Abidjan - Le président ivoirien Alassane Ouattara sera investi dimanche par son parti comme candidat à la présidentielle d’octobre, une élection cruciale pour ce pays qui sort d’une décennie de crise politico-militaire et qui a renoué ces dernières années avec forte croissance économique.
Plus de 6.000 membres du Rassemblement des républicains (RDR), sa formation, sont attendus dimanche au palais des sport de Treichville (un quartier d’Abidjan) pour un Congrès extraordinaire de désignation aux allures de plébiscite: Alassane Ouattara, 73 ans, n’a pas de concurrent, ni même d’adversaire, au sein du RDR.
"Ce congrès va sonner le départ d’une large campagne, pour la réélection du président Alassane Ouattara dès le premier tour à un taux de 75%", a assuré à l’AFP le député RDR Adama Bictogo, président du comité d’organisation.
- Croissance très forte -
Le président ivoirien, arrivé aux affaires au terme d’une crise postélectorale sanglante, causée par le refus de l’ex-chef de l’État Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara à la présidentielle de novembre 2010, s’est fixé 2020 comme horizon. Face à une opposition divisée, il est d’ailleurs favori du scrutin d’octobre.
"J’ai trouvé un pays complètement en ruine, effondré, qui avait et a besoin d’être reconstruit, expliquait-il à l’AFP en juin 2013 lors d’un voyage au Japon. J’ai indiqué clairement que je ne suis pas sûr de pouvoir finir ce travail dans le temps qui me reste et que vraisemblablement je briguerai un second mandat".
Après une décennie de crise politico-militaire, marquée par la partition du pays, ayant laissé la Côte d’Ivoire exsangue, l’ancien vice-président du Fonds monétaire international (FMI) peut se vanter d’une réussite économique certaine en quatre ans de règne.
Sous sa houlette, la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a retrouvé une croissance très forte, d’environ 9% par an entre 2012 et 2014, soutenue par un investissement public fort. Le troisième pont enjambant la lagune d’Abidjan, chantier monumental désormais en fonction, constitue le symbole de son premier mandat.
Ses soutiens lui tressent des lauriers, tel le ministre du Plan Albert Toikeusse Mabri, qui louait mardi le "leadership éclairé" de ce "gagneur", cet "homme providentiel", lors d’une conférence régionale qui avait justement pour thème l’"émergence".
Alassane Ouattara a fait de l’"émergence" - un fort développement économique et social - son objectif pour la Côte d’Ivoire en 2020. Une ambition dont se gausse l’opposition, qui critique une mauvaise répartition des fruits de la croissance.
Le président Ouattara peut également se flatter d’avoir accompagné l’apaisement de la Côte d’Ivoire. Plus de 3.000 personnes sont mortes en cinq mois de violences postélectorales entre décembre 2010 et mai 2011.
Mais son action pour la réconciliation demeure en l’état critiquée. La commission vérité et réconciliation, censée provoquer une catharsis dans la société ivoirienne par l’audition de victimes et de leurs bourreaux, n’a débouché sur rien de concret. Les témoignages, souvent très émouvants, n’ont pas été retransmis à la télévision comme prévu.
- ’Justice des vainqueurs’ -
De même, aucun cadre pro-Ouattara n’a été inquiété pour son rôle dans la récente crise alors que des exactions ont été commises par les deux camps, nourrissant les accusations de "justice des vainqueurs".
L’ex-Première dame Simone Gbagbo a été condamnée le 10 mars à 20 ans de prison pour "attentat à la sûreté de l’État" au terme d’un procès dont la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) a pointé les "insuffisances", notamment l’"absence d’éléments de preuve probants".
Alassane Ouattara est également accusé par ses détracteurs de "verrouiller" le processus électoral, à l’image de l’ex-président de l’Assemblée nationale sous Laurent Gbagbo, Mamadou Koulibaly, qui dénonce une volonté de "se garantir une victoire trop facile".
Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire, allié du RDR, a décidé de ne pas présenter de candidat en octobre pour garantir la victoire du président sortant, au nom d’un hypothétique renvoi d’ascenseur lors de la présidentielle de 2020, provoquant la colère de certains de ses cadres.
Quant au Front populaire ivoirien (pro-Gbagbo), dont des cadres sont inquiétés par la justice, on ne sait s’il présentera un candidat.
Une coalition anti-Ouattara, aux contours encore flous, composés de membres de l’opposition et de la majorité, dont des frondeurs du FPI et PDCI, a également vu le jour mercredi. Mais son poids n’est pas encore connu.
jf-ck/fal/mf
Plus de 6.000 membres du Rassemblement des républicains (RDR), sa formation, sont attendus dimanche au palais des sport de Treichville (un quartier d’Abidjan) pour un Congrès extraordinaire de désignation aux allures de plébiscite: Alassane Ouattara, 73 ans, n’a pas de concurrent, ni même d’adversaire, au sein du RDR.
"Ce congrès va sonner le départ d’une large campagne, pour la réélection du président Alassane Ouattara dès le premier tour à un taux de 75%", a assuré à l’AFP le député RDR Adama Bictogo, président du comité d’organisation.
- Croissance très forte -
Le président ivoirien, arrivé aux affaires au terme d’une crise postélectorale sanglante, causée par le refus de l’ex-chef de l’État Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara à la présidentielle de novembre 2010, s’est fixé 2020 comme horizon. Face à une opposition divisée, il est d’ailleurs favori du scrutin d’octobre.
"J’ai trouvé un pays complètement en ruine, effondré, qui avait et a besoin d’être reconstruit, expliquait-il à l’AFP en juin 2013 lors d’un voyage au Japon. J’ai indiqué clairement que je ne suis pas sûr de pouvoir finir ce travail dans le temps qui me reste et que vraisemblablement je briguerai un second mandat".
Après une décennie de crise politico-militaire, marquée par la partition du pays, ayant laissé la Côte d’Ivoire exsangue, l’ancien vice-président du Fonds monétaire international (FMI) peut se vanter d’une réussite économique certaine en quatre ans de règne.
Sous sa houlette, la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a retrouvé une croissance très forte, d’environ 9% par an entre 2012 et 2014, soutenue par un investissement public fort. Le troisième pont enjambant la lagune d’Abidjan, chantier monumental désormais en fonction, constitue le symbole de son premier mandat.
Ses soutiens lui tressent des lauriers, tel le ministre du Plan Albert Toikeusse Mabri, qui louait mardi le "leadership éclairé" de ce "gagneur", cet "homme providentiel", lors d’une conférence régionale qui avait justement pour thème l’"émergence".
Alassane Ouattara a fait de l’"émergence" - un fort développement économique et social - son objectif pour la Côte d’Ivoire en 2020. Une ambition dont se gausse l’opposition, qui critique une mauvaise répartition des fruits de la croissance.
Le président Ouattara peut également se flatter d’avoir accompagné l’apaisement de la Côte d’Ivoire. Plus de 3.000 personnes sont mortes en cinq mois de violences postélectorales entre décembre 2010 et mai 2011.
Mais son action pour la réconciliation demeure en l’état critiquée. La commission vérité et réconciliation, censée provoquer une catharsis dans la société ivoirienne par l’audition de victimes et de leurs bourreaux, n’a débouché sur rien de concret. Les témoignages, souvent très émouvants, n’ont pas été retransmis à la télévision comme prévu.
- ’Justice des vainqueurs’ -
De même, aucun cadre pro-Ouattara n’a été inquiété pour son rôle dans la récente crise alors que des exactions ont été commises par les deux camps, nourrissant les accusations de "justice des vainqueurs".
L’ex-Première dame Simone Gbagbo a été condamnée le 10 mars à 20 ans de prison pour "attentat à la sûreté de l’État" au terme d’un procès dont la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) a pointé les "insuffisances", notamment l’"absence d’éléments de preuve probants".
Alassane Ouattara est également accusé par ses détracteurs de "verrouiller" le processus électoral, à l’image de l’ex-président de l’Assemblée nationale sous Laurent Gbagbo, Mamadou Koulibaly, qui dénonce une volonté de "se garantir une victoire trop facile".
Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire, allié du RDR, a décidé de ne pas présenter de candidat en octobre pour garantir la victoire du président sortant, au nom d’un hypothétique renvoi d’ascenseur lors de la présidentielle de 2020, provoquant la colère de certains de ses cadres.
Quant au Front populaire ivoirien (pro-Gbagbo), dont des cadres sont inquiétés par la justice, on ne sait s’il présentera un candidat.
Une coalition anti-Ouattara, aux contours encore flous, composés de membres de l’opposition et de la majorité, dont des frondeurs du FPI et PDCI, a également vu le jour mercredi. Mais son poids n’est pas encore connu.
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