Les ressortissants de la région Centre de la Côte d’Ivoire sont en fête. Abidjan se vide de son monde. L’ambiance dans les gares routières hier matin !
Pâques, c’est dans exactement deux jours. Mais comme on le sait tous en Côte d’Ivoire, cette fête est plus belle lorsqu’elle est célébrée au village et en famille. Ce qu’on appelle en pays Baoulé Paquinou, c’est-à-dire, c’est jour de Pâques. Pendant plusieurs mois, les ressortissants du centre de la Côte d’Ivoire ont attendu avec impatience ce jour. Et déjà depuis deux semaines, les compagnies de transport sont submergées. Les voyages se font plus fréquents. Surtout en direction de la zone Centre du pays. Bouaké, Béoumi, Sakassou, Didiévi, Daoukro, etc. sont les destinations les plus prisées en ce moment. Personne ne veut se faire conter cet événement qui a cet avantage de réunir tous les ans filles et fils du grand Centre autour de sujets portant sur des projets de développement de la région. Mais, Paquinou est aussi et surtout un moment de retrouvailles festives et de partage.
Hier, notre équipe de reportage a fait un tour dans les gares routières d’Adjamé, pour se rendre compte de l’ambiance qui y règne à la veille de cet événement tant attendu. Certains la qualifieraient d’électrique, comme pour dire que les gares étaient bien plus animées, qu’on se croirait à la cérémonie d’ouverture de ‘’Paquinou obligé’’. Un monde fou en attente de véhicule. L’impatience se lit déjà sur les visages devenus raides sous l’effet de la forte chaleur que dégageait le soleil très tôt ce matin-là. A la gare Utb d’Adjamé, pendant que certains sont assis, la tête inclinée, la joue dans la paume, et commencent à somnoler, d’autres par contre préfèrent rester débout, s’imaginant peut-être que leur impatience alertera les cars, qui se dépêcheront de venir les embarquer. Le regard tourné en direction de l’entrée principale de la gare, les voyageurs impatients sont prêts à se ruer vers les premiers véhicules qui pointeront le nez. Mais, en lieu et place des cars, ce sont des taxis qui vont et viennent. Débarquant de nouveaux candidats au voyage. C’est tout naturellement qu’on pouvait entendre régulièrement des jurons de la part ‘’des patients’’ qui commençaient à en avoir marre de patienter. « Je suis ici depuis 7H 20 min. Et, sur mon ticket, c’est le septième car que je dois emprunter. Ça va faire plus de cinq heures maintenant que j’attends le car. Mais je suis déjà engagée et s’il faut que je quitte ici à 20H, je suis prête à attendre », indique Ella Amlan, en compagnie de ces deux enfants.
Mais, s’il y a une chose qui permettait à ces gens d’oublier un tant soit peu le stress de l’attente, c’est bien les animations sonorisées qui les faisaient vivre déjà la fête. En effet, sur place, les responsables de la gare ont pris toutes les dispositions pour faire vivre la fête à leurs clients-passagers, avant même qu’ils ne soient dans la fête. Des baffles qui passaient en boucle, les morceaux d’artistes Baoulé bien connus. Tels que N’guess Bon Sens, Antoine Konan, Sidonie la Tigresse, etc., Les voyageurs ne pouvaient donc pas s’ennuyer, vu que certains reprenaient en chœur les refrains de certaines mélodies. Des espaces de rafraichissement étaient également prévus, avec le partenariat d’une brasserie. C’est dire, pour parler comme les Ivoiriens, que la ‘’bière coule’’ déjà à Abidjan. Des compagnies de téléphonies ont aussi installé des stands, comme les années précédentes d’ailleurs. Histoire d’écouler leurs produits, surtout à moindres coûts. « Je suis venu acheter deux petits téléphones pour mes neveux. C’est ce qu’ils ont demandé pour les fêtes. J’avais carrément oublié. Mais lorsque j’ai vu les téléphones ici, je m’en suis rappelé. Et finalement c’est trois même que je vais acheter», confie Anderson Kouamé, qui s’apprête à embarquer pour Didiévi.
Un voyage de longue durée ? On pourrait être tenté de répondre par l’affirmative au regard des bagages qui accompagnent les voyageurs. On aurait dit un déménagement. De gros sac, des valises volumineuses, plusieurs affaires emballées dans de gros sachets, etc., tout ça, pour aller célébrer Paquinou. « Il y a des affaires pour les parents qui sont au village, des petits cadeaux pour les enfants, nos affaires personnelles, mais aussi des casseroles et biens d’autres stencils de cuisines que nous emmenons au village. Cela, pour qu’on ne puisse pas être coincé, lorsqu’il y aura des cérémonies à la maison et dans la famille », a révélé A. Eulalie Yao. A l’en croire, Paquinou est l’occasion pour les Baoulé qui ont quitté le village pour venir ‘’se chercher à Abidjan’’, d’y retourner, mais avec le butin de ce qu’ils ont pu amasser comme richesses à l’étranger.
La fête s’annonce belle. Et les populations sont pressées de regagner leurs différentes destinations. Les responsables des compagnies de transport mettent donc tout en œuvre pour transporter le maximum de clients, mais surtout le plus vite possible. Vu que la concurrence dans ce milieu est rude, aucune compagnie ne prend le risque d’augmenter ses tarifs. Au contraire, les jeunes chargeurs mettent en avant les prix que les compagnies, pour lesquelles ils travaillent, proposent pour essayer d’attirer de la clientèle. Peut-être que les choses changeront samedi, dernier jour pour les ‘’Paquinouistes’’. Bonne fête à tous !
Elysée LATH
Pâques, c’est dans exactement deux jours. Mais comme on le sait tous en Côte d’Ivoire, cette fête est plus belle lorsqu’elle est célébrée au village et en famille. Ce qu’on appelle en pays Baoulé Paquinou, c’est-à-dire, c’est jour de Pâques. Pendant plusieurs mois, les ressortissants du centre de la Côte d’Ivoire ont attendu avec impatience ce jour. Et déjà depuis deux semaines, les compagnies de transport sont submergées. Les voyages se font plus fréquents. Surtout en direction de la zone Centre du pays. Bouaké, Béoumi, Sakassou, Didiévi, Daoukro, etc. sont les destinations les plus prisées en ce moment. Personne ne veut se faire conter cet événement qui a cet avantage de réunir tous les ans filles et fils du grand Centre autour de sujets portant sur des projets de développement de la région. Mais, Paquinou est aussi et surtout un moment de retrouvailles festives et de partage.
Hier, notre équipe de reportage a fait un tour dans les gares routières d’Adjamé, pour se rendre compte de l’ambiance qui y règne à la veille de cet événement tant attendu. Certains la qualifieraient d’électrique, comme pour dire que les gares étaient bien plus animées, qu’on se croirait à la cérémonie d’ouverture de ‘’Paquinou obligé’’. Un monde fou en attente de véhicule. L’impatience se lit déjà sur les visages devenus raides sous l’effet de la forte chaleur que dégageait le soleil très tôt ce matin-là. A la gare Utb d’Adjamé, pendant que certains sont assis, la tête inclinée, la joue dans la paume, et commencent à somnoler, d’autres par contre préfèrent rester débout, s’imaginant peut-être que leur impatience alertera les cars, qui se dépêcheront de venir les embarquer. Le regard tourné en direction de l’entrée principale de la gare, les voyageurs impatients sont prêts à se ruer vers les premiers véhicules qui pointeront le nez. Mais, en lieu et place des cars, ce sont des taxis qui vont et viennent. Débarquant de nouveaux candidats au voyage. C’est tout naturellement qu’on pouvait entendre régulièrement des jurons de la part ‘’des patients’’ qui commençaient à en avoir marre de patienter. « Je suis ici depuis 7H 20 min. Et, sur mon ticket, c’est le septième car que je dois emprunter. Ça va faire plus de cinq heures maintenant que j’attends le car. Mais je suis déjà engagée et s’il faut que je quitte ici à 20H, je suis prête à attendre », indique Ella Amlan, en compagnie de ces deux enfants.
Mais, s’il y a une chose qui permettait à ces gens d’oublier un tant soit peu le stress de l’attente, c’est bien les animations sonorisées qui les faisaient vivre déjà la fête. En effet, sur place, les responsables de la gare ont pris toutes les dispositions pour faire vivre la fête à leurs clients-passagers, avant même qu’ils ne soient dans la fête. Des baffles qui passaient en boucle, les morceaux d’artistes Baoulé bien connus. Tels que N’guess Bon Sens, Antoine Konan, Sidonie la Tigresse, etc., Les voyageurs ne pouvaient donc pas s’ennuyer, vu que certains reprenaient en chœur les refrains de certaines mélodies. Des espaces de rafraichissement étaient également prévus, avec le partenariat d’une brasserie. C’est dire, pour parler comme les Ivoiriens, que la ‘’bière coule’’ déjà à Abidjan. Des compagnies de téléphonies ont aussi installé des stands, comme les années précédentes d’ailleurs. Histoire d’écouler leurs produits, surtout à moindres coûts. « Je suis venu acheter deux petits téléphones pour mes neveux. C’est ce qu’ils ont demandé pour les fêtes. J’avais carrément oublié. Mais lorsque j’ai vu les téléphones ici, je m’en suis rappelé. Et finalement c’est trois même que je vais acheter», confie Anderson Kouamé, qui s’apprête à embarquer pour Didiévi.
Un voyage de longue durée ? On pourrait être tenté de répondre par l’affirmative au regard des bagages qui accompagnent les voyageurs. On aurait dit un déménagement. De gros sac, des valises volumineuses, plusieurs affaires emballées dans de gros sachets, etc., tout ça, pour aller célébrer Paquinou. « Il y a des affaires pour les parents qui sont au village, des petits cadeaux pour les enfants, nos affaires personnelles, mais aussi des casseroles et biens d’autres stencils de cuisines que nous emmenons au village. Cela, pour qu’on ne puisse pas être coincé, lorsqu’il y aura des cérémonies à la maison et dans la famille », a révélé A. Eulalie Yao. A l’en croire, Paquinou est l’occasion pour les Baoulé qui ont quitté le village pour venir ‘’se chercher à Abidjan’’, d’y retourner, mais avec le butin de ce qu’ils ont pu amasser comme richesses à l’étranger.
La fête s’annonce belle. Et les populations sont pressées de regagner leurs différentes destinations. Les responsables des compagnies de transport mettent donc tout en œuvre pour transporter le maximum de clients, mais surtout le plus vite possible. Vu que la concurrence dans ce milieu est rude, aucune compagnie ne prend le risque d’augmenter ses tarifs. Au contraire, les jeunes chargeurs mettent en avant les prix que les compagnies, pour lesquelles ils travaillent, proposent pour essayer d’attirer de la clientèle. Peut-être que les choses changeront samedi, dernier jour pour les ‘’Paquinouistes’’. Bonne fête à tous !
Elysée LATH