Monsieur Essy Amara a décidé le 06 octobre 2015, de se retirer de la course à la présidence. Avant tout propos, il convient de poser une simple question : très honnêtement, cette décision surprend-t-elle ?
Tous les Ivoiriens et les observateurs de notre processus électoral ont vu comment Monsieur Essy Amara, après avoir annoncé sa candidature au poste de président de la République y est allé à reculons. La seule question que tout le monde se posait était de savoir quand il annoncerait son retrait. Il a fini par le faire hier soir.
Depuis que M. Gbagbo Laurent a permis au comique Adama Dahico de se porter candidat à la présidence de la République en 2010, ils sont nombreux, nos compatriotes qui ont cru que se porter candidat à ce prestigieux poste leur permettrait, à eux aussi, de sortir de l’anonymat ou de l’oubli. Et ils l’ont fait, pour beaucoup d’entre eux, sans tenir compte de tout l’investissement physique, financier et intellectuel que cela impliquait. Cela a été le cas de M. Essy Amara. Les Ivoiriens ont vainement attendu qu’il vienne vers eux, pour leur faire des propositions concrètes qui puissent leur donner envie de voter pour lui. Hélas ! Incapable qu’il était de se projeter dans le futur, il s’est contenté de nous conter sa nostalgie pathologique d’un passé peu glorieux après lequel il court en vain, sans même pouvoir aller à la rencontre des populations.
Hier soir, M. Essy Amara a fini par comprendre que les Ivoiriens attendaient un candidat qui les ferait espérer en l’avenir, et, dans un moment de lucidité qui, nous l’espérons, durera encore longtemps, il a décidé de jeter l’éponge, plutôt que de subir l’humiliation d’un score qui frôlerait les zéro pour cent, comme cela se dessinait.
Si cette décision d’abandonner est donc sans surprise, il est important de réagir sur les raisons avancées par M. Essy pour justifier son retrait, et qui frisent la malhonnêteté. Il a parlé des conditions d’organisation du scrutin. Qu’est-ce qui a changé dans les conditions d’organisation entre le moment où il a déposé sa candidature et maintenant ? Qu’est ce qui a changé entre les conditions d’organisation de cette élection et celle de 2010 ? M. Essy Amara n’a peut-être pas réalisé que notre pays organise ce scrutin sous le regard très vigilant de la communauté internationale, représentée ici par les ambassades et les organisations internationales telles que l’ONU, l’Union africaine, la CEDEAO, et qui n’ont absolument pas envie de voir le pays revivre ce qui lui est arrivé en 2010-2011, et qui, de ce fait, valident toutes les étapes du processus. Aucun de ces observateurs n’a eu à redire sur ce processus, si ce n’est pour adresser des satisfécits à ceux qui en ont la charge.
M. Essy Amara parle du faible nombre des nouveaux inscrits sur les listes électorales. Il semble oublier que l’inscription sur les listes n’est pas obligatoire dans notre pays, et que certains de ses amis de la Coalition Nationale pour le Changement (CNC) ont fait campagne pour dissuader les Ivoiriens de s’enrôler sur les listes. Mais la vraie question
est de savoir s’il y a des Ivoiriens qui sont en droit de voter et qui ne peuvent pas le faire, en raison de la mauvaise organisation de ce scrutin. Y en a-t-il ? A notre connaissance non. Par contre, ce que les Ivoiriens et tous les observateurs ont noté, a été l’incapacité totale de M. Essy à aller vers les électeurs et à drainer des voix sur son nom, même dans son propre village. M. Essy Amara parle aussi du nombre de bureaux de vote, de la distribution des cartes électorales, bref d’un certain nombre de points dont il est le seul à en faire des problèmes. Il parle par exemple du nombre des lieux et bureaux de votes qui a été fixé par décret le 29 septembre, des cartes d’électeurs qui seront distribuées du 7 au 25 octobre. Oui. Où est le problème ? Il nous parle également de la somme que le Président de la république a alloué aux candidats et qu’il présente comme une aumône. Il dit qu’il va rendre cette somme qui lui a été remise au trésor. Pourquoi ne l’a-t-il donc pas refusée ? Qu’est-ce qui a changé entre le moment où cette somme lui a été remise et maintenant ?
Personne n’est dupe. M. Essy Amara a vu que sa campagne était un flop total. Il a choisi de se retirer pour éviter une terrible humiliation. Il est d’ailleurs étonnant qu’une personne de son âge et son expérience n’ait pas réfléchi au moins deux fois avant de se lancer dans une aventure aussi hasardeuse, dont l’issue était évidente. Qui, dans ce pays aurait pris le risque de confier son destin à Essy Amara qui n’a jamais pu se faire élire dans sa propre région ? A ce stade, il est important de faire une révélation aux Ivoiriens afin qu’ils sachent à qui ils ont affaire. En 1990, le président Houphouët-Boigny ne voulait pas d’Essy Amara dans son gouvernement. C’est sur l’insistance du Premier ministre d’alors, M. Alassane Ouattara, qu’il est rentré au gouvernement en tant que ministre des Affaires étrangères. Mais comme il avait les yeux plus gros que le ventre, il a voulu du poste de Secrétaire général des Nations Unies. Malgré tout le soutien que lui avait alors apporté le président Bédié, personne ne voulut de lui à ce poste prestigieux. Il put se faire élire à l’OUA qui était en train de disparaître au profit de l’Union africaine rien que pour en assurer la liquidation ; et lorsque l’UA naquit, on choisit quelqu’un de plus sérieux, en l’occurrence M. Alpha Oumar Konaré, pour la diriger.
Cette pantalonnade que vient de nous servir M. Essy Amara nous montre bien l’irresponsabilité et le manque de sérieux de cet homme. Mais nous lui savons gré d’avoir choisi de se retirer sagement d’une compétition qui manifestement était trop grande pour lui, et de n’avoir pas choisi de chercher à perturber le scrutin, comme certains de ces anciens camarades le laissent entendre. Nous lui souhaitons bon vent.
Amadou Gon Coulibaly
Directeur National de Campagne
Tous les Ivoiriens et les observateurs de notre processus électoral ont vu comment Monsieur Essy Amara, après avoir annoncé sa candidature au poste de président de la République y est allé à reculons. La seule question que tout le monde se posait était de savoir quand il annoncerait son retrait. Il a fini par le faire hier soir.
Depuis que M. Gbagbo Laurent a permis au comique Adama Dahico de se porter candidat à la présidence de la République en 2010, ils sont nombreux, nos compatriotes qui ont cru que se porter candidat à ce prestigieux poste leur permettrait, à eux aussi, de sortir de l’anonymat ou de l’oubli. Et ils l’ont fait, pour beaucoup d’entre eux, sans tenir compte de tout l’investissement physique, financier et intellectuel que cela impliquait. Cela a été le cas de M. Essy Amara. Les Ivoiriens ont vainement attendu qu’il vienne vers eux, pour leur faire des propositions concrètes qui puissent leur donner envie de voter pour lui. Hélas ! Incapable qu’il était de se projeter dans le futur, il s’est contenté de nous conter sa nostalgie pathologique d’un passé peu glorieux après lequel il court en vain, sans même pouvoir aller à la rencontre des populations.
Hier soir, M. Essy Amara a fini par comprendre que les Ivoiriens attendaient un candidat qui les ferait espérer en l’avenir, et, dans un moment de lucidité qui, nous l’espérons, durera encore longtemps, il a décidé de jeter l’éponge, plutôt que de subir l’humiliation d’un score qui frôlerait les zéro pour cent, comme cela se dessinait.
Si cette décision d’abandonner est donc sans surprise, il est important de réagir sur les raisons avancées par M. Essy pour justifier son retrait, et qui frisent la malhonnêteté. Il a parlé des conditions d’organisation du scrutin. Qu’est-ce qui a changé dans les conditions d’organisation entre le moment où il a déposé sa candidature et maintenant ? Qu’est ce qui a changé entre les conditions d’organisation de cette élection et celle de 2010 ? M. Essy Amara n’a peut-être pas réalisé que notre pays organise ce scrutin sous le regard très vigilant de la communauté internationale, représentée ici par les ambassades et les organisations internationales telles que l’ONU, l’Union africaine, la CEDEAO, et qui n’ont absolument pas envie de voir le pays revivre ce qui lui est arrivé en 2010-2011, et qui, de ce fait, valident toutes les étapes du processus. Aucun de ces observateurs n’a eu à redire sur ce processus, si ce n’est pour adresser des satisfécits à ceux qui en ont la charge.
M. Essy Amara parle du faible nombre des nouveaux inscrits sur les listes électorales. Il semble oublier que l’inscription sur les listes n’est pas obligatoire dans notre pays, et que certains de ses amis de la Coalition Nationale pour le Changement (CNC) ont fait campagne pour dissuader les Ivoiriens de s’enrôler sur les listes. Mais la vraie question
est de savoir s’il y a des Ivoiriens qui sont en droit de voter et qui ne peuvent pas le faire, en raison de la mauvaise organisation de ce scrutin. Y en a-t-il ? A notre connaissance non. Par contre, ce que les Ivoiriens et tous les observateurs ont noté, a été l’incapacité totale de M. Essy à aller vers les électeurs et à drainer des voix sur son nom, même dans son propre village. M. Essy Amara parle aussi du nombre de bureaux de vote, de la distribution des cartes électorales, bref d’un certain nombre de points dont il est le seul à en faire des problèmes. Il parle par exemple du nombre des lieux et bureaux de votes qui a été fixé par décret le 29 septembre, des cartes d’électeurs qui seront distribuées du 7 au 25 octobre. Oui. Où est le problème ? Il nous parle également de la somme que le Président de la république a alloué aux candidats et qu’il présente comme une aumône. Il dit qu’il va rendre cette somme qui lui a été remise au trésor. Pourquoi ne l’a-t-il donc pas refusée ? Qu’est-ce qui a changé entre le moment où cette somme lui a été remise et maintenant ?
Personne n’est dupe. M. Essy Amara a vu que sa campagne était un flop total. Il a choisi de se retirer pour éviter une terrible humiliation. Il est d’ailleurs étonnant qu’une personne de son âge et son expérience n’ait pas réfléchi au moins deux fois avant de se lancer dans une aventure aussi hasardeuse, dont l’issue était évidente. Qui, dans ce pays aurait pris le risque de confier son destin à Essy Amara qui n’a jamais pu se faire élire dans sa propre région ? A ce stade, il est important de faire une révélation aux Ivoiriens afin qu’ils sachent à qui ils ont affaire. En 1990, le président Houphouët-Boigny ne voulait pas d’Essy Amara dans son gouvernement. C’est sur l’insistance du Premier ministre d’alors, M. Alassane Ouattara, qu’il est rentré au gouvernement en tant que ministre des Affaires étrangères. Mais comme il avait les yeux plus gros que le ventre, il a voulu du poste de Secrétaire général des Nations Unies. Malgré tout le soutien que lui avait alors apporté le président Bédié, personne ne voulut de lui à ce poste prestigieux. Il put se faire élire à l’OUA qui était en train de disparaître au profit de l’Union africaine rien que pour en assurer la liquidation ; et lorsque l’UA naquit, on choisit quelqu’un de plus sérieux, en l’occurrence M. Alpha Oumar Konaré, pour la diriger.
Cette pantalonnade que vient de nous servir M. Essy Amara nous montre bien l’irresponsabilité et le manque de sérieux de cet homme. Mais nous lui savons gré d’avoir choisi de se retirer sagement d’une compétition qui manifestement était trop grande pour lui, et de n’avoir pas choisi de chercher à perturber le scrutin, comme certains de ces anciens camarades le laissent entendre. Nous lui souhaitons bon vent.
Amadou Gon Coulibaly
Directeur National de Campagne