Le troisième Congrès extraordinaire du RDR se déroulera le dimanche 22 mars prochain. Pour en savoir plus, nous avons rencontré le président du comité d’organisation, le ministre Adama Bictogo. Dans cette interview, il nous parle des dispositions pratiques et des enjeux de ce congrès, qui s’annonce comme une grande fête. Entretien.
Le Patriote : Le RDR organise le dimanche 22 mars prochain, son 3ème congrès extraordinaire. Quels sont, M. le ministre, les enjeux de ce rassemblement ?
Adama Bictogo : Je crois que ce congrès, et avec moi l’immense majorité des militants du RDR, est un congrès de reconnaissance, de communion avec un homme, un champion, qui s’appelle Alassane Ouattara, affectueusement appelé « brave Tchè », en rapport avec son parcours particulièrement valeureux. Ce congrès extraordinaire arrive à un moment où, quatre ans après que nous ayons gagné les élections, les militants attendaient un véritable moment de retrouvailles et de communion militante avec leur leader. Tout le monde connait le lien affectif très fort qui existe entre Ouattara et les milliers d’hommes et de femmes qui se reconnaissent en lui depuis des décennies et qui ont livré pour sa cause un long et dur combat. Vous savez, le RDR, comme ce qui arrive à toutes les formations politiques qui accèdent au pouvoir, est gagné par le syndrome de la démobilisation et du doute, qui survient du fait qu’une fois au pouvoir, les militants et tous les responsables du parti sont appelés souvent à servir l’Etat. Ce qui cause un démembrement du parti entraînant inévitablement une certaine démobilisation dans les rangs. Nos militants ont été, pour certains, gagnés par le doute. D’autres n’ont pas parfois su apprécier d’où nous venions, ce qui nécessitait que le président s’occupe dans un premier temps des urgences. Et que pour l’urgence, il devait mettre en avant le redressement de l’Etat, au détriment même de la satisfaction de certains militants. C’est pourquoi, ce congrès extraordinaire est le congrès de la revitalisation, le congrès de la communion, de l’espoir nouveau parce que l’homme Alassane Ouattara, pour qui tout a été donné, pour qui tous les rêves ont été permis demeure et reste notre unique espoir pour 2015. C’est donc une fois de plus, l’événement qui devrait recréer la solidarité autour d’un RDR nouveau, avec une vitalité nouvelle, comparable à celle des Eléphants, un RDR qui gagne.
LP : Le thème de ce congrès est : « Tous rassemblés autour d’Alassane Ouattara pour une Côte d’Ivoire qui gagne ». Pourquoi un tel choix ?
AB : Les fondamentaux autour desquels s’articule la vision du président, c’est le rassemblement de tous les Ivoiriens autour de l’idéal de développement. Il a envie d’une Côte d’Ivoire rassemblée. Et le RDR doit être le fer de lance en tous points de vue de ce rassemblement. A la lecture de son bilan, c’est une Côte d’Ivoire qui gagne, aussi bien sur le plan diplomatique, du repositionnement de la Côte d’Ivoire sur l’échiquier international que de la réalisation des projets. La Côte d’Ivoire qui gagne, c’est aussi l’équipe nationale (de football) qui vient de gagner (la Coupe d’Afrique des Nations 2015). En un mandat à la tête de la Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara a bénéficié d’une équipe nationale qui a joué une finale et d’une équipe nationale qui a remporté le trophée continental. Sur le plan de la santé, la couverture maladie universelle, un projet conçu depuis 20 ans, voit enfin le jour avec le président Alassane Ouattara. C’est encore avec lui, que le projet du 3ème pont conçu depuis 25 ans voit enfin le jour, de même que l’autoroute de Grand-Bassam. De nombreux projets ont vu le jour sous Alassane Ouattara. On ne finira donc pas de dire que c’est un gagneur. Nous avons voulu coller l’esprit de sa détermination d’un homme qui gagne, avec l’esprit d’une Côte d’Ivoire qui gagne.
L.P : Monsieur le ministre, comment le congrès va-t-il se dérouler concrètement ?
AB : Le déroulé est tout simple. Le congrès a lieu d’abord à 14h30, mais nous avons souhaité que les militants commencent à arriver à partir de 8h pour occuper l’espace aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Palais des sports de Treichville, notamment le boulevard Giscard d’Estaing. L’installation des invités et des congressistes devra être finie à 14h. A 14h30, la direction du parti s’installera. La cérémonie débutera à 15h par l’hymne national, puis l’hymne du parti. Ensuite, il y aura les interventions du président du comité d’organisation que je suis, du Secrétaire général par intérim pour donner les orientations du parti, des partis alliés et invités. Puis, il y aura une pause pour permettre aux invités de se retirer et mettre en place le bureau du congrès. Ce congrès extraordinaire aura un seul point à l’ordre du jour : la désignation du président Ouattara comme candidat du RDR à l’élection présidentielle d’octobre 2015. Le bureau du congrès aura pour objectif d’élire le président du congrès, qui permettra aux différentes structures spécialisées d’exprimer, par leurs porte-paroles respectifs, la voix des démembrements du parti pour le choix du président Alassane Ouattara. Nous aurons enfin la lecture des motions. Il y en aura au total cinq. Elles s’articuleront autour de sujets qui consolident d’une part le RDR, et d’autre part créent l’ouverture du RDR vers ses alliés, à savoir le PDCI, l’UDPCI, le MFA.
LP : Ce congrès est aussi une occasion pour le RDR de tester sa capacité à remobiliser les militants, après l’échec de la célébration des 20 ans du parti à Bouaké, il y a quelques mois. Comment comptez-vous justement relever le défi de la mobilisation ?
AB : Je vous rassure déjà que la mobilisation est au rendez-vous. Ce matin (ndlr : l’entretien a été réalisé le samedi 14 mars), nous étions à Yopougon où nous avons assisté à une mobilisation forte des femmes. Mercredi, nous assisterons à un meeting des jeunes. Je voudrais dire que depuis trois jours, nos équipes sillonnent les communes. Nous voulons que le message du congrès soit porté à la base, avec une politique de proximité. Nous voulons que ce congrès qui sera, non seulement l’expression de la reconnaissance, soit aussi l’occasion d’écouter la base, pour qu’elle comprenne que personne n’a été oublié. Les fondamentaux qui régissent notre parti demeurent. Je voudrais, en tant que président du comité d’organisation, partager avec eux cet espoir incarné par le président Alassane Ouattara.
LP :Combien de personnes attendez-vous à ce congrès extraordinaire ?
AB : Vendredi dernier, j’avais indiqué à la presse que nous attendions 25000 personnes. Mais, samedi quand je suis allé au meeting des femmes, elles m’ont fait comprendre que je m’étais trompé et qu’il y aura 25 000 femmes. Et comme les hommes et les jeunes ne veulent pas être en reste, nous avoisinerons les 40 000 personnes.
LP : Quelles sont les dispositions qui ont été prises pour accueillir ce monde ?
AB : Si vous regardez la configuration de la mobilisation telle qu’elle a été conçue, vous verrez que d’une part nous avons impliqué toutes les personnes ressources du parti et que d’autre part nous avons couvert tout le pays. Et cela se traduit de la façon suivante. Nous avons impliqué dans l’organisation les départementaux qui sont eux-mêmes responsables des différents départements dont ils sont issus. Nous avons aussi créé des sous-commissions régionales, coordonnées par des secrétaires nationaux et au-dessus des secrétaires nationaux, nous avons créé des districts qui sont tenus par des superviseurs dont la plupart sont des ministres. Cette affectation des ministres et des secrétaires nationaux aux régions et aux districts permet de bénéficier de l’appui en termes d’organisation, de ressources, mais surtout permet à chacun d’être un acteur de la mobilisation. Ce qui permet non seulement d’aller vers la base, mais également de bénéficier d’une synergie des forces. Ce que nous avons voulu rechercher, c’est que toutes les ressources d’un même département, d’une même région et d’un même district se retrouvent ensemble pour que la mobilisation soit au rendez-vous. C’est une dynamique nouvelle créée à partir de ce congrès et qui de mon point de vue devrait même servir le parti pour l’avenir.
LP : Ce congrès sera-t-il la rampe de lancement de la campagne électorale du président Ouattara ?
AB : Tout à fait. Ce congrès extraordinaire sonne le début de la précampagne, et donnera un aperçu de ce que va être la campagne. La dynamique est amorcée, elle ne s’arrêtera plus. De mon point de vue, cette architecture est efficace, parce qu’elle permet d’impliquer tout le monde. Et cette implication de toutes les ressources a déjà créé une émulation. Si nous maintenons cette émulation à laquelle s’ajoute l’adhésion des autres partis, notamment le PDCI, l’UDPCI et le MFA, je pense que le président Alassane Ouattara sera réélu avec un taux de suffrages de 70 à 75 % des électeurs.
L.P : Justement, cette adhésion des partis alliés du RDR s’inscrit dans le cadre de l’Appel de Daoukro. Pensez-vous qu’avec cet appel, la réélection du président Ouattara est déjà acquise ?
AB : Tout à fait. Pour nous, cet appel présente deux défis. Mais je voudrais au passage saluer l’Appel de Daoukro et exprimer ma gratitude au président Henri Konan Bédié et à son parti, le PDCI-RDA, qui a acté par un Congrès extraordinaire le choix du président Alassane Ouattara comme son candidat à la prochaine élection présidentielle. Je voudrais aussi saluer l’UDPCI qui a matérialisé par un Congrès ce choix du président de la République comme son candidat. Je n’oublie pas le MFA dont plusieurs de ses cadres ont donc manifesté leur désir de voir le président Alassane Ouattara comme leur candidat. Cet Appel de Daoukro a amorcé une dynamique. Nous nous sommes inscrits dans cette dynamique pour assurer la victoire du président Alassane Ouattara à la prochaine élection présidentielle. Les deux défis qui s’imposent à nous comme je le disais tantôt, c’est d’une part le taux participation. Ce qui nécessite et nous impose une mobilisation très forte. Un taux de participation qui devient un défi, parce qu’il ne faut pas que les militants s’endorment en disant que c’est déjà acquis. Puisque sociologiquement et de façon objective une alliance PDCI-RDR-UDPCI, c’est une évidence que la victoire est acquise. Et d’autre part, une victoire incontestable et sans bavure. Car, nous devons gagner pour montrer qu’au-delà des partis politiques, les Ivoiriens de tous bords, de toutes les sensibilités ont adhéré au choix du président de la République, Alassane Ouattara. C’est pour cela que nous devons être mobilisés au maximum pour qu’il y ait non seulement un fort taux de participation, mais aussi un taux de réussite largement au-dessus de la moyenne afin que notre candidat soit réélu au moins à 70% des suffrages exprimés au premier tour.
LP : Pour vous, que représente l’Appel de Daoukro ?
AB : Pour moi, cet appel s’inscrit dans la droite ligne des engagements réciproques pris par nos deux présidents, les présidents Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara. C’est le couronnement de la volonté de deux grands hommes d’Etat, qui ont pris des engagements depuis l’Appel de Yamoussoukro en 2010 – parce qu’il faut se souvenir que tout est parti de Yamoussoukro – sur la base de la plate-forme du RHDP qui stipule que le candidat le venu en deuxième position au premier tour s’aligne sur le candidat mieux placé pour le second tour. Ce premier engagement a été respecté. Le deuxième engagement est la loyauté affichée par le président Henri Konan Bédié lors de la crise postélectorale. Devant le refus de Laurent Gbagbo d’accepter sa défaite qui a entrainé une grave crise, le président Henri Konan Bédié est resté jusqu’au bout auprès de son jeune frère, le président Alassane Ouattara. Le troisième engagement respecté est au niveau de la gestion du pouvoir. Le président Alassane Ouattara avait promis la primature au PDCI-RDA. Mais à la sortie de la crise, la Côte d’Ivoire avait de gros problèmes sécuritaires. Compte tenu de cette situation, les président Bédié et Ouattara ont accepté que le Premier ministre Guillaume Soro continue de conduire le Gouvernement. Mais une fois que les problèmes de sécurité ont été ramenés à leurs justes proportions, les engagements pris au plan politique sont revenus à la surface.
Le président Alassane Ouattara a respecté ses engagements. Il a donc nommé à la Primature, Ahoussou Jeannot, puis Kablan Duncan qui y est jusqu’aujourd’hui. Donc dans le principe du donner et du recevoir, les engagements ont été respectés. C’est pour cela que l’Appel de Daoukro s’inscrit dans la volonté nouvelle des deux présidents d’aller vers un parti unifié. Alors qu’en 2010, nous étions juste dans une alliance tactique et électorale.
L’évolution du contexte, certainement apprécié par les deux chefs, y est certainement pour quelque chose. Pour moi, l’Appel de Daoukro est le couronnement du respect des engagements entre les deux présidents.
LP : Il y a un autre chantier dans cet appel qui est le parti unifié que vous aviez évoqué tout à l’heure. Comment se fera cette unification quand nous constatons que dans chaque état-major, l’heure est plutôt à la consolidation des acquis ?
AB : Pour avoir un parti unifié fort, il faut savoir s’appuyer sur des piliers forts. Il est donc tout à fat normal que le RDR, le PDCI, l’UDPCI consolident leurs bases. On aura à la fin, pas une juxtaposition, mais un assemblage de compétences et de ressources humaines qui permettra au parti unifié d’être très fort. Je pense que la logique veut que le parti unifié voie le jour aux lendemains de l’élection présidentielle. Parce que l’opinion nationale, internationale, nos militants de base ne comprendront pas que nous allions à l’élection présidentielle ensemble avec un seul candidat et qu’aux élections législatives, nous allions séparés. Il s’impose donc à nous cadres des partis alliés de nous donner les moyens aussi bien légaux que politiques pour mettre en place le parti unifié, dès la fin du premier trimestre de l’élection président de la République.
LP : Revenons au Congrès, M. le ministre. Il y a une question qui trotte dans l’esprit des militants. Est-ce que le président de la République sera physiquement présent ?
AB : Le président Alassane Ouattara est le président de la République. Ce Congrès est le sien. Nous attendons de le voir. Les militants ont soif de voir leur président, parce qu’ils veulent venir lui témoigner leur reconnaissance. Nous serons à ce Congrès dans l’attente de voir le président Alassane Ouattara. Je voudrais pour terminer inviter tous les militants où qu’ils se trouvent et qui à un moment donné, pour des problèmes d’incompréhension, ont été gagnés par le doute ou ont eu quelques frustrations vis-à-vis de la direction du parti, tous les militants meurtris et traumatisés par cette crise postélectorale, à tous les Ivoiriens épris de paix et de stabilité qui ont croient au président Alassane Ouattara. Je demande qu’ensemble nous puissions taire nos rancœurs et que le doute fasse place à l’espoir. Parce que l’homme qui demeure notre unique espoir est le président Alassane Ouattara. Je demande à tous les militants un devoir de militants, parce que notre parcours a été difficile. La lutte a été longue et éprouvante. Ce n’est pas le moment d’abandonner le navire. Nous lui avons donné nos voix pour qu’il ait un mandat. Sachons lui donner la force et les moyens de nous retourner le bonheur en lui donnant un second mandat. Et ceci passe par le troisième congrès extraordinaire. Le 22 mars donc, à partir de 7 heures du matin, je demande à tous les militants, sympathisants et aux Ivoiriens de se rendre au Palais des Sports de Treichville pour communier avec la direction et le président Alassane Ouattara. Car la vision du président Alassane Ouattara est l’avenir de la Côte d’Ivoire.
réalisée par Y. Sangaré et Jean-Claude Coulibaly
Le Patriote : Le RDR organise le dimanche 22 mars prochain, son 3ème congrès extraordinaire. Quels sont, M. le ministre, les enjeux de ce rassemblement ?
Adama Bictogo : Je crois que ce congrès, et avec moi l’immense majorité des militants du RDR, est un congrès de reconnaissance, de communion avec un homme, un champion, qui s’appelle Alassane Ouattara, affectueusement appelé « brave Tchè », en rapport avec son parcours particulièrement valeureux. Ce congrès extraordinaire arrive à un moment où, quatre ans après que nous ayons gagné les élections, les militants attendaient un véritable moment de retrouvailles et de communion militante avec leur leader. Tout le monde connait le lien affectif très fort qui existe entre Ouattara et les milliers d’hommes et de femmes qui se reconnaissent en lui depuis des décennies et qui ont livré pour sa cause un long et dur combat. Vous savez, le RDR, comme ce qui arrive à toutes les formations politiques qui accèdent au pouvoir, est gagné par le syndrome de la démobilisation et du doute, qui survient du fait qu’une fois au pouvoir, les militants et tous les responsables du parti sont appelés souvent à servir l’Etat. Ce qui cause un démembrement du parti entraînant inévitablement une certaine démobilisation dans les rangs. Nos militants ont été, pour certains, gagnés par le doute. D’autres n’ont pas parfois su apprécier d’où nous venions, ce qui nécessitait que le président s’occupe dans un premier temps des urgences. Et que pour l’urgence, il devait mettre en avant le redressement de l’Etat, au détriment même de la satisfaction de certains militants. C’est pourquoi, ce congrès extraordinaire est le congrès de la revitalisation, le congrès de la communion, de l’espoir nouveau parce que l’homme Alassane Ouattara, pour qui tout a été donné, pour qui tous les rêves ont été permis demeure et reste notre unique espoir pour 2015. C’est donc une fois de plus, l’événement qui devrait recréer la solidarité autour d’un RDR nouveau, avec une vitalité nouvelle, comparable à celle des Eléphants, un RDR qui gagne.
LP : Le thème de ce congrès est : « Tous rassemblés autour d’Alassane Ouattara pour une Côte d’Ivoire qui gagne ». Pourquoi un tel choix ?
AB : Les fondamentaux autour desquels s’articule la vision du président, c’est le rassemblement de tous les Ivoiriens autour de l’idéal de développement. Il a envie d’une Côte d’Ivoire rassemblée. Et le RDR doit être le fer de lance en tous points de vue de ce rassemblement. A la lecture de son bilan, c’est une Côte d’Ivoire qui gagne, aussi bien sur le plan diplomatique, du repositionnement de la Côte d’Ivoire sur l’échiquier international que de la réalisation des projets. La Côte d’Ivoire qui gagne, c’est aussi l’équipe nationale (de football) qui vient de gagner (la Coupe d’Afrique des Nations 2015). En un mandat à la tête de la Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara a bénéficié d’une équipe nationale qui a joué une finale et d’une équipe nationale qui a remporté le trophée continental. Sur le plan de la santé, la couverture maladie universelle, un projet conçu depuis 20 ans, voit enfin le jour avec le président Alassane Ouattara. C’est encore avec lui, que le projet du 3ème pont conçu depuis 25 ans voit enfin le jour, de même que l’autoroute de Grand-Bassam. De nombreux projets ont vu le jour sous Alassane Ouattara. On ne finira donc pas de dire que c’est un gagneur. Nous avons voulu coller l’esprit de sa détermination d’un homme qui gagne, avec l’esprit d’une Côte d’Ivoire qui gagne.
L.P : Monsieur le ministre, comment le congrès va-t-il se dérouler concrètement ?
AB : Le déroulé est tout simple. Le congrès a lieu d’abord à 14h30, mais nous avons souhaité que les militants commencent à arriver à partir de 8h pour occuper l’espace aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Palais des sports de Treichville, notamment le boulevard Giscard d’Estaing. L’installation des invités et des congressistes devra être finie à 14h. A 14h30, la direction du parti s’installera. La cérémonie débutera à 15h par l’hymne national, puis l’hymne du parti. Ensuite, il y aura les interventions du président du comité d’organisation que je suis, du Secrétaire général par intérim pour donner les orientations du parti, des partis alliés et invités. Puis, il y aura une pause pour permettre aux invités de se retirer et mettre en place le bureau du congrès. Ce congrès extraordinaire aura un seul point à l’ordre du jour : la désignation du président Ouattara comme candidat du RDR à l’élection présidentielle d’octobre 2015. Le bureau du congrès aura pour objectif d’élire le président du congrès, qui permettra aux différentes structures spécialisées d’exprimer, par leurs porte-paroles respectifs, la voix des démembrements du parti pour le choix du président Alassane Ouattara. Nous aurons enfin la lecture des motions. Il y en aura au total cinq. Elles s’articuleront autour de sujets qui consolident d’une part le RDR, et d’autre part créent l’ouverture du RDR vers ses alliés, à savoir le PDCI, l’UDPCI, le MFA.
LP : Ce congrès est aussi une occasion pour le RDR de tester sa capacité à remobiliser les militants, après l’échec de la célébration des 20 ans du parti à Bouaké, il y a quelques mois. Comment comptez-vous justement relever le défi de la mobilisation ?
AB : Je vous rassure déjà que la mobilisation est au rendez-vous. Ce matin (ndlr : l’entretien a été réalisé le samedi 14 mars), nous étions à Yopougon où nous avons assisté à une mobilisation forte des femmes. Mercredi, nous assisterons à un meeting des jeunes. Je voudrais dire que depuis trois jours, nos équipes sillonnent les communes. Nous voulons que le message du congrès soit porté à la base, avec une politique de proximité. Nous voulons que ce congrès qui sera, non seulement l’expression de la reconnaissance, soit aussi l’occasion d’écouter la base, pour qu’elle comprenne que personne n’a été oublié. Les fondamentaux qui régissent notre parti demeurent. Je voudrais, en tant que président du comité d’organisation, partager avec eux cet espoir incarné par le président Alassane Ouattara.
LP :Combien de personnes attendez-vous à ce congrès extraordinaire ?
AB : Vendredi dernier, j’avais indiqué à la presse que nous attendions 25000 personnes. Mais, samedi quand je suis allé au meeting des femmes, elles m’ont fait comprendre que je m’étais trompé et qu’il y aura 25 000 femmes. Et comme les hommes et les jeunes ne veulent pas être en reste, nous avoisinerons les 40 000 personnes.
LP : Quelles sont les dispositions qui ont été prises pour accueillir ce monde ?
AB : Si vous regardez la configuration de la mobilisation telle qu’elle a été conçue, vous verrez que d’une part nous avons impliqué toutes les personnes ressources du parti et que d’autre part nous avons couvert tout le pays. Et cela se traduit de la façon suivante. Nous avons impliqué dans l’organisation les départementaux qui sont eux-mêmes responsables des différents départements dont ils sont issus. Nous avons aussi créé des sous-commissions régionales, coordonnées par des secrétaires nationaux et au-dessus des secrétaires nationaux, nous avons créé des districts qui sont tenus par des superviseurs dont la plupart sont des ministres. Cette affectation des ministres et des secrétaires nationaux aux régions et aux districts permet de bénéficier de l’appui en termes d’organisation, de ressources, mais surtout permet à chacun d’être un acteur de la mobilisation. Ce qui permet non seulement d’aller vers la base, mais également de bénéficier d’une synergie des forces. Ce que nous avons voulu rechercher, c’est que toutes les ressources d’un même département, d’une même région et d’un même district se retrouvent ensemble pour que la mobilisation soit au rendez-vous. C’est une dynamique nouvelle créée à partir de ce congrès et qui de mon point de vue devrait même servir le parti pour l’avenir.
LP : Ce congrès sera-t-il la rampe de lancement de la campagne électorale du président Ouattara ?
AB : Tout à fait. Ce congrès extraordinaire sonne le début de la précampagne, et donnera un aperçu de ce que va être la campagne. La dynamique est amorcée, elle ne s’arrêtera plus. De mon point de vue, cette architecture est efficace, parce qu’elle permet d’impliquer tout le monde. Et cette implication de toutes les ressources a déjà créé une émulation. Si nous maintenons cette émulation à laquelle s’ajoute l’adhésion des autres partis, notamment le PDCI, l’UDPCI et le MFA, je pense que le président Alassane Ouattara sera réélu avec un taux de suffrages de 70 à 75 % des électeurs.
L.P : Justement, cette adhésion des partis alliés du RDR s’inscrit dans le cadre de l’Appel de Daoukro. Pensez-vous qu’avec cet appel, la réélection du président Ouattara est déjà acquise ?
AB : Tout à fait. Pour nous, cet appel présente deux défis. Mais je voudrais au passage saluer l’Appel de Daoukro et exprimer ma gratitude au président Henri Konan Bédié et à son parti, le PDCI-RDA, qui a acté par un Congrès extraordinaire le choix du président Alassane Ouattara comme son candidat à la prochaine élection présidentielle. Je voudrais aussi saluer l’UDPCI qui a matérialisé par un Congrès ce choix du président de la République comme son candidat. Je n’oublie pas le MFA dont plusieurs de ses cadres ont donc manifesté leur désir de voir le président Alassane Ouattara comme leur candidat. Cet Appel de Daoukro a amorcé une dynamique. Nous nous sommes inscrits dans cette dynamique pour assurer la victoire du président Alassane Ouattara à la prochaine élection présidentielle. Les deux défis qui s’imposent à nous comme je le disais tantôt, c’est d’une part le taux participation. Ce qui nécessite et nous impose une mobilisation très forte. Un taux de participation qui devient un défi, parce qu’il ne faut pas que les militants s’endorment en disant que c’est déjà acquis. Puisque sociologiquement et de façon objective une alliance PDCI-RDR-UDPCI, c’est une évidence que la victoire est acquise. Et d’autre part, une victoire incontestable et sans bavure. Car, nous devons gagner pour montrer qu’au-delà des partis politiques, les Ivoiriens de tous bords, de toutes les sensibilités ont adhéré au choix du président de la République, Alassane Ouattara. C’est pour cela que nous devons être mobilisés au maximum pour qu’il y ait non seulement un fort taux de participation, mais aussi un taux de réussite largement au-dessus de la moyenne afin que notre candidat soit réélu au moins à 70% des suffrages exprimés au premier tour.
LP : Pour vous, que représente l’Appel de Daoukro ?
AB : Pour moi, cet appel s’inscrit dans la droite ligne des engagements réciproques pris par nos deux présidents, les présidents Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara. C’est le couronnement de la volonté de deux grands hommes d’Etat, qui ont pris des engagements depuis l’Appel de Yamoussoukro en 2010 – parce qu’il faut se souvenir que tout est parti de Yamoussoukro – sur la base de la plate-forme du RHDP qui stipule que le candidat le venu en deuxième position au premier tour s’aligne sur le candidat mieux placé pour le second tour. Ce premier engagement a été respecté. Le deuxième engagement est la loyauté affichée par le président Henri Konan Bédié lors de la crise postélectorale. Devant le refus de Laurent Gbagbo d’accepter sa défaite qui a entrainé une grave crise, le président Henri Konan Bédié est resté jusqu’au bout auprès de son jeune frère, le président Alassane Ouattara. Le troisième engagement respecté est au niveau de la gestion du pouvoir. Le président Alassane Ouattara avait promis la primature au PDCI-RDA. Mais à la sortie de la crise, la Côte d’Ivoire avait de gros problèmes sécuritaires. Compte tenu de cette situation, les président Bédié et Ouattara ont accepté que le Premier ministre Guillaume Soro continue de conduire le Gouvernement. Mais une fois que les problèmes de sécurité ont été ramenés à leurs justes proportions, les engagements pris au plan politique sont revenus à la surface.
Le président Alassane Ouattara a respecté ses engagements. Il a donc nommé à la Primature, Ahoussou Jeannot, puis Kablan Duncan qui y est jusqu’aujourd’hui. Donc dans le principe du donner et du recevoir, les engagements ont été respectés. C’est pour cela que l’Appel de Daoukro s’inscrit dans la volonté nouvelle des deux présidents d’aller vers un parti unifié. Alors qu’en 2010, nous étions juste dans une alliance tactique et électorale.
L’évolution du contexte, certainement apprécié par les deux chefs, y est certainement pour quelque chose. Pour moi, l’Appel de Daoukro est le couronnement du respect des engagements entre les deux présidents.
LP : Il y a un autre chantier dans cet appel qui est le parti unifié que vous aviez évoqué tout à l’heure. Comment se fera cette unification quand nous constatons que dans chaque état-major, l’heure est plutôt à la consolidation des acquis ?
AB : Pour avoir un parti unifié fort, il faut savoir s’appuyer sur des piliers forts. Il est donc tout à fat normal que le RDR, le PDCI, l’UDPCI consolident leurs bases. On aura à la fin, pas une juxtaposition, mais un assemblage de compétences et de ressources humaines qui permettra au parti unifié d’être très fort. Je pense que la logique veut que le parti unifié voie le jour aux lendemains de l’élection présidentielle. Parce que l’opinion nationale, internationale, nos militants de base ne comprendront pas que nous allions à l’élection présidentielle ensemble avec un seul candidat et qu’aux élections législatives, nous allions séparés. Il s’impose donc à nous cadres des partis alliés de nous donner les moyens aussi bien légaux que politiques pour mettre en place le parti unifié, dès la fin du premier trimestre de l’élection président de la République.
LP : Revenons au Congrès, M. le ministre. Il y a une question qui trotte dans l’esprit des militants. Est-ce que le président de la République sera physiquement présent ?
AB : Le président Alassane Ouattara est le président de la République. Ce Congrès est le sien. Nous attendons de le voir. Les militants ont soif de voir leur président, parce qu’ils veulent venir lui témoigner leur reconnaissance. Nous serons à ce Congrès dans l’attente de voir le président Alassane Ouattara. Je voudrais pour terminer inviter tous les militants où qu’ils se trouvent et qui à un moment donné, pour des problèmes d’incompréhension, ont été gagnés par le doute ou ont eu quelques frustrations vis-à-vis de la direction du parti, tous les militants meurtris et traumatisés par cette crise postélectorale, à tous les Ivoiriens épris de paix et de stabilité qui ont croient au président Alassane Ouattara. Je demande qu’ensemble nous puissions taire nos rancœurs et que le doute fasse place à l’espoir. Parce que l’homme qui demeure notre unique espoir est le président Alassane Ouattara. Je demande à tous les militants un devoir de militants, parce que notre parcours a été difficile. La lutte a été longue et éprouvante. Ce n’est pas le moment d’abandonner le navire. Nous lui avons donné nos voix pour qu’il ait un mandat. Sachons lui donner la force et les moyens de nous retourner le bonheur en lui donnant un second mandat. Et ceci passe par le troisième congrès extraordinaire. Le 22 mars donc, à partir de 7 heures du matin, je demande à tous les militants, sympathisants et aux Ivoiriens de se rendre au Palais des Sports de Treichville pour communier avec la direction et le président Alassane Ouattara. Car la vision du président Alassane Ouattara est l’avenir de la Côte d’Ivoire.
réalisée par Y. Sangaré et Jean-Claude Coulibaly