Quelle est la raison pour laquelle l’Abbé Anselme Meby décide d’abandonner la soutane ? La plupart des récits sur des prêtres qui décident d’abandonner la soutane pour la vie laïque sont très souvent motivés par l’influence d’une femme. Mais le récit de Régina Yaou est différent.
L’Abbé Anselme, ce jeune prêtre trentenaire d’une beauté physique qui fait fantasmer la gent féminine a les qualités sportives d’un excellent basketteur. Il a reçu une éducation religieuse d’une fervente chrétienne. Sa mère, Marie-Claire Meby jouit de l’image d’une chrétienne catholique exemplaire auprès de toute la hiérarchie pyramidale du clergé. L’avantage d’avoir un fils prêtre renforce cette image valorisante qu’elle s’est évertuée à construire et à laquelle elle attache une grande valeur. Marie-Claire est veuve. En plus d’Anselme, elle a une fille : Marie Christine qui a épousé un homme prospère qui a des ambitions politiques : Mathias Azaley. La naissance de L’abbé Anselme était un miracle de Dieu pour le couple Méby après plusieurs années infructueuses de fécondité. A cet effet, le couple Meby fit une promesse à Dieu : leur enfant deviendrait prêtre de Jésus Christ s’il était un garçon (page 10). Tout advint selon leur vœu et Anselme Meby devint effectivement prêtre de Jésus Christ. La famille Groleau parents spirituels de l’Abbé Anselme, lui a accordé un soutien touts azimuts qui lui a donné un équilibre émotionnel, car M. Groleau parrain de l’Abbé Anselme compensait le besoin d’amour paternel de son filleul car L’Abbé Anselme perdit très tôt son père. L’Abbé Anselme était la fierté de tous. Il était pieu et avait un comportement exemplaire. Les familles Groleau et Méby vivaient dans la paix et la béatitude quand vint l’orage. L’orage qui fécondera un déluge d’incompréhensions et de conflits violents : l’Abbé Anselme décide d’abandonner la prêtrise. Il était loin de réaliser les enjeux de son statut de prêtre qu’exploitaient sa famille biologique sur le plan relationnel et son beau-frère Mathias Ezaley sur le plan politique. L’annonce d’une telle décision à sa famille était analogue à la combustion d’une flamme devant la pompe d’une station d’essence : Imaginez les sinistres et les dégâts inhérents. Il était loin de réaliser que sa décision entraînerait l’immigration des démons dans les cœurs des membres de sa famille qui l’affrontera à mort.
Cette œuvre écrite depuis les années 1995, ne souffre d’aucune ride sur la thématique et le style d’écriture de l’auteure. On lit ce livre comme si on était avachi confortablement dans son sofa, devant un écran téléviseur d’une très bonne résolution. On se surprend à avoir des reflexes et tics des spectateurs de matchs de football. Le suspense est cressendo et les actes des personnages suscitent interrogations, injonctions, surprises, étonnement, exclamations… Regina Yaou décrit des personnages attachés à l’apparence, au « soi projeté », au regard d’autrui. Des personnages d’une dépendance maladive à leur image et valeur sociale : des croyants fondamentalistes à la maxime qui dit que « l’habit fait le moine ». Des esclaves de flagorneries et d’encensement qui bombent la poitrine d’orgueil et de complexe de supériorité. L’auteure décrit une mère égoïste qui renie son fils, joue la victime, recherche l’affection et la compassion de tous, dans un simulacre de deuil. Marie-Christine, la sœur de l’Abbé Anselme est un personnage sans personnalité, vivant sous l’influence permanente de sa mère, ayant une accoutumance pour le luxe et la vie superficielle. Son époux, Mathias Azaley est un machiavélique à la morale anesthésiée pour qui la fin justifie les moyens. Par contre, le couple Groleau, parrain de l’Abbé Anselme, est un couple ouvert d’esprit d’une remarquable grandeur morale qui a apporté son soutien à l’Abbé Anselme en tout temps. Le récit commence dans un environnement catholique pour se terminer dans un environnement de confession religieuse évangélique. Les personnages de cette confession religieuse grossissent en nombre progressivement. L’on sent une maîtrise de l’environnement religieux évangélique de l’auteure par rapport à l’environnement catholique par la description qu’elle fait, les détails qu’elle expose de la logique de son récit. L’on remarque souvent l’auteure apporté une réponse personnelle sur la question de la hiérarchisation des églises. Même si cela pourrait ne pas être l’intention de l’auteure, cette remarque est si perceptible.
Regina Yaou soulève plusieurs problématiques dans son récit et quelques unes sont les suivantes : Quelle est la relation entre la pratique de la foi religieuse et les influences socio- politiques ? Dieu est-il une finalité ou le moyen d’une finalité ? Quel est l’intérêt social de pratiquer une religion ? Quelles peuvent être les contraintes de la pratique de sa foi? Quelles peuvent être les divergences idéologiques entre les Eglises évangéliques et l’Eglise Catholique ? Qui détient la vérité ? Quelle peut-être la raison d’un éventuel changement de confession religieuse ? etc. L’auteure répond à sa manière, selon son expérience à ces questions. Des opinions de l’auteure que ne partagent certainement plusieurs lecteurs.
L’une des problématiques qui me semble fondamentale en raison de son actualité de toutes celles qui ont été précitées, est l’intérêt social de pratiquer une religion. A cet effet, Nietzsche disait : « La forte croyance n’exprime pas la croyance mais la force de ce que l’on croit ». Plusieurs croyants comme les personnages de ce livre ont ce complexe de supériorité d’être « dans la lumière » et jugent les autres qui ne partagent pas leur foi « dans les ténèbres, l’obscurantisme, des fils du diable qui iront en enfer etc. ». De là, naissent des qualificatifs discriminatoires : païens, pécheurs, boussmani… Leur zèle pour « ramener les brebis égarées au bercail » est très souvent gauche et violent. Ils se mettent sur le piédestal de la sommité morale, convaincus de détenir le monopole de la vérité. Pourtant, leur comportement social est à l’antipode du message qu’ils prêchent. Le constat est qu’ils sont le plus souvent « mieux engloutis dans les ténèbres que ceux qu’ils jugent être dans les ténèbres ».
Si la pratique d’une religion a des objectifs plus individuels que sociaux, les relations interpersonnelles ne peuvent que souffrir de plusieurs gangrènes telles que : l’intolérance religieuse, le non respect des croyances des autres, la superstition, le fondamentalisme, le sectisme, les préjugés, les guerres religieuses etc. Lire « L’Abbé Anselme, la rupture » de Regina Yaou renforce notre conscience sur la pratique de sa foi et les exigences de la vie sociale. La pratique de sa foi n’est utile pour tous que si elle contribue à l’harmonie sociale.
Yahn AKA
Ecrivain –éditeur
yahn@yahnaka.com
L’Abbé Anselme, ce jeune prêtre trentenaire d’une beauté physique qui fait fantasmer la gent féminine a les qualités sportives d’un excellent basketteur. Il a reçu une éducation religieuse d’une fervente chrétienne. Sa mère, Marie-Claire Meby jouit de l’image d’une chrétienne catholique exemplaire auprès de toute la hiérarchie pyramidale du clergé. L’avantage d’avoir un fils prêtre renforce cette image valorisante qu’elle s’est évertuée à construire et à laquelle elle attache une grande valeur. Marie-Claire est veuve. En plus d’Anselme, elle a une fille : Marie Christine qui a épousé un homme prospère qui a des ambitions politiques : Mathias Azaley. La naissance de L’abbé Anselme était un miracle de Dieu pour le couple Méby après plusieurs années infructueuses de fécondité. A cet effet, le couple Meby fit une promesse à Dieu : leur enfant deviendrait prêtre de Jésus Christ s’il était un garçon (page 10). Tout advint selon leur vœu et Anselme Meby devint effectivement prêtre de Jésus Christ. La famille Groleau parents spirituels de l’Abbé Anselme, lui a accordé un soutien touts azimuts qui lui a donné un équilibre émotionnel, car M. Groleau parrain de l’Abbé Anselme compensait le besoin d’amour paternel de son filleul car L’Abbé Anselme perdit très tôt son père. L’Abbé Anselme était la fierté de tous. Il était pieu et avait un comportement exemplaire. Les familles Groleau et Méby vivaient dans la paix et la béatitude quand vint l’orage. L’orage qui fécondera un déluge d’incompréhensions et de conflits violents : l’Abbé Anselme décide d’abandonner la prêtrise. Il était loin de réaliser les enjeux de son statut de prêtre qu’exploitaient sa famille biologique sur le plan relationnel et son beau-frère Mathias Ezaley sur le plan politique. L’annonce d’une telle décision à sa famille était analogue à la combustion d’une flamme devant la pompe d’une station d’essence : Imaginez les sinistres et les dégâts inhérents. Il était loin de réaliser que sa décision entraînerait l’immigration des démons dans les cœurs des membres de sa famille qui l’affrontera à mort.
Cette œuvre écrite depuis les années 1995, ne souffre d’aucune ride sur la thématique et le style d’écriture de l’auteure. On lit ce livre comme si on était avachi confortablement dans son sofa, devant un écran téléviseur d’une très bonne résolution. On se surprend à avoir des reflexes et tics des spectateurs de matchs de football. Le suspense est cressendo et les actes des personnages suscitent interrogations, injonctions, surprises, étonnement, exclamations… Regina Yaou décrit des personnages attachés à l’apparence, au « soi projeté », au regard d’autrui. Des personnages d’une dépendance maladive à leur image et valeur sociale : des croyants fondamentalistes à la maxime qui dit que « l’habit fait le moine ». Des esclaves de flagorneries et d’encensement qui bombent la poitrine d’orgueil et de complexe de supériorité. L’auteure décrit une mère égoïste qui renie son fils, joue la victime, recherche l’affection et la compassion de tous, dans un simulacre de deuil. Marie-Christine, la sœur de l’Abbé Anselme est un personnage sans personnalité, vivant sous l’influence permanente de sa mère, ayant une accoutumance pour le luxe et la vie superficielle. Son époux, Mathias Azaley est un machiavélique à la morale anesthésiée pour qui la fin justifie les moyens. Par contre, le couple Groleau, parrain de l’Abbé Anselme, est un couple ouvert d’esprit d’une remarquable grandeur morale qui a apporté son soutien à l’Abbé Anselme en tout temps. Le récit commence dans un environnement catholique pour se terminer dans un environnement de confession religieuse évangélique. Les personnages de cette confession religieuse grossissent en nombre progressivement. L’on sent une maîtrise de l’environnement religieux évangélique de l’auteure par rapport à l’environnement catholique par la description qu’elle fait, les détails qu’elle expose de la logique de son récit. L’on remarque souvent l’auteure apporté une réponse personnelle sur la question de la hiérarchisation des églises. Même si cela pourrait ne pas être l’intention de l’auteure, cette remarque est si perceptible.
Regina Yaou soulève plusieurs problématiques dans son récit et quelques unes sont les suivantes : Quelle est la relation entre la pratique de la foi religieuse et les influences socio- politiques ? Dieu est-il une finalité ou le moyen d’une finalité ? Quel est l’intérêt social de pratiquer une religion ? Quelles peuvent être les contraintes de la pratique de sa foi? Quelles peuvent être les divergences idéologiques entre les Eglises évangéliques et l’Eglise Catholique ? Qui détient la vérité ? Quelle peut-être la raison d’un éventuel changement de confession religieuse ? etc. L’auteure répond à sa manière, selon son expérience à ces questions. Des opinions de l’auteure que ne partagent certainement plusieurs lecteurs.
L’une des problématiques qui me semble fondamentale en raison de son actualité de toutes celles qui ont été précitées, est l’intérêt social de pratiquer une religion. A cet effet, Nietzsche disait : « La forte croyance n’exprime pas la croyance mais la force de ce que l’on croit ». Plusieurs croyants comme les personnages de ce livre ont ce complexe de supériorité d’être « dans la lumière » et jugent les autres qui ne partagent pas leur foi « dans les ténèbres, l’obscurantisme, des fils du diable qui iront en enfer etc. ». De là, naissent des qualificatifs discriminatoires : païens, pécheurs, boussmani… Leur zèle pour « ramener les brebis égarées au bercail » est très souvent gauche et violent. Ils se mettent sur le piédestal de la sommité morale, convaincus de détenir le monopole de la vérité. Pourtant, leur comportement social est à l’antipode du message qu’ils prêchent. Le constat est qu’ils sont le plus souvent « mieux engloutis dans les ténèbres que ceux qu’ils jugent être dans les ténèbres ».
Si la pratique d’une religion a des objectifs plus individuels que sociaux, les relations interpersonnelles ne peuvent que souffrir de plusieurs gangrènes telles que : l’intolérance religieuse, le non respect des croyances des autres, la superstition, le fondamentalisme, le sectisme, les préjugés, les guerres religieuses etc. Lire « L’Abbé Anselme, la rupture » de Regina Yaou renforce notre conscience sur la pratique de sa foi et les exigences de la vie sociale. La pratique de sa foi n’est utile pour tous que si elle contribue à l’harmonie sociale.
Yahn AKA
Ecrivain –éditeur
yahn@yahnaka.com