Ex-Premier ministre et président du Front populaire ivoirien (Fpi), Pascal Affi N’Guessan a expliqué le mardi 20 octobre 2015 les raisons pour lesquelles il pense avoir des chances de remporter la présidentielle du 25 octobre prochain. C’était au cours d’une interview accordée à Rfi.
Vous êtes à la tête d’un parti, le Fpi, qui est quelque peu abîmé. Une frange de votre parti appelle au boycott des élections et conteste même votre légitimité en tant que président. Est-ce que c’est le meilleur contexte pour aborder une élection et une campagne électorale ?
La division, c’est le passé. Cette élection présidentielle a d’ailleurs montré que le Fpi a surmonté la crise interne, qu’il s’est rassemblé. Même si des déclarations ne sont pas faites par des ténors de ce qu’on a appelé la fronde, il y a une tendance, un mouvement général de rassemblement autour de ma candidature. Parce que, aujourd’hui à travers cette candidature, les camarades ont perçu la pertinence de la stratégie que j’ai développée et trouvent que c’est une opportunité pour mettre fin au moment d’Alassane Ouattara et créer les conditions de la libération de tous les camarades, de la libération du Président Laurent Gbagbo et du retour des exilés.
Vous avez quinze engagements pour redresser ou reconstruire le pays. Quels sont les principaux éléments de ces engagements ?
Les engagements forts sont d’abord en faveur de la paix, de la réconciliation nationale, de la stabilité politique. Mais, en plus, il faut réformer les Institutions, il faut réformer la Constitution, équilibrer le régime politique, instaurer un présidentialisme modéré pour davantage de démocratie. Il faut moderniser l’économie, diversifier l’économie, créer davantage d’emplois parce qu’il y a trop de chômage. Et il faut une économie qui ne repose pas essentiellement sur l’agriculture, mais sur les industries et les services, une industrie qui s’appuie sur la transformation des produits de creux. Il faut une politique sociale moderne, l’éducation nationale, promouvoir l’égalité des chances, refonder le système éducatif, mettre davantage l’accent sur la formation technique et professionnelle, créer des universités de référence sur l‘ensemble du territoire. La formation professionnelle doit davantage coller aux réalités économiques de manière à ce que le marché du travail soit approvisionné par les éléments qui sortent des établissements.
Vous avez parlé emploi et son corollaire, le chômage. Le Président Ouattara annonce la création de deux millions d’emplois pour son quinquennat passé. Ce chiffre est-il ou pas crédible?
Non, pas du tout. Je pense qu’il n’a d’ailleurs aucun élément pour l’affirmer. Ce sont donc des affirmations gratuites. Il n’a pas mis en place des institutions qui peuvent permettre de saisir la réalité du chômage en Côte d’Ivoire. Donc, sur quelle base peut-il affirmer qu’il a créé des emplois ? Ensuite, très souvent les emplois que nous avons vus ont été des emplois précaires, des emplois de deux ou trois mois qui sont donnés à des jeunes qui se retrouvent, trois mois après, au chômage. On ne dit pas là qu’on a créé des emplois.
Le candidat du Fpi en 2010 a fait à peu près 30 à 34% des voix. Les deux candidats Rhdp réunis, c’est-à-dire Pdci et Rdr ont fait les deux autres tiers. Qu’est-ce qui ferait que cette année en 2015, vous puissiez inverser la tendance mathématique tant et si bien que vous puissiez passer au premier tour, voire devant Alassane Ouattara ?
Ce qui a changé entre temps, c’est d’abord la capacité de mobilisation du Rdr. Elle s’est effritée. Il n’y a plus la passion que nous avons observée en 2010, du fait des résultats désastreux M. Alassane Ouattara, même vis-à-vis de ses propres partisans qui sont aujourd’hui démobilisés. Donc, c’est un indice de ce que M. Ouattara ne pourra pas mobiliser son propre électorat de 2010. Deuxièmement, l’électorat du Pdci aussi est aujourd’hui réticent. Et les différentes candidatures, qu’il s’agit de celle de M. Banny, de M. Essy Amara ou de KKB, montrent bien que le Pdci est aujourd’hui fracturé, et que M. Ouattara ne peut pas mobiliser plus de 30% de l’électorat du Pdci. Il reste donc 70% à conquérir. Et c’est à l’assaut de ces 70% que nous nous sommes engagés dès le début de la campagne. Tout cela mis ensemble, M. Ouattara ne peut pas gagner au premier tour et je suis presque persuadé qu’il ne pourra pas arriver en tête même au premier tour.
Interview retranscrite par Alex A
Vous êtes à la tête d’un parti, le Fpi, qui est quelque peu abîmé. Une frange de votre parti appelle au boycott des élections et conteste même votre légitimité en tant que président. Est-ce que c’est le meilleur contexte pour aborder une élection et une campagne électorale ?
La division, c’est le passé. Cette élection présidentielle a d’ailleurs montré que le Fpi a surmonté la crise interne, qu’il s’est rassemblé. Même si des déclarations ne sont pas faites par des ténors de ce qu’on a appelé la fronde, il y a une tendance, un mouvement général de rassemblement autour de ma candidature. Parce que, aujourd’hui à travers cette candidature, les camarades ont perçu la pertinence de la stratégie que j’ai développée et trouvent que c’est une opportunité pour mettre fin au moment d’Alassane Ouattara et créer les conditions de la libération de tous les camarades, de la libération du Président Laurent Gbagbo et du retour des exilés.
Vous avez quinze engagements pour redresser ou reconstruire le pays. Quels sont les principaux éléments de ces engagements ?
Les engagements forts sont d’abord en faveur de la paix, de la réconciliation nationale, de la stabilité politique. Mais, en plus, il faut réformer les Institutions, il faut réformer la Constitution, équilibrer le régime politique, instaurer un présidentialisme modéré pour davantage de démocratie. Il faut moderniser l’économie, diversifier l’économie, créer davantage d’emplois parce qu’il y a trop de chômage. Et il faut une économie qui ne repose pas essentiellement sur l’agriculture, mais sur les industries et les services, une industrie qui s’appuie sur la transformation des produits de creux. Il faut une politique sociale moderne, l’éducation nationale, promouvoir l’égalité des chances, refonder le système éducatif, mettre davantage l’accent sur la formation technique et professionnelle, créer des universités de référence sur l‘ensemble du territoire. La formation professionnelle doit davantage coller aux réalités économiques de manière à ce que le marché du travail soit approvisionné par les éléments qui sortent des établissements.
Vous avez parlé emploi et son corollaire, le chômage. Le Président Ouattara annonce la création de deux millions d’emplois pour son quinquennat passé. Ce chiffre est-il ou pas crédible?
Non, pas du tout. Je pense qu’il n’a d’ailleurs aucun élément pour l’affirmer. Ce sont donc des affirmations gratuites. Il n’a pas mis en place des institutions qui peuvent permettre de saisir la réalité du chômage en Côte d’Ivoire. Donc, sur quelle base peut-il affirmer qu’il a créé des emplois ? Ensuite, très souvent les emplois que nous avons vus ont été des emplois précaires, des emplois de deux ou trois mois qui sont donnés à des jeunes qui se retrouvent, trois mois après, au chômage. On ne dit pas là qu’on a créé des emplois.
Le candidat du Fpi en 2010 a fait à peu près 30 à 34% des voix. Les deux candidats Rhdp réunis, c’est-à-dire Pdci et Rdr ont fait les deux autres tiers. Qu’est-ce qui ferait que cette année en 2015, vous puissiez inverser la tendance mathématique tant et si bien que vous puissiez passer au premier tour, voire devant Alassane Ouattara ?
Ce qui a changé entre temps, c’est d’abord la capacité de mobilisation du Rdr. Elle s’est effritée. Il n’y a plus la passion que nous avons observée en 2010, du fait des résultats désastreux M. Alassane Ouattara, même vis-à-vis de ses propres partisans qui sont aujourd’hui démobilisés. Donc, c’est un indice de ce que M. Ouattara ne pourra pas mobiliser son propre électorat de 2010. Deuxièmement, l’électorat du Pdci aussi est aujourd’hui réticent. Et les différentes candidatures, qu’il s’agit de celle de M. Banny, de M. Essy Amara ou de KKB, montrent bien que le Pdci est aujourd’hui fracturé, et que M. Ouattara ne peut pas mobiliser plus de 30% de l’électorat du Pdci. Il reste donc 70% à conquérir. Et c’est à l’assaut de ces 70% que nous nous sommes engagés dès le début de la campagne. Tout cela mis ensemble, M. Ouattara ne peut pas gagner au premier tour et je suis presque persuadé qu’il ne pourra pas arriver en tête même au premier tour.
Interview retranscrite par Alex A