L’équipe de reportage de « Le Sursaut » est allée à la rencontre des principaux centres de formations de football dans la commune d’Abobo.
Le football ivoirien respire la grande forme avec le sacre continental des Eléphanteaux (cadets) en 2013 et surtout des Eléphants en février dernier. Ces succès sont dus en partie à la floraison des centres de formation de football dans le District d’Abidjan et plus particulièrement dans la commune d’Abobo. Une commune d’où sont sortis des professionnels comme Doumbia Seydou, Serey Dié, Ousmane Viera, Ya Konan Didier, etc. Mais tout n’est pas rose, dans la commune du maire Adama Toungara. Car c’est sur des terrains de fortune, dans des écoles parfois que les jeunes footballeurs bossent sous la houlette de leurs entraîneurs. A Abobo, l’on dénombre 60 à 70 centres de formations depuis 2009. Vue l’absence de championnats de jeunes au niveau de la Côte d’ Ivoire, certains dirigeants de centres de formation d’Abobo ont crée une ligue dénommée l’Uefa (Union des écoles de football d’Abobo), présidée par Amza Gamal, fondateur de l’Osa (Olympic sport d’Abobo). Tous les centres de formation qui participent à ce tournoi sont affiliés à la Fédération ivoirienne de football (Fif). Cette compétition comprend deux ligues, la ligue 1 composée de 20 équipes issues des centres de formation et la ligue 2 qui compte 12 équipes. Ce tournoi est le lieu d’expression des jeunes talents issus de ces centres de formation. Les objectifs varient d’un club à un autre. Ainsi, selon, Samassi Mohamed, coach de l’Atm (Académie Traoré Massé), « est d’aider les enfants de la rue et les enfants démunis à s’en sortir à travers le football ». Quand à Okou Claude coach et co-fondateur de Cfi-FA (Centre de formation indomptable de Football d’Abobo), a confié qu’étant un ancien footballeur, il aide à sa manière les jeunes pratiquants en les formant pour les mettre à la disposition des clubs. Comme on l’entend dire dans le milieu sportif, l’accès au centre de formation est une affaire d’argent. «N’importe qui n’envoie pas son enfant dans les centres de formation aujourd’hui », avoue un riverain. Apprendre le football a un coût. Cependant, d’autres centres font de la gratuité leur crédo.
LES CENTRES DE FORMATION NE DESEMPLIRENT PAS
Pour avoir accès à ces centres, une inscription doit se faire selon les promoteurs. D’autres centres organisent des tests de recrutement pour avoir des apprenants de qualité. Par exemple, tout débutant à l’Atm, doit s’acquitter d’un droit d’inscription de 30.000 Fcfa durant toute sa formation. Pour la réserve de l’Osa, c’est 5.000 Fcfa par mois, par pensionnaire soit 60.000 Fcfa par an. Quant à l’Asfa, chaque pensionnaire paie 1.000 Fcfa par mois, soit 12.000 Fcfa par an. A Star Olympic Football Club (Sol FC), seuls les stagiaires paient entre 2.000 Fcfa et 3.000 Fcfa par mois selon la catégorie choisie, soit 24.000 Fcfa et 90.000 Fcfa par an.
Il faut dire que la grande commune d’Abobo dispose d’un seul complexe sportif. Mais, Cet ouvrage dégradé, a été mis en réfection par l’autorité municipale. D’un quartier à un autre, il y a des espaces de jeux qui ne répondent pas aux normes. Partant du stade de la Sogefiha, au terrain de la grâce, terrain John Ahui d’Akéïkoi, le complexe de l’Habitat, le terrain d’Abobo-Belleville au stade du PK 18 pour ne citer que ceux-là, l’état des surfaces laisse à désirer. C’est donc sur ces terrains poussiéreux que ces jeunes pensionnaires apprennent les rudiments de leur sport préféré, le football. Les apprenants font face au sable, au gravier par endroit. Et ce, sans chaussures. Car certains formateurs n’hésitent pas à copier la méthode de Jean-Marc Guillou de l’Asec Mimosifcom qui, à l’époque faisait jouer les Académiciens nus pieds. La plupart des centres ne possèdent pas leurs propres installations pour les séances d’entrainement. Ils sont obligés de partager les terrains avec d’autres centres et même avec certains établissements scolaires aux périphériques selon un programme bien établis entre eux. En saison pluvieuse, toutes ces installations deviennent impraticables. La boue et l’eau stagnante sont des obstacles pour les séances d’entraînements adéquats. Certains centres possèdent les équipements et les matériels de travail, pendant que d’autres ne possèdent pas le minimum pour pouvoir travailler. Idem pour ce qui concerne la logistique, c’est-à-dire, les ballons, les chasubles et les paires de chaussures. Parfois, un centre de formation, ne dispose qu’un ballon pour une trentaine de joueurs à former. Le financement sur fonds propres fait que le salaire du personnel n’est toujours pas garanti. Face aux conditions de travail très difficiles, faute d’espace de jeu, Binaté Ladji, attaquant au Cfi-FA dira ceci : « nous sollicitons l’aide du ministère des sports, de la Fif, de la Mairie et de certaines âmes généreuses pour nous aider au niveau des infrastructures et des équipements pour que nous soyons aptes à produire du bon football et espérer un recrutement dans de bons clubs ». L’autre problème, c’est que le mot « école » n’existe pas au sein de 90% de ces centres.
ALLER A L’ECOLE, UN CASSE-TETE CHINOIS
La plupart des centres de formation de la commune d’Abobo ne disposent pas de structures éducatives telles que les écoles, les bibliothèques dans leurs enceintes. Ici, l’éducation est une affaire personnelle du pensionnaire et de sa famille. Certains centres essaient tant bien que mal d’établir un programme spécial pour leurs pensionnaires élèves. Pour les écoliers et élèves, ce sont les mercredis, samedis et dimanches que les jeunes footballeurs sont à la disposition des centres de formation. Les pensionnaires élèves ou étudiants sont pris en compte par certaines écoles de formation de football en fonction de leurs emplois du temps dans leurs établissements. A partir de cela, les formateurs font les plannings d’entraînement de leurs poulains élèves ou étudiants. Les autres pensionnaires non élèves suivent le programme normal d’entraînement du lundi au dimanche. A Abobo, sport et études ne font pas toujours bon ménage dans des centres de formation. Plusieurs jeunes ont d’ailleurs tourné le dos à l’école et n’ont d’yeux que pour le football, chaque jour de la semaine. Car les exemples des jeunes footballeurs d’Abobo ayant réussi, est une source de motivation. 12 joueurs de l’Osa sont aujourd’hui des pros. Il s’agit entre autre de Ya Konan Didier, Traoré Lacina, Diarrassouba Viera, Sanogo Sékou, N’dri Vincent de Paul. Quant à l’Atm, des joueurs issus de ce centre font la fierté des clubs comme le Stade d’Abidjan (Kéïta Razak et Diakité Ibrahim), Kéïta Alassane du Stella club d’Adjamé, Dagnogo Zoumana à l’AS Tanda. D’un centre d’Abobo, Kéita Aboubacar est devenu un joueur professionnel à Copenhague. Il est actuellement à Dakar avec les Eléphanteaux (juniors). Cfi-FA a mis à la lumière N’Goh Manassé (Soa) et actuellement avec les Eléphanteaux (juniors). Certes, les centres de formation de football d’Abobo travaillent dans conditions difficiles, sans allier les sports et les études, mais ils réussissent à mettre à la lumière de talentueux joueurs.
Encadré
Juste les organiser
Les Associations de football affiliées à la Fif (Afaf), appelées abusivement, des centres de formation de football en Côte d’Ivoire, ont besoin d’être organisées. C’est clair, un joueur talentueux peut réussir et n’enviera pas son voisin de classe devenu instituteur ou policier. Mais dans le monde actuel, un footballeur instruit évite certains pièges au niveau du contrat professionnel. Aussi, rien ne dit que 30 joueurs d’un centre pourront tous jouer au haut niveau et gagner leur vie. C’est pourquoi, le ministère des sports en collaboration avec la Fif devront catégoriser les centres. Il urge que ce secteur soit organisé. Parce qu’à la vérité, certains responsables se sucrent sur le dos des parents. Non seulement, ils n’offrent pas de meilleures conditions de formation, mais ils font cotiser les jeunes footballeurs, ne serait-ce que pour un match amical. Il faut durcir les conditions d’obtention et d’exercice, au niveau de la Fif. Combien de jeunes ivoiriens sortis du pays par la faute de nombreux propriétaires de centres-boutiques et qui souffrent en Afrique du Nord ou en Thaïlande ? Le ministre Alain Lobognon avait annoncé la fermeture de centres de formation qui n’allient pas le sport et les études. Et bien il est temps de passer à l’offensive pour dissocier le bon du mauvais. Autre détail, dans les clubs aujourd’hui, un illettré éprouvera du mal à maîtriser les schémas tactiques et techniques. Puisque tout se fait tant au tableau que sur l’aire de jeu. Le tout n’est pas de manier le ballon, mais aussi d’avoir une intelligence pour cerner le message du coach. Il y a également l’après-carrière football. C’est évident, un illettré se fondra dans la nature, à partir de 35 ans révolus pendant que ces coéquipiers qui savent lire et écrire, sont des consultants.
Annoncia Sehoué
Le football ivoirien respire la grande forme avec le sacre continental des Eléphanteaux (cadets) en 2013 et surtout des Eléphants en février dernier. Ces succès sont dus en partie à la floraison des centres de formation de football dans le District d’Abidjan et plus particulièrement dans la commune d’Abobo. Une commune d’où sont sortis des professionnels comme Doumbia Seydou, Serey Dié, Ousmane Viera, Ya Konan Didier, etc. Mais tout n’est pas rose, dans la commune du maire Adama Toungara. Car c’est sur des terrains de fortune, dans des écoles parfois que les jeunes footballeurs bossent sous la houlette de leurs entraîneurs. A Abobo, l’on dénombre 60 à 70 centres de formations depuis 2009. Vue l’absence de championnats de jeunes au niveau de la Côte d’ Ivoire, certains dirigeants de centres de formation d’Abobo ont crée une ligue dénommée l’Uefa (Union des écoles de football d’Abobo), présidée par Amza Gamal, fondateur de l’Osa (Olympic sport d’Abobo). Tous les centres de formation qui participent à ce tournoi sont affiliés à la Fédération ivoirienne de football (Fif). Cette compétition comprend deux ligues, la ligue 1 composée de 20 équipes issues des centres de formation et la ligue 2 qui compte 12 équipes. Ce tournoi est le lieu d’expression des jeunes talents issus de ces centres de formation. Les objectifs varient d’un club à un autre. Ainsi, selon, Samassi Mohamed, coach de l’Atm (Académie Traoré Massé), « est d’aider les enfants de la rue et les enfants démunis à s’en sortir à travers le football ». Quand à Okou Claude coach et co-fondateur de Cfi-FA (Centre de formation indomptable de Football d’Abobo), a confié qu’étant un ancien footballeur, il aide à sa manière les jeunes pratiquants en les formant pour les mettre à la disposition des clubs. Comme on l’entend dire dans le milieu sportif, l’accès au centre de formation est une affaire d’argent. «N’importe qui n’envoie pas son enfant dans les centres de formation aujourd’hui », avoue un riverain. Apprendre le football a un coût. Cependant, d’autres centres font de la gratuité leur crédo.
LES CENTRES DE FORMATION NE DESEMPLIRENT PAS
Pour avoir accès à ces centres, une inscription doit se faire selon les promoteurs. D’autres centres organisent des tests de recrutement pour avoir des apprenants de qualité. Par exemple, tout débutant à l’Atm, doit s’acquitter d’un droit d’inscription de 30.000 Fcfa durant toute sa formation. Pour la réserve de l’Osa, c’est 5.000 Fcfa par mois, par pensionnaire soit 60.000 Fcfa par an. Quant à l’Asfa, chaque pensionnaire paie 1.000 Fcfa par mois, soit 12.000 Fcfa par an. A Star Olympic Football Club (Sol FC), seuls les stagiaires paient entre 2.000 Fcfa et 3.000 Fcfa par mois selon la catégorie choisie, soit 24.000 Fcfa et 90.000 Fcfa par an.
Il faut dire que la grande commune d’Abobo dispose d’un seul complexe sportif. Mais, Cet ouvrage dégradé, a été mis en réfection par l’autorité municipale. D’un quartier à un autre, il y a des espaces de jeux qui ne répondent pas aux normes. Partant du stade de la Sogefiha, au terrain de la grâce, terrain John Ahui d’Akéïkoi, le complexe de l’Habitat, le terrain d’Abobo-Belleville au stade du PK 18 pour ne citer que ceux-là, l’état des surfaces laisse à désirer. C’est donc sur ces terrains poussiéreux que ces jeunes pensionnaires apprennent les rudiments de leur sport préféré, le football. Les apprenants font face au sable, au gravier par endroit. Et ce, sans chaussures. Car certains formateurs n’hésitent pas à copier la méthode de Jean-Marc Guillou de l’Asec Mimosifcom qui, à l’époque faisait jouer les Académiciens nus pieds. La plupart des centres ne possèdent pas leurs propres installations pour les séances d’entrainement. Ils sont obligés de partager les terrains avec d’autres centres et même avec certains établissements scolaires aux périphériques selon un programme bien établis entre eux. En saison pluvieuse, toutes ces installations deviennent impraticables. La boue et l’eau stagnante sont des obstacles pour les séances d’entraînements adéquats. Certains centres possèdent les équipements et les matériels de travail, pendant que d’autres ne possèdent pas le minimum pour pouvoir travailler. Idem pour ce qui concerne la logistique, c’est-à-dire, les ballons, les chasubles et les paires de chaussures. Parfois, un centre de formation, ne dispose qu’un ballon pour une trentaine de joueurs à former. Le financement sur fonds propres fait que le salaire du personnel n’est toujours pas garanti. Face aux conditions de travail très difficiles, faute d’espace de jeu, Binaté Ladji, attaquant au Cfi-FA dira ceci : « nous sollicitons l’aide du ministère des sports, de la Fif, de la Mairie et de certaines âmes généreuses pour nous aider au niveau des infrastructures et des équipements pour que nous soyons aptes à produire du bon football et espérer un recrutement dans de bons clubs ». L’autre problème, c’est que le mot « école » n’existe pas au sein de 90% de ces centres.
ALLER A L’ECOLE, UN CASSE-TETE CHINOIS
La plupart des centres de formation de la commune d’Abobo ne disposent pas de structures éducatives telles que les écoles, les bibliothèques dans leurs enceintes. Ici, l’éducation est une affaire personnelle du pensionnaire et de sa famille. Certains centres essaient tant bien que mal d’établir un programme spécial pour leurs pensionnaires élèves. Pour les écoliers et élèves, ce sont les mercredis, samedis et dimanches que les jeunes footballeurs sont à la disposition des centres de formation. Les pensionnaires élèves ou étudiants sont pris en compte par certaines écoles de formation de football en fonction de leurs emplois du temps dans leurs établissements. A partir de cela, les formateurs font les plannings d’entraînement de leurs poulains élèves ou étudiants. Les autres pensionnaires non élèves suivent le programme normal d’entraînement du lundi au dimanche. A Abobo, sport et études ne font pas toujours bon ménage dans des centres de formation. Plusieurs jeunes ont d’ailleurs tourné le dos à l’école et n’ont d’yeux que pour le football, chaque jour de la semaine. Car les exemples des jeunes footballeurs d’Abobo ayant réussi, est une source de motivation. 12 joueurs de l’Osa sont aujourd’hui des pros. Il s’agit entre autre de Ya Konan Didier, Traoré Lacina, Diarrassouba Viera, Sanogo Sékou, N’dri Vincent de Paul. Quant à l’Atm, des joueurs issus de ce centre font la fierté des clubs comme le Stade d’Abidjan (Kéïta Razak et Diakité Ibrahim), Kéïta Alassane du Stella club d’Adjamé, Dagnogo Zoumana à l’AS Tanda. D’un centre d’Abobo, Kéita Aboubacar est devenu un joueur professionnel à Copenhague. Il est actuellement à Dakar avec les Eléphanteaux (juniors). Cfi-FA a mis à la lumière N’Goh Manassé (Soa) et actuellement avec les Eléphanteaux (juniors). Certes, les centres de formation de football d’Abobo travaillent dans conditions difficiles, sans allier les sports et les études, mais ils réussissent à mettre à la lumière de talentueux joueurs.
Encadré
Juste les organiser
Les Associations de football affiliées à la Fif (Afaf), appelées abusivement, des centres de formation de football en Côte d’Ivoire, ont besoin d’être organisées. C’est clair, un joueur talentueux peut réussir et n’enviera pas son voisin de classe devenu instituteur ou policier. Mais dans le monde actuel, un footballeur instruit évite certains pièges au niveau du contrat professionnel. Aussi, rien ne dit que 30 joueurs d’un centre pourront tous jouer au haut niveau et gagner leur vie. C’est pourquoi, le ministère des sports en collaboration avec la Fif devront catégoriser les centres. Il urge que ce secteur soit organisé. Parce qu’à la vérité, certains responsables se sucrent sur le dos des parents. Non seulement, ils n’offrent pas de meilleures conditions de formation, mais ils font cotiser les jeunes footballeurs, ne serait-ce que pour un match amical. Il faut durcir les conditions d’obtention et d’exercice, au niveau de la Fif. Combien de jeunes ivoiriens sortis du pays par la faute de nombreux propriétaires de centres-boutiques et qui souffrent en Afrique du Nord ou en Thaïlande ? Le ministre Alain Lobognon avait annoncé la fermeture de centres de formation qui n’allient pas le sport et les études. Et bien il est temps de passer à l’offensive pour dissocier le bon du mauvais. Autre détail, dans les clubs aujourd’hui, un illettré éprouvera du mal à maîtriser les schémas tactiques et techniques. Puisque tout se fait tant au tableau que sur l’aire de jeu. Le tout n’est pas de manier le ballon, mais aussi d’avoir une intelligence pour cerner le message du coach. Il y a également l’après-carrière football. C’est évident, un illettré se fondra dans la nature, à partir de 35 ans révolus pendant que ces coéquipiers qui savent lire et écrire, sont des consultants.
Annoncia Sehoué