a pas de passe d’arme. Il y a simplement il y a une question de logique, une question de discipline budgétaire. Nous avons 4 milliards, en janvier une fédération nous demande 3,5 milliards, la fédération les utilise mais toute l’année, vous n’avez plus d’argent dans vos caisses pour financer les autres disciplines sportives. Pour la petite histoire la Côte d’ivoire en compte plus de 52 en termes de fédérations sportives.
Autrement dit, est-ce que la victoire des Éléphants a réconcilié le ministère et la FIF?
La FIF et le ministère ne sont pas en palabre.
On a vu clairement qu’il y avait un bras de fer…
Mais écoutez, c’est parce qu’il y a victoire que vous vous rappelez qu’il y a des débats entre le ministère et la fédération. Depuis toujours, rappelez-vous, souvenez-vous, tous les ministres des Sports ont toujours eu maille à partir avec les présidents de la Fédération ivoirienne de football. ça, rappelez-vous, fouillez dans vos archives vous allez vous en rendre compte. Nous disons que les rôles sont partagés. Nous ne sommes pas charges de recruter un entraîneur, nous ne sommes pas charges de faire un classement. Nous avons la responsabilité de faire gagner l’équipe nationale de Côte d’Ivoire. C’est ce que nous avons fait passer comme message. Nous avons pendant longtemps dit aux joueurs arrêtez de jouer pour vos fans club, jouez pour votre pays. Nous avons dit à la Fédération, arrêtez de faire voyager des personnes à ne pas faire voyager. Arrêtez, arrêtez, arrêtez. Rendez-vous disponibles, mettons la transparence partout. Écoutez si nous avions gagné la coupe du monde, vous auriez dit les mêmes choses. C’est parce que nous avons perdu que tout le monde a oublié le débat autour de la coupe du monde. Pourtant c’était les mêmes choses. Le football aujourd’hui est une industrie, la Côte d’Ivoire ne peut pas y échapper, notre fédération n’est pas au-dessus de toutes les fédérations mondiales. Discipline budgétaire, c’est ce que nous avons fait passer comme message.
Monsieur le ministre, parlons d’avenir au niveau de l’équipe nationale, on parle du départ du sélectionneur Hervé Renard. Est-ce que vous avez eu vent de cette question. Que pouvez-vous dire à ce sujet ? Et puis au niveau du don du chef de l’Etat aux différents athlètes, il y a une opération immobilière qui est prévue pour eux ou bien ils ont reçu 60 millions comme on le dit dans les couloirs de la Fédération ivoirienne de football?
Le chef de l’Etat a décidé de récompenser les athlètes au nom de la nation ivoirienne, c’est ce qui a été fait. 30 millions en espèce, une villa. Pas plus tard que hier (ndr : Mercredi) des instructions ont été données à la Fédération ivoirienne de football pour nous amener les relevés d’identités bancaires actualisés des joueurs pour leur virer les 30 millions cash promis par l’Etat de Côte d’Ivoire. Quant aux résidences, elles seront construites, les clés seront remises aux athlètes. Pour venir à la question de l’entraîneur, oui, c’est une information qui a été donnée. Je pourrai même dire que l’information a circulé avant même la coupe d’Afrique. Nous avions rencontré l’entraîneur. Nous lui avons demandé de rester à son poste, il l’a fait. Maintenant c’est un autre débat, restera, restera pas? Nous pensons que Hervé Renard est un compétiteur. Hervé Renard n’est pas un philanthrope. Maintenant il s’agit de trouver les arguments nécessaires pour permettre à Hervé Renard de travailler dans de meilleures conditions. Parce que ce sont ces conditions qui ont fait défaut jusque-là. Tout à l’heure un de vos amis posait la question quant aux retombées de la coupe d’Afrique, si j’étais à la tête de la Fédération ivoirienne de football j’aurais éditée à ce jour 5 millions de maillots nouveaux qui auraient été vendus pour trouver des ressources en dehors donc des ressources de l’Etat pour faire face à tous les besoins. Parce que tout est lié aux questions d’argent. Si Hervé Renard réussi aujourd’hui à gagner la CAN, c’est parce qu’il est un gagneur. Si aujourd’hui il se pose le problème de son maintien, c’est parce qu’il a d’autres projets. Mais nous pensons, le chef de l’Etat l’a dit, Hervé Renard doit rester. Nous allons lui donner les ressources. Roger Ouégnin l’avait fait par le passé en maintenant Philippe Troussier à la tête de l’Asec. En tant que supporter, chaque supporter avait contribué. On achetait des tee-shirts, on achetait des gadgets. Je pense que les meilleures retombées de la coupe l’Afrique devraient permettre de donner des idées a ceux qui dirigent notre football.
Monsieur le ministre, cela fait presque 10 jours que le président de la République a demandé expressément à Hervé Renard de rester. Alors que qui dit le président de la République dit le ministre des sports. Est-ce que depuis ce temps vous avez rencontré Hervé Renard pour voir dans quelles conditions il resterait?
Il a gagné il est allé se reposer. Nous sommes en contact rassurez-vous. D’autres voix mieux autorisées en parleront dans un futur très court.
Abordons le deuxième thème de cette rencontre, les rapports ministère et fédération de façon générale…
Sur la question, je l’ai dit mais peut-être que mon message n’est pas bien passé. La Côte d’Ivoire est restée 54 ans sans loi sur le Sport. Et le seul texte avant le 22 décembre 2014 qui a régi le Sport, place les fédérations sous la tutelle technique, financière, administrative du ministère des sports. Ce texte nous avons estimée qu’il était dépassé mais surtout que la Cote d’ivoire qui se veut grande nation sportive devait se doter d’une loi sur le sport, c’est ce qui a été fait. Le 22 décembre 2014 la loi est promulguée. Dans cette loi, la tutelle, c’est le ministère des sports. Les fédérations ont une certaine autonomie mais en respectant les textes en vigueur en Côte d’Ivoire. Si vous êtes une fédération sportive en Côte d’Ivoire, c’est parce que vous respectez les textes de la Côte d’Ivoire. Or nous savons que nos fédérations sont jalouses de prérogatives dont elles ne disposent pas. Parce que depuis 1960 on n’a jamais signé une convention entre ministère des sports et une fédération à qui l’Etat devait donc déléguer une partie du service public qui est le sport. Il est donc temps que ceux qui parlent d’autonomie, d’indépendance de se mettre à jour par rapport à la loi qui régît le sport en Côte d’Ivoire. C’est ce que nous sommes en train de faire. Désormais les règles seront déterminées. La loi a été votée, nous sommes en train de prendre les décrets d’application qui vont faire l’objet de débat au sein du Conseil des ministres, signature et puis promulgation. Qu’est-ce qu’on appelle une fédération sportive en Côte d’ivoire? Aujourd’hui où je vous parle vous avez 52 fédérations sportives. J’ai refusé de signer, et je n’ai pas signé depuis que je suis arrivée le moindre agrément autorisant une fédération à se faire passer pour fédération autonome. Entre 2006 et 2014, vous avez eu 26 nouvelles fédérations qui ont vu le jour. On n’a pas balisé le terrain parce qu’en 2006, le gouvernement avait décidé d’élargir les bénéficiaires de la parafiscalité à l’ensemble des fédérations sportives. Donc des gens ont eu des idées, ils ont créé plein de fédérations sportives. Pour de l’argent on crée des fédérations sportives et on a laissé l’essentiel. L’essentiel c’était les infrastructures. L’essentiel c’était la formation des athlètes et la formation même des encadreurs. Désormais, ça je peux vous le dire, la liste sera très courte. Les fédérations sportives, on en aura pas plus de 30 en Côte d’ivoire. Parce qu’il y a des règles. Il y a un décret qui va déterminer la liste des fédérations sportives. Donc des fédérations de haut niveau. C’est quoi le haut niveau en Côte d’ivoire? Nous avons notre petite idée. Mais déjà je peux vous dire que pour être une fédération il faut que la discipline soit pratiquée dans au moins 60 pays dans le monde. En Afrique, il faut que cette discipline soit pratiquée dans au moins 30 pays. Et en Côte d’Ivoire il faut que cette discipline ait des associations sportives dans au moins chacun des départements que compte notre pays. Si vous faites ça, vous sortirez une carte bien lisible, vous sortirez un sport compétitif, parce que certaines fédérations sont localisées seulement qu’à Abidjan. Et ce sont ces fédérations qui passent tout leur temps dans les journaux, sur les antennes de l’Etat à dire l’Etat refuse de nous financer. Vous êtes autonomes, financez-vous. Si vous voulez respecter la loi, vous aurez les ressources qu’il faut. Aujourd’hui si nous faisons le décompte, moins de 5 fédérations peuvent se targuer d’être des fédérations sportives de haut niveau. Malheureusement c’est ce qui est. Et la presse devait nous aider à faire comprendre à certaines fédérations vous n’êtes pas compétitives en Côte d’Ivoire, vous ne pouvez pas chercher à voyager. Le principe aujourd’hui c’est de dire: on veut voyager. On voyage pour quoi? Souvenez-vous en 2013, une fédération je ne la citerai pas a organisé ici un championnat d’Afrique avec deux pays. Donc la Cote d’ivoire plus le pays. Ça ne fait pas sérieux pour un pays comme la Côte d’Ivoire. Désormais nous allons baliser le terrain. Une fédération doit avoir un minimum d’athlètes parce que c’est l’argent du contribuable que nous prenons pour financer l’ensemble des fédérations. En France vous n’allez pas demander à la fédération française de de football, d’aller demander au ministre Macron de lui donner de l’argent pour son fonctionnement.
Une autre internaute a une préoccupation, Patricia Niadaki Lorougnon. Elle dit d’abord bravo monsieur le ministre. Mais au niveau du basket qu’en est-il de la ligue ivoirienne semi-pro avec l’assurance que les salaires des joueurs seront assurés mensuellement. On peut y croire, espérer ou pas du tout?
Ecoutez, ça fait plusieurs semaines que j’attends le projet sportif de la fédération ivoirienne de basket. Ce matin (Ndr : Jeudi) j’ai eu une bonne séance de travail avec la fédération pour lui faire comprendre que lorsque le ministère vous donne des idées, il ne revient pas au ministère de rédiger le projet sportif qui doit faire l’objet de financement. C’est la même chose pour la fédération ivoirienne de football. Le 18 février 2013, dans les locaux de la fédération, nous avons eu une séance de travail qui a été sanctionné d’un communiqué publié par le président de la fédération. Dans ce communiqué il est clairement dit que le ministère attend un projet de relance du football. Aujourd’hui je lis qu’on attend un livre blanc à la présidence. Mais ça fait deux ans qu’on attend un projet de relance du football. C’est la même chose pour le basket. Nous avons clairement dit à la fédération ivoirienne de basket que le basket doit sortir des rues. Le basket doit retourner dans les écoles, dans les lycées et collèges, dans les universités. Nous avons proposé à cette fédération de créer une ligue majeure de basket avec des clubs capables d’avoir en leur sein des joueurs capables de jouer du basket de haut niveau. Nous avons donné des pistes. Un tiers d’athlètes issus des lycées et collèges que l’Etat allait prendre en charge en leur octroyant une bourse sportive. Un tiers d’athlètes émanant des universités et grandes écoles que l’Etat allait prendre en charge en leur octroyant des indemnités et puis un tiers d’athlètes émanant des autres secteurs d’activités de l’Etat, Nous attendons que la fédération ivoirienne de basket se mette au travail et sorte un projet sportif lisible. Parce qu’il faut sortir de l’a peu près. L’à peu près, c’est de voir une fédération sans aucune programmation, je ne parle pas de la fédération ivoirienne de basket, je parle de toutes les fédérations. On doit désormais avoir en Côte d’ivoire une rentrée sportive et une fin de saison sportive.
Il y a un internaute David Israël, lui se préoccupe de la fédération automobile avec le rallye où on a vu la Côte d’ivoire championne d’Afrique en 2014. Quelle est la situation au niveau de cette fédération?
Ecoutez, la fédération ivoirienne de sports automobile est l’une des fédérations que moi je classe dans les disciplines à fort impact touristique et donc économique. Lorsque Alain Ambrosino a pris les rênes de cette fédération il s’est fixé pour objectif de ramener le rallye de Côte d’Ivoire au championnat d’Afrique des rallyes, ça été le cas. Il s’est inscrit à ramener le championnat de Côte d’Ivoire au calendrier du championnat du monde. Il a essayé l’année dernière à un point près, c’est l’Afrique du Sud qui s’est classée avant la Côte d’Ivoire. Cette fédération est à saluer, Alain Ambrosino fait du beau travail. La dernière fois que la Côte d’Ivoire a été championne du rallye, c’était en1987 avec Alain Ambrosino. Et l’année dernière un athlète né en 1987 Larry Chain est devenu champion d’Afrique. Cette fédération mérite un soutien financier de l’Etat. Hier (ndr : mercredi) nous avons eu une bonne séance de travail avec le président de la fédération. Le budget pour le 41ème rallye qui aura lieu du 4 au 8 mars prochains à Yamoussoukro a été validé. La fédération fait son travail. La Côte d’Ivoire sera présente cette année au championnat africain des rallyes. Parce que nous disons qu’un véhicule qui remporte un championnat d’Afrique, c’est les véhicules de Côte d’Ivoire qui doivent copier l’exemple pour que notre atmosphère au niveau de la circulation soit des plus nets.
En parlant de soutien financier aux fédérations sportives, on vous voit très engagé pour un principe c’est-à-dire gagner ; est-ce que ce sera une obligation désormais pour ces fédérations de gagner avant d’avoir un soutien ?
Effectivement. Mais non, disons que l’argent vient il y a toujours un soutien qui se fait. Je disais à la fédération de basket que vous avez l’argent de la parafiscalité mais on ne vous sent pas défendre vos droits sur cet argent. Il y a de l’argent pour financer le sport en Côte d’Ivoire. Sans avoir recours à une communication, il y a de l’argent. Une bonne partie de l’argent du tabac parce qu’il ne fallait pas abandonner de cette manne financière qui est dédiée au financement du sport en Côte d’Ivoire. Qu’est-ce qu’on fait de cet argent ? Une partie sert au ministère pour construire des infrastructures, là à ce niveau nous avons utilisé une très bonne partie pour achever l’ensemble des études, la construction d’infrastructures. Maintenant pour les fédérations, et j’insiste la dessus, allez-y gagner au retour vous aurez des récompenses. Quand je dis allez-y gagner c’est simple. Avec la loi sur le sport, un décret sera pris en Conseil des ministres fixant les droits et avantages des athlètes. Vous portez le maillot national vous aurez les mêmes droits. Il y aura une prime de sélection pour l’ensemble des athlètes sélectionnés pour représenter la Côte d’Ivoire et puis laisser l’opportunité au gouvernement de fixer des primes exceptionnelles en cas de victoire. Dans tous les cas de figure, après la CAN notre prochaine priorité ici c’est les jeux olympiques. Nous disons pour aller gagner aux jeux olympiques, il faut fixer à l’athlète un montant. La médaille d’or a un coût, l’argent a un coût et la médaille de bronze à un coût. Tout cela sera règlementé par un décret. Et je vous le dis, les prochain athlètes qui iront aux jeux olympiques reviendront avec des médailles.
Monsieur le ministre, est-ce que les footballeurs seront alignés sur ce fameux décret qui précise les récompenses qui doivent revenir en cas de victoire ?
Mais il n’y a pas texte. C’est de façon discriminatoire qu’on fixe…Il n’y a aucun texte depuis 1960.
Maintenant qu’il y a la loi sur le sport, est-ce que les victoires auront des récompenses bien précises. Est-ce dans l’organisation de ce que vous appelez les lois organiques, des décrets seront pris, des arrêtés seront pris pour qu’on sache désormais que celui qui a une médaille d’or aura telle somme ? Est-ce que cette somme sera identique pour toutes les disciplines ? Parce que justement des disciplines pourraient être frustrées notamment au niveau de l’athlétisme Murielle Ahouré qui donne fort. Au niveau du taekwondo, championne du monde…et donc au niveau mondial il y a des disciplines qui se positionnent la Côte d’Ivoire.
Est-ce que les fédérations ont été suffisamment sensibilisées sur les décrets d’application ?
Les décrets d’application sont en train d’être rédigés. A la faveur de la coupe d’Afrique des nations, nous avons travaillé. Certains auraient voulu voir le ministre Alain Lobognon faire 4 semaines à Malabo, laisser sa famille, laisser son ministère, je suis ministre des Sports, de la promotion de la jeunesse et des loisirs. J’ai profité de cette coupe d’Afrique pour travailler sur mes textes et aujourd’hui les textes sont sur la table du Conseil national des Sports qui a en son sein des représentants du mouvement sportif. Ensemble ils vont se prononcer mais toujours est-il que le principe est simple, le maillot national est un maillot que portent tous les athlètes. Le football a ses particularités. En France le vainqueur de l’Euro sociétaire de l’équipe nationale n’a pas les mêmes avantages que celui qui remporte l’Euro au niveau du basket. Je veux dire qu’il y a des primes exceptionnelles qu’on paye. Mais dès lors où vous rentrez en équipe nationale avec une prime de sélection, elle doit être la même pour tous les athlètes. Vous allez à une compétition, vous remportez une médaille d’or, le montant, il est identique pour tout le monde. Vous avez aujourd’hui les taekwondoines qui aujourd’hui au nombre des médailles mondiales en comptent 4, l’athlétisme en compte 3 ; voilà les seules médailles mondiales que la Côte d’Ivoire a. Mais ils ne sont pas célébrés au même titre que les footballeurs. Parce que je dis le football, il a un côté spécial qui n’est pas celui du basket, de l’athlétisme et autres mais les athlètes qui gagnent doivent être récompensés. Ils n’auront pas des récompenses taillées à la tête du client mais ce sera précisé. Vous revenez en Côte d’Ivoire avec une médaille mondiale d’argent, voilà ce que ça vous rapporte. Une médaille des jeux olympiques, voilà ce que ça vous rapporte. Maintenant si votre exploit est extraordinaire, je peux vous assurer qu’on sortira du décret pour vous accorder des primes exceptionnelles. C’est ce que dira le décret. Parce que quand Gabriel Tiacoh vient avec la première médaille mondiale de la Côte d’Ivoire en 1984, vous voyez ce qui s’est passé dans les rues d’Abidjan. C’est la même chose que ce qui s’est passé avec les Eléphants en 1992, à la CAN. Maintenant imaginez les Eléphants revenir de la coupe du monde de football, je sais que c’est toute l’Afrique qui va se retrouver au stade Félix Houphouët-Boigny pour dire que les Eléphants vraiment ils méritent mieux que ce qu’on leur a donné. Voilà, le football, il a quelque chose d’exceptionnel. Un footballeur est mieux payer qu’un chef d’Etat. Ça c’est connu, mais le footballeur il a sa durée de vie. Or le chef de l’Etat, il peut durer, il peut s’arranger. Mais le football il a quelque chose de magique.
Revenons aux relations étroites entre les fédérations et le ministère. On parlait tout à l’heure de la fédération ivoirienne de sport automobile, son président qui fait partie du Conseil National des Sports, présence contestée par les présidents de fédérations. Quel est votre mot sur la question ?
Il faut demander à tous les présidents de fédération de lire les textes. Dans sa configuration on dit que les membres sont désignés par les autorités dont ils dépendent. Toutes les fédérations sont sous la tutelle du ministère des Sports. Alain Ambrosino qui est l’un des meilleurs dirigeants de Côte d’Ivoire, il est revenu deuxième au prix d’excellence. Nous l’avons choisi de façon arbitraire. Nous aurons pu choisir M. Bamba Cheik Daniel. Mais compte tenu de ses activités nous avons choisi Alain Ambrosino. En tant que ministre nous visons autre chose. Alain Ambrosino n’est pas un philanthrope, mais il organise le rallye de Côte d’Ivoire sans les moyens de l’Eta. Alors que souvent l’Eta s’engage à l’aider. Un rallye ce n’est pas moins de 2 millions de dollars quand on l’organise. Il inspire confiance aux annonceurs Alain Ambrosino. Celui qui dit qu’il ne connait pas Alain Ambrosino qui l’a élu ? Qu’il organise d’abord sa fédération avant de venir se prononcer sur le choix d’un ministre. C’est aussi simple. La fédération qu’il dirige est allée à quelle coupe du monde, est allée à quelle coupe d’Afrique ? Lorsque nous allons nous impliquer vous allez parler d’ingérence. Pourquoi veulent-ils faire de l’ingérence dans le choix d’un ministre. Alain Embrosino est membre du Conseil national du Sport. Nous l’avons désigné, il y a un décret pris en Conseil des ministres qui dit qu’Alain Ambrosino est membre du Conseil national des Sports. Le décret il est signé des mains du président de la République. Maintenant si ce président veut contester le choix du président de la République, nous lui souhaitons bonne chance.
Il y a des crises à répétions au niveau des différentes fédérations, que ce soit au volleyball, au judo, ou même à la boxe. Comment le ministre des Sports gère ces différentes crises, puisqu’il n’y a pas de texte ?
Vous savez très bien l’origine des crises. Les gens veulent contrôler l’argent des sports qui n’existe pas d’ailleurs. Lorsque les fédérations se mettent en mouvement, il faut les laisser. Elles vont se battre, elles vont revenir. Moi-même en tant que ministre des Sports les fédérations ont fait une grève qu’ils ont qualifiée d’historique sur les antennes de la télévision. On dit c’est une grande première en Côte d’Ivoire. Je me rappelle que ça ouvert ce jour le journal télévisé de la chaine nationale. Mais j’attends ce jour là où on va annoncer la fin de cette grève, ce n’est pas encore arrivé. Donc laissez les problèmes seront réglés. Le CNS a un rôle à jouer. Les fédérations elles-mêmes vont saisir le CNS, on réglera tous les problèmes.
Pensez-vous avoir la même compréhension de la pratique du sport que plusieurs fédérations, surtout qu’il y a des fédérations par principe d’une manière générale, ont un volet touristique ?
Non. Malheureusement c’est ce que je suis en train de m’employer à leur explique. J’explique au rallye, au sport automobile, au sport auto, au golf, au tennis de cour vous êtes des disciplines à part. Vous êtes des disciplines à aspect touristique. Des disciplines à fort impact économique donc sachez utiliser votre discipline, sachez produire une politique capable de mobiliser d’avantage de visiteurs en Côte d’Ivoire. Souvenez-vous dans les années 1970-80, il y avait l’Open du Bélier doté du prix Félix Houphouët-Boigny au niveau du golf. Les meilleurs golfeurs du monde sont venus en Côte d’Ivoire. Et le chef de l’Etat ne fait que le répéter, nous allons nous battre pour organiser de grands évènements sportifs en Côte d’Ivoire. C’est le message que nous avons fait passer et aux fédérations à fort impact touristique et économique mais surtout à l’ensemble des fédérations sportive en Côte d’Ivoire qui sont plus enclin à voyager, à aller ailleurs participer à des compétitions. Mais nous leur disons organisez des compétions en Côte d’Ivoire nous allons vous aider pour que les autres aussi prennent des billets pour venir en Côte d’Ivoire. Cette année on dit que la Côte d’Ivoire a franchi le cap du million et demi de visiteurs à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny. Imaginez que chaque fédération organise chaque année deux, trois, quatre évènements sportifs, vous aurez des visiteurs. C’est ça le rôle que nous voulons donner au sport. Ne pas voir seulement les Ivoiriens sortir de l’aéroport et puis revenir sans médailles. Laissez aussi que les autres aussi viennent ici on va se débrouiller pour prendre les médailles devant eux.
Lors d’une émission de Vox Africa, vous avez promis que pour l’année 2014 vous ferez l’effort pour que les nuages se dissipent entre vous et les fédérations. Qu’en est-il exactement ? Vous avez souvent parlé de ces disciplines à fort impact touristique donc c’est quelque chose qui ne s’arrête pas au seul domaine sportif, donc qui concerne l’économie nationale. Est-ce que l’Etat ne pourrait pas en prendre les devants, mettre de l’argent à la disposition de ses disciplines pour qu’effectivement les compétitions soient organisées ? À vous entendre répéter on l’impression que vous demandez à ces fédérations qui se sont toujours dit pauvres d’organiser quelque chose parce qu’il y a un fort impact touristique. Je pense que comme l’Angola l’a fait dans certaines disciplines, pour les disciplines à fort impact touristique est-ce que l’Etat ne pourrait pas prendre les devants en ressuscitant par exemple, le fameux tournoi de golf le Bélier pour permettre à ces fédérations de décoller.
En tout cas merci pour la préoccupation. Si vous me donnez le feu vert, l’Etat va le faire mais ne dites pas après que c’est de l’ingérence. C’est ça aussi le problème.
Forcément, si l’Etat le fait, les fédérations qui en seront les premières bénéficiaires ne pourront que suivre…
L’Etat les accompagne toujours, l’Etat les a toujours accompagnés. Et l’Etat va le faire. C’est pourquoi au niveau de l’Office national des Sports vous avez un département chargés de grands évènements sportifs qui est en train de travailler afin de monter les grandes compétions mais en tenant compte de la taille d’une bonne compétition, des fonds à injecter dans ces compétitions en prenant en compte des dispositif fiscal qui donne des avantages aux annonceurs pour financer le sport en Côte d’Ivoire. Disons que nous devons nous mettre ensemble pour avancer. Les palabres, je dis qu’elles ne datent pas de maintenant(…) L’ingérence financière est acceptée en Côte d’Ivoire, c’est l’ingérence technique qui est dénoncée. La loi va nous permettre de discipliner tout le monde, le ministère, les agents du ministère, les acteurs du sport.
Quel est la relation du ministère avec le comité national olympique aujourd’hui ?
Je me félicite que ce comité ce soit mis à jour après plusieurs années sans élections. Nos rapports ont au beau fixe. Je peux dire que le général Palenfo nous a adressé un courrier de félicitation le 10 février, le jour de la réception des Eléphants. C’est à saluer et je voudrais le souligner ici. Maintenant le comité national olympique doit jouer son rôle, amener les fédérations à comprendre qu’elles ne doivent pas se contenter du peu. Il faut qu’elles se développent, il faut qu’elles sortent d’Abidjan, il faut qu’elles aillent partout en Côte d’Ivoire. Tant que nous le faisons je pense qu’il n’y a pas de nuages brumes.
Troisième thème, l’organisation de la prochaine CAN en Côte d’Ivoire. Monsieur le ministre, qu’est-ce qui est fait en ce moment?
Je me rappelle que le 8 février 2015 s’était la finale de la CAN. Les voyageurs qui sont partis de Charles de Gaulle avec une compagnie aérienne, je ne voudrais pas faire de publicité ici ont pu voir dans Jeune Afrique que la Cote d’Ivoire venait de publier des appels à manifestation d’intérêt pour la construction d’infrastructures sportives. Une coupe d’Afrique, vous ne pouvez l’organiser que lorsque vous êtes prêts. Vous avez vu la Guinée Équatoriale s’ouvrir à l’Afrique en organisant à la dernière minute, en moins de 45 jours la coupe d’Afrique. C’est parce que la Guinée Équatoriale avait des infrastructures sportives. Parce que la Guinée équatoriale s’est mise au travail pour améliorer la pelouse, nettoyer tout ce qui n’était pas utilisé. Le top départ a été donné, les infrastructures seront construites, les villes qui vont abriter les nouveaux stades sont connues. C’est Korhogo qui aura un nouveau stade de 20 mille places, San-Pedro aura un stade de 20 mille places. C’est le stade de la paix de Bouaké qui sera entièrement rénovée, modernisé pour passer de 25 mille à 40 mille place. C’est le stade olympique à construire entre Anyama, Yopougon et Abobo, de 60 mille places. C’est plusieurs cités sportives qui vont accueillir les équipes à l’intérieur du pays. Une cité sportive prévue à Ferké qui va abriter une équipe, une autre cité à Sinématiali, des cités à Korhogo avec des hôtels . C’est le cas autour de San-Pedro. La Côte d’Ivoire est déjà lancée, nous seront dans le temps. Nous estimons en fonction de nos calendriers qu’ici 2018, la Côte d’Ivoire doit avoir réceptionné l’ensemble de toutes ces infrastructures.
Monsieur le ministre, vous avec sans doute fait une étude de faisabilité de cette organisation, au-delà de l’aspect purement sportif, quelles peuvent être les retombées sur le plan socio-économique?
Déjà sur la localisation des infrastructures, nous avons estimée qu’il ne faut pas attendre il faut tirer le développement la ou il faut le tirer. En permettant a des villes aux alentours des villes principales comme au Nord, vous avez korhogo qui va accueillir les compétitions permettant à Sinématiali et à Ferkeé qui sont a moins de 55 kilomètres de la ville centre, nous permettons à ces populations de profiter de la coupe d’Afrique. A Bouake, c’est la même chose, vous avec katiola, Brobo, Botro, Sakassou, Beoumi qui vont également tirer profit de cette coupe d’Afrique. San-Pedro ce sera la même chose avec Grand Bereby, avec Sassandra qui se trouve de l’autre côté avec de nouveaux hôtels. surtout il y a une économie qui va se créer autour de cette coupe d’Afrique. C’est maintenant qu’il faut avoir des idées d’entreprises et là je voudrais m’adresser aux jeunes. C’est maintenant il faut commencer a préparer les gadgets. Pensez Côte d’Ivoire 2021. C’est maintenant qu’il faut innover en la matière. Pensez, aux hommes de médias, c’est maintenant qu’il faut se positionner pour obtenir qui un contrat pour commenter un match, qui pour rédiger un document. Voila que la coupe d’Afrique c’est un tout. Ne voyons pas que les ressources publiques pour l’organisation de cette coupe d’Afrique, voyons ce que chaque ivoirien peut a la Cote d’Ivoire. 2021 c’est dans 10 ans. Les centres de formation de football, les joueurs professionnels qui sont de l’autre côté doivent avoir une petite idée, que ceux qui seront sur le terrain en 2025.
La CAF est en train d’étudier la possibilité que les pays organisateurs aient des stades modestes, à partir de l’expérience de la Guinée équatoriale avec des stades de 5 mille, 8 mille places. Est-ce qu’avec ces possibilités, avec cette vision de la CAF, est-ce qu’on peut s’attendre à ses stades d’ici 2018?
Oui, déjà ces stades vous les aurez cette année en Côte d’Ivoire, Abidjan principalement, ces petits stades de proximité. Lorsque nous avons êtes nommé nous avons tout de suite fait le diagnostic. Pourquoi nos stades sont vides? Nos stades sont vides parce que ceux qui venaient avant au stade venaient de Yopougon, Abobo, Anyama. Ils payaient moins de 300 F aller-retour pour venir au stade Félix Houphouet-Boigny. Mais le spectacle a foutu le camp. Donc vous n’avez plus un championnat de qualité. Il y a toujours des amoureux. Mais vous n’allez pas dire aux amoureux qui viennent de Yopougon de remplir un stade, c’est impensable. pourtant à Yopougon vous avez un complexe sportif qui peut abriter 3 mille, voir 5 mille places assises.
Les appels d’offres ont été lancés, celui de Yopougon est revenu infructueux, il est relancée. Abobo a été attribue, le complexe sportif d’Angré a été attribue. Celui de Bingerville a été attribué. Vous avez d’autres stades à l’intérieur du pays comme Issia qui sont relancés. Donc nous aurons de petits stades pour permettre aux Ivoiriens d’aller au stade dans des conditions les plus meilleures.
Monsieur le ministre vous venez de révéler que les appels d’offres ont été lancés pour la construction des stades. Ce qui veut dire que 2021 a déjà commencé. Alors que si le travail a déjà commencé comme ça se fait un peu partout en Afrique, il y a forcément le fameux comité d’organisation ou de pilotage qui s’affaire vraiment à mettre tout en place. Nous savons que vous avez convoqué manu militari le président du comité de candidature…
Nous avons obtenu la candidature. Ne nous demandez pas de payer des primes, des indemnités à des chauffeurs alors que la priorité c’est les infrastructures.
Nous ne le savions pas vous venez de nous l’apprendre. On se disait qu’en mettant officiellement fin à leur mission, on s’attendait à la mise en place d’un comité d’organisation de la coupe d’Afrique…
Je ne suis pas partisan de la mise en place d’un comité d’organisation pour la coupe d’Afrique maintenant en tant que ministre des sports. Si le chef de l’Etat le fait, il peut avoir des raisons. Mais en tant que ministre technique j’expliquerai au chef de l’Etat: « Monsieur le président la priorité doit être consacrée aux infrastructures. Construisons d’abord et puis à 3 ans, 2 ans de la coupe l’Afrique, on peut mettre en place un comité d’organisation ». Mais ce que nous avons expliqué à la fédération, à ceux des membres du comité de candidature qui sont membres de la fédération : « messieurs, la compétition n’appartient pas à l’Etat de Côte d’Ivoire ». La compétition appartient à la CAF et vous êtes membres de la CAF. L’aspect sportif doit vous intéresser maintenant, l’aspect marketing autour de cette compétition doit vous intéresser. Mettez –vous au travail et commencez à réfléchir. Mais ne nous demandez pas de mettre en place un comité d’organisation, le premier réflexe sera nous n’avons pas reçu les moyens de l’Etat de Côte d’Ivoire. Or nous avons besoin de moyens pour construire les infrastructures. le message a été clair et nous ne revenons pas la dessus. Il appartient maintenant à d’autres voix plus autorisées que les nôtres de prendre en charge la décision de mettre en place un comité d’organisation en 2015, je vous dis que vous aurez 6 ans pour payer des indemnités, des salaires et autres. Chacun appréciera.
Le délai de 3 ans pour la construction des stades, des infrastructures...
Mais un stade il se construit en 24 mois.
Vous avez parlé à l’assemblée nationale de construction ou de reconstruction, ou de réhabilitation du stade Felix-Houphouet Boigny. Aujourd’hui, est-ce qu’on pense à le raser pour construire un nouveau stade ou il sera délocalisé comme vous l’avez suggérez à l’assemblée nationale?
Ceux qui ont l’habitude de venir au stade, s’ils se rappellent dans les années 1990, quand vous venez au stade après être descendu du pont de Gaulle, il y a un ralentissement qui se fait au niveau du stade parce qu’il faut permettre au spectateurs de traverser, Quand vous sortez du stade il y a d’autres également qui en sortent. Il n’y a pas de sécurité pour le spectateur au stade Felix Houphouet Boigny, vous êtes mieux placés pour le savoir. il n’y a pas de parking aux alentours du stade pour permettre au spectateur de venir en toute sécurité. C’est connu de tout le monde, il n’y a pas de sujet tabou. En tant que ministre des Sports nous avons vu ce qui se fait ailleurs, nous avons proposé de reconstruire le stade Félix-Houphouet Boigny, de prévoir des places de parking. On peut faire par exemple des parkings souterrains. Aujourd’hui je vous ai annoncé que nous sommes lancés sur la construction de stade olympique qui sera construit entre Anyama, Abobo et Yopougon, 60 mille places. Imaginez qu’on inaugure ce stade en 2018 avec un grand match des Éléphants qui s’apprêtent à aller en coupe du monde, un grand match de soutien entre les éléphants et l’équipe d’Allemagne par exemple. Au même moment on programme un match au stade Felix-houphouet Boigny. On ne sait pas qui ira. Toute la Côte d’Ivoire va se retrouver au nouveau stade. C’est un grand match. Le stade Felix-houphouet Boigny servira à quoi concrètement? Un nid de bandit? Il faut se poser des questions. Je pense futur. Dans toutes les villes au monde, on a modernisé les infrastructures sportives. Pendant longtemps dans le discours des journalistes on disait que le plus grand stade au monde c’est le maracana avec 200 mille places. Maracana aujourd’hui fait 80 mille place parce que la tendance est à la réduction des places dans les stades. Ma préférence aujourd’hui c’est de voir des stades humains dans plusieurs villes de la Côte d’Ivoire et de reconstruire en cet endroit une autre infrastructure socio-économique voir sportive parce qu’aujourd’hui nous sommes lancés. Il nous faut l’Arena basket club de Côte d’ivoire qui pourra faire entre 15 mille et 20 mille places. je ne dis pas qu’il sera construit la. Mais les architectes réfléchissent pour permettre à la Côte d’Ivoire de se doter en infrastructures modernes. Nous aussi on doit pouvoir organiser des tournois de basket en Côte d’ivoire. On doit pouvoir organiser de grandes compétitions dans le pays
On va aborder le dernier point pour permettre à Monsieur le ministre de conclure. Les perspectives du sport ivoirien de façon globale, qu’est-ce qui est prévu au niveau du ministère des Sports ?
Merci. Je l’ai dit devant le chef de l’Etat, après la coupe d’Afrique, notre priorité doit être la professionnalisation du sport en Côte d’Ivoire. Je peux vous dire que j’ai terminé l’année 2014 en lançant le projet d’étude avec le BNEDT qui va nous accompagner dans la réalisation de cette étude complète. Il nous faut aujourd’hui une bonne réflexion, sortons de l’à peu près. Un championnat professionnel de football donnera quoi ? On nous dira, vous faites de l’ingérence. Nous ne faisons pas de l’ingérence. Nous sommes ministre des Sports, donc nous planifions. L’étude sera conduite avec un cabinet international, pour voir le nombre de disciplines sportives à professionnaliser aujourd’hui en Côte d’Ivoire. Les coûts annuels, les infrastructures à prévoir pour la promotion et le développement de ces infrastructures. Donc ma priorité aujourd’hui sur le plan politique c’est ça. L’Etat doit se doter de toutes sortes de moyens parce que quand on fait l’étude, on met à côté les moyens qui vont avec. Annuellement, voilà ce que ça va couter au budget de l’Etat. Mais annuellement voilà ce que les sponsors peuvent apporter. Je l’ai dit, la coupe d’Afrique a pris fin le 8 février dernier, la CAN en Côte d’Ivoire ; je veux voir quel indicateur me permet de dire aujourd’hui que ce que la CAN nous rapporte. On doit le prévoir. C’est ce que nous sommes en train de faire. C’est ça notre principale priorité. Maintenant autre priorité, c’est les jeux olympiques de 2016. Aujourd’hui je suis en train de parler avec des présidents de fédérations devant pourvoir aligner des athlètes. Pour la première fois je peux vous dire que la Côte d’Ivoire sera présente en natation avec des athlètes de très haut niveau. Ceux-là, ils sont sur les 5 continents. Il va falloir simplement aller les chercher ; nous les avons eus. Et la fédération aura les moyens dans les prochaines semaines pour préparer ces athlètes. Ils doivent participer au grands rendez-vous en natation pour se frotter aux grands qui seront présents à Rio. Pour la première fois la Côte d’ Ivoire ne sera pas obligée d’aller faire des compétitions pour se qualifier. Nous avons anticipé parce que nous disons avec l’ambition de la Côte d’Ivoire, les moyens sont là, il y a pas de raisons qu’un athlètes qui sais qu’en revenant avec une médaille d’or, il aura 50 millions de F Cfa ou bien il aura 25 millions s’il revient avec une médaille d’argent ou 15 millions avec une médaille de bronze, il n’y a pas de raisons que la Côte d’Ivoire n’ait pas de médaillés. A chaque jeux olympique c’est pour dire lui c’est un Ivoirien mais il est dans un autre pays. C’est fini. Enfin on aura une liste des athlètes de haut niveau en Côte d’Ivoire. Ils seront connus, ils seront sur une liste bouclée. On peut sortir, on peut rentrer de cette liste. Que les sportifs profitent des ressources du sport sinon il faut dire adieu aux performances sportives en Côte d’Ivoire. Sinon il faut dire adieu aux ambitions d’un pays comme la Côte d’Ivoire qui s’est engagée avec son président de la République d’organiser de grands événements sportifs, de se doter d’infrastructures sportives performantes, de réaliser donc son rêve. Je voulais vraiment m’arrêter là et souhaiter bonne année sportive aux Ivoiriens. Et une mobilisation toujours derrière nos équipes nationales. La prochaine c’est l’équipe nationale cadette qui joue ce soir face au Cameroun et dire à mes amis camerounais qu’ils seront battus ce soir. Parce que Eléphants il n’y a pas son petit, il n’y a pas son grand.
Merci beaucoup Monsieur le ministre et certainement à très bientôt pour un autre entretien.
Entretien réalisé par Robert Kra
Avec la participation
Adam Kalil (Frat-Mat)
Litié Boagnon (L’Inter)
Patrice Beket (Le Nouveau Courrier)
Patrick Djiké (Sport-Ivoire)
Danielle Tagro (Abidjan.net)