Le Fespaco, le plus grand rendez-vous de cinéma sur le continent africain, a ouvert ses portes le 28 février dernier à Ouaga dans la capitale burkinabé pour sa 24 ème édition. Un évènement qui aurait pu ne pas se tenir vu les évènements récents survenus au pays des Hommes intègres.
Contrairement aux années précédentes où l’événement se déroulait au stade du 4 juillet depuis sa création en 1972, c’est au Palais des sports de Ouaga 2000 que s’est tenue la 24è édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Les nouvelles autorités de Ouagadougou l’ont voulu ainsi pour des raisons de conjoncture liées à la révolution du 31 octobre 2014. Sur ce fait, le doute a plané sur l’annulation de ladite édition du Fespaco «pour des raisons sécuritaires». Mais, toutes les dispositions ont été prises par les hommes de Michel Kafando, le président de la République du Burkina Faso, après la chute de Blaise Compaoré, pour que les festivaliers fêtent le rendez-vous africain «dans de bonnes conditions». Dans un Palais des sports qui a fait salle comble, le représentant du président Kafando, le lieutenant – colonel Yacouba Zida, qui a reçu les honneurs de la garde républicaine, a donné le clap de la 24è édition, avec l’aide du représentant du pays invité d’honneur, l’Egypte. De l’avis de Jean Claude Soma, le ministre de la Culture du Burkina Faso, ce «Fespaco est un format redimensionné mais centré sur les préoccupations des cinéastes», qui seront entendues lors du colloque portant, dès le 1er mars au Siao, sur le thème «Cinéma africain : production et diffusion à l’ère du numérique». Selon le ministre Soma qui soutient que le passage au numérique est irréversible avec la nécessité d’accroître des productions audiovisuelles de qualité, la 24è édition du Fespaco se tient dans le «contexte particulier» de l’après révolution au Burkina Faso qui a eu raison du pouvoir de Blaise Compaoré, de la menace de la fièvre à virus Ebola et des menaces des attaques Djihadites. Vu sous ce dernier angle, il y a le récent long métrage «Timbuktu» du Nigérien Abderarahmane Cissako qui a été réalisé pour interpeller et porter des critiques sur la crise dans le Nord du Mali. Selon beaucoup de critiques, ce film favori pour un deuxième Etalon d’Or après avoir raflé dans le mois de février 2015 sept (7) prix au récent César en France, avait été retiré de la sélection officielle puis réintégré avant l’ouverture du Fespaco 2015. Il sera finalement en compétition avec 18 films africains dont «Run» de l’Ivoirien Philippe Lacôte qui espère arracher au profit de la Côte d’Ivoire le troisième Etalon du Yennenga après les succès des réalisateurs Fadika Kramo (1981) et Roger Gnoan Mballa (1983).
Quand les discours font place à la création artistique, c’est avec la chorégraphe burkinabè de renom, Irène Tassembedo, que le public a apprécié la suite donnée au clap d’ouverture. Sons de tam-tams et frappes aigus de rebords, talking drums, kora, flûte, les danseurs et danseuses allient à la danse contemporaine des scènes d’acrobaties tout en maintenant au centre de la création, les rythmes et valeurs des cultures du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire (Abodan et Gbégbé), du Cap Vert (Calypso), du Sénégal (Mbalax), de Cuba (Salsa), etc. Un jeu scénique varié et riche en couleurs qui a invité le public à un voyage multicolore et culturel. Malgré l’acoustique inadaptée du Palais des sports consacré prioritairement aux compétitions sportives, les artistes Victor Démé avec une musique soul aux accents mandingues, Alif Naaba – le prince du Konkistinga, jouant du folk et Ismaël Lo, muni de sa guitare et d’un harmonica, ont fait oublier le côté solennel de la cérémonie d’ouverture.
Délocalisé au siège du Siao, le Marché international de la télévision et du cinéma africain (Mica) qui s’était basé à l’hôtel Indépendance – saccagé pendant la révolution du 31 octobre – se tiendra du 1er au 5 mars. L’innovation de la 24è édition du Fespaco est que l’Etalon du Yennenga aura un portefeuille de vingt (20) millions de Fcfa.
La ministre de la Communication est à Ouagadougou auprès de son collègue Maurice Bandaman pour porter la voix de la Côte d’Ivoire au Fespaco 2015. «La Côte d’Ivoire est venue en force et nous voulons être visibles», a dit Maurice Bandaman à l’ouverture des portes du Siao. Cette visibilité se traduit par une forte délégation qui l’accompagne, d’un stand de 52m² au Ciao et de quatre films en compétition officielle. De l’avis d’Affoussiata Bamba-Lamine qui a expliqué le soutien de son ministère à la promotion du numérique, la présence de la Côte d’Ivoire «témoigne que le pays est debout et de retour».
Koné Saydoo, envoyé spécial
Contrairement aux années précédentes où l’événement se déroulait au stade du 4 juillet depuis sa création en 1972, c’est au Palais des sports de Ouaga 2000 que s’est tenue la 24è édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Les nouvelles autorités de Ouagadougou l’ont voulu ainsi pour des raisons de conjoncture liées à la révolution du 31 octobre 2014. Sur ce fait, le doute a plané sur l’annulation de ladite édition du Fespaco «pour des raisons sécuritaires». Mais, toutes les dispositions ont été prises par les hommes de Michel Kafando, le président de la République du Burkina Faso, après la chute de Blaise Compaoré, pour que les festivaliers fêtent le rendez-vous africain «dans de bonnes conditions». Dans un Palais des sports qui a fait salle comble, le représentant du président Kafando, le lieutenant – colonel Yacouba Zida, qui a reçu les honneurs de la garde républicaine, a donné le clap de la 24è édition, avec l’aide du représentant du pays invité d’honneur, l’Egypte. De l’avis de Jean Claude Soma, le ministre de la Culture du Burkina Faso, ce «Fespaco est un format redimensionné mais centré sur les préoccupations des cinéastes», qui seront entendues lors du colloque portant, dès le 1er mars au Siao, sur le thème «Cinéma africain : production et diffusion à l’ère du numérique». Selon le ministre Soma qui soutient que le passage au numérique est irréversible avec la nécessité d’accroître des productions audiovisuelles de qualité, la 24è édition du Fespaco se tient dans le «contexte particulier» de l’après révolution au Burkina Faso qui a eu raison du pouvoir de Blaise Compaoré, de la menace de la fièvre à virus Ebola et des menaces des attaques Djihadites. Vu sous ce dernier angle, il y a le récent long métrage «Timbuktu» du Nigérien Abderarahmane Cissako qui a été réalisé pour interpeller et porter des critiques sur la crise dans le Nord du Mali. Selon beaucoup de critiques, ce film favori pour un deuxième Etalon d’Or après avoir raflé dans le mois de février 2015 sept (7) prix au récent César en France, avait été retiré de la sélection officielle puis réintégré avant l’ouverture du Fespaco 2015. Il sera finalement en compétition avec 18 films africains dont «Run» de l’Ivoirien Philippe Lacôte qui espère arracher au profit de la Côte d’Ivoire le troisième Etalon du Yennenga après les succès des réalisateurs Fadika Kramo (1981) et Roger Gnoan Mballa (1983).
Quand les discours font place à la création artistique, c’est avec la chorégraphe burkinabè de renom, Irène Tassembedo, que le public a apprécié la suite donnée au clap d’ouverture. Sons de tam-tams et frappes aigus de rebords, talking drums, kora, flûte, les danseurs et danseuses allient à la danse contemporaine des scènes d’acrobaties tout en maintenant au centre de la création, les rythmes et valeurs des cultures du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire (Abodan et Gbégbé), du Cap Vert (Calypso), du Sénégal (Mbalax), de Cuba (Salsa), etc. Un jeu scénique varié et riche en couleurs qui a invité le public à un voyage multicolore et culturel. Malgré l’acoustique inadaptée du Palais des sports consacré prioritairement aux compétitions sportives, les artistes Victor Démé avec une musique soul aux accents mandingues, Alif Naaba – le prince du Konkistinga, jouant du folk et Ismaël Lo, muni de sa guitare et d’un harmonica, ont fait oublier le côté solennel de la cérémonie d’ouverture.
Délocalisé au siège du Siao, le Marché international de la télévision et du cinéma africain (Mica) qui s’était basé à l’hôtel Indépendance – saccagé pendant la révolution du 31 octobre – se tiendra du 1er au 5 mars. L’innovation de la 24è édition du Fespaco est que l’Etalon du Yennenga aura un portefeuille de vingt (20) millions de Fcfa.
La ministre de la Communication est à Ouagadougou auprès de son collègue Maurice Bandaman pour porter la voix de la Côte d’Ivoire au Fespaco 2015. «La Côte d’Ivoire est venue en force et nous voulons être visibles», a dit Maurice Bandaman à l’ouverture des portes du Siao. Cette visibilité se traduit par une forte délégation qui l’accompagne, d’un stand de 52m² au Ciao et de quatre films en compétition officielle. De l’avis d’Affoussiata Bamba-Lamine qui a expliqué le soutien de son ministère à la promotion du numérique, la présence de la Côte d’Ivoire «témoigne que le pays est debout et de retour».
Koné Saydoo, envoyé spécial