«Chroniques africaines» est une nouvelle production ivoirienne. Cette série fictionnelle [mi-téléréalité, mi-fiction] de quatorze épisodes est l’œuvre de la réalisatrice ivoirienne Marie-Christine Amon. Cette série est en compétition officielle dans la catégorie série télévisuelle à la 24è édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision à Ouagadougou, au Burkina Faso.
Vous êtes au Fespaco en sélection officielle, catégorie séries télévisées, avec Chroniques africaines. Les histoires particulières à la Côte d’Ivoire sont-elles générales à l’Afriques ?
Chroniques africaines n’a pas seulement une vocation ivoirienne. On a commencé en Côte d’Ivoire parce que, simplement, c’est une équipe ivoirienne, c’est un casting ivoirien. Ce sont même des fonds ivoiriens. Au-delà de cela, on espère aller outre les frontières ivoiriennes et tourner Chroniques africaines au Ghana, au Burkina Faso, au Nigéria et pourquoi pas en Afrique du Sud. Tout est possible. On voulait ouvrir notre champ de vision et ne pas se contenter que de la Côte d’Ivoire.
La série a bénéficié de fonds ivoiriens…
Nous avons simplement présenté un bon projet au ministère de la Culture. La productrice, Alexandra Amon a été approchée par une personne du ministère dans d’un autre projet de Canal + dans lequel elle participait. Son projet Chroniques africaines a intéressé le ministère de la Culture qui a décidé de nous accompagner, tout simplement.
Comment vous est venue l’idée d’écrire le scénario de Chroniques africaines ?
Il y a deux niveaux: l’esthétique et le contenu. L’esthétique nous a été inspirée de ce qui se fait en Europe, le croissement entre la téléréalité et la série. C’est une série fictionnelle avec des codes de la téléréalité. Il y a la voix off, les apartés dans les personnages se réfèrent directement à la caméra et qui parlent directement au téléspectateur. Ce sont là des codes de la téléréalité. Maintenant, tout reste scripté, scénarisé. C’est en cela que nous disons que c’est mi-téléréalité, mi-fiction. Les contenus, ce sont les faits divers, les histoires de la vie de tous les jours. L’idée c’était que l’on puisse se reconnaître dans ces histoires. Il fallait qu’elles restent le plus proche possible de la réalité. On espère que c’est l’objectif qu’on a atteint.
Sur quatorze épisodes que constituent la série, le Fespaco vous laisse présenter trois. Pensez-vous qu’une bonne appréciation pourrait se faire par le jury ?
Normalement, au bout de trois épisodes on peut avoir un avis, une bonne idée de ce que représente l’esprit de la série. C’est pour cela, je suppose, qu’ils ont demandé trois épisodes. Parce que ça prendra beaucoup de temps. Imaginez certaines séries qui ont 150 voire 200 épisodes. Ce serait pratiquement impossible de les voir tous surtout que le jury reçoit beaucoup de séries pour une sélection possible. Je pense que trois épisodes, c’est la représentation de la série. On peut effectivement avoir une idée de la série au bout de trois épisodes.
L’éclairage n’est-t-il pas un problème technique dans la qualité visuelle ?
A la télévision, il y a un rendu totalement différent. Il est vrai qu’ici, on a un rendu un peu bizarre – je ne critique pas quoique ce soit. Mais, c’est un format Full HD en numérique qui a été fait spécialement pour la télé. L’éclairage n’a pas été un véritable souci. Je dirai plutôt que c’est l’audio qui a été à notre niveau un souci. On en a eu comme c’est souvent le cas sur nos productions africaines.
Au-delà des objectifs de réalisations, quelles sont vos attentes étant à cette 24è édition du Fespaco ?
Nous sommes en sélection officielle. En toute logique, on s’attend à avoir le premier prix de la meilleure série télé. On espère l’avoir. Si on ne l’a pas, tant mieux. Gloire à Dieu, on a été nominé. C’est déjà une victoire en soi. Mais, c’est notre espoir pour pouvoir se faire remarquer en tant que nouvelle production, en tant que jeunes ivoiriens.
Pensez-vous être en Côte d’Ivoire ou sur le continent, l’un des précurseurs de ce type série fictionnelle qu’est Chroniques africaines?
Je pense que je suis l’un des précurseurs. En toute modestie, je pense ne l’avoir pas encore vu ou que ce soit dans la sous-région. Je ne parlerai pas de toute l’Afrique parce que je ne connais pas tout le continent. Mais, je sais que dans la sous-région, on ne l’a pas encore fait. Je pense avoir une petite longueur d’avance à ce niveau.
Quelle lecture faites-vous du marché du cinéma africain ?
Il y a beaucoup de choses à faire. Il y a beaucoup de choses qui se font. Je pense que le cinéma africain est en pleine évolution. Surtout qu’on rentre dans l’ère numérique. Il y a du progrès dans ce que l’on fait. Au niveau de la qualité de la production, il y a du progrès. Des efforts sont faits. C’est à saluer. Mais, il reste encore beaucoup de choses à faire. En Côte d’Ivoire, le gouvernement s’emploie à structurer le cinéma ivoirien. On ne peut pas faire les choses dans le désordre. On a des exemples. Je ne citerai pas de noms. Mais, je pense que les choses doivent se faire dans l’ordre et le gouvernement en a conscience. Par la grâce de Dieu, d’autres collègues rejoindront dans le jeu de l’industrie cinématographique. On va tous évoluer ensemble pour la naissance d’une vraie industrie cinéma ivoirien.
Cinéma africain : production et diffusion à l’ère du numérique, c’est le thème de cette 24è édition du Fespaco. Quelle réflexion vous en faites ?
Le numérique, pour nous, c’est un peu flou. C’est bizarre de le dire pour quelqu’un comme moi qui travaille dans l’industrie. C’est flou, je suppose pour beaucoup de personnes. Mais, je pense que c’est quelque chose qui va nous aider. Ce seront des fenêtres pour promouvoir plus facilement notre travail parce qu’il y aura peut-être plus de chaîne de télé. Je travaille en numérique. Ça m’aide particulièrement. Les productions sont plus faciles. On travaille mieux en numérique avec beaucoup moins de moyens qu’on le faisait classiquement avec des films et des pellicules. C’est positif dans tous les sens. Nous, producteurs et réalisateurs ivoiriens et africains, l’attendons avec impatience.
Les défis à relever par le cinéma africain prennent en compte beaucoup de données dont le bon script, un bon scénario, des bons acteurs, de bons producteurs, etc. Quelles sont vos exigences dans la réalisation ?
Elles sont à tous les niveaux. Chaque spécialité dans le cinéma se complète. On ne peut avoir un bon scénario et avoir un réalisateur nul et vise versa. Dans les cas, ça n’irait nulle part. Tout se complète, on a besoin de bons scénaristes, de bon réalisateurs et producteur. On a besoin de toutes les spécialités pour faire du vrai et bon cinéma et rejoindre le concert des nations. C’est pour quoi on gagnerait à structurer l’industrie du cinéma en Côte d’Ivoire.
Quel est votre vision pour le cinéma africain ?
On va aller de progrès en progrès. On fait avec nos moyens. Mais, on arrive à sortir de bonnes choses. En progressant, on va toujours vers le haut. Ce qui est devant ne sera que positif parce qu’on va vers plus de production, vers plus de personnes qui s’intéressent au cinéma. La population africaine n’attend que cela : regarder le cinéma africain, son cinéma. Elle en demande et en redemande. C’est quelque chose qu’on doit faire.
Quelles sont les dispositions prises par votre équipe pour promouvoir Chroniques africaines ?
Ce film est diffusé sur A+. Le projet a été effectivement de faire connaître la Côte d’Ivoire. Il y a dans la série beaucoup de références et prises de vues faites à Abidjan puisque c’est là qu’on a tourné. Tout le film a été fait en Côte d’Ivoire. L’idée était de promouvoir le pays tel qu’il est aujourd’hui, et pas autrement, dans toute sa modernité, son traditionalisme.
Un mot sur votre…
Chroniques africaines est mon premier projet en tant que réalisatrice. J’ai travaillé plus de dix ans dans la production audiovisuelle. Notamment, aux Etats Unis où j’ai eu à travailler pour de petites structures de production audiovisuelle. J’ai travaillé pour une grande production indienne qui a réunit les plus grands acteurs du cinéma indien dont Mita Bachan, Charoukan. En côte d’Ivoire, j’ai travaillé pour Kameleo, l’un des principaux fournisseurs de la RTI.
Réalisée par Koné Saydoo, envoyé spécial à Ouaga
Vous êtes au Fespaco en sélection officielle, catégorie séries télévisées, avec Chroniques africaines. Les histoires particulières à la Côte d’Ivoire sont-elles générales à l’Afriques ?
Chroniques africaines n’a pas seulement une vocation ivoirienne. On a commencé en Côte d’Ivoire parce que, simplement, c’est une équipe ivoirienne, c’est un casting ivoirien. Ce sont même des fonds ivoiriens. Au-delà de cela, on espère aller outre les frontières ivoiriennes et tourner Chroniques africaines au Ghana, au Burkina Faso, au Nigéria et pourquoi pas en Afrique du Sud. Tout est possible. On voulait ouvrir notre champ de vision et ne pas se contenter que de la Côte d’Ivoire.
La série a bénéficié de fonds ivoiriens…
Nous avons simplement présenté un bon projet au ministère de la Culture. La productrice, Alexandra Amon a été approchée par une personne du ministère dans d’un autre projet de Canal + dans lequel elle participait. Son projet Chroniques africaines a intéressé le ministère de la Culture qui a décidé de nous accompagner, tout simplement.
Comment vous est venue l’idée d’écrire le scénario de Chroniques africaines ?
Il y a deux niveaux: l’esthétique et le contenu. L’esthétique nous a été inspirée de ce qui se fait en Europe, le croissement entre la téléréalité et la série. C’est une série fictionnelle avec des codes de la téléréalité. Il y a la voix off, les apartés dans les personnages se réfèrent directement à la caméra et qui parlent directement au téléspectateur. Ce sont là des codes de la téléréalité. Maintenant, tout reste scripté, scénarisé. C’est en cela que nous disons que c’est mi-téléréalité, mi-fiction. Les contenus, ce sont les faits divers, les histoires de la vie de tous les jours. L’idée c’était que l’on puisse se reconnaître dans ces histoires. Il fallait qu’elles restent le plus proche possible de la réalité. On espère que c’est l’objectif qu’on a atteint.
Sur quatorze épisodes que constituent la série, le Fespaco vous laisse présenter trois. Pensez-vous qu’une bonne appréciation pourrait se faire par le jury ?
Normalement, au bout de trois épisodes on peut avoir un avis, une bonne idée de ce que représente l’esprit de la série. C’est pour cela, je suppose, qu’ils ont demandé trois épisodes. Parce que ça prendra beaucoup de temps. Imaginez certaines séries qui ont 150 voire 200 épisodes. Ce serait pratiquement impossible de les voir tous surtout que le jury reçoit beaucoup de séries pour une sélection possible. Je pense que trois épisodes, c’est la représentation de la série. On peut effectivement avoir une idée de la série au bout de trois épisodes.
L’éclairage n’est-t-il pas un problème technique dans la qualité visuelle ?
A la télévision, il y a un rendu totalement différent. Il est vrai qu’ici, on a un rendu un peu bizarre – je ne critique pas quoique ce soit. Mais, c’est un format Full HD en numérique qui a été fait spécialement pour la télé. L’éclairage n’a pas été un véritable souci. Je dirai plutôt que c’est l’audio qui a été à notre niveau un souci. On en a eu comme c’est souvent le cas sur nos productions africaines.
Au-delà des objectifs de réalisations, quelles sont vos attentes étant à cette 24è édition du Fespaco ?
Nous sommes en sélection officielle. En toute logique, on s’attend à avoir le premier prix de la meilleure série télé. On espère l’avoir. Si on ne l’a pas, tant mieux. Gloire à Dieu, on a été nominé. C’est déjà une victoire en soi. Mais, c’est notre espoir pour pouvoir se faire remarquer en tant que nouvelle production, en tant que jeunes ivoiriens.
Pensez-vous être en Côte d’Ivoire ou sur le continent, l’un des précurseurs de ce type série fictionnelle qu’est Chroniques africaines?
Je pense que je suis l’un des précurseurs. En toute modestie, je pense ne l’avoir pas encore vu ou que ce soit dans la sous-région. Je ne parlerai pas de toute l’Afrique parce que je ne connais pas tout le continent. Mais, je sais que dans la sous-région, on ne l’a pas encore fait. Je pense avoir une petite longueur d’avance à ce niveau.
Quelle lecture faites-vous du marché du cinéma africain ?
Il y a beaucoup de choses à faire. Il y a beaucoup de choses qui se font. Je pense que le cinéma africain est en pleine évolution. Surtout qu’on rentre dans l’ère numérique. Il y a du progrès dans ce que l’on fait. Au niveau de la qualité de la production, il y a du progrès. Des efforts sont faits. C’est à saluer. Mais, il reste encore beaucoup de choses à faire. En Côte d’Ivoire, le gouvernement s’emploie à structurer le cinéma ivoirien. On ne peut pas faire les choses dans le désordre. On a des exemples. Je ne citerai pas de noms. Mais, je pense que les choses doivent se faire dans l’ordre et le gouvernement en a conscience. Par la grâce de Dieu, d’autres collègues rejoindront dans le jeu de l’industrie cinématographique. On va tous évoluer ensemble pour la naissance d’une vraie industrie cinéma ivoirien.
Cinéma africain : production et diffusion à l’ère du numérique, c’est le thème de cette 24è édition du Fespaco. Quelle réflexion vous en faites ?
Le numérique, pour nous, c’est un peu flou. C’est bizarre de le dire pour quelqu’un comme moi qui travaille dans l’industrie. C’est flou, je suppose pour beaucoup de personnes. Mais, je pense que c’est quelque chose qui va nous aider. Ce seront des fenêtres pour promouvoir plus facilement notre travail parce qu’il y aura peut-être plus de chaîne de télé. Je travaille en numérique. Ça m’aide particulièrement. Les productions sont plus faciles. On travaille mieux en numérique avec beaucoup moins de moyens qu’on le faisait classiquement avec des films et des pellicules. C’est positif dans tous les sens. Nous, producteurs et réalisateurs ivoiriens et africains, l’attendons avec impatience.
Les défis à relever par le cinéma africain prennent en compte beaucoup de données dont le bon script, un bon scénario, des bons acteurs, de bons producteurs, etc. Quelles sont vos exigences dans la réalisation ?
Elles sont à tous les niveaux. Chaque spécialité dans le cinéma se complète. On ne peut avoir un bon scénario et avoir un réalisateur nul et vise versa. Dans les cas, ça n’irait nulle part. Tout se complète, on a besoin de bons scénaristes, de bon réalisateurs et producteur. On a besoin de toutes les spécialités pour faire du vrai et bon cinéma et rejoindre le concert des nations. C’est pour quoi on gagnerait à structurer l’industrie du cinéma en Côte d’Ivoire.
Quel est votre vision pour le cinéma africain ?
On va aller de progrès en progrès. On fait avec nos moyens. Mais, on arrive à sortir de bonnes choses. En progressant, on va toujours vers le haut. Ce qui est devant ne sera que positif parce qu’on va vers plus de production, vers plus de personnes qui s’intéressent au cinéma. La population africaine n’attend que cela : regarder le cinéma africain, son cinéma. Elle en demande et en redemande. C’est quelque chose qu’on doit faire.
Quelles sont les dispositions prises par votre équipe pour promouvoir Chroniques africaines ?
Ce film est diffusé sur A+. Le projet a été effectivement de faire connaître la Côte d’Ivoire. Il y a dans la série beaucoup de références et prises de vues faites à Abidjan puisque c’est là qu’on a tourné. Tout le film a été fait en Côte d’Ivoire. L’idée était de promouvoir le pays tel qu’il est aujourd’hui, et pas autrement, dans toute sa modernité, son traditionalisme.
Un mot sur votre…
Chroniques africaines est mon premier projet en tant que réalisatrice. J’ai travaillé plus de dix ans dans la production audiovisuelle. Notamment, aux Etats Unis où j’ai eu à travailler pour de petites structures de production audiovisuelle. J’ai travaillé pour une grande production indienne qui a réunit les plus grands acteurs du cinéma indien dont Mita Bachan, Charoukan. En côte d’Ivoire, j’ai travaillé pour Kameleo, l’un des principaux fournisseurs de la RTI.
Réalisée par Koné Saydoo, envoyé spécial à Ouaga