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Art et Culture Publié le mardi 20 octobre 2015 | L’intelligent d’Abidjan

Chronique littéraire : « Le vent de la résurrection » d’Esther Moussokoro Coulibaly « De l’Islam au Christianisme »

Esther Moussokoro Coulibaly est titulaire d’un CAPES et inspectrice de l’enseignement technique et professionnelle. Elle est aussi consultante-experte en communication.
« Le vent de la résurrection » est sa première œuvre éditée par les Editions Balafons. Il s’agit d’un témoignage chrétien qui semble être une auto-biographie de l’auteure dont la lecture et le style d’écriture se caractérisent par un récit ponctué de versets bibliques et quelquefois des Sourates illustratives. Il nous plonge dans une sorte de méditation d’un chemin de croix (récit), avec des stations (versets Bibliques ou Sourates) sur la vie du personnage principal (Samira) dans les mystères joyeux, douloureux, glorieux et lumineux de son parcours terrestre.

Samira est née dans une famille musulmane. Elle a épousé Salif qui est aussi musulman. Les épreuves de la vie la contraignent à choisir la religion chrétienne où elle semble avoir trouvé « Dieu », la « vérité », la « solution », à ses problèmes qui faisaient de sa vie un enfer.
Sa « conversion » provoque bien évidemment une hostilité dans sa belle-famille comme dans sa famille biologique. Sa nouvelle « famille chrétienne » auprès de laquelle elle trouva réconfort, lui fit ressentir par la suite trahison et déception, mais sa foi en son Jésus lui permis de transcender tout obstacle.

Esther décrit tout au long de son récit plusieurs faits dont la méchanceté, l’intolérance religieuse, la superstition, les pièges du zèle religieux, l’exhibitionnisme religieux, le fondamentalisme…
Après la lecture de son livre on se pose cette question fondamentale : Quel est l’intérêt du choix religieux dans une société ? Certains dans le feu de la pratique ne se sont jamais posé la question et cela les laisse sans réponse convaincante devant la question, ou répondront qu’il s’agit une tradition familiale à laquelle ils ne sauront se soustraire. Une réponse objective à cette question permettra à tout adepte d’une religion d’avoir la conscience de contribuer au développement moral, éthique de la société.
Au-delà des objectifs métaphysiques d’un « paradis » plusieurs adeptes de religions pensent que, l’essentiel est la sociabilité de l’homme, la culture et la pratique des valeurs morales : Telles sont les finalités de la pratique religieuse. Bien au contraire, ma modeste observation sociale voit plus de tartufferie et « d’exhibitionnisme religieux » qu’une sincérité dans la pratique de sa foi. Cela permet de réaliser que le plus souvent ceux qui ne font aucun choix religieux sont plus sociables que les adeptes de religions.
Si les Livres Saints sont une boussole et des repères moraux, tout comportement religieux contraire à cette logique s’inscrit dans un fondamentalisme infructueux et une idéologie aussi vaine qu’un miroir pour un non voyant.

Des faits nous permettent de faire la remarque selon laquelle dans plusieurs pays qui ont vécu la guerre comme la nôtre et récemment en Centrafrique, certains guides religieux ont mêlé Dieu à la guerre, ont justifié leurs inepties par les écritures Saintes. Ils se sont égosillés à convaincre leurs ouailles de les suivre dans leurs voies en blâmant ceux qui usaient de « raison » et qui s’opposaient à leur volonté car pour eux la « foi » et la « raison » sont incompatibles selon Dieu. Leur désobéir, c’est désobéir à Dieu : une insubordination qui a pour conséquence un châtiment infernal. C’est ainsi qu’on réussit à manipuler les consciences par le chantage de présenter Dieu comme un épouvantail qui fait plus cas de châtiment du feu de l’enfer. La conséquence est que quantité de brebis pour ne pas dire « moutons » suivent leur « berger » dans ce sens gauche avec un comportement fondamentaliste qui caractérise cet animal qui illustre bien cette image, tout en faisant « dogmatiquement » moins usage de leur « raison ».

Ce qui est sidérant, c’est leur arrogance de détenir « la vérité » avec un zêle de vouloir « convertir » et « diaboliser » ceux qui ne partagent pas la même logique que la leur. Aussi, il y a la promptitude dans la condamnation d’autrui, le non respect de la liberté des autres par l’investiture des espaces publiques. Citons aussi le bruit qui les particularise avec des prières et sermons assourdissants les classant dans la même enseigne que les maquis, bars et boîtes de nuits tonitruants indifférents au respect du repos mérité d’un travailleur après son labeur dans la quête de son pain quotidien. Cela me rappelle une citation de Nietzsche qui disait que « la croyance forte n’exprime que la force et non la vérité de ce que l’on croit ».
Quelles que soient les raisons d’une « conversion », ma modeste interprétation est que tout changement de religion est « un doute qui va chercher la vérité ailleurs ». Par son personnage Samira, l’auteure justifie que « la Vérité » elle l’a trouvée dans le Christianisme. En somme, l’auteure témoigne sur son expérience avec « Jésus » et invite tout le monde à faire comme elle.

Par contre, la peinture que fait Esther de la religion musulmane semble être maladroite car la lecture de son œuvre donne l’impression de l’identification de l’islam aux pratiques non vertueuses (maraboutage), même si ce n’est l’intention de l’auteure.
« Le vent de la résurrection » est une œuvre qui enrichit le lecteur par le message et les différents thèmes que partage l’auteure.

Yahn AKA
Ecrivain Editeur
yahn@yahnaka.com
www.yahnaka.com
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