Depuis hier se tient, et ce jusqu’à demain 25 février, se tient à Abidjan, la première conférence interministérielle sur l’apatridie en Afrique de l’Ouest. Avec plus de 750.000 apatrides dans la sous-région, les experts auront à aborder plusieurs questions, surtout d’ordre juridique pour freiner le phénomène. Le phénomène de l’apatridie est certes une problématique mondiale, mais comme le dit Emmanuelle Mitte, Administratrice principale régionale en charge de l’apatridie au Haut-commissariat des Nations-unies pour les réfugiés (Unhcr), « les bons élèves méritent d’être accompagnés ». Et un bon accompagnement, c’est aussi et surtout des propositions pratiques à même de contribuer à créer un environnement propice à la lutte contre cette gangrène. Et puisque c’est l’environnement juridique qui est pointé du doigt dans la plupart des Etats concernés, la réponse ne peut que venir de là. La Côte d’Ivoire a pris conscience du problème de l’apatridie. Depuis 2013, le pays a ratifié les conventions internationales en la matière. Une décision et un engagement politique hautement salutaire. Mais des insuffisances subsistent toujours notamment au niveau des lois nationales (Code de la nationalité). Fort est de constater que les statistiques disponibles sur le nombre d’apatrides (environ 750.000) en Afrique de l’Ouest ne concernent que la Côte d’Ivoire. A ce jour, selon les estimations, 75% des lois en Afrique de l’Ouest n’autorisent pas l’acquisition de la nationalité par le fait de la naissance sur le territoire. 80% sont anticonformistes en ce qui concerne les enfants abandonnés. Et 75% des lois ne sont pas conformes aux dispositions internationales sur l’égalité des genres qui impliquerait qu’autant un enfant peut acquérir de fait la nationalité du père à sa naissance, autant le problème ne devrait pas se poser au niveau de la femme.
Elysée LAT
Elysée LAT