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Économie Publié le jeudi 28 mai 2015 |

Vision du Dr. Akinwumi Adesina : Consolider les succès de la banque africaine de développement et la positionner pour faire efficacement face aux nouveaux défis

© Par Atapointe
Présidence de la BAD : Le Nigérian Akinwumi Adesina l’emporte avec 58,10% du vote total
L’Afrique a connu au cours de la dernière décennie un progrès économique impressionnant. La valeur de tous les
biens et services produits sur le continent a augmenté à un taux élevé de 5%, plus rapidement que le taux de
croissance de l’économie mondiale et les taux très faibles de 2% à 3% des années 1980 et 1990. Cinq des dix
économies à enregistrer la croissance la plus rapide dans le monde se trouvent en Afrique. Cette croissance
solide s’est accompagnée de faibles taux d’inflation qui ont préservé le pouvoir d’achat des ménages, de finances
publiques mieux gérées et de niveaux d’endettement public plus faibles et plus viables. Moins de pays ont connu
des crises économiques au cours de cette période que pendant les années 1980 et 1990 et le continent s’est
relativement bien tiré de la crise financière mondiale de 2008-2009 qui a dévastée la plupart des économies aussi
bien des pays en développement que des pays développés. Signe de la confiance que les investisseurs ont quant
aux résultats et aux perspectives du continent, de nombreux pays ont eu accès aux marchés de capitaux
internationaux ces dernières années pour la première fois et à des conditions concurrentielles.
Les solides résultats économiques obtenus par le continent sont dus, dans une large mesure, à des termes
d’échange favorables, à l’augmentation des prix des produits de base et à une forte demande mondiale de
ressources naturelles, qui ont donné une impulsion aux industries extractives africaines. Ils s’expliquent
également par les efforts importants faits par de nombreux gouvernements africains en collaboration avec leurs
partenaires de développement, notablement le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD ou la
Banque), pour réformer et mieux gérer leurs économies. Par ailleurs, les indicateurs de développement social et
humain comme la santé, l’éducation, l’accès à une eau salubre et à l’assainissement se sont améliorés. Si toutes
ces avancées sont autant de raisons de célébrer l’amélioration de la performance économique du continent, il
n’en demeure pas moins que le développement économique de l’Afrique reste confronté à des défis énormes.
Pour mettre les économies africaines sur la voie d’une croissance plus forte et plus durable et remédier aux
inégalités économiques et sociales croissantes, il convient de relever d’importants défis. Dans les pays où les
résultats économiques sont toujours lourdement tributaires des industries extractives, la volatilité des prix des
produits de base, comme en témoigne la récente baisse des cours du pétrole, rend les économies plus vulnérables
aux chocs extérieurs, ce qui a de lourdes conséquences pour la stabilité budgétaire et macroéconomique. Si le
secteur agricole offre de grandes potentialités aux pays africains pour diversifier leurs économies, il demeure
toutefois largement inexploité : il est caractérisé par une faible productivité et les pays dépendent largement des
exportations de produits primaires à faible valeur ajoutée. Dans nombre de pays du continent, du Nord au Sud,
de l’Est à l’Ouest, il s’agit de faire en sorte que la croissance économique soit plus partagée et plus apte à réduire
la pauvreté.
La croissance a été irrégulière en Afrique. L’incidence de la pauvreté demeure un problème sur le continent avec
environ 40% de la population vivant dans l’extrême pauvreté. Une proportion aussi importante de la population
étant à l’écart du processus de croissance, les pays africains font face au mécontentement croissant des jeunes
désavantagés, ce qui peut engendrer des situations de fragilité économique, sociale et politique. Dans le secteur
privé, la croissance n’a pas atteint toute la mesure de ses potentialités. Le continent demeure faiblement
industrialisé, ce qui limite la création d’emplois de qualité. Le défi pour l’Afrique consiste à engendrer une
croissance économique de qualité qui soit partagée, durable et plus apte à réduire la pauvreté et les inégalités
sociales.
La Banque africaine de développement (BAD ou la Banque) a joué un rôle important comme moteur du
développement en Afrique. Elle est devenue un partenaire sûr pour les États membres régionaux dans les
domaines des services consultatifs et en matière de politiques, de la planification du développement, du
financement des infrastructures et de l’exécution. La stratégie de la Banque pour 2013-2022 énonce le
programme d’appui à la transformation du continent par l’amélioration de la croissance – en faisant en sorte
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qu’elle soit partagée et plus durable. Si je suis élu Président de la Banque africaine de développement, je
conduirai la Banque à mettre effectivement en œuvre sa stratégie visant à assurer une croissance partagée et verte
en Afrique, en mettant l’accent sur les domaines à fort impact, en forgeant des partenariats stratégiques et en
mobilisant les ressources pour avoir plus d’impact.
MA VISION
Ma vision est d’aider à bâtir une nouvelle Afrique caractérisée par une croissance durable et partagée dans la
prospérité, qui est unie, en paix et en sécurité, intégrée sur le plan régional et compétitive sur le plan mondial;
un continent d’espoir, d’opportunités et de liberté, où la prospérité est partagée par tous. Une Afrique ouverte
au monde, dont les Africains sont fiers.
Pour assurer l’émergence de cette nouvelle Afrique, nous devons reconnaître et apprécier les acquis
remarquables que nous avons réalisés dans le passé, engager une réflexion critique sur les nouveaux défis à
relever à l’avenir et réorienter notre démarche stratégique. La BAD, la principale institution de financement du
développement en Afrique, a un rôle majeur à jouer dans cette aventure de transformation.
Si je suis élu Président de la Banque africaine de développement, je m’attèlerai, pendant ma présidence, à :
• Construire et consolider les acquis remarquables déjà réalisés par les précédents Présidents de la Banque et
travailler en étroite collaboration avec les actionnaires de la Banque pour appliquer son plan stratégique afin de
mettre la Banque sur la voie de meilleurs rendements, de l’efficacité et de l’efficience propres à lui permettre
d’imprimer la transformation en Afrique ;
• Servir de catalyseur pour mobiliser des ressources à l’échelle mondiale pour la Banque et le continent
grâce à des partenariats stratégiques;
• Mettre à profit les guichets de prêts à des conditions de marché et concessionnelles du Groupe de la Banque
pour garantir que des ressources financières suffisantes soient mises à la disposition de tous les pays membres
régionaux par la Banque africaine de développement (BAD) et le Fonds africain de développement (FAD);
• Doter la Banque d’un personnel multilingue de premier choix ayant les compétences requises pour
l’avènement d’une nouvelle Afrique. Les ressources humaines de classe mondiale, respectant la diversité et la
parité hommes-femmes, comprendront des cadres respectés sur le plan mondial, et des mesures d’incitation
fondées sur le rendement seront adoptées pour retenir et attirer des compétences de première qualité ;
• Susciter des systèmes solides de déontologie, de transparence, de bonne gouvernance et de
responsabilisation au sein de la Banque afin qu’elle soit connue comme « la Banque africaine pour l’intégrité » ;
• Assurer que la Banque adopte une « approche centrée sur l’être humain » et qu’elle puisse satisfaire les
besoins et les aspirations de millions d’Africains – une véritable Banque de développement pour l’Afrique ;
• Transformer la Banque en une « institution par excellence » pour les questions de développement en
Afrique, en forgeant des partenariats renouvelés et solides avec ses États membres, l’Union africaine, la
Commission économique pour l’Afrique et les communautés économiques régionales ;
• Rallumer chez le personnel de la Banque la passion de travailler avec diligence et le don de soi pour
accomplir la mission que celle-ci s’est fixée de promouvoir le développement économique durable et le progrès
social dans ses pays membres régionaux.
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Pour réaliser cette vision d’ensemble, j’axerai mes efforts sur l’exécution dans cinq domaines prioritaires
stratégiques corrélatifs essentiels, qui sont tous liés à la stratégie décennale de la Banque et qui favorisent la mise
en œuvre du Programme Afrique 2063 de l’Union africaine, à savoir :
1. Infrastructure « intelligente» pour la croissance de la productivité et la compétitivité : exécuter des
projets d’infrastructure ciblés en tenant compte de tout l’écosystème de développement pour assurer l’efficacité
opérationnelle, des économies d’échelle et un impact socioéconomique et environnemental tout en assurant une
croissance verte.
2. Assurer la croissance du secteur privé aux fins de l’industrialisation et de la création de richesses :
veiller à la croissance du secteur privé de façon à assurer une croissance économique durable en Afrique,
l’objectif étant de parvenir à une transformation structurelle de l’économie favorisée par le gouvernement et
conduite par le secteur privé en Afrique.
3. Des emplois pour les jeunes et les femmes d’Afrique : transformer les « acquis démographiques » en
« acquis économiques » pour les pays membres régionaux en mettant en œuvre des programmes et des
investissements novateurs propres à accroître le capital humain du continent, en mettant l’accent sur les jeunes et
les femmes.
4. Relancer les économies rurales en Afrique pour assurer une croissance partagée : transformer et
redynamiser les espaces économiques en milieu rural grâce à des investissements ciblés visant à exploiter les
riches ressources agricoles de l’Afrique et les chaînes de valeur et à produire des richesses.
5. Intégration régionale pour une prospérité partagée : assurer une croissance et un développement plus
équitables pour tous les pays membres régionaux grâce à des infrastructures transnationales, à l’expansion des
marchés régionaux, à la bonne gouvernance, à la paix et à la sécurité.
Domaines prioritaires stratégiques
1. Infrastructure « intelligente» pour la croissance de la productivité et la compétitivité
L’infrastructure est indispensable pour exploiter les potentialités économiques des pays africains. Sous la
direction visionnaire du Président Kaberuka, la Banque s’est bien positionnée pour être une institution chef de
file dans le domaine du développement des infrastructures, en particulier avec le lancement du Fonds Afrique50.
En tant que Président, je veillerai à la continuité dans ce domaine critique de la Banque en poursuivant l’œuvre
accomplie et je la positionnerai pour plus d’efficacité dans l’exécution des projets d’infrastructure dans ses pays
membres régionaux.
Infrastructure intégrée – Ma méthode consistera à renforcer la capacité de la Banque, à consolider ses activités
en matière d’infrastructure et à l’orienter vers une approche intégrée du développement des infrastructures. Je
ferai en sorte que, sous ma direction, la Banque devienne effectivement le référent pour le développement de
l’« infrastructure intégrée intelligente» en Afrique. Par infrastructure intégrée bien pensée, on entend les
projets d’infrastructure ciblés qui tiennent compte de tout l’écosystème de développement pour implanter les
infrastructures de façon à garantir l’efficacité opérationnelle, des économies d’échelle et un impact économique.
Il ne suffit pas d’octroyer des prêts pour les projets d’infrastructure ; la question critique qui doit être posée est
de savoir si le prêt contribue clairement à des réalisations articulées et visibles en matière de développement. Au
lieu d’investissements opportunistes ou isolés, la Banque se concentrerait sur des objectifs de développement
essentiels et procéderait à des investissements ciblés d’infrastructure intégrée pour parvenir à ces objectifs. Cela
permettrait à la Banque de s’attacher résolument à forger des partenariats stratégiques avec d’autres institutions
multilatérales de financement du développement, le secteur privé, les organisations bilatérales de développement
et les États membres régionaux, ainsi qu’avec les banques et organisations sous-régionales de développement,
pour doter l’Afrique d’une infrastructure intégrée.
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Sous ma direction, la Banque procédera à un examen critique des projets d’infrastructure inscrits au Programme
de développement des infrastructures en Afrique du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique et
fera en sorte qu’ils puissent être bancables ou faire l’objet d’investissements afin que la Banque et ses partenaires
puissent effectivement les financer. Il s’agira de mettre davantage l’accent sur l’exécution. Les infrastructures
régionales seront privilégiées, en particulier celles qui stimuleront davantage l’intégration régionale, élargiront
les marchés, faciliteront la circulation des personnes et relieront les pays sans littoral aux pays côtiers dotés de
ports. L’idée maîtresse sera la mise en place d’ « infrastructures intégrées de grande qualité à moindre coût ».
Les investissements stratégiques viseront en priorité le développement et l’expansion des principaux ports des
pays côtiers qui peuvent satisfaire les besoins de plusieurs pays, en particulier des petits pays sans littoral. Il
s’agira notamment d’autoroutes transnationales, du développement du secteur maritime et de l’amélioration des
transports aériens, de la navigation et de la sécurité aériennes et des réseaux ferroviaires, de façon à assurer une
meilleure liaison entre les villes et entre les pays côtiers et les pays sans littoral. Au niveau national dans les pays
membres régionaux, la Banque privilégiera l’infrastructure intégrée en vue de réduire les inégalités entre les
régions et entre les zones rurales et les zones urbaines pour parvenir à un développement plus équilibré et plus
équitable.
Infrastructure énergétique – Ma priorité absolue sera de faire en sorte que la Banque atteigne l’objectif de
l’accès de tous à l’électricité en Afrique. Rien n’est plus important pour l’Afrique que l’accès à l’électricité. La
capacité totale installée de l’Afrique n’est que de 147 GW, soit la même que la Belgique ; il faut qu’elle atteigne
700 GW d’ici à 2040. L’Afrique n’utilise que 8% de son potentiel hydroélectrique contre 85% en Europe.
L’Afrique détient 50% des énergies renouvelables (énergie éolienne, hydroélectrique et solaire) au monde mais
celles-ci demeurent largement inexploitées.
Le développement de l’infrastructure énergétique en Afrique entrainera un développement économique et social
plus rapide du continent, en permettant de réduire les dépenses opérationnelles, de fournir l’énergie nécessaire à
la croissance industrielle, de libérer l’esprit d’initiative de millions de petites et moyennes entreprises,
d’améliorer les systèmes d’éducation et de santé et de renforcer les services financiers, et ainsi de favoriser la
transformation des produits agricoles en vue de créer des emplois. Il s’agira de s’attacher à appuyer
simultanément de grands projets énergétiques transrégionaux porteurs de transformation et des projets nationaux
d’alimentation en électricité. Les projets régionaux à privilégier comprendront le grand projet d’Inga, qui est
susceptible d’alimenter en électricité 75% du continent s’il est bien conçu avec de solides garanties sociales et
environnementales, ainsi que d’importants projets hydroélectriques régionaux et sous-régionaux susceptibles
d’approvisionner plusieurs pays en électricité. Nous adopterons une approche intégrée en ayant recours à une
chaine de valeurs énergétique capable d’associer plusieurs sources d’énergie, notamment renouvelables (énergie
solaire, hydroélectrique, géothermale ou éolienne), les réseaux électriques et les systèmes hors réseau et de
réduire les pertes. L’accent sera mis davantage sur le développement des lignes de transport de l’électricité dans
les pays et entre ceux-ci, l’élargissement des marchés électriques régionaux par le renforcement des accords
d’achat régionaux et l’amélioration du cadre réglementaire de tarification de l’énergie.
La Banque ne peut se permettre de se concentrer uniquement sur les grands projets régionaux, car ils sont
complexes, présentent un capital-risque élevé ainsi que d’autres risques et prennent du temps, même s’ils sont
essentiels. Sous ma direction, la Banque suivra une double approche : rechercher le succès à court terme en
réalisant des investissements dans l’électricité, puis transposer les succès. Pour obtenir rapidement des succès,
donner l’élan en matière d’exécution et fournir les services voulus aux pays, la Banque s’attachera également à
appuyer des projets pilotes de systèmes décentralisés d’électricité intégrée dans les pays. Ces projets seront
exécutés afin de rendre moins complexes les projets énergétiques et de les rattacher à des zones économiques
viables comme les zones industrielles ou les zones de transformation de produits agricoles de base en milieu
rural, l’objectif étant de favoriser l’industrialisation. À l’issue de discussions avec le Conseil des gouverneurs et
le Conseil des administrateurs et après des évaluations critiques, les expériences réussies seront transposées
ailleurs sur le continent pour plus d’impact, un solide système d’enseignements tirés et de suivi étant mis en
place en appui à l’exécution.
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Pour assurer l’exécution à grande échelle, les partenariats stratégiques sont d’une importance capitale. Sous ma
direction, la Banque sera le fer de lance de la mise en place d’un partenariat pour l’énergie en vue de la
transformation en Afrique, dont le but est d’offrir une importante plateforme pour assurer des partenariats
structurés entre le secteur privé et les institutions multilatérales et bilatérales et des financements pour résoudre
les problèmes d’énergie en Afrique. Dans ce cadre, la Banque travaillera en collaboration avec les partenaires
pour élaborer une facilité de préparation de projets électriques, pour fournir des fonds relais en vue de rassembler
des investisseurs et de les faire travailler, coordonner et donner effet aux cadres réglementaires afin d’amener des
homologues à s’y engager, pour offrir des garanties de risques partielles partagées, conclure des accords d’achat
d’électricité et assurer le renforcement des capacités afin de réduire le temps qui s’écoule entre la conception du
projet et son exécution, et pour mettre en place des solutions financières innovantes en faveur des énergies
renouvelables en Afrique. La croissance verte et la résilience aux changements climatiques seront privilégiées.
Infrastructure pour les industries extractives – L’infrastructure servira à aider les pays membres régionaux et le
secteur privé à créer de la valeur ajoutée dans les industries extractives. Plusieurs pays sont riches en ressources
mais économiquement pauvres car leurs industries extractives sont fondées sur l’exportation de produits
primaires, ce qui les expose aux fluctuations des marchés mondiaux de produits de base. L’Afrique a l’un des
rendements les plus faibles en termes d’infrastructure dans le secteur des ressources naturelles. L’accent sera
résolument mis sur le développement des infrastructures essentielles pour développer les industries pétrolière et
minière en vue d’accroître l’efficacité en matière de production, d’accélérer le contenu et la valorisation sur le
plan local et de favoriser la compétitivité sur le plan mondial. A cela s’ajoutera la prestation de services
consultatifs d’appui visant à améliorer la transparence dans la gestion des industries extractives et la
responsabilisation et à réduire la fuite des capitaux et l’évaluation erronée des avoirs, et notamment de renforcer
les capacités institutionnelles nationales et régionales de divulgation totale des transactions dans les industries
extractives. La Banque renforcera la base des connaissances et des compétences sur le continent afin de pouvoir
effectivement mieux gérer les industries extractives.
Infrastructure d’information et de communication – Les technologies de l’information et des communications
(TIC) seront le moteur de la croissance des marchés du savoir en Afrique. La consommation privée de TIC
devrait passer de 12 milliards de dollars en 2012 à 154 milliards de dollars en 2025. Le commerce électronique
passera de 1 milliard de dollars en 2012 à 75 milliards en 2025. Le financement par téléphonie mobile devrait
atteindre 19 milliards de dollars en 2020. L’accent sera davantage mis sur l’accélération des investissements en
faveur des infrastructures de TIC afin de favoriser l’innovation et l’intégration régionale, de mettre en place des
plateformes pour améliorer les systèmes d’éducation, d’approfondir les systèmes financiers, de réduire les coûts
de transaction dans les secteurs public et privé, d’améliorer les systèmes de santé et de mieux positionner
l’Afrique afin qu’elle soit plus compétitive sur le marché mondial pour l’externalisation des activités
commerciales, les activités off-shore et les services. Il s’agira principalement de s’attacher à concevoir des
infrastructures régionales de télécommunications, au moyen de partenariats public-privé, pour réduire les coûts
de la largeur de bande, de créer des centres de données régionaux et d’établir la connectivité par fibre pour aider
les pays membres régionaux à être compétitifs en matière de processus opérationnels et d’externalisation.
Infrastructure pour des villes résilientes – Il s’agira également de veiller à satisfaire les besoins d’infrastructure
rapidement croissants en appui à l’urbanisation croissante de l’Afrique. La proportion d’Africains vivant dans les
villes devrait atteindre 50% d’ici à 2030 et 60% d’ici à 2060. Du fait de l’exode rural rapide, les villes du
continent sont éprouvées à l’extrême, incapables de faire face au déluge. Selon les nouvelles projections de
McKinsey and Co, 24 villes d’Afrique devraient représenter plus de 44% du PIB du continent. La majorité des
zones urbaines a des bidonvilles qui ne cessent de s’étendre, des océans de pauvreté entourant ainsi des îlots de
richesses. Pour aider les pays membres régionaux à assoir des villes plus durables et résilientes et à les
transformer en moteurs de productivité, la Banque soutiendra les investissements dans l’infrastructure urbaine,
notamment dans les systèmes d’approvisionnement en eau, d’hygiène, de logement social et de transport public.
Cet appui sera complété par la prestation de services consultatifs en matière de planification et d’aménagement
urbains à l’intention des villes et des municipalités.
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Financement conjugué de l’infrastructure et « rapidité d’exécution » - L’accent sera mis sur une réduction
drastique du temps nécessaire pour livrer les projets d’infrastructure. L’idée maîtresse sera la « rapidité
d’exécution ». Il s’agira d’axer résolument les efforts sur la faisabilité technique des projets, la préparation des
projets et l’élaboration des projets, grâce à un financement structuré. La Banque va de plus en plus recourir à ses
opérations de prêts souverains et non souverains BAD et FAD (garanties des risques, assurances) pour fournir
des financements conjugués en vue de concevoir et de livrer des infrastructures intégrées plus rapidement. La
Banque adoptera de plus en plus une démarche axée sur les transactions pour aider les pays et le secteur privé à
résoudre les problèmes des cadres juridiques et règlementaires susceptibles de lever les obstacles à l’élaboration
et à l’exécution des projets. Le rôle de la Banque sera plus celui d’un « activiste financier » plus enclin à
impulser l’exécution des projets et non seulement des idées et des plans directeurs. La Banque s’engagera à
recenser les déficits d’infrastructure en Afrique, à l’échelle régionale et dans les pays, fixera des objectifs clairs
pour combler ces déficits et mobilisera des fonds à l’échelle mondiale à cette fin, notamment au moyen
d’Afrique50.
2. Assurer la croissance du secteur privé aux fins de l’industrialisation et de la création de richesses
Le secteur privé africain s’est considérablement développé depuis la création de la Banque en 1964. La Charte
de la Banque demande à l’institution de promouvoir l’investissement en Afrique de capitaux publics et privés
dans les projets et programmes visant à contribuer au développement économique ou au progrès social de ses
membres régionaux. La Banque a eu une série de stratégies de développement du secteur privé depuis 1989, la
dernière en date étant la stratégie pour 2013-2017. Si des progrès importants ont été réalisés, les prêts octroyés au
secteur privé par la Banque ne s’élevaient qu’à 250 millions de dollars en 2005 et sont passés à 2,1 milliards de
dollars en 2013. Vu que le secteur privé représente 70% des investissements en Afrique, 70% de la production
totale et 90% des emplois, il faut que la Banque étoffe ses opérations dans le secteur privé.
Un secteur privé plus robuste est indispensable pour l’industrialisation du continent. L’Afrique reste à la traîne
du reste du monde en matière d’industrialisation, sa part dans la valeur manufacturière mondiale ajoutée étant
tombée de 1,9% en 1980 à 1,5% en 2011. C’est là un contraste manifeste avec l’Asie, dont la part est passée de
5,8% en 1980 à 34,9% en 2011. La part de l’Afrique dans le commerce mondial est très faible, passant de 2,5%
en 1980 à 3,1% en 2011, soit une croissance de 0,6% en six ans.
Sous ma direction, j’entrevois une croissance significative des opérations de la Banque en faveur du secteur
privé afin d’assurer une croissance économique plus rapide du continent. Je m’attacherai à développer le secteur
privé pour favoriser l’industrialisation et la création de richesses en Afrique. J’entends privilégier la croissance
des petites et moyennes entreprises, contribuer à accroître les moyennes entreprises capitalisées et appuyer
l’émergence d’entreprises multinationales africaines à caractère mondial. La Banque concevra des services
consultatifs d’appui à l’industrialisation de l’Afrique. Les opérations d’infrastructure de la Banque seront
étroitement alignées sur le programme d’industrialisation de façon à remédier aux déficits criards
d’infrastructure qui limitent la croissance industrielle, en particulier en ce qui concerne l’électricité, l’eau, le gaz,
la logistique et les transports. Les services consultatifs d’appui à l’industrialisation viseront également les
réformes des cadres budgétaires, réglementaires et d’affaires en vue de réduire les dépenses opérationnelles en
Afrique.
La Banque étendra ses financements au développement du capital humain dans les domaines critiques de façon à
favoriser l’industrialisation. J’entends privilégier la mise en place de zones économiques spéciales viables et de
parcs industriels dotés des infrastructures nécessaires pour accélérer les activités manufacturières légères et la
transformation des produits agricoles.
Pour garantir l’accès des petites et moyennes entreprises (PME) au financement, y compris le financement du
commerce, la Banque renforcera les intermédiaires financiers. Pour consolider davantage les marchés financiers
en Afrique, je mettrai l’accent sur le développement de l’infrastructure du marché financier pour l’Afrique, en
particulier les systèmes régionaux de paiement et de règlement et les agences de nantissement et de notation du
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crédit, et je renforcerai les marchés de capitaux intérieurs et régionaux. Afin d’accroitre encore la capacité de la
Banque de mobiliser des ressources pour le développement de l’Afrique, je donnerai des orientations à la Banque
pour concevoir de nouveaux instruments de financement permettant de tirer parti du volume massif de fonds
disponibles sur les marchés de capitaux privés, des fonds souverains, des fonds de pension, des obligations de la
diaspora et des envois de fonds en vue de fournir des financements abordables aux fins de la croissance du
secteur privé et des investissements en faveur de l’infrastructure intégrée.
3. Des emplois pour les jeunes et les femmes d’Afrique
L’Afrique fait face à un énorme problème d’emploi des jeunes. Plus de 13 millions de jeunes entrent sur le
marché de l’emploi chaque année et nombre d’entre eux ne peuvent trouver un emploi. Les taux de chômage sont
plus élevés chez les femmes que chez les hommes. Cette situation pose de grands risques à la stabilité
économique, sociale et politique du continent. Si aucune solution n’y est trouvée, les acquis économiques et
politiques des 10 dernières années pourraient sérieusement s’en ressentir. Plus de 50 % des jeunes qui prennent
part aux conflits armés en Afrique citent le chômage comme la principale motivation de leur engagement. Plus
de 63 % des jeunes employés en Afrique aujourd’hui occupent des emplois précaires caractérisés par un haut
niveau du sous-emploi et de faibles salaires. Le marché de l’emploi en Afrique devrait atteindre, selon les
projections, 1 milliard de personnes d’ici à 2040. L’Afrique doit donc créer 100 millions d’emplois tous les 10 ans
pour relever ce défi.
Pour susciter une croissance profitant à tous et une prospérité partagée sous ma direction, les opérations de prêts
de la Banque seront élargies en vue de remédier au problème du chômage en Afrique. La Banque intégrera la
création d’emplois pour les jeunes et les femmes dans toutes ses opérations de prêts souverains et non souverains
et renforcera davantage les PME. Faisant fond sur les opérations réussies de la Banque dans le secteur des PME,
j’approfondirai ce qui marche, en particulier en dégageant plus de ressources pour fournir des incitations aux
intermédiaires financiers afin qu’ils prêtent davantage aux PME pour avoir un impact clair en matière de
développement, en particulier pour créer des emplois. La Banque mènera une action d’envergure pour remédier à
l’inadéquation des compétences sur le marché de l’emploi en mettant davantage l’accent sur le perfectionnement
des compétences et le développement de l’esprit d’entreprise. Cette action sera complétée par l’octroi de
subventions ciblées en appui aux universités et aux institutions d’enseignement supérieur pour leur permettre de
mieux adapter leurs programmes d’enseignement aux besoins du marché de l’emploi, tandis que le guichet
secteur privé de la Banque apportera un appui au secteur privé pour élargir les programmes de stage et de
formation professionnelle à l’intention des jeunes.
La Banque travaillera en collaboration avec les pays membres régionaux pour sensibiliser les jeunes à s’engager
dans l’agriculture comme activité commerciale grâce à des programmes d’emploi de jeunes dans l’agriculture,
l’objectif étant de créer de vastes réserves de jeunes exploitants agricoles commerciaux et entrepreneurs agroindustriels.
La science et l’innovation sont essentielles pour une économie moderne fondée sur le savoir et
l’information. La Banque prêtera concours à des centres régionaux d’innovations dans le domaine des TIC pour
former de jeunes innovateurs africains talentueux, et elle élargira les programmes de pépinières d’entreprises
dans tous les États membres régionaux afin d’exploiter les meilleurs talents. Il sera fait appel au guichet secteur
privé de la Banque pour concevoir des fonds de capital-risque pour appuyer et exploiter les talents et la créativité
des jeunes entrepreneurs d’Afrique. Des modèles novateurs permettant de créer des emplois, comme les zones de
renforcement des compétences, seront mises en œuvre, dans le cadre de partenariats public-privé, pour permettre
aux jeunes d’être exposés à un large éventail de compétences dans divers secteurs et des services consultatifs
seront fournis aux pays membres régionaux pour leur permettre de mettre à profit les incitations fiscales
innovantes en vue d’aider le secteur privé à employer des jeunes diplômés des zones de renforcement des
compétences.
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4. Relancer les économies rurales en Afrique pour assurer une croissance partagée
Malgré les taux de croissance économique remarquables enregistrés par l’Afrique ces 10 dernières années, les
taux de pauvreté sur le continent demeurent le plus élevé dans le monde. Ils sont des plus élevés en milieu rural
ou des centaines de millions de personnes sont exclues du progrès économique. L’objectif de la Banque d’une
croissance partagée n’est plus impératif et plus facilement réalisable nulle part ailleurs que dans les économies
rurales d’Afrique.
Recourir à l’agriculture pour transformer les économies rurales permettra de créer de nouvelles zones de viabilité
économique et d’offrir des emplois et des salaires plus élevés. La transformation du secteur agricole aura le plus
grand effet sur la croissance partagée sur le continent, étant donné que 70 % à 80 % de la population active sont
engagés dans l’agriculture mais restent empêtrés dans la pauvreté du fait d’un accès limité à la technologie, aux
finances, aux marchés et aux infrastructures qui ne leur permet pas d’exploiter tout leur potentiel. L’Afrique
dispose de 65 % des terres arables pour nourrir 9 milliards de personnes dans le monde d’ici à 2050 et ne peut se
permettre de ne pas exploiter son potentiel. La transformation du secteur agricole dans tous les pays membres
régionaux, en particulier dans les États fragiles, aura une incidence positive sur les femmes, qui représentent plus
de 50 % des exploitants agricoles du continent.
J’orienterai la Banque pour qu’elle s’attache résolument à élaborer des chaînes de valeur agricoles qui
permettront aux pays africains d’ajouter de la valeur à tous leurs produits agricoles primaires, d’accélérer le
développement des zones agroindustrielles et de réduire les pertes après récolte en mettant en place des bourses
nationales et régionales de produits agricoles. La Banque s’attachera à employer des instruments financiers
innovants pour mobiliser des financements commerciaux auprès des banques en faveur de l’agriculture et pour
accroître les investissements en matière de cofinancement et développer les marchés d’assurance agricole afin de
réduire la vulnérabilité des paysans aux changements climatiques. Je mettrai spécialement l’accent sur les besoins
des femmes agricultrices, qui constituent la majorité des exploitants agricoles en Afrique, en renforçant les
services consultatifs que la Banque fournit aux pays membres régionaux pour améliorer les garanties offertes aux
femmes et leur accès aux droits de propriété garantis, aux financements, à l’information, aux technologies, aux
marchés et aux produits d’assurance. Il sera fait appel aux fonds d’actions privés pour accroître les
investissements dans l’agro-industrie. Les marchés régionaux de produits de base seront renforcés afin de
garantir la sécurité alimentaire régionale. La Banque privilégiera l’utilisation durable des terres afin de réduire les
émissions de carbone et d’accroître la résilience du secteur agricole de façon à améliorer l’adaptation aux
changements climatiques.
Pour favoriser la croissance partagée et le développement économique, je donnerai instruction à la Banque pour
exécuter des projets d’infrastructures rurales en ayant recours à des moyens nouveaux, innovants, économiques,
intégrés et transposables. Un appui sera apporté à la mise en place d’infrastructures rurales en vue d’exploiter
l’énorme potentiel agricole de l’Afrique, l’objectif étant de créer des emplois et de réduire la pauvreté en milieu
rural. Ces infrastructures comprendront les systèmes d’irrigation, l’approvisionnement en eau, les routes rurales,
les sources d’énergie renouvelables et la connectivité des zones rurales en matière de TIC qui permettra une plus
grande inclusion financière et un accès accru aux marchés, aux services de vulgarisation, à l’assurance et à
l’information relative à l’adaptation aux changements climatiques. À l’opposé de l’ancienne méthode consistant à
éparpiller les infrastructures rurales dans divers projets, il s’agira maintenant de regrouper les infrastructures
rurales.
5. Intégration régionale pour une prospérité partagée
Il faut d’urgence faire en sorte de réduire les inégalités en matière de prospérité économique entre les pays de la
région. Pour ce faire, nous devons relier les pays sans littoral aux ports des pays côtiers et investir dans
l’infrastructure transnationale, en particulier les autoroutes transnationales, les bassins hydrographiques
transfrontières et les systèmes de transport maritime et aérien afin de mieux connecter les pays et les villes. Cela
élargirait la taille des marchés régionaux et réduirait les frais de circulation des biens, des services et des
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personnes. Je fixerai comme priorité le développement de l’infrastructure régionale, les marchés financiers et de
produits de base régionaux, l’amélioration de la mobilité de la main-d’œuvre entre les pays et l’amélioration des
procédures, des systèmes et des règlements douaniers. Je poursuivrai l’action menée par la Banque avec les pays
régionaux pour améliorer les politiques et règlements propres à faciliter la consolidation des marchés financiers
régionaux. Je favoriserai l’intégration régionale grâce à des infrastructures régionales bien pensées, y compris la
mise en place de marchés énergétiques régionaux et de voies ferrées et autoroutes transnationales pour relier les
activités économiques des pays.
Pour réduire les dépenses d’exploration et rendre plus profitables les investissements dans les industries
extractives en Afrique, la Banque appuiera la création de centres régionaux d’excellence chargés d’établir des
cartes des ressources naturelles du continent et de renforcer la capacité des gouvernements de mieux négocier les
redevances et obtenir de meilleures conditions pour leurs industries extractives. Cette action sera intimement liée
à la facilité d’appui juridique à l’Afrique de la Banque. La Banque s’attachera également à renforcer encore la
compétitivité commerciale régionale, l’objectif étant de parvenir au libre-échange partout en Afrique.
J’accorderai une attention particulière aux besoins des États fragiles, notamment pour mettre en place des
systèmes et infrastructures nationaux et régionaux de santé publique, en particulier compte tenu de la récente
expérience de la crise d’Ébola. La facilité consacrée aux États fragiles sera renforcée afin de garantir les
dépenses sociales et la stabilité budgétaire. La Banque renforcera les systèmes de gouvernance pour la paix et la
stabilité en Afrique.
Renforcer les capacités organisationnelles et opérationnelles de la Banque et son efficacité
J’entends promouvoir l’avènement d’une Banque plus souple et plus réceptive dotée d’une structure optimale
propre à obtenir un grand impact à moindres frais. La Banque doit demeurer l’institution par excellence pour
conduire le développement du continent. Je mettrai mes connaissances approfondies et mon expérience en
matière de financement du développement sur le continent ainsi que mes aptitudes à profit pour forger et
mobiliser des partenariats mondiaux et régionaux en vue de positionner la Banque comme l’institution
indispensable pour orienter le développement du continent.
Sous ma direction, la Banque sera le fer de lance s’agissant de réduire les inégalités entre les sexes. L’accent sera
résolument mis sur la responsabilité pour la prise en compte systématique de l’égalité entre les sexes dans tous
les projets et opérations. Un bulletin de notes annuel sur l’égalité des sexes sera établi pour assurer le suivi en
la matière. La Banque établira également un indice de l’autonomisation des femmes africaines, en
collaboration avec ses partenaires du savoir, pour suivre et noter les effets sur les femmes bénéficiaires des
opérations de prêt et autres de la Banque. Cet indice permettra de faire en sorte que les interventions de la
Banque aient clairement un impact positif sur les femmes en Afrique.
Je renforcerai les systèmes de déontologie, de gouvernance et de responsabilité au sein de la Banque. Le
portefeuille de la Banque visera encore davantage à faire fond sur les domaines où des succès ont été remportés
et où les atouts sont de grande qualité. Par ailleurs, nous mettrons en place des directives prudentielles et des
stratégies de réduction des risques pour soutenir des nouveaux domaines qui ont un plus grand impact en matière
de développement, et ce, tout en maintenant la santé financière de la Banque, en assurant la préservation du
capital et en garantissant la notation Triple-A de la Banque.
Pour que la Banque réponde davantage aux besoins des pays membres régionaux et du secteur privé, elle
approfondira son processus de décentralisation en s’attachant à déployer en temps voulu ses ressources. Un
moyen d’y parvenir consisterait à numériser les procédures de la Banque pour plus d’efficacité opérationnelle.
La plus importance ressource de la Banque est son personnel. Je serai favorable à l’adoption de critères solides
axés sur les résultats pour attirer, par le jeu de la concurrence, des compétences de première qualité tout en
perfectionnant les compétences et les capacités du personnel afin que l’institution mène ses activités de manière
cohérente avec peu de rigidités institutionnelles.
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Mon aptitude à diriger et à exécuter la stratégie de la Banque africaine de développement
Étant donné la force de la Banque et les besoins de l’Afrique, la phase suivante du Groupe de la BAD consiste à
amener le développement dans tous les coins et recoins de l’Afrique grâce à une croissance partagée qui
transforme la vie des populations urbaines et rurales du continent. Si je suis élu Président, je conduirai la Banque
à engendrer le développement intégré du continent, avec des effets visibles sur les populations dans les pays
membres régionaux. Je mettrai à profit mes 25 ans et plus d’expérience en matière de développement
international et de relations de travail étroites avec les institutions africaines, bilatérales et multilatérales de
financement et de développement et les institutions philanthropiques mondiales pour orienter l’action de la
Banque et mobiliser des fonds en vue de reconstituer et d’augmenter les ressources du Fonds africain de
développement (FAD).
J’ai une solide expérience en matière de financement du développement. J’ai travaillé au Kenya, en Ouganda, en
Tanzanie, au Mozambique, au Ghana et au Nigéria avec des ministres des finances, des gouverneurs de banques
centrales et des PDG de banques pour concevoir et mettre en œuvre des facilités de partage des risques et des
modes de financement innovant qui permettent actuellement de mobiliser près de 4 milliards de dollars auprès de
banques commerciales. J’ai conçu et mis en œuvre un fonds d’actions privé innovant de 100 millions de dollars
pour aider les PME au Nigéria en partenariat avec la Banque allemande de développement (KfW). J’ai mobilisé
5,6 milliards de dollars auprès du secteur privé en faveur du Nigéria en trois ans.
J’ai une solide et vaste expérience intersectorielle. J’ai de l’expérience en matière de gestion économique et
financière. Membre influent de l’équipe de gestion économique du Nigéria, j’ai participé à l’élaboration de
politiques macroéconomiques, budgétaires et des investissements dans divers secteurs de l’économie, notamment
l’infrastructure, l’énergie, la banque et la finance, la santé, l’éducation, l’urbanisation, les TIC, les transports,
l’agriculture et les industries extractives. Je suis un économiste du développement titulaire d’un PhD et très
respecté à l’échelle mondiale, avec de solides compétences professionnelles, techniques et analytiques.
J’ai un solide bilan en matière de résultats et d’exécution de projets d’échelle. Sous ma direction en tant que
Ministre, mon ministère a eu un impact direct sur la vie de 15 millions de personnes en trois ans. Mon expérience
à la tête d’organisations comptant plus de 7 000 agents, dont 15 grandes sociétés parapubliques, dans 36 États
semi-autonomes de la plus grande économie d’Afrique m’a bien préparé pour diriger la Banque africaine de
développement. Je peux effectivement concilier les traditions du secteur public, du secteur privé et des
organisations internationales pour obtenir des résultats tangibles.
J’ai une vaste expérience du développement sur le terrain en Afrique. J’ai vécu et travaillé dans 15 pays d’Afrique
de l’Ouest et de l’Est et d’Afrique australe ; je parle très bien le français, ayant vécu et travaillé pendant 10 ans
dans plusieurs pays francophones (Niger, Mali, Côte d’Ivoire, Cameroun, Burkina Faso et Guinée). J’ai un solide
bilan s’agissant de soutenir les filles et les femmes d’Afrique. Dans le cadre des activités au Nigéria, j’ai contribué
à l’autonomisation de plus de 2,5 millions de femmes.
Je suis très passionné par la Banque et son activité. Si je suis élu Président, je travaillerai en étroite collaboration
avec le Conseil des gouverneurs et les Administrateurs pour consolider l’héritage d’excellence de la Banque. De
concert avec le personnel de la Banque et les pays membres régionaux et non régionaux, nous construirons une
Banque africaine de développement plus solide et ayant plus d’impact.
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