Depuis le discours historique du président du Pdci, Henri Konan Bédié, visant à soutenir la candidature du président Ouattara à la présidentielle d’octobre 2015 à l’occasion de la visite présidentielle de ce dernier dans la région de l’Iffou en septembre 2014, l’actualité politique s’est nourrie de nombreux débats, palabres et controverses. Il faut le dire, ce qu’il convient d’appeler l’Appel de Daoukro ne laisse pas la classe politique et même la population indifférentes. Nous avons essayé d’analyser les grands enjeux de cet appel. Décryptage.
Pour tous ceux qui ont fait une école de droit et de politique, le constat est clair. L’Appel de Daoukro va à l’encontre de la définition d’un parti politique. En effet, de façon très académique, un parti politique se définit comme une association ou un groupement dont la principale vocation est la conquête et l’exercice du pouvoir d’Etat. A partir de cette définition, les partis politiques sont censés évoluer dans un environnement concurrentiel ou encore compétitif. L’exercice du pouvoir d’Etat étant le graal que chacun voudrait posséder. C’est le début des luttes politiques qui impliquent un certain nombre de forces en présence c’est-à-dire les partis. Alors, on pourrait mal percevoir des jeux d’alliances de certains partis. Pire, un parti soutenir le candidat d’un autre parti et se mettre à sa disposition. C’est le cas du Rhdp et surtout l’Appel de Daoukro qui est lancé par la première figure de l’une des plus historiques et des grandes formations du continent africain. Mais un cours en politique entretient forcément par endroits une rupture avec la politique du terrain. Ne dit-on pas aussi que « la politique est la saine appréciation des réalités du moment? ». On peut reprocher beaucoup de choses au président Bedié, mais il faut lui reconnaître le mérite d’avoir géré les contradictions internes c’est-à-dire au sein du parti et les contradictions qui se sont posées autour de la gestion du pouvoir d’Etat. Et ce, depuis qu’il a pris les rênes du Parti démocratique de Côte d’Ivoire en 1993. Le Pdci, sous sa houlette, a pu réaliser l’exploit d’être un acteur sinon un parti incontournable dans le jeu politique même après plus de 15 ans dans l’opposition. Bédié est suffisamment avisé pour lancer cet appel dans lequel se joue le destin de la Côte d’Ivoire. Voici certainement les raisons qui le confortent.
Les enjeux politiques et diplomatiques
Pendant plus de dix ans, la Côte d’Ivoire est restée isolée politiquement et diplomatiquement sur l’échiquier africain comme international du fait des politiques ultranationalistes des dirigeants d’alors. Son action politique est aux antipodes de celles de son prédécesseur. Il est favorable à l’intégration et aux grands ensembles communautaires. Il prend la tête de la Cedeao et prend une part active dans le règlement de certaines crises comme celle du Mali. Il réveille l’Union du Fleuve Mano et le Conseil de l’Entente. On ne compte plus ces voyages à l’étranger. Il s’est agi pour Ouattara de montrer que la Côte d’Ivoire est à nouveau fréquentable et de la repositionner dans le concert des nations. Côte d’Ivoire is back comme le déclarent de nombreuses personnes convaincues du travail abattu. Au plan intérieur, Alassane Ouattara donne à ses partenaires du Rhdp l’image de quelqu’un qui respecte ses engagements, en qui on peut avoir confiance au contraire de certains ‘’enfarineurs’’ qui n’ont pas arrêté de rouler dans la farine ceux qui ont cru en eux. Ainsi, le président du Pdci peut se targuer de codiriger avec Ouattara le pays. Ses avis, que son « jeune frère Ouattara » ne cesse de recueillir quand la situation le commande, influent dans un sens comme dans l’autre sur la marche de la nation. La grande confiance de l’opinion internationale dont les bailleurs de fonds, le respect de ses promesses électorales et la vision politique confortent dans l’esprit du président Bédié qu’Alassane Ouattara mérite ce second mandat.
Les enjeux économiques
Il est clair pour tous que le président est un grand économiste. Une renommée bâtie dans la rigueur et le travail dans les plus hautes instances financières du monde. Ce n’est pas cet économiste chargé de cours dans l’université de la ville et qui rentre à la maison juste après. Il s’est forgé sur le terrain en se frottant aux conjonctures, en trouvant des solutions aux problèmes et surtout en se faisant un carnet d’adresses étoffées à travers le monde. Cela, le président Bédié le sait. Mais ce qu’il constate surtout, c’est que cet économiste outillé a, effectivement, mis la Côte d’Ivoire en chantier comme il l’avait dit. Puisque le développement (sérieusement compromis par les crises et des politiques obscures) passe par la route, ont été dépoussiérés les différents projets d’aménagement infrastructurels comme ce troisième pont Henri Konan Bédié (dont le projet croupissait finalement dans les tiroirs de l’Etat) qui est véritablement le symbole de la reprise en main du développement là où Houphouët l’avait laissé. On peut citer les nombreux ponts réalisés et en cours, le siège de la Bad revenu et beaucoup d’autres réalisations à mettre sur le compte de la vision économique du président Ouattara. Le projet économique est clair. Il s’agit de doter la Côte d’Ivoire du maximum d’infrastructures nécessaires d’ici à 2020 capables de la faire entrer sur la liste des pays dits émergents. Il en avait lui aussi la vision avec le projet de l’Eléphant d’Afrique. Mais, Bédié est convaincu que Ouattara peut réussir.
Les enjeux stratégiques et militaires
Il faut le dire, la paix sociale reste encore précaire en Côte d’Ivoire. Les discours de haine inoculés au peuple n’ont pas encore totalement été dilués malgré les actions de réconciliation portées par la Cdvr dont le résultat est d’ailleurs très controversé. Si la Côte d’Ivoire se remet sur les rails, il faut dire que le chapitre de la réconciliation est le seul bémol. Cette situation est forcément préoccupante pour la cohésion sociale et surtout pour la sécurisation des élections à venir. Aujourd’hui, Alassane Ouattara apparaît comme le seul garant de la sécurité. Et pour cause, la crise et la sortie de crise ont démontré le fort ascendant qu’il a sur l’armée en plus de son statut de chef suprême des armées. Une armée aux pas et aux ordres face à toutes velléités est forcément un atout pour la sécurisation des élections que beaucoup appréhendent. Ensuite pour Bédié et sa formation politique, trois grands partis grignotent chacun le tiers de l’électorat c’est-à-dire le Pdci, le Fpi et le Rdr. Ce serait la porte ouverte à toutes les aventures si ces partis se trouvaient dos à dos. C’est pour cela que Bédié et son parti appellent à soutenir ADO qui peut garantir cette paix et défendre les intérêts de la nation.
Ange Kader
Pour tous ceux qui ont fait une école de droit et de politique, le constat est clair. L’Appel de Daoukro va à l’encontre de la définition d’un parti politique. En effet, de façon très académique, un parti politique se définit comme une association ou un groupement dont la principale vocation est la conquête et l’exercice du pouvoir d’Etat. A partir de cette définition, les partis politiques sont censés évoluer dans un environnement concurrentiel ou encore compétitif. L’exercice du pouvoir d’Etat étant le graal que chacun voudrait posséder. C’est le début des luttes politiques qui impliquent un certain nombre de forces en présence c’est-à-dire les partis. Alors, on pourrait mal percevoir des jeux d’alliances de certains partis. Pire, un parti soutenir le candidat d’un autre parti et se mettre à sa disposition. C’est le cas du Rhdp et surtout l’Appel de Daoukro qui est lancé par la première figure de l’une des plus historiques et des grandes formations du continent africain. Mais un cours en politique entretient forcément par endroits une rupture avec la politique du terrain. Ne dit-on pas aussi que « la politique est la saine appréciation des réalités du moment? ». On peut reprocher beaucoup de choses au président Bedié, mais il faut lui reconnaître le mérite d’avoir géré les contradictions internes c’est-à-dire au sein du parti et les contradictions qui se sont posées autour de la gestion du pouvoir d’Etat. Et ce, depuis qu’il a pris les rênes du Parti démocratique de Côte d’Ivoire en 1993. Le Pdci, sous sa houlette, a pu réaliser l’exploit d’être un acteur sinon un parti incontournable dans le jeu politique même après plus de 15 ans dans l’opposition. Bédié est suffisamment avisé pour lancer cet appel dans lequel se joue le destin de la Côte d’Ivoire. Voici certainement les raisons qui le confortent.
Les enjeux politiques et diplomatiques
Pendant plus de dix ans, la Côte d’Ivoire est restée isolée politiquement et diplomatiquement sur l’échiquier africain comme international du fait des politiques ultranationalistes des dirigeants d’alors. Son action politique est aux antipodes de celles de son prédécesseur. Il est favorable à l’intégration et aux grands ensembles communautaires. Il prend la tête de la Cedeao et prend une part active dans le règlement de certaines crises comme celle du Mali. Il réveille l’Union du Fleuve Mano et le Conseil de l’Entente. On ne compte plus ces voyages à l’étranger. Il s’est agi pour Ouattara de montrer que la Côte d’Ivoire est à nouveau fréquentable et de la repositionner dans le concert des nations. Côte d’Ivoire is back comme le déclarent de nombreuses personnes convaincues du travail abattu. Au plan intérieur, Alassane Ouattara donne à ses partenaires du Rhdp l’image de quelqu’un qui respecte ses engagements, en qui on peut avoir confiance au contraire de certains ‘’enfarineurs’’ qui n’ont pas arrêté de rouler dans la farine ceux qui ont cru en eux. Ainsi, le président du Pdci peut se targuer de codiriger avec Ouattara le pays. Ses avis, que son « jeune frère Ouattara » ne cesse de recueillir quand la situation le commande, influent dans un sens comme dans l’autre sur la marche de la nation. La grande confiance de l’opinion internationale dont les bailleurs de fonds, le respect de ses promesses électorales et la vision politique confortent dans l’esprit du président Bédié qu’Alassane Ouattara mérite ce second mandat.
Les enjeux économiques
Il est clair pour tous que le président est un grand économiste. Une renommée bâtie dans la rigueur et le travail dans les plus hautes instances financières du monde. Ce n’est pas cet économiste chargé de cours dans l’université de la ville et qui rentre à la maison juste après. Il s’est forgé sur le terrain en se frottant aux conjonctures, en trouvant des solutions aux problèmes et surtout en se faisant un carnet d’adresses étoffées à travers le monde. Cela, le président Bédié le sait. Mais ce qu’il constate surtout, c’est que cet économiste outillé a, effectivement, mis la Côte d’Ivoire en chantier comme il l’avait dit. Puisque le développement (sérieusement compromis par les crises et des politiques obscures) passe par la route, ont été dépoussiérés les différents projets d’aménagement infrastructurels comme ce troisième pont Henri Konan Bédié (dont le projet croupissait finalement dans les tiroirs de l’Etat) qui est véritablement le symbole de la reprise en main du développement là où Houphouët l’avait laissé. On peut citer les nombreux ponts réalisés et en cours, le siège de la Bad revenu et beaucoup d’autres réalisations à mettre sur le compte de la vision économique du président Ouattara. Le projet économique est clair. Il s’agit de doter la Côte d’Ivoire du maximum d’infrastructures nécessaires d’ici à 2020 capables de la faire entrer sur la liste des pays dits émergents. Il en avait lui aussi la vision avec le projet de l’Eléphant d’Afrique. Mais, Bédié est convaincu que Ouattara peut réussir.
Les enjeux stratégiques et militaires
Il faut le dire, la paix sociale reste encore précaire en Côte d’Ivoire. Les discours de haine inoculés au peuple n’ont pas encore totalement été dilués malgré les actions de réconciliation portées par la Cdvr dont le résultat est d’ailleurs très controversé. Si la Côte d’Ivoire se remet sur les rails, il faut dire que le chapitre de la réconciliation est le seul bémol. Cette situation est forcément préoccupante pour la cohésion sociale et surtout pour la sécurisation des élections à venir. Aujourd’hui, Alassane Ouattara apparaît comme le seul garant de la sécurité. Et pour cause, la crise et la sortie de crise ont démontré le fort ascendant qu’il a sur l’armée en plus de son statut de chef suprême des armées. Une armée aux pas et aux ordres face à toutes velléités est forcément un atout pour la sécurisation des élections que beaucoup appréhendent. Ensuite pour Bédié et sa formation politique, trois grands partis grignotent chacun le tiers de l’électorat c’est-à-dire le Pdci, le Fpi et le Rdr. Ce serait la porte ouverte à toutes les aventures si ces partis se trouvaient dos à dos. C’est pour cela que Bédié et son parti appellent à soutenir ADO qui peut garantir cette paix et défendre les intérêts de la nation.
Ange Kader