Les rideaux sont tombés sur le 18ème Festival du film africain de Khouribga (Fcak) avec le sacre du réalisateur marocain Mohamed Mourftakir, avec son film «L’orchestre des aveugles», qui s’est adjugé le Grand prix Sembène Ousmane. Mohamed Mourftakir a également remporté le prix du meilleur scénario. Au surplus, le jury a décerné un prix spécial d’interprétation à Elias, un enfant qui joue dans le film et dont la prestation a ébloui tout le public du festival. Pour l’histoire, ce film de 98 mn évoque les premières années de règne du roi Hassan II. Houcine, fan de son nouveau roi, est le chef d’un orchestre populaire, avec ses danseuses traditionnelles, les Chikhates. Les musiciens-hommes de cet orchestre bien particulier sont parfois obligés de se faire passer pour des aveugles afin de pouvoir jouer dans des fêtes uniquement réservées aux femmes, organisées par des familles marocaines conservatrices… En plus de s’adjuger le Grand prix Sembène Ousmane, le réalisateur marocain a également remporté le prix du meilleur scénario. Le jury a également décerné un prix spécial d’interprétation à Elias, un enfant qui joue dans le film et dont la prestation a ébloui tout le public du festival. Le Maroc a ainsi donné la pleine mesure de son immense potentialité dans le 7è art. Le film intitulé «L’heure du Caire», du réalisateur égyptien Amir Ramsès, s’est emparé du Prix spécial du jury de sept membres présidé par le producteur, réalisateur et scénariste français Jacques Dorfmann. Le prix de la meilleure réalisation est revenu au réalisateur mauritano-malien Aberrahmane Sissako pour son film «Timbuktu», tandis que «Morbayassa» du réalisateur guinéen Cheick Fantamady Camara s’est vu décerner un prix spécial Coup de cœur, au même titre que «Le prix d’amour» de l’Ethiopienne Hermon Hailey. Ce film a également remporté le prix de la Fédération des cinéclubs du Maroc et s’est également fait remarquer dans les performances individuelles, grâce notamment au premier rôle masculin remporté par son acteur principal, Edyy Eskhander. Le prix du premier rôle féminin est revenu à la comédienne burkinabé Maïmouna Ndiaye dans le film «L’œil du cyclone» de son compatriote, le réalisateur Sékou Traoré. Le prix du second rôle féminin a été attribué à l’Egyptienne Ayder Amer, qui a joué dans «L’heure du Caire» d’Amir Ramsès, tandis que celui du meilleur second rôle masculin a été gagné par le Camerounais Axel Abessolo pour son rôle dans le film Claire ou l’enfant de l’amour réalisé par la Camerounaise Mary-Noël Niba. Au total, 13 films représentant quatorze pays étaient en compétition officielle pour la 18ème édition du Festival du film africain de Khouribga. Le Sénégal et la Côte d’Ivoire, qui présentaient les films «Des étoiles» de Dyana Gaye et «Braquage à l’africaine» de Owen Brown avec Michel Gohou, Bohiri… n’ont pas tapé dans l’œil du jury. Ils sont retournés bredouilles. Le premier peut se contenter du grand honneur à lui fait avec l’hommage rendu à Sembène Ousmane dont le Grand prix porte le nom. Mais Fadika Kramo, Directeur général de l’Onac et sa délégation ont tiré des enseignements certains de l’expédition marocaine.
Edouard GONTO
Edouard GONTO