Abidjan - En prélude à la visite du Chef de l’Etat Alassane Ouattara dans le district du Woroba, du 22 au 26 juillet, l’AIP en mission de prospection dans le département de Séguéla s’est intéressée à la filière coton-anacarde, deux produits cultivés dans la région et qui se portent bien selon le délégué du Conseil du coton et de l’anacarde de Séguéla, Koné Issouf, qui s’est prêté à nos questions.
AIP : Comment se porte aujourd’hui la filière du coton et de l’anacarde dans la région ?
Koné Issouf : Avant de dire que la filière se porte bien dans la région du Worodougou, je voudrais d’abord dire qu’effectivement il ya une antenne, une délégation régionale qui est installée ici à Séguéla dans le Worodougou. Elle couvre pratiquement à ce jour trois régions, le Worodougou, le Béré et le Haut Sassandra, donc pratiquement Daloa, Vavoua, Mankono jusqu’à Kounahiri, Dianra et puis Séguéla et Kani. En somme on peut dire que la filière se porte très bien, c'est-à-dire la dualité coton et anacarde. Donc pour ces deux filières là, en tout cas depuis la mise en œuvre de la réforme dans le Worodougou, ces deux produits là se portent bien. On vient même d’ouvrir l’usine d’égrenage de la CIDT de Séguéla, cela traduit effectivement que les choses vont bien !
AIP : Concrètement quelles sont les attributions d’une délégation du conseil du coton et de l’anacarde ?
Koné Issouf : La première attribution d’une délégation régional, c’est d’abord représenter à la direction générale dans une localité bien donnée, être proche des populations, des producteurs dans leur ensemble, prendre en compte leurs préoccupations et aussi assurer sur le terrain, l’exécution de toutes les décisions, dispositions et orientations que la direction générale prend en ce qui concerne la réforme des deux filières. Elle est donc chargée de l’exécution et du suivi sur le terrain.
AIP : Comment est organisée la filière au niveau de la localité ?
Koné Issouf : Au-delà de la délégation régionale qui est ici à Séguéla, nous avons des agents relais sur le terrain, à Mankono nous avons un agent relais là bas, à Dianra nous avons un agent relais qui fait le prolongement de la délégation sur le terrain. Bientôt on aura un agent à Vavoua et un autre à Kounahiri.
AIP : Pour le coton, il ya beaucoup de personnes qui savent ce à quoi il sert mais pour l’anacarde, peu de personnes le savent, à quoi sert-il de cultiver l’anacarde ?
Koné Issouf : A l’ origine l’anacardier était utilisé pour régler la question de la déforestation, aujourd’hui c’est devenu une spéculation importante compte tenu de l’exécution de la réforme qui fait qu’aujourd’hui avec la hausse des prix, tout le monde se rue vers la culture de l’anacarde. Avec l’anacardier, il ya la noix, généralement exportée en Inde ou les gens font la transformation, mais c’est plus l’amende qui est le produit le plus consommé. L’amende c’est l’essentielle même de la composition de la noix. C’est ce produit là qui est pratiquement consommé par les occidentaux, européens, américains et en partie le monde arabe. Les indiens, les vietnamiens viennent acheter la noix, la font transformer et la revendent sur le marché mondial. De plus en plus nous avons des unités de transformation locale, notamment à Bouaké, bientôt à Korhogo, à Dimbokro et l’an prochain nous aurons une unité de transformation à Séguéla. Il y a beaucoup de choses qui sont entrain d’être faites avec l’amende. Aujourd’hui on a des produits dérivés, notamment avec la pomme, peut-être que beaucoup de gens ne connaissent pas, on peut faire du vinaigre avec la pomme, on peut faire du whisky, il ya beaucoup de produit qu’on fait avec ces produits dérivés là. Ce sont ces produits là que nous avons essayé de vulgariser en organisant le Salon International des Equipements et des Technologies de Transformation de l’Anacarde (SIETTA) en novembre passé à Abidjan, pour non seulement montrer la technologie de transformation aux gens, mais au-delà on peut faire avec l’amende, notamment ce que les gens appellent la pâte d’arachide. La pâte d’amende est généralement plus consistante avec moins de graisse. Quant on en fait une sauce, elle est sans cholestérol et agréable à consommer
AIP : Le même goût que l’arachide ?
Koné Issouf : Oui, textuellement le même goût ! En tout cas si on ne vous dit pas que c’est de l’amende, vous ne pouvez pas le deviner. On fait des beignets avec, on fait de la crème et ce que vous appelez communément les glaces, on fait du yaourt avec les mêmes amendes. Il ya beaucoup de produits qu’on fait avec l’amende y compris la pomme aussi. Aujourd’hui nous sommes entrain de travailler à ce que, après la récolte des noix sur les pommes, généralement les gens jettent ou c’est les bœufs qui vont manger mais on veut faire de cela une valeur ajoutée au gain du producteur maintenant.
AIP : Vous avez parlé du prix dans votre développement, est ce que le prix indicatif est véritablement respecté dans cette région ?
Koné Issouf : J’irai même à dire qu’ici on a surpassé le prix, parce que le prix plancher bord champ initialement fixé par le gouvernement est de 275 FCFA, mais aujourd’hui, vous prenez de Séguéla jusqu’à Bonougou, le prix minimum auquel se négocie l’anacarde, est de 300 FCFA, dans d’autre localités les gens sont même à 350 au niveau de Séguéla, un peu plus loin on se retrouve à 400 FCFA le prix bord champ. Aujourd’hui même on ne parle plus de prix intérieur magasin, les prix sont en hausse et aujourd’hui vous allez chercher partout et vous ne trouverez pas l’anacarde à 275 FCFCA le kilogramme. C’est déjà une satisfaction morale pour nous. On se réjouit que la quintessence de la réforme voulue par le gouvernement, c’est que les producteurs aient au moins 60% de ce prix là. On se rend compte qu’aujourd’hui effectivement nous sommes entrain d’aller au-delà des 60% prévu pour les producteurs, parce que eux-mêmes, par leur implication, notamment dans la production mais quand il ya la qualité, ils arrivent à influencer les prix, ils le savent et cela nous réjouit.
AIP : Serait-on tenté de dire qu’aujourd’hui l’anacarde nourrit son homme ?
Koné Issouf : Oui, l’anacarde nourrit son homme mais je ne suis pas le seul à le dire parce que l’Etat ivoirien même ressent cela dans ses caisses. Si aujourd’hui on est le premier pays exportateur de noix de cajou, il ya deux ans en arrière, on n’était pas à ce stade là. Je pense qu’aujourd’hui, c’est une filière qui nourrit son homme. Vu les nouvelles plantations qui se créent, c’est dire que dans deux ou trois ans, il y aura match entre les filières coton-anacarde et café-cacao.
AIP : Parlant de production, à combien on peut chiffrer la production de la filière dans la localité ?
Koné Issouf : En termes de production cotonnière, la campagne passée on était autour de 12000 tonnes mais ce n’est pas un chiffre exhaustif. Avec la réforme il s’agira de revenir au zoning. Par exemple, le bloc de Séguéla peu être concédé à un seul égreneur, peut être la CIDT, SECO ou COIC ou bien Ivoire Coton. Ce bloc là va être donné à un seul opérateur avec les études techniques qui sont entrain d’être faites par le BNETD. C’est ce qui va permettre de savoir réellement quelle est la quantité de production. Avec le zoning, nous aurons des chiffres très exacts avec ces différents producteurs. En ce qui concerne Séguéla, toute la région, pour la campagne passée tourne autour de 49000 tonnes.
AIP : Depuis la réforme de la filière quel bilan succinct pouvez-vous faire ?
Koné Issouf : En ce qui nos concerne on peut dire que la volonté de la réforme initiée par le gouvernement a été salutaire parce que, en terme de statistique, de structuration, la filière était la seule qui n’était pas organisée. La réforme a permis de l’organiser, de la structurer. Aujourd’hui on commence à avoir une traçabilité dans la filière. Aujourd’hui avec la réforme on arrive à donner des statistiques fiables par département et par région et cela est une satisfaction morale. Et puis, on a enclenché un processus de recherche agronomique avec le CNRA qui a permis d’avoir trois variétés à haut rendement que nous allons commencer à expérimenter la campagne prochaine. Aujourd’hui il ya le conseil agricole qui est mis en œuvre et qui porte ses fruits. Il ya des agents dédiés uniquement à l’anacarde qui conseillent les producteurs, qui les encadrent, qui leur montrent des nouvelles techniques, ce qui n’existait pas avant. C’est un bilan moralement satisfaisant et financièrement intéressant.
AIP : Quelles sont les difficultés rencontrées par la filière dans la région ?
Koné Issouf : Il ya qu’en même beaucoup de difficultés, notamment la problématique des pistes qui ne facilite pas l’écoulement des produits. Ensuite il ya la question des acteurs en interne qui sont pour la plupart analphabètes, rendant difficile la question de la traçabilité et de l’organisation en coopérative.
(AIP)
Gak/kp
AIP : Comment se porte aujourd’hui la filière du coton et de l’anacarde dans la région ?
Koné Issouf : Avant de dire que la filière se porte bien dans la région du Worodougou, je voudrais d’abord dire qu’effectivement il ya une antenne, une délégation régionale qui est installée ici à Séguéla dans le Worodougou. Elle couvre pratiquement à ce jour trois régions, le Worodougou, le Béré et le Haut Sassandra, donc pratiquement Daloa, Vavoua, Mankono jusqu’à Kounahiri, Dianra et puis Séguéla et Kani. En somme on peut dire que la filière se porte très bien, c'est-à-dire la dualité coton et anacarde. Donc pour ces deux filières là, en tout cas depuis la mise en œuvre de la réforme dans le Worodougou, ces deux produits là se portent bien. On vient même d’ouvrir l’usine d’égrenage de la CIDT de Séguéla, cela traduit effectivement que les choses vont bien !
AIP : Concrètement quelles sont les attributions d’une délégation du conseil du coton et de l’anacarde ?
Koné Issouf : La première attribution d’une délégation régional, c’est d’abord représenter à la direction générale dans une localité bien donnée, être proche des populations, des producteurs dans leur ensemble, prendre en compte leurs préoccupations et aussi assurer sur le terrain, l’exécution de toutes les décisions, dispositions et orientations que la direction générale prend en ce qui concerne la réforme des deux filières. Elle est donc chargée de l’exécution et du suivi sur le terrain.
AIP : Comment est organisée la filière au niveau de la localité ?
Koné Issouf : Au-delà de la délégation régionale qui est ici à Séguéla, nous avons des agents relais sur le terrain, à Mankono nous avons un agent relais là bas, à Dianra nous avons un agent relais qui fait le prolongement de la délégation sur le terrain. Bientôt on aura un agent à Vavoua et un autre à Kounahiri.
AIP : Pour le coton, il ya beaucoup de personnes qui savent ce à quoi il sert mais pour l’anacarde, peu de personnes le savent, à quoi sert-il de cultiver l’anacarde ?
Koné Issouf : A l’ origine l’anacardier était utilisé pour régler la question de la déforestation, aujourd’hui c’est devenu une spéculation importante compte tenu de l’exécution de la réforme qui fait qu’aujourd’hui avec la hausse des prix, tout le monde se rue vers la culture de l’anacarde. Avec l’anacardier, il ya la noix, généralement exportée en Inde ou les gens font la transformation, mais c’est plus l’amende qui est le produit le plus consommé. L’amende c’est l’essentielle même de la composition de la noix. C’est ce produit là qui est pratiquement consommé par les occidentaux, européens, américains et en partie le monde arabe. Les indiens, les vietnamiens viennent acheter la noix, la font transformer et la revendent sur le marché mondial. De plus en plus nous avons des unités de transformation locale, notamment à Bouaké, bientôt à Korhogo, à Dimbokro et l’an prochain nous aurons une unité de transformation à Séguéla. Il y a beaucoup de choses qui sont entrain d’être faites avec l’amende. Aujourd’hui on a des produits dérivés, notamment avec la pomme, peut-être que beaucoup de gens ne connaissent pas, on peut faire du vinaigre avec la pomme, on peut faire du whisky, il ya beaucoup de produit qu’on fait avec ces produits dérivés là. Ce sont ces produits là que nous avons essayé de vulgariser en organisant le Salon International des Equipements et des Technologies de Transformation de l’Anacarde (SIETTA) en novembre passé à Abidjan, pour non seulement montrer la technologie de transformation aux gens, mais au-delà on peut faire avec l’amende, notamment ce que les gens appellent la pâte d’arachide. La pâte d’amende est généralement plus consistante avec moins de graisse. Quant on en fait une sauce, elle est sans cholestérol et agréable à consommer
AIP : Le même goût que l’arachide ?
Koné Issouf : Oui, textuellement le même goût ! En tout cas si on ne vous dit pas que c’est de l’amende, vous ne pouvez pas le deviner. On fait des beignets avec, on fait de la crème et ce que vous appelez communément les glaces, on fait du yaourt avec les mêmes amendes. Il ya beaucoup de produits qu’on fait avec l’amende y compris la pomme aussi. Aujourd’hui nous sommes entrain de travailler à ce que, après la récolte des noix sur les pommes, généralement les gens jettent ou c’est les bœufs qui vont manger mais on veut faire de cela une valeur ajoutée au gain du producteur maintenant.
AIP : Vous avez parlé du prix dans votre développement, est ce que le prix indicatif est véritablement respecté dans cette région ?
Koné Issouf : J’irai même à dire qu’ici on a surpassé le prix, parce que le prix plancher bord champ initialement fixé par le gouvernement est de 275 FCFA, mais aujourd’hui, vous prenez de Séguéla jusqu’à Bonougou, le prix minimum auquel se négocie l’anacarde, est de 300 FCFA, dans d’autre localités les gens sont même à 350 au niveau de Séguéla, un peu plus loin on se retrouve à 400 FCFA le prix bord champ. Aujourd’hui même on ne parle plus de prix intérieur magasin, les prix sont en hausse et aujourd’hui vous allez chercher partout et vous ne trouverez pas l’anacarde à 275 FCFCA le kilogramme. C’est déjà une satisfaction morale pour nous. On se réjouit que la quintessence de la réforme voulue par le gouvernement, c’est que les producteurs aient au moins 60% de ce prix là. On se rend compte qu’aujourd’hui effectivement nous sommes entrain d’aller au-delà des 60% prévu pour les producteurs, parce que eux-mêmes, par leur implication, notamment dans la production mais quand il ya la qualité, ils arrivent à influencer les prix, ils le savent et cela nous réjouit.
AIP : Serait-on tenté de dire qu’aujourd’hui l’anacarde nourrit son homme ?
Koné Issouf : Oui, l’anacarde nourrit son homme mais je ne suis pas le seul à le dire parce que l’Etat ivoirien même ressent cela dans ses caisses. Si aujourd’hui on est le premier pays exportateur de noix de cajou, il ya deux ans en arrière, on n’était pas à ce stade là. Je pense qu’aujourd’hui, c’est une filière qui nourrit son homme. Vu les nouvelles plantations qui se créent, c’est dire que dans deux ou trois ans, il y aura match entre les filières coton-anacarde et café-cacao.
AIP : Parlant de production, à combien on peut chiffrer la production de la filière dans la localité ?
Koné Issouf : En termes de production cotonnière, la campagne passée on était autour de 12000 tonnes mais ce n’est pas un chiffre exhaustif. Avec la réforme il s’agira de revenir au zoning. Par exemple, le bloc de Séguéla peu être concédé à un seul égreneur, peut être la CIDT, SECO ou COIC ou bien Ivoire Coton. Ce bloc là va être donné à un seul opérateur avec les études techniques qui sont entrain d’être faites par le BNETD. C’est ce qui va permettre de savoir réellement quelle est la quantité de production. Avec le zoning, nous aurons des chiffres très exacts avec ces différents producteurs. En ce qui concerne Séguéla, toute la région, pour la campagne passée tourne autour de 49000 tonnes.
AIP : Depuis la réforme de la filière quel bilan succinct pouvez-vous faire ?
Koné Issouf : En ce qui nos concerne on peut dire que la volonté de la réforme initiée par le gouvernement a été salutaire parce que, en terme de statistique, de structuration, la filière était la seule qui n’était pas organisée. La réforme a permis de l’organiser, de la structurer. Aujourd’hui on commence à avoir une traçabilité dans la filière. Aujourd’hui avec la réforme on arrive à donner des statistiques fiables par département et par région et cela est une satisfaction morale. Et puis, on a enclenché un processus de recherche agronomique avec le CNRA qui a permis d’avoir trois variétés à haut rendement que nous allons commencer à expérimenter la campagne prochaine. Aujourd’hui il ya le conseil agricole qui est mis en œuvre et qui porte ses fruits. Il ya des agents dédiés uniquement à l’anacarde qui conseillent les producteurs, qui les encadrent, qui leur montrent des nouvelles techniques, ce qui n’existait pas avant. C’est un bilan moralement satisfaisant et financièrement intéressant.
AIP : Quelles sont les difficultés rencontrées par la filière dans la région ?
Koné Issouf : Il ya qu’en même beaucoup de difficultés, notamment la problématique des pistes qui ne facilite pas l’écoulement des produits. Ensuite il ya la question des acteurs en interne qui sont pour la plupart analphabètes, rendant difficile la question de la traçabilité et de l’organisation en coopérative.
(AIP)
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