Le lancement du programme conjoint Banque Mondiale-BAD de reprise économique post-Ebola a eu lieu le mercredi 27 mai 2015, en marge des assemblées annuelles de l’institution financière panafricaine qui se tiennent depuis le lundi 25 mai 2015 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Donald Kaberuka, président du Groupe de la BAD, Makthar Diop, du Groupe de la Banque Mondiale et Mme Raymond Goudou Coffie, ministre ivoirienne de la Santé et de la Lutte contre le VIH-SIDA ont dévoilé les politiques et stratégies mises en place pour lutter contre ce fléau, tant en Côte d’Ivoire que dans le monde. «S’il y a un pays en Afrique qui a de l’argent, mais qui n’a aucun système de lutte contre Ebola, c’est la Libye. Nous devons nous dire qu’il faut de l’argent, les politiques et l’alerte et d’intervention pour combattre une épidémie et si vous n’avez pas ces trois choses, vous aurez des difficultés à gérer quoi que ce soit», a insisté Donald Kaberuka. Le président du Groupe de la BAD a annoncé une enveloppe de 1250 milliards de FCFA de son institution et de la Banque Mondiale pour la relance économique post-Ebola dans les pays membres de l’Union du Fleuve Mano. Ce, pour la période 2015-2016. Prenant le cas de la Côte d’Ivoire, Mme Raymonde Goudou Coffie a fait l’état des lieux en ce qui concerne la gestion de l’épidémie à virus Ebola qui a frappé certains pays frontaliers, le Liberia, la Guinée et la Sierra-Leone : «Nous avons été proactifs. La Côte d’Ivoire a tout de suite dégagé des fonds pour les mesures que le ministre de la Santé proposait au gouvernement soient adoptées. Nous l’avons fait au départ avant que les partenaires au développement viennent nous appuyer. La première réponse qui nous avait été donnée par la communauté internationale, c’est que la Côte d’Ivoire n’étant pas un pays affecté, elle ne pouvait pas nous appuyer. Mais, nous avons décidé de ne pas attendre d’être affectés pour être appuyé. Nous avons associé les communautés à la base, les religieux, tout le monde a été informé et tout le monde sait ensemble pour qu’il n’y ait pas le déni de la maladie. Nous avons passé cette étape avec succès. La deuxième étape, c’était l’accompagnement et la communication avec les ministres de la Santé des pays affectés. Nous avons communiqué et ensemble nous avons pris des décisions pour éviter que la maladie se répande dans les autres pays. La BAD et la Banque Mondiale n’ont pas hésité, vu les efforts de la Côte d’Ivoire, de nous appuyer en répondant au plan de contingence que nous avons élaboré. La BAD a décaissé 3 milliards de FCFA et la Banque Mondiale, 5 milliards de FCFA. Cela nous a permis de mener la riposte contre le virus Ebola».
Olivier Dion
Olivier Dion